Le Froid De La Mort

"j'ai froid..."
La phrase du jeune homme brun resta en suspend, en prononçant ces paroles il avait formé un nuage blanc qui se dissipa aussitôt, dans l'air frais d'un matin de printemps. Ce printemps là il faisait chaud, atrocement chaud, s'en était étouffant, mais lui il était gelé, gelé comme un matin d'hiver, se réveillant les pieds et les mains engourdis par l'atmosphère glaciale et piquante qui régnait dans sa chambre .

Ses lèvres se bleutaient en craquelant ici et la, ses mains devenaient blanches, vidées de sang. Il haïssait cela, le froid. Signe de mort, de maladie, et pourtant qu'il fasse chaud, qu'il vente ou qu'il pleuve le froid était toujours près de lui, le guettant comme une proie attendant son heure.

L'enfant entendi ce bruit habituel, alors qu'il tentait une fois de plus de se réchauffer au près du feu crépitant. Ce grognement incessant et cette odeur de mort maintenant familière. Il se figea,le temps s'arrêta, l'atmosphère devint pesante, bien que toujours fraîche. Les grognements s'intensifièrent accompagnés de plaintes hostiles, de gémissements sordides et cette odeur âcre lui piquant les narines.

Lentement, le cœur battant à en éclaté, les paupières à demi-closes, un sentiment de frayeur mélangé au dégoût, il se retourna.

Les gémissements s'effacèrent laissant place au vide. Un calme inquiétant régnait dans la pièce vide, dépourvue de chaleur. Le garçon brun se retourna vivement dans tous les sens, cherchant désespérément la cause de son désarroi, de son malheur, de ses cauchemars, celui qui venait hanter non pas ses rêves mais la réalité, une réalité glaçante et frappante.

Il paniquait et sentait ses jambes frêles se dérobées sous lui, il s'affaissa au sol, à genou, une lueur de désespoir et de fatigue dansant dans ses yeux. Il ne le voyait pas, l'auteur de tous ses malheurs.

La pièce sombre et inanimée lui servant de chambre paraissait encore plus hostile qu'à l'accoutumé, aucune ombre inquiètante ne semblait roder et pourtant il trouvait cela anormal. Anormal que cette forme terrifiante qui le suivais comme la peste ne se trouve pas devant lui,comme à son habitude, pour tenter de l'emmener une fois de plus dans les ténèbres.

Il lacha un soupir soulagé,heureux de ne pas avoir à affronter le fantôme de son passé.
Il ferma les yeux dans l'espoir de trouver une once de tranquillité et de chaleur. Le soleil perçait à travers les rideaux illuminant la pièce d'une lueur chaude et vive. Elle semblait reprendre peu à peu de la vie.

Il s'était presque endormi dans son divan quand un bruit perçant de verre brisé retentit dans la maison. Le soleil disparu sous une nuée de nuages sombre et menaçants, la piece replongea dans ce froid incessant et semblait mourir. Des vents cinglants envahirent le jeune homme sursautant au contact froid d'une main sur sa nuque. Sa respiration accélérera et devint rauque, il fut couvert de spasmes violents et manqua de s'évanouir pour toujours.

Lorsqu'il ouvrit les yeux après cette tempête emotionnelle intense, le fantôme de son père se tenait debout dans un recoin sombre de la pièce figée. Son sourire pervers sur les lèvres et un regard vitreux dépourvu de toute humanité et de vie comtemplai son unique fils, reculé au fond du divan de cuir, les mains aggrippées aux accoudoirs comme s'il avait peur de tomber au fond d'un tunnel sombre et sans fin.

Le visage de son geniteur était sans émotions, couvert de marques sombres et sanglantes. Sa chevelure, pour le peu qui lui en restait, n'était qu'une masse poisseuse de cheveux en bataille, le teint livide blanc comme la mort. Il portait une chemise déchirée ici et la couverte de sueur et de ce qui semblait être de la poussière. Il avait toujours cette chemise. Dans son buste se trouvait planté un bâton, aiguisé, noir, ensanglanté du sang de ses ennemis et du sien. Des échardes avaient lacerées sa peau blanche à plusieurs endroits.

La puanteur cadavrique donna la nausée au jeune homme devenu pâle, couvert de sueurs froides. Ses yeux étaient animés par des fantômes, un bal d'horreur défilait devant ses deux yeux noisettes écarquillés, la bouche entrouverte laissait s'échapper des légers cris d'effroi.

Il devrait s'échapper, il le sait, mais son énergie l'avait quitté, cela faisait 3 ans qu'il fuyait inlassablement, espérant échapper aux griffes de celui qui voulait l'entraîner dans le néant. Mais il en avait marre de fuir celui qui le ratrappait toujours, il était fatigué, fatigué de s'échapper alors que son père le retrouvait toujours et encore l'incitant à le rejoindre, l'incitant à se faire oublié, a disparaitre pour toujours, comme l'a fait la bataille l'ayant emporté dans le noir. Là, ou son attaquant lui avait planté ce bâton, touchant son cœur dans une giclée de sang chaud et poisseux. Depuis, il ne cessait de demander à son fils de le rejoindre, pour être ensemble dans les ténèbres ou l'odeur de souffre y régnait.

Il chassa ces souvenirs noirs de sa tête et se concentra sur l'homme qui l'avait jadis élevé en tant que bon père de famille, et qui avait ensuite assassiné sa mère en tant que meurtrier. Il venait aujourd'hui chercher une fois de plus son enfant.

Celui ci était tout près, son haleine fétide lui susurra à l'oreille "cette fois ci c'en est fini mon fils, tu ne t'échappera pas..." ses paroles avaient été lâchée avec véhémence et froideur. Toute empathie semblait avoir quitté ce corps depuis des années.

Dans un regain d'énergie  il se débatti et se libera de l'emprise du cadavre ambulant, se levant d'un coup, la voix tremblante" attends encore quelques années je t'en pris... "

Il avait parlé dans le vide, le fantôme s'était évanoui dans l'obscurité du soir. Le garçon semblait soulagé, débarrassé enfin de ce monstre, jusqu'à ce qu'il revienne.

Il était temps qu'il se repose, bien qu'il su que ses cauchemars noirs le hanteraient encore et toujours, il s'endormi harrassé par la fatigue.

Une ombre sinistre et dépourvue d'âme était assise sur une chaise en paille, semblant avoir mille ans. Il ricannait dans le noir et une lueur jaune éclairait ses dents pointue, salient par le tartre et trouées à certains endroit. Du givre apparut sur les fenêtres de la maison et la respiration lente du jeune homme endormi formait des nuages blancs dans l'air.

Une main froide, ridée et squeletique glissa le long de son dos sous son t-shirt.
Il se réveilla hurlant jusqu'à la mort et sanglotant. Son père ne lui laissait même pas un peu de repos, il préférait continuer à le torturer même dans son sommeil, le seul moment où il pouvait s'évader de ses peurs sinistres.

Il se tenait hors de son lit froid et vide, les cheveux en bataille, la main sur la poitrine tant il avait bien failli mourir de peur. Il avait du mal à respirer et à ne pas sauter par la fenêtre pour s'échapper, bien que cela ne serve à rien.

Il passa sa main tremblante discrètement sur la poignée derrière lui, le contact froid du métal avec sa peau le fit frissonner puis il tenta d'ouvrir la porte de sa chambre. Sans succès. La panique l'envahit, sa vue se brouillait de larmes, il s'assit au sol dépité, il ne pouvait plus fuir. Il percevait la forme de son père défunt sous la faible lumière de la lune. Celui ci  bloquait l'accès à la fenêtre. On pouvait deviner un sourire satisfait sur ses fines lèvres blanches. Les mains derrière son dos il observait sa progéniture, face à lui, tremblant comme une feuille, assit par terre collé au mur, les yeux fermés priant pour que ce ne soit qu'un horrible cauchemar dont il se réveillerait bientôt. Il le savait, il était pris au piège et cette fois nul échapatoir, tout son être était secoué de violent tremblements entrecoupé de sanglots.

L'homme terrifiant s'approcha plus pres encore et lui essayait de reculer encore espèrant s'enfoncer dans le mur afin de disparaître.
"lèves toi lâche !" avait prononcé la voix rauque et sans émotions de son père. Ses yeux d'habitude ternes et vides,  brillaient de soif de sang et d'une lueur amusée, il paraissait prendre du plaisire à torturer ainsi son propre fils. Ce dernier fit non de la tête tout en gardant ses yeux fermés, il ne voulait pas voir son assassina, il ne voulait pas voir le regard avide et satisfait de son père lorsqu'il lui arracherait la vie

L'homme avançait toujours dans le noir les yeux fous et la bouche béante dégoulinante de bave mélangée au sang, ses cicatrices s'étaient ré-ouvertes et son visages blanc s'était teinté de rouge.

Il gagnait toujours du terrain cette fois une dague à la main, la même que celle qui avait contribué à L'assassinat de sa femme, et enfin il s'accroupit auprès de son fils qui s'était déjà préparé à mourir, ses forces l'avaient abandonné, tout ce pour quoi il s'était battu auparavant semblait vain. Il ne pouvait plus se défendre. Son père avait gagné.

Non ! Non il ne devait pas mourir. Du moins pas comme cela...
Il réfléchit un instant, ses peurs s'étaient envolées, ses tremblements étaient fini, et il sécha ses larmes d'un revers de manche. Il se releva d'un bond, l'air déterminé, une flamme animait ses yeux remplit de haine.
Il cracha a son père d'un ton méprisant "je suis prêt !" alors l'homme en noir sourit de toutes ses dents, ricanant et le traitant de faible, il leva sa dague, la lame brillait sous la lueur de la lune. Mais d'un mouvement innatendu le brun pris la main de son père et le contrôle de la dague et se l'enfonca dans la poitrine s'ôtant la vie, un sourire aux lèvres, les yeux brillant. Dans son dernier souffle il dit calmement " tu as échoué...j'irais en paix avec ma mère et non dans les ténèbres à tes côtés. Tu as autant échoué dans la vie que dans la mort" et enfin il lui souffla au creux de l'oreille " tu es faible" il s'écroula ensuite à terre le sang chaud sortait de sa poitrine et se répandait au sol imprégant la pièce d'une odeur métallique. De son corps inerte, s'echappa dans un éclat de lumière chaude, son âme. Il quitta alors le monde des vivants et tous ses cauchemars.

Son père abasourdi par cette action courageuse hurla de rage faisant s'envoler les corbeaux, il semblait encore plus mort que d'habitude, il l'avait compris, il avait échoué en voulant prendre son fils à ce monde. Il s'évanouit dans une fumée noir à l'odeur épouvantable en retournant, seul, dans les entrailles de la terre, dans les tréfonds noirs de l'enfer, dans l'oubli, la peur, la rage et la mort.

J'espère que cette première nouvelle pour le concours de Gemini sur le theme de l'horreur vous aura plu !
Il est possible que vous trouviez quelques fautes bien que j'ai fais attention. C'était cool à faire même si je n'ai pas de reel talent pour l'écriture...

Allez bisous les calamars 🥰

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