Salut Cla'. Ça fait maintenant trois putain d'années que tu me manques. Que t'es partie. Ils m'ont dit que ça allait passer mais la douleur est toujours aussi forte. Aussi intense. Ils ont essayé de rassembler les morceaux de mon cœur brisé mais plus rien n'est comme avant, ils vont devoir se faire une raison. Au début j'y croyais pas. J'ai cru à une de tes blagues sordides. Puis j'ai vu le visage pâle de ton père et celui cerné de ta mère. Et j'ai compris. C'était pas une blague. Pas une dont t'avais le secret. Ça m'a fait tellement mal. J'me suis renfermée sur moi. Contemplant ta chambre depuis ma fenêtre. Ton papier peint et l'attrape rêve que je t'avais offert il y avait pas si longtemps que ça. Maintenant tout me semble loin.

Accident de voiture. Et le pire c'est que c'est même pas toi qui conduisait. J'aimerai tellement refaire la face au conducteur de cette putain d'voiture mais j'crois qu'il est parti à la minute où il t'a vu, gisant sur le sol, inanimée. Et il est jamais revenu. Oh si tu savais comme tu me manques Cla'. Ton rire mélodieux me manque. Ta voix grave aussi. Tes blagues et tes cheveux bruns. Je me rappelle de la dernière fois où je t'ai vue. Nous étions sur le toit, à regarder les étoiles, on se moquait des gens de notre lycée. Les mains entremêlées et ma tête posée sur ton épaule, je ne cessais de te répéter que je t'aimais. Et tu me disais que nous avions la vie entière pour nous aimer. Si j'avais su que la tienne allait s'arrêter un soir plus tard.

Et j'men veux. J'men veux tellement bordel. J'aurais jamais dû te laisser rentrer dans cette voiture. Tu me rassurais, disais que je n'avais rien à craindre. Que tu m'enverrais un message dès que tu serais arrivée. Je voulais pas que tu montes là dedans. Et j'me suis énervée. "Pas question Cla', j'te laisserais pas rentrer avec lui.". Et sanguine comme tu l'es, tu as haussé le ton "Tu te prends pour ma mère ? Non mais je rêve.". Et t'es partie. Et moi j'suis restée sur le trottoir dévisageant la voiture qui venait de partir. Quand je suis revenue chez moi, le lendemain, tu étais déjà plus là. J'étais plus énervée contre toi et je comptais m'excuser. Mais la vie t'as été ôtée. Sans demander son reste, et je n'ai pas été là. Ça m'rend malade de savoir que nous nous sommes quittées en étant fâchées. Et que je n'ai pas pu te dire au revoir.

Trois ans. Trois putain d'années à espérer que ce ne soit qu'un cauchemar. Mais c'est la vérité. Tu n'es plus là. Mes parents ont voulu déménager pensant que ce serait mieux pour moi. J'ai pas eu l'envie de quitter toute notre vie ensemble. Tout me semble si loin. Nos retards en cours, nos fous rires, nos secrets. Ta peau au contact de la mienne. Tes lèvres sur les miennes. Et nos mains entremêlées. Tout ça me semble si loin. Je t'ai aimé. Je t'aime. Et je t'aimerai toujours. Cla' et Cha' les inséparables. Ce n'étaient que des mots.©

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Voilà un texte que j'ai toujours voulu écrire. Mais l'envie était plus forte aujourd'hui. Ce n'est que de la fiction, cela vous plaît ? La fin n'est pas trop brutale ?