Entre nous c'était souvent compliqué,
Il y a eu tant d'insultes répliquées !
Je ne puis mesurer tout ce temps,
Que j'ai passé à te haïr silencieusement.

Forts étaient les coups que tu ne m'as pas épargnés.
Douloureux tes mots, lancés par poignées,
Touchant mon corps et mon âme,
Tels des centaines d'épines, des milliers de lames.

Sais-tu combien j'ai pleuré par ta faute ?
Être faible, méprisable, qui sanglote,
Sans doute me voyais-tu comme cela,
Grâce à toi, merci, je ne le suis pas.

Tu m'as endurcie au fil des années,
Appris à subir n'importe quoi et à m'en moquer.
Tu m'as enseigné la peur, la colère et la violence,
Mais aussi les rires, le partage et la confiance.

Tu as été mon modèle, mon exemple et mon appui,
Tu t'es montré cruel, blessant et fauteur d'ennuis.
Combien de fois ai-je pardonné quand tu allais trop loin ?
Combien de fois vous ai-je laissé faire, E... en soit témoin.

Tu m'as blessée pour me reconstruire plus forte,
Tu m'as obligée de nombreuses fois à claquer les portes.
Je ne t'en veux pas d'avoir fait qui je suis,
Même si je préfère oublier les disputes et ce qui s'ensuit.

Longtemps j'ai cru que tu gagnerais toujours,
Et puis j'ai vu tes faiblesses et ton affection aux mille détours.
En grandissant, je suis devenue ta pire adversaire,
Mais non pas ennemie parce que différente de ton caractère.

Je t'aime et tu me manques parfois,
Si tu savais comment je vais mieux qu'autrefois !
Quand te voir et t'entendre étaient une torture,
Et qu'aujourd'hui, tu combles mes lacunes et répares mes fissures.

Je t'aime mon frère, sois-en sûr.
Même si on ne se le dit jamais pour faire les durs.
Je t'aime comme j'espère que tu m'aimes,
Alors je te dédie mon poème.

Musique : Mon frère - POMME