**Un jour il m'a dit : «Tu pourrais vivre sans moi?» Vivre sans lui? Pourquoi me posait-il cette question? Il ne m'a jamais répondu. Mais j'ai alors pensé à un dialogue entre deux personnes. Un court dialogue que je vais analyser étapes par étapes.**

«Tu sais de quoi j'ai peur?»

«Non. De quoi?»

«De partir après toi.»

«Pourquoi?» 

«Parce que tu ne seras plus là.» 

(une larme coule doucement sur sa joue)

Analyse :

«Tu sais de quoi j'ai peur?» Cette phrase bien évidemment parle d'une peur, mais je pense de la pire peur qui soit (en l'occurrence celle de perdre quelqu'un de cher). J'imagine que la personne qui pose cette question redoute cet instant, celui où elle se retrouvera de nouveau seule si l'être cher part avant elle. (Et j'imagine que les deux personnes en questions on l'intention de vivre ensembles jusqu'à la fin). 

«Non. De quoi?» Pour cette phrase, la personne est dans la totale ignorance de ce que s'apprête à dire l'être aimé. La question qui lui est posé est soudaine, même un peu surprenante. 

«De partir après toi.» Cette phrase est peut-être moins facile à interpréter. La phrase aurait pu être écrite autrement, par exemple : «Que tu partes avant moi.» et ici le mot «partir» désigne la mort. La personne a peur de ressentir ce qu'elle pourrait ressentir si son amoureux/amoureuse n'était plus là. Imaginer perdre l'amour de votre vie, ce serait terrible, n'est-ce pas? C'est ce que redoute cette personne. Comme si elle préférait partir avant la personne qu'elle aime pour éviter de souffrir de l'absence de celle-ci. 

«Pourquoi?»  Pour cette phrase la personne n'imagine pas encore ce que ce serait de perdre un être cher. Elle ne comprend pas encore où veut en venir l'être aimé. Et bien sûr la question la plus courante à poser est bien celle-ci.

«Parce que tu ne seras plus là.» Dans cette phrase se fait alors ressentir la détresse à l'idée de perdre la personne qui compte le plus au monde à ses yeux. La tristesse dans la voix, une envie de savoir que l'être aimé est bien là au près de soi, une envie d'être rassuré, de penser que ce ne serait pas si dur. Mais l'impossibilité de penser à pouvoir aimer quelqu'un d'autre suite à la mort de l'être cher. Ou bien la possibilité d'un amour, mais moins grand, moins fort, qui ne sera jamais à la hauteur de ce qui a été connu, et qui ne pourra jamais combler le vide créé par la disparition de la personne aimé. 

**Voilà ce que j'avais en tête est maintenant tout écrit.**