natsuri et sa platine

natsuri à toujours envié les morts. le regard vide, le long des allées du cimetière, elle laisse ses orbes siennes se balader avec une pointe de tristesse et beaucoup de jalousie sur les noms gravés à la poudre dorée sur la pierre ou le marbre. allongée dans l'herbe fraîche, la lune qui soutient son regard noyé de perles salées. à côté d'elle, une plante se débat entre les racines du grand chêne qui surplombe les tombes pour réussir a voir le jour. les criquets chantent leur mélodie inchangeable et la chaleur pèse sur elle comme un corps sans vie. elle se sent seule, et ça lui fait du bien. elle a quand même envie de s'ouvrir les veines. un hibou hurle, sur une des branches, et natsuri éclate en sanglots. entre ses bras, le corps invisible pèse et pèse et pèse si lourd qu'il lui coupe presque la respiration. ses sanglots sont des hurlements, des spasmes, des appels à l'aide. personne ne les reçois, personne ne les entends, personne ne les ressent, et plus important encore, personne ne vient. car personne ne se préoccupe des fleurs sauvages, des âmes en peine, blondes, belles, futiles et désespérées. le cimetière reste vide, désert, seulement peuplé des cris des criquets et de cette pauvre plante qui ne demande qu'à pousser. désert, comme le coeur de cette pauvre natsuri. désert, vide et terne. la lune se moque, magnanime et toute puissante, se moque ouvertement de ce bout d'humain trop faible pour retenir ses larmes devant sa lumière pâle. elle reste là, les bras ballants, le rire aux lèvres derrière ses cratères. et natsuri qui crie, qui hurle, qui tape du pied et qui rêve du rasoir qui l'attends sur sa table de chevet. elle crie à cette lune amère combien le monde lui brûle les entrailles et lui tord l'estomac. la lune s'en fout, le monde aussi. et personne ne vient. alors, doucement, les genoux rouges, le visage baigné de larmes et la gorge qui brûle, natsuri se relève, et, pas à pas, elle traverse le cimetière puis la lumière des lampadaires. chez elle, les cris se sont tus depuis une éternité. doucement, elle referme la porte de sa chambre derrière elle et s'approche de sa platine. avec tout la délicatesse du monde, elle sort un vinyle et le met en marche. puis, en retirant un par un ses chaussures, ses chaussettes et son cargo, elle s'allonge sous sa couette. elle n'a même plus la force de tendre la main vers sa table de nuit, mais l'envie lui tord les tripes. elle s'endort bientôt, des pleurs sur les lèvres et des non dits dans les yeux, laissant les enceintes grésiller la voix de la magnanime et impassible Janis, et la lune en arrière plan qui ne fait que calquer son image.

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