je m'inquiète tout le temps, énormément, maladivement
je vois ce que les gens cachent
je vois ce qu'ils ne cachent pas
mais je pose jamais de questions
de peur de braquer de mettre mal à l'aise de tout empirer
je surveille en silence

j'ai peur de jamais être assez
pour personne
pour les gens que j'aime
j'ai peur qu'ils se lassent et qu'ils me laissent dériver
j'ai peur qu'ils en aient marre de m'écouter parler

je sais pas comment aider
je sais pas quoi répondre pour soulager la peine
j'aimerai pouvoir l'enlever
comme une éponge
aspirer la tristesse et la douleur
effacer leur problèmes

je veux plus
tellement plus
je veux la joie dans ses pupilles
je veux mes mains dans ses cheveux
je veux ma bouche sur chaque hectare de sa peau qui brûle sous moi
je veux lui
je veux elle
je veux les deux tout entier à moitié sous mes doigts

montre moi tout ce que
tu n'aime pas chez toi
que je sache par où commencer
à t'aimer
où poser mes baisers
où recoudre tes plaies
je veux savoir quoi embellir dans mes poèmes

mes mains s'agrippent à ses bras
ses cuisses ses chevilles ses poignets
pourquoi tu t'en vas
mes larmes essayent de me noyer n'est ce pas
pourquoi tu t'en vas
tu me laisse seul encore
tu me laisse seul
pourquoi tu t'en vas

j'ai pas voulu grandir comme ça
c'est pas ma faute tu sais
j'ai pas voulu laisser les cicatrices pousser en même temps que moi
je voulais pas faire pleurer ma mere
je voulais pas laisser seul mon frère
je voulais pas faire partir mon père
c'est pas ma faute si le mektoub a glissé entre les doigts de Dieu
mais Il croit plus en moi maintenant comme je crois plus en Lui

je me taillerai les veines au crayon pour écrire des poèmes d'amour
promis je t'aime promis je t'aime
mais je sais pas comment on fait
je suis désolé d'être désolé
pour au moins tout ce que j'ai pas fait
je me prononce pas sur ce que je ruine
qui effleure mes doigts sous morphine