prologue
"Ce qui compte en matière de magie, ce n’est pas la force mais l’équilibre. Ici est toute la difficulté : trop peu de magie, et nous nous affaiblissons. Trop, et nous en changeons totalement la nature. Il existe un équilibre entre magie blanche et magie noire dans chacun de nous. L’une sans l’autre, ses forces ne peuvent exister. Il se trouve que certaines personnes pratique la magie blanche et d’autres, la magie noire. Mais ce n’est pas pour autant que la seconde moitié de leur magie disparaît. Elle est toujours présente, enfouis au plus profond de leur âme, aussi noir ou pur peuvent-elles être. Un certain équilibre est ainsi toujours présent en eux. Il ne peut y avoir entité toute blanche ou toute noire, même si certain semble plus noir que l’ébène. Or, si la balance équilibrant ses deux magies pures, se retrouve perturbée où l’une ou l’autre des forces magiques se retrouve amoindrie, voire annihilée, la coexistence entre ses deux forces magiques n’étant plus, l’être malheureusement touché par ce fléau se retrouve à jamais changé, et devient maudis pour l’éternité. Le monde sera alors consumé par les flammes, inondé du sang de la vie, rongé par la colère et la souffrance de l’être déchiré, à jamais en paix. L’être qui sera la perte du monde que nous connaissons viendra à naître. Un enfant dont magie noir et magie blanche ne cesseront de se battre pour prendre le dessus. Si la magie noire venait à engloutir son âme, rien ni personne ne pourrait arrêter cet être au pouvoir immortel. Cet enfant enchainé par les liens avec le mal sera la clé de tout, ou le début de notre fin. »
Au Commencement était la fuite et le secret.
Au commencement était la peur et le danger.
Des halètements, des pas qui martèlent le sol. Une main agrippant farouchement un parchemin déchiré. Des cris. Une cavalcade avançant à vive allure, progressant vite et gagnant petit à petit du terrain. Des larmes coulent, ruisselant sur des joues rougis par le froid, tombant par petites gouttes sur la Terre déjà humide. Aucun animal ne sort, apeuré par ce qui se déroule dans leur forêt. Les bruits de sabots tambourinant le sol s’accélèrent. « Plus vite, plus vite » Pense la malheureuse en essayant en vain, d’accélérer la cadence. Tournant sa tête encapuchonnée derrière elle, elle s’aperçoit que ses ravisseurs sont plus proches qu’elle ne l’aurait pensé. Tournant puis basculant, sautant puis s’écorchant, elle continu sa course folle parmi les branches, ronces et toute la végétation environnante qui semble vouloir l’empêcher de continuer d’avancer. Les cris s’intensifient. La peur l’assaillit.
« Il ne faut pas qu’il la vois. Il ne sont pas prêt. Pas encore, pas maintenant. Trop de morts il y aura s’il la découvre. Je dois la cacher, je dois la sceller, jusqu’à ce que l’un de mon sang viennent la trouver. Seul l’un de mes descendants pourra permettre au monde de lire cette prophétie, et ainsi savoir le destin funeste qui risque de les attendre. J’espère qu’ils comprendront… j’espère qu’ils feront le bon choix. Sinon, ce sera la fin de notre lignée, la fin des Flidais»
Une racine, caché par le feuillage d’automne, la fait trébucher. Perdant l’équilibre, à bout de souffle, la femme s’écroule de tout son poids sur l’humus et la terre. Pantelante, tremblante, elle réussit tout de même à s’assoir, entendant les cris de haine et de colère lui provenir de plus en plus fort, de plus en plus proche. Dans un ultime effort, l’intruse et voleuse lance un sort ultime, un sort interdit, que nul mortel n’est autorisé à pratiquer. Un sort qui utilise âme et sang de celui qui le lance, un sort qui scelle à jamais l’objet voulu. Seul quelqu’un possédant le même sang que le sorcier ayant brisé les règles pourra rompre ce qui a été enfermé. La femme lance donc sur le bout de parchemin entre ses doigts, dans un ultime souffle, juste avant que ses ravisseurs ne l’atteignent, ce qu’elle veut à tout prix protéger et garder, même au péril de sa vie : la prophétie d’un enfant maudit.
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