chapitre 5
Une sueur froide coule le long du dos d'Umi. Abasourdie devant la scène qui s'offre à elle, figée de stupeur et d'horreur, elle ne peut qu'observer, figée, la suite des évènements :
- « As-tu trouvé les trois filles ? » Questionne le Mal d'une voix caverneuse, en se détournant de Cassidy pour lever son regard vers le ciel qui se colore peu à peu des teintes du soleil couchant.
La jeune femme baisse la tête solennellement. Elle remue faiblement les lèvres, et Umi doit tendre l'oreille pour bien entendre ce qu'elle semble dire :
- « Oui seigneur. Malheureusement, il semblerait qu'elles soient protégées par un personnage assez puissant pour les cacher de notre vu et de nos sorts. »
Voldemort baisse immédiatement sa tête pour fusiller l'intéressée de ses yeux bleus gris. Serrant rageusement les poings, son front barré par des lignes de frustrations et pinçant ce qu'il lui reste de lèvres, il gronde de sa voix caverneuse :
- « Les Dumbledore me mettront donc toujours des bâtons dans les roues ? J'aurai tous les éliminer, au lieu de ne me contenter simplement de la mort de ce cher Albus Dumbledore. » Poussant un rire qui ressemble à un croassement, il continu : « Malheureusement pour eux, ils ne pourront pas se cacher bien longtemps de moi. Les nuits se font plus sombres et les esprits des ténèbres se rassemblent, dans l'attente de passer à l'action. Ils s'agitent, et pour les contenir, je n'ai bien d'autre choix que de leurs donner de quoi se mettre sous la dent. » Un sourire carnassier étire sa bouche sans lèvres. Jetant un regard en biais à son disciple, il dit : « Rassemble-les Mangemort, les détraqueur et les manticores, dit leur que leur maître les appelle. Ce petit village commence à m'irriter avec tous ce monde bien trop insouciant, et qui sait, peut-être qu'il va se montrer. S'il tient de son abominable frère, il ne restera pas les bras croiser devant le spectacle des plus divertissant que nous allons offrir. »
- « Mais les autres sorciers ne vont-ils pas... » Commence Cassidy, d'une petite voix.
Le maitre du Mal l'interrompt en levant une de ses mains osseuses. Umi remarque alors que la chair de l'homme semble fait d'un tissus fin, presque translucide.
- « Je ne crains rien ni personne. Je n'ai été et ne serais battu qu'une fois, mais on ne tue pas si facilementVoldemort. Si ses vieux sorciers veulent venir, qu'ils viennent, mais ils n'auront malencontreusement plus grand-chose à sauver. »
Umi, non moins remise de ses émotions et tout autant effrayée, ne veux pas entendre une fois de plus cet hideux personnage. Elle commence donc lentement à reculer vers l'artère pouvant la ramener à la civilisation, loin de l'horrible spectacle et des paroles qui viennent d'être lancées. Pendant cette manœuvre désespérée de fuite, Voldemort, tournant soudain le dos à la Cassidy, toujours à ses côtés, dit :
- « Va, mon élève. Et ne me déçoit pas. » Tournant sa tête à 90 degrés, tout en plissant ses petits yeux enfoncés dans leurs orbites, il ajoute d'un air féroce : « Tu sais ce qu'il en coûte à ceux qui me déçoive n'est-ce pas ? »
Déglutissant maladroitement devant le monstre, la jeune femme enfonce ses doigts dans ses paumes jusqu'au sang pour prononcer faiblement :
- « Bien maî... »
- « BAM !!! »
Les deux sorciers des ténèbres font volteface vers le bruit qui a subitement surgi de la pénombre grandissante. L'origine de ce son vient de deux poubelles renversées, leurs contenues étalés sur le bitume, commis par une Umi blanche comme neige, tremblante comme une feuille et fesses contre terre. Cassidy, rapide comme l'éclair, bondit sur l'intruse, mais celle-ci fait un roulé boulet in extremis, envoyant la jeune femme dans les déchets nauséabonds. Se relevant tant bien que mal après l'attaque évitée, Umi se met à courir aussi vite qu'elle le peut, hors de cette artère, loin de ce personnage effrayant, et de son amie devenue un Mangemort. La jeune femme zigzague entre déchets et autres objets abandonnés, se cogne contre les murs et dans sa précipitation, s'emmêle les pieds pour s'étaler de tout son long dans le dernier croisement qui rejoint le centre du petit village. Grommelant de douleur, Umi se remet à genoux, mais étourdie par le choc, se redresse maladroitement et surtout, bien trop lentement, car la sorcière noire, à sa poursuite, la rattrape soudain.
- « Tu ne m'échapperas pas petite fleur ! » Ricane celle-ci en sortant une baguette aussi noire que la nuit et la brandissant vers Umi, toujours à terre. Ouvrant grand sa bouche, elle s'écrit : « Mobilicorpus et silencio ! »
Umi pousse un cri de frayeur en voyant un jet lumineux ébène sortir du bâton magique et se diriger droit sur elle. Par pur réflexe, la jeune femme ferme les yeux en se protégeant le visage de ses bras. Au même instant, elle sent apparaître une présence à ses côtés. Umi entrouvre les yeux et aperçoit à travers le bouclier de ses bras, une jeune femme, vêtue d'une longue cape noire, sa capuche rouge rabaissée laisse voir de longs cheveux châtain clair ondulés, qui s'écoulent en cascade sur ses épaules. Baissant un peu son bras droit, Umi entrevoit une longue baguette de bois dans la main de la nouvelle venue. Celle-ci, d'une voix claire et forte, déclare :
- « Protego totalum ! »
A peine eut-elle finit l'incantation qu'une lumière éblouissante envahit la ruelle, formant un halo de lumière opaque tout autour des deux jeunes femmes, une demi-seconde avant que le sort lancé par la mage noir ne les atteigne. Quand la lumière noire rencontre la protection établie, il se produit une sorte d'explosion magique. Cela pourrait être comparé à un filet d'eau qui rencontrerait une surface lisse. L'eau serait alors dispersée dans tous les sens, avec plus ou moins de violence. Il se produisit la même chose, mais dans ce cas-ci, le sortilège noir, en entrant en contact avec le bouclier, émet de petites étincelles sombres avant de disparaître à la suite de sa dispersion. Le visage aux traits délicats de la nouvelle sorcière est tendu devant la concentration donnée, mais Umi peut voir que sous ce masque de concentration et d'efforts, la jeune femme est surtout furieuse. Grognant sous l'effort fourni, la sorcière lance un dernier regard noir au mage noir, furibonde par ce sauvetage inespéré, et s'exclame haut et fort :
- « Jamais vous ne les aurez ! »
Et d'un seul coup, tout devient lumineux. La scène qui suivie fut si rapide qu'Umi ne put esquisser le moindre geste ni le moindre petit son. En un clignement de cils, alors qu'elle se trouvait dans une ruelle étroite et crasseuse, la seconde d'après, elles se retrouvent toutes deux au chaud dans une pièce, l'une, fesses contre un tapis soyeux, l'autre debout à ses côtés. Umi ne reconnait pas la pièce au premier regard, car celle-ci est plongée dans la pénombre. Les yeux écarquillés, une nausée grandissante aux bords des lèvres, la jeune femme ne sait comment réagir à la suite de sa mésaventure. Un afflux d'émotions contradictoires la plie en deux et un rire hystérique la prend soudain, emplissant la pièce silencieuse de son rire, qui, quelques secondes plus tard, se change en des pleurs sans fin. La jeune femme est secouée de hoquets violents. Devant cette réaction, la plus légitime, la sauveuse ne peut que s'agenouiller aux côtés d'Umi, et la prendre dans ses bras pour consoler l'inconsolable.
« Une nouvelle ère qui commence, opposant encore et toujours lumières et ténèbres, si noir doivent-elles être... » pense la sorcière, tout en caressant doucement les cheveux d'Umi, toujours dans tous ses états. Soupirant longuement, la nouvelle venue ferme ses yeux marrons et espère de tout son être qu'il n'est rien arrivé aux deux autres filles.
Rien. Aucune trace ni aucun passage de la disparue. Tourner à cet embranchement, retourner dans cette ruelle, demander à des villageois. Rien. Haletante, essoufflée comme si elle venait de courir le marathon, Alexana s'arrête, pliée en deux sous l'effort d'avoir couru aussi vite et sur un long trajet. Relevant sa tête, en laissant retomber sur sa nuque ses cheveux emmêlés par sa course folle, la jeune femme scrute chaque recoin, chaque allée en essayant de reprendre son souffle. Un nœud lui noue le ventre. Il est arrivé quelque chose à Umi, elle le pressant. Mais quoi ? Cela elle l'ignore, ce qui accroît d'avantage son inquiétude vis-à-vis de la disparue. Devant cette situation compliquée, Alexana essaie de se guider par son instinct. Elle ferme ses yeux et avance d'un pas dans l'une des ruelles où la luminosité décline peu à peu. Puis un autre. Après une ultime concentration... Rien. Toujours et encore ce grand vide, aucune sensation, aucun ressenti, rien. La jeune femme ne ressent absolument aucun pressentiment ou autre petite étincelle de lucidité sur cette affaire.
« Je tourne en rond » Marmonne l'intéressée, statique, en croisant les bras sur sa poitrine. Elle relève vers le ciel, sa tête et observe les couleurs rougeoyantes : « Je ne sais plus où la chercher... Umi, s'il te plait, soit de retour à la boutique... Ne fait pas de bêtises... ». Puis, tournant les talons, Alexana s'élance de nouveaux dans les rues mal éclairées par les vieilles lanternes, formant des halos disparates jaunâtres sur les vieux pavés. Perdue dans ses pensées, la jeune femme ne remarque pas la silhouette de haute taille qui l'attend dans l'un des croisements des rues, ni celle, plus petite, voletant tel un spectre au-dessus des maisons, perdue dans la pénombre du soleil couchant. Ce n'est qu'arrivée à la hauteur de la première que Alexana voit du coin de son œil droit, une main aussi large que son visage, se diriger droit sur elle et l'empoigner par l'avant-bras pour la tirer d'un seul coup dans le trou non éclairé qui lui sert de cachette. Avant même d'amorcer la moindre tentative de riposte, la jeune sorcière se retrouve tête en bas, sur les larges épaules du kidnappeur qui martèle les pavés dans sa course maladroite.
- « Fais-moi descendre, espèce de malotru, sombre crétin, vieux bougon, fais-moi descendre tout de suite ou tu vas voir de quel bois je me chauffe !!!» Hurle Alexana en tambourinant des pieds et des mains sur l'homme, n'ayant pour seul réponse, que le bras qui se raffermit pour la maintenir plus fermement.
Vociférant de plus belle, la jeune femme relève soudain la tête, entendant un lugubre son. Elle s'aperçoit enfin que son ravisseur est lui-même poursuivi par une ombre volumineuse, se déplaçant au-dessus du sol. Son visage, entouré seulement d'un tissu noir voletant autour d'elle, aspiré à un endroit pour former ce qui ressemble à une bouche, deux mains squelettiques tendues vers elle, la chose émet un cri à glacer le sang, obligeant la jeune sorcière à plaquer ses mains contre ses oreilles. Les larmes au bord de ses yeux marron clair, glacée de peur devant la chose qui hantera par la suite ses nuits pendant bien longtemps, elle ne peut la quitter des yeux et la voir inexorablement se rapprocher d'eux. C'est alors que l'ombre plonge soudain à toute vitesse sur les deux individus, qui disparaissent. Le monstre traverse donc le vide en hurlant à la mort, dans la ruelle sombre, avant de s'élever dans le ciel devenu bleu nuit. Ce jour-là, les habitants du petit village de Drumfries qui ont entendu ce sinistre cri, eurent des sueurs froides et des cauchemars pendant bien quelques nuits, et on ne vit cette soirée-là, aucun passant dans les ruelles.
- « Passe le bonjour à Archibald, surtout ! »
- « Je n'y manquerais pas Madame Mackay. »
Le petit carillon retentit quand Lola sort de la boulangerie, après avoir dit au revoir à la boulangère. En regardant sa montre, elle s'aperçoit que cela fait déjà une bonne heure qu'elle était partie de chez l'apothicaire.
« Toujours aussi bavarde cette Madame Mackay » glousse la jeune femme. Tout en se remettant en route d'un pas léger pour rentrer, elle raffermit sa prise sur les quatre baguettes toutes chaudes, enroulées dans du tissu fin, dans ses bras. Les cloches claironnent soudain, faisant retentir sept grands coups vibrant dans l'aube teintée d'une multitude de couleurs incandescentes. Lola, ayant atteint le centre du village, est éblouie par la beauté qui s'offre à elle : le centre du village, composé de la grande fontaine aux chérubins, où elle a rejoint ses amis ce matin même, produit, avec le soleil couchant une scène particulière. De son point d'observation, soleil face à elle, partiellement caché par les habitations, l'eau jaillissant des trois vases tenus par les chérubins nus, scintille de toutes les teintes de rouge et d'orange possibles, et projette autour d'elle, des gouttelettes de cristaux. Les ombres mouvantes des arbres aux alentours ainsi que celles des maisons de pierre ajoutent un sentiment de mystère à cette ambiance irréelle. Fronçant les sourcils, la cadette songe, pensive, qu'elle n'avait encore jamais observé ce genre de phénomène ici, alors qu'elle et ses amies ont toujours fait une petite virée nocturne dans l'air froid d'Écosse. Reprenant son chemin, la jeune femme prend dans une de ses mains libres son téléphone, pour y ouvrir son « bloc note » virtuel et marquer ses observations sur cet étrange événement, si anodin il puisse paraître. À la fin de sa retranscription, elle marque en lettres capitales « à analyser », avant de ranger dans sa poche de veste en jean son portable. Alors que seul ses pas raisonnent sur le pavé, et que l'air se rafraîchit, Lola entend soudain des pas d'enfants, loin derrière elle, mais marchant, à ce qu'il lui semble, à la même allure qu'elle. Pour confirmer ses doutes, elle s'arrête un instant, feignant de regarder le ciel nuageux, et ne perçoit plus les bruits de pas. Croyant à une simple coïncidence, la jeune sorcière repart en accélérant toutefois l'allure. C'est ce que fit de même la petite silhouette. Soudain, il n'y eut plus que ses pas martelant rapidement le sol dans les ruelles de Drumfries. Lola s'arrête donc et se retourne pour ne découvrir que le vide derrière elle. Poussant un soupir de soulagement, elle ferme les yeux quelques instants pour laisser à son pauvre cœur le temps de se calmer.
« Tu deviens parano ma fille » grimace-t-elle en se retournant, tout en rouvrant ses yeux verts-marrons sur un petit personnage haut comme trois pommes, avec de longues oreilles pointues et une tunique grise lui servant d'habit. Il était apparu comme par magie devant elle, sans bruit ni avertissement. Ses grand yeux verts-or sondèrent une fraction de seconde ceux de Lola avant que celle-ci ne pousse un cri d'effroi face à l'intrus surgi de nulle part.
- « Chut ! Mademoiselle Lola ne doit pas faire de bruit, car sinon, traqueurs trouveront Lola. Dobby ne veut pas de mal à Mademoiselle Lola. Dobby, ici pour emmener la fille avec lui. » Explique le petit être magique en lançant des regards effrayés partout autour d'eux.
Le hurlement se tarit aussi vite qu'il était survenu. Lola, abasourdit, s'agenouille devant l'elfe et tend une de ses petites mains vers lui. Du moins, vers l'une de ses oreilles qu'elle pince doucement pour en déterminer la texture. Sa main ne passa pas à travers, comme elle s'y était préparée mais c'est un glapissement qui accueillit son geste :
- « Pourquoi Lola a fait ça à Dobby ? Dobby ne veut aucun mal à Lola. Dobby a juste reçu l'ordre de vous ramener saine et sauve. »
- « Je suis désolée... Dobby. » Lola a du mal à prononcer ce nom et à croire que le petit personnage à ses côtés est aussi réel qu'elle ne l'est, elle. Déglutissant difficilement, elle continue : « Je ne te veux pas de mal non plus, mais j'ai du mal à me dire que tu es ... en face de moi, alors que techniquement parlant, tu es supposé être... comment dire, ...heu...mort. »
Le visage de Dobby, jusqu'alors souriant, s'affaisse à la remarque de la jeune femme. Il lui répond penaud :
- « Mademoiselle Lola a raison. Dobby n'existe pas vraiment. Dobby mort il y a longtemps... Pourtant... » C'est alors qu'un large sourire fend son visage et il poursuit : « Mais Har... »
Il ne finit pas sa phrase, trop absorbé par ce qu'il semble se passer derrière l'épaule de la jeune femme. Ses yeux s'ouvrent en grand et levant précipitamment sa main droite tout en prenant la main libre de Lola dans son autre main, il bafouille rapidement un « Dobby désolé » avant de faire un claquement de doigts. Des étincelles jaillissent de ceux-ci et d'un seul coup, l'air autour d'eux se rétracte et se déforme, se compresse autour des deux personnages. La jeune sorcière eut soudain le souffle coupé net durant un court laps de temps, et tout autour d'eux se métamorphose. Ils venaient de se transférer d'un lieu vers un autre. C'est-à-dire dans une ruelle assombrit vers une salle tout aussi sombre, mais avec, au centre, deux silhouettes, genoux à terre. Rien ne bouge dans la pièce, et seulement des hoquets de pleur disparates percent le silence pesant. Lola, la tête lui tournant encore du fait de ce violent transfert, reprends assez vite ses esprits pour s'apercevoir que ladite personne en pleurs n'est autre que son amie Umi. Surprise de la voir ainsi, la jeune femme commence à faire un pas vers celle-ci, mais au même instant, la seconde silhouette tourne alors sa tête vers les nouveaux venus. Avant même qu'elle ne l'aperçoit entièrement, Lola reconnaît immédiatement ce visage allongé, ses cheveux châtain clair délicatement ondulés, et ce regard. À la fois vif, intelligent et déterminé, ce regard ferait plier même une des personnes les plus têtues qu'il soit. La jeune femme s'arrête net en pleine action, la bouche et les yeux grands ouverts. En voyant la réaction de celle-ci, un petit sourire triste étire les lèvres de la sorcière, toujours aux côtés d'Umi, qui reprend peu à peu contenance.
- « J'aurais aimé que notre rencontre se fasse en d'autres circonstances... Lola Nymphadora. » Dit Hermione.
Publié le 22/12/2018
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