Texte sur le couple Dana/Gryf, que j'apprécie depuis quelques temps déjà. Homophobes, la sortie est à vous ! Pour les autres, je vous souhaite une bonne lecture ^^

 J'étais triste. Nan, pas juste triste. Ce que je ressentais ne pouvait pas se résumer en un seul misérable mot. Nan, en faite, aucun mot ne pouvait décrire ce que je ressentais. C'était un mélange de tellement d'émotion, un tiraillement qui rendait la douleur bien réelle.

Il y a avait le remord, d'abord. Le remord lorsque j'étais allé sur la tombe de mon leader, de cet homme que j'avais côtoyé des années durant et qui, brusquement, avait disparu. Son nom écrit sur le marbre gris, Danaël, me rappelait encore que tu ne faisais plus parti de ce monde, de mon monde. Le remord pour toutes ses choses que j'aurais voulu faire, que j'aurais dû faire. C'était trop tard maintenant, rien ne pouvait rattraper le temps perdu. Ce temps que j'avais laissé couler entre mes doigts ouverts sans crier garde, sans même m'en rendre compte. Ces courts moments de joie, d'insouciance qui ne resteront qu'une image dans ma mémoire, une image au goût amer.

C'était trop tard maintenant, pleurer, pleurer et pleurer encore devant ce qui reste de toi ne te ramènera pas. Crier, hurler de toutes mes forces jusqu'à ne plus pouvoir murmurer ton nom. Danaël, Danaël, Danaël ... Répéter ces quelques syllabes comme une litanie, c'est tout ce que je peux encore faire. Parfois, je parle pendant des heures, j'oublie tout, ce monde où tu n'es plus là et le vent qui me gifle. Je te dis tout ce que j'aurais voulu te dire, dans l'espoir d'ôter cette amertume, d'atténuer ma douleur. Je te supplie de me pardonner, de ne pas trop m'en vouloir. Je me confie à toi, parce que, dans ses instants, je me sens proche de toi, comme si tu étais là, comme si tu étais jamais parti. Le temps s'était arrêter, je pouvais le rattraper, le retenir, Danaël.

La colère aussi, contre ces dieux qui me l'avaient pris. Contre cette divinité en particulier, Anathos, sans pitié mais dont la cruauté était sans limite. Contre le monde entier qui avait tout fait pour m'éloigner de toi, définitivement. Même avant ta mort, bien avant que tu tombes entre les mains de la Mort. Tu l'aimais elle, Jadina, et tu l'as toujours aimé. Qu'est-ce que je pouvais y faire, moi ? Rien, absolument rien ! Je restais juste Gryf, ton meilleur ami un peu envahissant, un camarade avant tout. Mais rien de plus. Je haïssais Jadina, pour ce qu'elle était, mais j'aurais voulu être elle, être à sa place ! Que tu m'aimais, comme tu l'aimais et comme je t'aimais.

L'amour encore et encore. Je t'aimais et ça faisait si mal. Toutes ses années passées à tes côtés, dans l'ombre permanente. Dans la tienne et celle de ta princesse. Tu ne me voyais pas. Tu ne remarquais pas ces regards, ces intentions. Tu étais important pour moi, plus que personne ne l'a été, plus que personne ne le sera jamais. Il n'y avait que toi, il n'y a toujours eu que toi, avant, maintenant et pour toujours !

Et la douleur, toujours présente. Elle semblait éternelle, un tunnel sombre dont tu ne voyais pas la fin. Ton cœur qui, à chaque battement semble te répéter « Tu es vivant et pas lui ». Ce trou au milieu de la poitrine, comme un grand vide qui s'est creusé depuis sa disparition. Le sang qui bat contre tes tempes, ce feu cruel qui te dévore tout entier, lentement, te laissant tout le temps pour la souffrance.

Et cette tombe devant tes yeux rougis par les larmes. L'espoir n'est plus, l'espoir est mort en même temps que ton chevalier. Il existe encore, mais pas ici, pas dans ce monde dévasté où tu n'es rien qu'un être à l'agonie. Cette lumière qui, autrefois illuminait tes yeux appartient à une autre dimension. Une dimension où un ange t'attend, un ange aux cheveux blonds qui faisait comme une auréole. Une peau diaphane et une silhouette fine et musculeuse. Un sourire doux et des yeux d'une pureté sans égale. Un ange ...

Mais rien, même pas les souvenirs de son beau visage, même pas ces longs monologues, ne le ferait revenir. Rien ne pourrait rattraper le temps perdu !