Les événements qui vous échappent
La nouvelle venait de tomber. Nous devions nous rendre dans le monde elfique où sévissait une étrange et mortelle maladie. J'allais revoir les miens et ça, je n'étais pas certaine dans avoir envie.
J'allais revoir ma mère, mais je n'étais pas sûr qu'elle m'accueille les bras ouverts. La dernière fois que nous nous étions vus dataient de plusieurs années, puisqu'elle avait refusé de me voir après l'accident Jovénia. Nous ne nous étions pas quittées en bon terme, c'était le moins que je puisse dire. Je lui en avais toujours voulu de m'avoir emmené à l'Arborès, je m'étais sentie tellement mal. Comme abandonnée. Je m'étais sentie seule, vraiment seule. J'avais l'impression qu'elle voulait simplement ce débarrasser de moi et que cette école n'était qu'une excuse pour elle. Je ne lui avais jamais pardonné d'avoir choisi mon destin à ma place. A cette époque, j'avais bien d'autres préoccupations que devenir elfe élémentaire. Les choses étaient allées trop vite et je n'avais plus eu aucun contrôle. Les événements défilaient sous mes yeux sans que je puisse faire quoique ce soit pour intervenir.
Alors, puisque je ne pouvais rien faire. J'avais suivi la formation, gardant mes problèmes pour moi. Sans une plainte, j'étais comme n'importe elfe de l'Arborès. Je gardais toujours à l'esprit ceux que j'avais tué, je n'avais serte pas eu le choix, mais je ne pouvais oublier leurs visages. Je les revoyais dans mes rêves, pleins de reproches, c'était horrible.
Finalement, j'étais devenue l'elfe élémentaire. Alors que je le voulais encore moins. Je m'étais battue pour être meilleure, serte, mais je suivais simplement l'ordre de la directrice. Je devais concurrencer Solaris, la surpasser pour la forcer à progresser. Encore une chose que je n'avais pas voulu, que je ne désirais pas faire. J'avais pourtant pris ma tâche à cœur, je m'étais prise à ce jeu dont j'ignorais tout. Sans le savoir, je m'étais mise en danger, j'avais scellé à jamais mon destin pour un rôle qui m'indifférait. Solaris était morte et elle me laissait, sans le vouloir, sa place d'elfe élémentaire. Encore, cette sensation qui me prenait, je ne contrôlais plus rien. J'avais l'impression que quelqu'un s'amusait avec moi, avec mon destin, y semant des embuches et m'empêchant d'accomplir mes rêves.
Pourtant, je ne pouvais pas refuser, je ne pouvais simplement pas. Ce n'était pas correct. C'était comme trahir Solaris, trahir sa mémoire. Je me suis retroussée les manches et j'avais pris sa place. J'avais souri, docile comme il le fallait, comme ce qu'on attendait de moi. J'avais quitté le monde elfique, à l'arrivé des Légendaires et je n'y avais plus jamais mis les pieds jusqu'à l'accident Jovénia.
Mais là, il n'était plus question d'option. Je ne pourrais plus fuir ce moment éternellement. Mon peuple ce mourrait et nous nous devions d'intervenir. Je devais garder la tête froide, me souvenir que, j'étais avant tout une héroïne d'Alysia. Une Légendaire. Oublier ce qu'il s'était produit et me consacré uniquement à ma mission. N'avoir qu'elle en tête.
Je pensais aux elfes, là bas, qui mourraient. Je me sentais presque coupable, coupable de les avoir abandonné. Ma mère ne manquerait surement pas de me le rappeler. Je pouvais déjà entendre ses railleries, ces petites remarques laissées là, presque innocemment. Je ne sais pas comment je réussirais à le supporter, je ne m'en sentais pas capable.
Je ne voulais surtout pas que mes compagnons soient au courant de ma situation familiale ... Compliquée. Ils avaient assez de choses en tête comme ça et je n'aimais pas parler de ce genre de chose. Parler de moi en général m'ennuyait, en général. Je comptais bien garder ces choses là pour moi. De plus, nous avions les Fabuleux dans les pieds. Rien de telle qu'un équipe de bras cassée les pattes pour que tout m'échappe à nouveau.
J'avais encore les cartes en main, mais pour combien de temps encore ? Combien de temps passera-t-il avant que les événements m'échappent définitivement ? J'avais laissé le sable tomber entre mes mains ouvertes, il était le temps d'en payer les conséquences. Le vent soufflait trop fort, les jours prochains s'annonçaient rudes. Le château de carte était prêt à s'écrouler, à tout emporter sur son passage. Je le sentais.
Précision : Quand je n'ai pas d'inspiration (c'était le cas quand j'ai écrit cet OS), je demande à un membre de ma famille (ma soeur, souvent) de me donner un nombre de un à dix-neuf. Je choisis un tome en fonction et prends l'action ou l'événement qui me saute aux yeux en premier. Là, c'est tombé sur le tome 3 et sur la petite Shimy qui doit retourner chez elle, pauvre chou :')
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