Le Pouvoir
Je tombai. Je tombai réellement, de haut, et la chute allait faire mal. Je tombai de toutes les façons possible et imaginable.
Depuis toujours, mon seul souhait était de devenir reine. J'ai échoué l'épreuve du bâton-aigle et quelques années plus tard, ma sœur me dérobe un titre qui me revient de droit. Je n'avais jamais abandonné l'espoir de monter un jour sur le trône. J'ai frôlé mon rêve lorsqu'une femme m'a proposé son aide, j'y ai cru, ma patience allait enfin être récompensé. Mais elle m'avait trahi, une femme avec ... Trois yeux ! Un monstre ! Je m'étais à nouveau bercé d'illusion, on m'avait trahi, on me jetait à terre pour m'achever, cette fois !
Je voyais ma vie défiler sous mes yeux, un véritable échec ! Des larmes s'échappaient de mes yeux, toute ma vie, on m'avait mis des bâtons dans les roues. On m'avait empêché s'accéder à ce titre qui devait être miens. Je le savais depuis toujours, être reine était mon destin. Mais maintenant que je sentais le sol se rapprocher à une vitesse affolante me rapprochant de plus en plus d'une fin qui n'avait rien d'envieux. Je devais me rendre à l'évidence, je ne serais jamais reine !
Je les haïssais tous, les maudissais de toute mon âme, ces misérables qui avaient détruits ma vie sans remords. Me laissant seule pour ramasser les morceaux, pour survivre et continuer à avancer malgré tout. Toujours dans l'ombre de ma sœur, la reine, qui me regardait avec cette pitié au fond des yeux. Elle qui faisait toujours semblant de se soucier de moi, d'avoir la moindre once d'humanité, de m'aimer encore un t'en soit peu. Je revoyais leurs visages, à tous ceux qui m'avaient détruit, maintenant je chutai.
Finalement, je n'avais jamais réussi à posséder celui que j'adorais tant. Le pouvoir ! Peu de gens le connaisse, encore moins ont eu la chance d'en profiter. Je ne l'ai jamais eu à part entière, mais j'ai pu l'entrevoir, et c'est ... Magnifique ! Rien n'a d'équivalent avec cette sensation de pleine liberté, c'est l'impression de vivre vraiment pour la première fois. C'est comme une montée d'adrénaline qui se repend dans toutes les cellules de son organisme. Une euphorie qui vous ravage le corps et vous donne envie de rire à gorge déployé. C'est délicieux. Une sensation que je n'aurais jamais l'occasion de connaître d'avantage, puisque c'était la fin !
Je me sentais m'éloigner à une vitesse vertigineuse de toutes les choses que j'aimais. Kasino, mon fils, que j'aurais tellement voulu rendre fier, en redonnant à notre famille sa splendeur passé. Mon rêve qui ne resterait à jamais qu'un rêve pour moi, triste destin ! J'étais maudite, à chaque fois que je frôlais le bonheur des doigts, il s'éloignait encore plus, me laissant cette sensation de manque et de rage peu commune. Mais, cette fois, je lui disais adieu, il ne ferait jamais parti de moi mais plutôt de toutes les choses que l'on m'a privé.
J'imaginai déjà la vie après ma mort. Je me demandai si ma sœur mettrait mon tombeau au milieu de ceux de mes ancêtres. Non ... Je ne devais pas me bercer d'illusions. Je pourrais parier qu'il sera mis dans le caveau des criminelles, elle en serait capable.
Soudain, je vis ma nièce, sur le bâton-aigle ! Elle me criait des paroles de que je ne comprenais pas, elle tentait de me sauver ! Je fus prise d'un espoir aussi fou que déplacée, j'allais peut-être m'en sortir
Un long cri s'échappait de mes lèvres. Un cri de rage, de désespoir, de peur et de frustration, la réplique exacte de toutes les choses que je ressentais à cet instant. Je maudissais toutes les personnes de mon existence, les injuriant de mots que je n'avais jamais osé employer.
Soudain, je vis ma nièce, sur le bâton-aigle ! Elle me criait des paroles de que je ne comprenais pas, elle tentait de me sauver ! Je fus prise d'un espoir aussi fou que déplacée, j'allais peut-être m'en sortir. Le nom de la fille de ma sœur sortit comme une supplique. Surement parce que c'en était une, ma vie reposait maintenant sur ses épaules.
Mais, l'instant d'après mon corps se fracassait contre le sol et se brisait comme une poupée de porcelaine ? La douleur éclata, brusque et insoutenable, à tel point que je suppliai déjà pour que cela cesse, une telle souffrance n'était pas probable. J'entendais à peine le hurlement de ma nièce et vie à peine son visage, je murmurai des mots sans aucun sens. Je ne pouvais même plus réfléchir correctement tant mon agonie était douloureuse. Et soudain, tout devient noir.
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