┆𝙛𝙧𝙚𝙚 (& 𝙫𝙞𝙡𝙡𝙖𝙞𝙣𝙨)
FREE (jour libre) (& VILLAINS)
nda - je crois que c'est devenu un peu une tradition pour moi de terminer les weeks sur un jour libre, même si, cette fois, je ne vous offre pas une nouvelle histoire sur la nouvelle génération soukoku et shin soukoku (il faut varier les plaisirs) !
comme indiqué dans l'introduction, ce texte fait suite au jour précédent et donc à l'UA androïde qui vous a intrigués et perturbés :3 en toute honnêteté, j'avais prévu d'approfondir les informations déjà révélées dans le texte d'hier et de répondre à toutes vos questions, mais je crois bien que j'en ai juste rajouté d'autres- x')
(je ne ferais pas de suite en ff, ça c'est sûr, mais je publierais sans doute une suite sur Dazai à l'occasion de la soukoku week pour répondre à vos interrogations sur lui !)
sinon, merci à tous ceux qui sont parvenus jusque-là, merci à tous ceux qui m'ont suivie cette semaine et qui m'ont supportée et encouragée pendant l'écriture désastreuse de cette histoire ! bonne lecture et prenez soin de vous ♡
✾
Initialisation.
Mise en route du système.
Configuration des variables.
Réactualisation de la mémoire.
Démarrage de l'intelligence artificielle.
Akutagawa ouvrit les yeux, comme toujours accompagné de la voix monocorde qui habitait son esprit. Il cligna quelques instants des paupières pour habituer ses capteurs oculaires à la lumière qui envahissait sa petite chambre, avant de se redresser – et de faire encore une fois grincer ses membres, les températures basses avaient réellement un impact négatif sur lui. Il se mit malgré tout debout en ignorant les grincements aigus qui s'échappaient de ses jambes au moindre mouvement et se posta devant le miroir ridiculement petit qui avait été installé dans sa chambre.
En tant qu'androïde, la façon dont il était coiffé ou habillé lui importait bien peu, mais il avait désormais des propriétaires alors il ne pouvait pas se permettre de leur faire honte en apparaissant complètement débraillé devant eux. Et puis, la façon dont tous les humains autour de lui traitaient les robots comme de vrais êtres de chair lui donnait envie de respecter leurs désirs et de se présenter devant eux comme un véritable humain. (Quand bien même il trouvait cela futile et étrange).
Il ouvrit la porte de sa chambre après avoir arrangé ses cheveux et enfilé quelques vêtements, et tomba nez à nez avec Kyôka, la dernière arrivée à l'entreprise – qui ne pouvait pas réellement porter ce nom. Malgré son absence d'émotions apparente, il ne s'agissait pas d'un androïde mais bien d'un être humain, même si son avant-bras droit robotique pouvait amener le doute. A l'instar de nombreux employés de Yukichi Fukuzawa, elle avait elle aussi perdu un membre dans diverses circonstances et arborait désormais des stigmates visibles par tous. Même si son bras était recouvert d'un tissu couleur chair pour faire parfaitement illusion, les mouvements raides ne trompaient pas.
Akutagawa ignorait encore dans quelle circonstance cette jeune fille avait été blessée, et dans quelle mesure cette blessure la faisait souffrir. Elle n'avait en tout cas aucun androïde assigné pour l'aider, contrairement à Atsushi ou leur directeur. Sans doute ne se débrouillait-elle pas trop mal malgré le changement qu'elle avait subi.
Quoiqu'il en soit, elle était arrivée il y a quelques jours à peine et le fixait désormais de ses grands yeux inexpressifs. Il lui rendit son regard quelques secondes avant de rompre le contact visuel pour s'affairer à ses tâches quotidiennes. Il prit la direction du grand salon commun à tous les employés – une grande partie d'entre eux résidait directement sur leur lieu de travail, car le loyer était bien moins cher qu'ailleurs – et y découvrit de nombreuses personnes déjà attablées.
Yukichi Fukuzawa était, comme à son habitude, assis en bout de table, et observait tous ses employés avec l'affection d'un père pour ses enfants. A ses côtés, son androïde assigné, celui qui était présent le jour où Akutagawa avait été acheté et qui répondait au nom de Kunikida, gardait un œil sur lui. Le quadragénaire avait été blessé il y a bien longtemps dans des circonstances mystérieuses pour lui, et rien chez lui ne laissait suggérer qu'il portait un membre robotisé, mais Atsushi lui avait un jour confié qu'il avait en réalité une grave blessure encore douloureuse, et qu'on l'avait contraint à acquérir un robot pour l'aider.
De chaque côté de lui étaient installés les Tanizaki, un frère et une sœur répondant aux noms de Junichirô et Naomi. L'aîné, un jeune homme d'une vingtaine d'années aux cheveux roux, avait l'apparence d'un jeune homme parfaitement normal, mais Akutagawa savait qu'il avait en réalité plusieurs organes artificiels à l'intérieur de son corps de chair. Il se demandait ce que cela faisait comme impression, et si on se rendait seulement compte de la présence de ces morceaux factices à l'intérieur de soi. La petite sœur du jeune homme, une jeune femme aux longs cheveux noirs qui aurait dû être à l'université, était l'une des rares employées de Fukuzawa qui ne possédait pas le moindre membre ou organe artificiel, elle avait simplement tenu à accompagner son frère où qu'il aille. Akutagawa avait déjà entendu des murmures à leur sujet, selon lesquels c'était un grave accident qui avait coûté ses organes à Junichirô, son sourire à Naomi et leurs parents à tous les deux.
Un peu en retrait par rapport aux trois autres, Ichiyô Higuchi, une jeune femme aux longs cheveux blonds ne desserrait pas les lèvres, se contentant de fixer le repas qu'elle mangeait tranquillement. Akutagawa ne l'avait presque jamais entendue parler, et il connaissait son nom et son histoire simplement grâce aux bavardages d'Atsushi. Et encore, il ne savait que les minces détails glanés par l'argenté à force de patience avec la jeune femme : elle avait perdu sa sœur dans la tuerie de masse de Okinawa, celle qui avait traumatisé le pays des années plus tôt. Un androïde avait complètement dégénéré, et abattu sans sommations et sans raisons tous les êtres humains qui passaient sous ses yeux. L'affaire avait défrayé la chronique pendant des semaines, et les anti-robots avaient multiplié les incitations à la haine ensuite. Akutagawa se souvenait que, lors de cet événement, il travaillait encore pour Dazai. Lorsqu'ils avaient appris l'incident, le jeune homme n'avait pas cillé une seule seconde, se souvenait-il. Tout le monde était horrifié, mais lui avait ri. D'un rire terrifiant.
Parlant de son ancien propriétaire... Il avait fallu du temps à l'androïde pour comprendre que le fait que Fukuzawa l'ait choisi lui et pas quelqu'un d'autre pour s'occuper de son protégé Atsushi ne relevait pas d'un simple hasard, mais bel et bien de l'intervention de quelqu'un d'autre. Quelqu'un d'autre qui répondait au « doux » nom d'Osamu Dazai. Comme il le savait déjà, son ancien propriétaire avait disparu de la circulation après l'avoir revendu. En réalité, il avait trouvé refuge parmi les employés de Fukuzawa. A ce jour, malgré les trois mois passés à servir Atsushi et Fukuzawa, l'androïde ne l'avait encore jamais aperçu. Il ne descendait jamais partager ses repas avec les autres, et son travail était auréolé de mystère. Mais ce qui avait le plus choqué le robot, c'était d'apprendre que ses nouveaux collègues le considéraient comme un homme bien, aimable et sympathique, bien que très enquiquinant selon les dires de Kunikida. Le portrait qu'ils dressaient de cet homme n'avait rien en commun avec celui que lui connaissait.
Il n'avait jamais émis la moindre remarque à ce sujet cependant. Il n'avait rien à dire de toute manière, il n'était qu'un robot. Même si la question le hantait – Que diable s'était-il passé pour que cet homme change à ce point ? - il n'avait rien demandé. Il se contentait d'attendre.
En l'apercevant, Atsushi, qui était attablé aux côtés d'Higuchi, lui adressa l'un de ses rayonnants sourires et lui fit signe d'approcher. Akutagawa s'exécuta immédiatement et l'observa se débrouiller maladroitement pour se redresser.
« J'y arrive seul ! » s'exclama-t-il.
La joie qui émanait de lui le faisait ressembler à un enfant empli d'innocence qui marchait pour la première fois sans l'aide de ses parents, et au fond c'était ce qu'il était redevenu. Depuis qu'Akutagawa était arrivé, il n'avait pu que remarquer ses efforts considérables pour s'habituer à son corps. Il était encore loin de se débrouiller aussi naturellement que Fukuzawa, mais il progressait vite, et l'androïde avait fini par réellement apprécier ce jeune homme. Au premier abord, il lui avait semblé pleurnichard et naïf, mais il y avait quelque chose de spécial qui se dégageait de ce sourire et de cette façon d'être. Quelque chose qu'il n'avait jamais vu nulle part ailleurs. Sa base de données ne lui permettait pas de qualifier ce quelque chose, pourtant il désirait trouver un mot à mettre sur la personnalité de son propriétaire.
« Félicitations. » déclara-t-il sobrement en hochant la tête. Il n'était toujours pas naturel pour lui d'agir comme un androïde d'aide, mais il faisait des progrès... peut-être ?
« Bientôt, tu pourras de nouveau composer ! s'enthousiasma Naomi en tapant dans ses mains. Les enfants réclament sans cesse de nouvelles chansons tu sais. »
En raison de son jeune âge – elle avait à peine dix-huit ans – Fukuzawa ne pouvait pas se permettre de lui confier des missions très importantes. Elle accompagnait parfois son grand frère, qui s'occupait en général de la communication avec les médias et les entreprises, mais passant en général son temps auprès des enfants qui étaient accueillis dans la grande salle de réunion de l'entreprise.
Malgré les trois mois qu'il venait de passer auprès de Fukuzawa et de ses employés, il parvenait toujours difficilement à saisir le travail exact effectué par son entreprise. De façon globale, tout le monde lui avait défini le but de l'agence comme étant de « faciliter la réinsertion professionnelle des hommes et des femmes désormais en partie robotisés ». Cela passait par de nombreux moyens, comme l'accueil d'enfants et d'adultes à des groupes d'activité destinés à les aider à apprivoiser leurs nouveaux membres aussi bien physiquement que psychologiquement. Concrètement, aux yeux de l'androïde, ce qu'ils faisaient n'était pas bien différent du rôle d'un androïde d'aide comme lui. Il y avait sans doute quelque chose qui lui échappait encore.
« Akutagawa, j'ai un service à te demander, déclara soudainement Fukuzawa. Pourrais-tu te rendre au grenier ? Nous avons beaucoup de paperasse qui y est entreposée, et la plupart d'entre nous n'est malheureusement pas en mesure de faire les efforts nécessaires au déplacement de ces documents. Kunikida va t'aider évidemment. »
Akutagawa échangea un regard avec Atsushi – qui restait son seul et unique propriétaire – et qui hocha la tête avec un sourire angélique. Il observa ensuite l'androïde d'aide du directeur qui s'était déjà mis en mouvement et lui emboîta le pas. Il aurait préféré s'atteler à cette tâche seul – il détestait faire la conversation – mais Kunikida ne semblait pas spécialement vouloir lui parler non plus, pour sa plus grande satisfaction.
Ils gravirent l'escalier jusqu'au fameux grenier où l'androïde n'avait jamais mis les pieds. Il était empli de poussière qui titilla les capteurs olfactifs d'Akutagawa, et de nombreuses araignées semblaient se balader sur les murs et le plafond. Des caisses entières de documents étaient entassées, la plupart d'entre elles recouvertes d'une épaisse couche de poussière attestant du temps écoulé depuis la dernière fois qu'elles avaient été touchées. Certaines paraissaient malgré tout moins grises, comme si la couche était moins épaisse. Intrigué, l'androïde s'en rapprocha légèrement pour observer si elles avaient quelque chose de différent des autres, et manqua alors de trébucher sur quelque chose.
Ou plutôt quelqu'un.
Un jeune homme était étendu sur le sol – et si ses capteurs oculaires n'avaient pas repéré un mouvement régulier au niveau de sa poitrine, il aurait cru qu'il était mort. À ses côtés, Kunikida poussa un profond soupir et étira son bras pour attraper l'inconnu par le col et le traîner hors du passage.
« Ne t'inquiète pas pour lui, commenta-t-il de sa voix presque humaine – seules certaines syllabes portaient encore un accent métallique étrange à définir. C'est un idiot qui a encore dû essayer de se pendre et... »
Il s'interrompit, probablement en constatant que les iris gris de son acolyte ne quittaient pas le jeune homme qu'il venait de déplacer. Akutagawa s'était figé, et la puce de son cerveau semblait s'être bloquée sur la dernière déduction qu'elle avait effectuée en analysant le visage de l'inconnu : il s'agissait de son ancien propriétaire, Osamu Dazai.
Le jeune homme avait changé depuis la dernière fois qu'il avait vu, mais pas au point de le rendre méconnaissable. Toujours étendu dans une position peu naturelle maintenant que Kunikida l'avait déplacé, il semblait profondément endormi. Ses manches relevées laissaient apparaître des bandages dénoués sur ses poignets et avant-bras, comme autrefois. Akutagawa n'avait jamais su d'où lui venaient tous ces bandages.
« Un problème ? finit par s'enquérir Kunikida devant le mutisme de l'autre androïde.
– Aucun. » lâcha-t-il au bout de quelques secondes. Il se força à se détourner et à s'intéresser à la tâche qu'on lui avait confiée, mais au bout de longues minutes de silence, la voix de Dazai résonna dans leur dos :
« Je savais que Fukuzawa avait tenu compte de mon avis, mais je ne m'attendais pas à te croiser ici, Akutagawa ~ »
Son ton de voix était toujours le même, en apparence insouciant et innocent, mais en réalité empli de sous-entendus, de menaces et de provocations. Il se redressa en grimaçant de douleur avant de poser son regard noisette sur son ancien robot. Akutagawa, lui, était en proie à des émotions contradictoires – générées par son intelligence artificielle mais terriblement puissantes et réalistes. Il ignorait comment se comporter face à cet homme qu'il admirait et méprisait en même temps. Devant son absence de réponse, un sourire ambigu éclaira le visage du jeune homme aux cheveux bruns.
« Je suppose que tu ne me portes pas dans ton cœur. » Il haussa les épaules comme si cela lui importait peu. « Je ne compte pas me faire pardonner de toute manière. Être le méchant de l'histoire me convient. Il en faut toujours un n'est-ce pas ? » Il défia quelques secondes du regard son ancien androïde avant de se détourner sans rien ajouter, et de quitter le grenier.
« Tu ferais mieux de ne pas faire attention à lui, finit par murmurer Kunikida. Personne ne sait ce qui se passe dans sa tête. »
Ces paroles avaient pour objectif d'apaiser le jeune androïde dont les émotions se déchaînaient après avoir vu son ancien propriétaire envers qui il éprouvait tant de choses contradictoires, mais ledit androïde n'écoutait déjà plus. Il s'était précipité vers la porte du grenier, mu par une impulsion subite qu'il ne comprenait pas, prêt à rattraper son ancien propriétaire pour lui dire quelque chose – mais quoi ? Il tomba cependant non pas sur l'ancien mais sur le nouvel homme qui le possédait, Atsushi, qui boitillait sur sa jambe brisée.
« Akutagawa ! » s'exclama-t-il en l'apercevant. Son regard gris se voila de tristesse lorsqu'il poursuivit sur un ton hésitant : « Je suppose que tu as croisé monsieur Dazai... »
Le robot ne lui répondit pas. Tout son être continuait de trembler, en proie aux émotions fortes que la simple vue de son ancien propriétaire avait suscité en lui. Il repensait au froid, aux douleurs, aux rires terrifiants, aux moqueries, aux travaux désobligeants, à tout ce qui constituait dans sa mémoire le dossier Osamu Dazai, à tout ce qui faisait déferler en lui ces sentiments bien trop forts pour le simple robot qu'il était. Il avait une furieuse envie de crier, de détruire, de s'éteindre, de commettre des actes qui suffiraient à le ramener une nouvelle fois dans la spirale interminable de souvenirs de cette époque qu'il haïssait.
Alors, il observa Atsushi.
Le jeune homme n'avait pas cessé de le dévisager, un peu en retrait comme s'il craignait une explosion subite de son aide personnelle, mais sans ciller. Son regard métallique restait posé sur son androïde - qu'il n'avait jamais réellement considéré comme tel, songea presque douloureusement Akutagawa. Il avait autant de valeur qu'un être humain pour lui. C'était si stupide, si idiot, si réconfortant.
« Pardon, finit-il par marmonner en baissant la tête. C'est juste que... » Il laissa sa phrase en suspens lorsqu'Atsushi posa sur son épaule une main chaleureuse et lui adressa un sourire contrit et rassurant en même temps.
« Je sais, souffla-t-il doucement. Je sais ce qu'il a fait. »
Akutagawa resta silencieux. Il ignorait quoi dire face à cet aveu qui ne le surprenait pas vraiment. L'affection et la gentillesse avec lesquelles le traitait son nouveau propriétaire témoignaient de sa connaissance du passé de l'androïde. Il était sans doute le genre d'homme qui traitait tous les robots de la même façon ; mais il y avait toujours quelque chose de plus dans son ton et son regard.
« Fukuzawa a hésité à t'acheter en sachant ton passé et tes liens avec monsieur Dazai. » murmura le jeune homme. Il y avait bien longtemps qu'il avait abattu les murs de vouvoiement qu'ils avaient instaurés lors de leur première rencontre. « Mais c'est lui qui a insisté. Il a dit que tu serais à la hauteur.
– Ce n'était pas ce qu'il disait autrefois, souffla le robot, amer. Il n'a pas changé, j'en suis certain. » Atsushi secoua doucement la tête.
« J'ai rencontré monsieur Dazai lors de mon premier jour ici, il y a deux ans. Je venais à peine d'arriver et j'ignorais comment me comporter avec les autres personnes qui travaillent ici. C'est lui qui m'a présenté tout le monde, en me précisant les meilleures façons de traiter chacun. Je sais qu'il a commis des choses horribles envers toi et envers d'autres. Mais je ne veux pas croire qu'il n'ait pas changé. » Akutagawa garda le silence quelques instants. Encore une fois, le portrait dressé par Atsushi n'était pas celui auquel il était habitué. Mais il savait que le jeune homme ne mentait pas.
« Que fait-il ici ? finit-il par demander.
– Personne ne le sait vraiment. Il paraît qu'il a perdu quelqu'un de cher à cause de la tuerie d'Okinawa. » L'androïde se souvint du rire qu'avait eu Dazai en apprenant l'événement. Ce qu'il avait pris pour un rire hystérique dépourvu d'humanité n'était-il en réalité qu'un rire brisé ? « Cette tuerie a détruit tant de vies.
– Et tant d'androïdes ont été détruits également. Nous étions les méchants de l'histoire. » L'emprise d'Atsushi sur son épaule se raffermit légèrement.
« Ce n'est pas vrai, souffla-t-il. Cela ne sera jamais vrai. »
Tant de convictions ébranlèrent le robot, particulièrement maintenant qu'il savait que l'accident qui avait coûté une jambe, des doigts et ses yeux à Atsushi était en réalité une défaillance similaire à celle qu'avait eue l'androïde d'Okinawa. Il avait appris l'histoire entière en surprenant une conversation entre Kunikida et Fukuzawa des semaines plus tôt. Il n'en avait pas parlé au jeune homme, mais l'avait trouvé d'autant plus impressionnant. Comment pouvait-il encore croire en les androïdes après ce qui s'était produit ?
« Akutagawa. » La voix du jeune homme le tira une nouvelle fois de ses pensées. Atsushi lui adressa un sourire éblouissant et une main tendue chaleureuse.
« Atsushi. » répéta-t-il sans trop de raisons.
Ils se sourirent, avant de retourner vers le grenier. La main d'Atsushi avait quitté son épaule pour se poser sur la sienne.
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