Chapitre 44
Au milieu de sa chambre, Zhan fait les cent pas. Il n'aurait jamais pensé pouvoir s'inquiéter de cette manière, un jour. Avoir ce genre de boule à l'estomac. Lorsqu'on dit à quelqu'un qu'on doit lui parler d'une façon imposée et si sèche, c'est rarement bon signe, n'est-ce pas ? D'autant plus quand l'être aimé vient de retrouver son ex-petit ami, toujours fou amoureux et bien déterminé à le récupérer...
— C'est pas vrai...
Il se rassoit pour la énième fois sur son lit, les doigts fourrés dans ses cheveux. Et cet idiot de Yibo qui ne donne plus signe de vie, en plus d'avoir une heure de retard... A-t-il changé d'avis ? Est-il parti rejoindre son ex, suite à l'une de ses manigances ? Ou peut-être par envie, après avoir réalisé quelques avantages à le revoir... ? Cette idée fait décoller son rythme cardiaque.
L'angoisse lui comprime le ventre et le prive de toute capacité à penser de manière objective. En ce moment, son pragmatisme et sa positivité sont hors d'atteinte. Les pires scénarios défilent sous ses yeux, sans qu'il n'arrive à les stopper ; un cauchemar éveillé, écœurant. En proie à un frisson glacé, il se lève d'un seul coup, les mains moites et le souffle court.
— Bordel... ! Une heure de retard ! Wang Yibo, je vais te...
TOC TOC
— C'est moi.
Le cœur de Zhan fait un bond. Voilà maintenant qu'il tremble à l'idée de connaître la vérité. La porte ouverte, il découvre l'expression glaciale de son compagnon. Sa respiration se raccourcit encore.
— Xiao Zhan, on doit parler.
Livide, Zhan se voit déjà abandonné, délaissé pour cet ex qui aura su mieux que lui charmer l'amour de sa vie. Désemparé, il regarde son homme faire quelques pas nerveux au milieu de la chambre, en l'attente des mots tranchants.
— Bo Di... Di Di...
Il s'agrippe à son avant-bras, les yeux humides.
— S'il te plaît, ne me... ne me quitte pas pour lui...
Yibo le contemple, ahuri.
— Mais qu'est-ce que tu dis ?
— Tu... tu es venu pour...
— Zhan Ge, viens là, dit-il gentiment en l'invitant à s'assoir avec lui. Pour rien au monde je ne te quitterai. Même toi, tu n'as pas réussi à me faire partir, comment peux-tu croire que quelqu'un d'autre y arriverait ?
Le soulagement se lit sur le visage surpris de Zhan. Il laisse échapper un long soupir puis ricane fiévreusement, le front dans la paume. Idiot qu'il est. Tout ce temps, il se sera torturé pour rien, comme un pauvre fou. Est-ce donc ça, la peur irrationnelle de perdre l'amour de sa vie ?
— C'est toi qui dis toujours que je suis collant, n'oublie pas.
— Oui, c'est vrai... sourit Zhan en prenant sa main. Je pense que j'étais seulement...
— Jaloux ?
— ... Je... oui, peut-être.
— Oh...
Cette fois, à défaut de s'en réjouir, Yibo baisse les yeux. Lui qui comptait sur le fait que son oméga se ficherait de ce dîner, la réponse n'est plus aussi certaine, désormais.
— Je n'ai plus de raison de m'inquiéter, alors, se rassure Zhan.
— Ahem... En fait, ça concerne bien Cho Seungyoun...
Soulagement de courte durée.
— Il a... monté un plan. Comme je le redoutais. C'est toujours ce qu'il a fait...
— Un... un plan ?
Yibo affiche la photo sur son téléphone. Les yeux de Zhan ne tardent pas à s'exorbiter. Pas de doute, même après un examen approfondi, la conclusion demeure la même. Ce cliché ne doit pas fuiter. Si elle était diffusée, trop de monde serait en mesure de confirmer leur rencontre sur ce fichu parking et colporter la rumeur.
— En résumé, c'est ton ex qui est derrière tout ça et si tu n'acceptes pas ce dîner, il publiera la photo.
— C'est ça.
— O.K... Eh bien, si c'est dans un restaurant, je ne vois pas...
— Non, à son appartement.
La bouche de Zhan reste bée.
— Chez lui... Wow.
Les doigts de Yibo se faufilent entre les siens pour les enserrer.
— Ge Ge, c'est pour ça que je voulais d'abord t'en parler...
— Mais tu n'as pas le choix... on le sait tous les deux.
Yibo baisse les yeux.
— Et on sait aussi tous les deux qu'il va tenter de te séduire.
— ... Oui.
— Mais tu ne feras rien... reprend Zhan en serrant ses mains en retour. Donc, ne le fais pas attendre. Donne-lui ta réponse.
Rassuré par sa réaction, Yibo enlace son homme et ils s'allongent ensemble sur le lit, dans les bras l'un de l'autre. Zhan niche la tête de son amour dans son cou et enfouit son nez dans ses cheveux parfumés.
— Ge Ge, tu es le meilleur. Je t'aime. Pardonne-moi pour aujourd'hui...
— Tu n'as qu'à te rattraper maintenant et rester jusqu'à l'heure de mon départ... Tu sais que demain c'est la soirée de Tao.
— Hm. Et tu es inquiet ?
— Pas vraiment. Je ne serai là que pour faire joli derrière mon masque. Et puis, après tout, ce n'est qu'une réception mondaine entre mafieux, ricane-t-il, à demi sarcastique.
Yibo dépose quelques baisers le long de sa mâchoire.
— Tu m'impressionneras toujours, Ge. Il n'est pas né celui qui te mettra à genoux.
— Hmm... Moi je crois que si.
Le regard pétillant de malice, Zhan faufile ses mains sous son sweat-shirt Chanel.
— À quel point t'ai-je perverti, Lao Xiao... se désole le responsable. Tu n'auras bientôt plus rien d'innocent.
Zhan émet un petit gloussement et se mord la lèvre, laissant paraître ses deux adorables dents au-dessus de son grain de beauté. Un ange tentateur.
— Je devrais être en train de bosser mon script... murmure Yibo en fourrant sa tête sous son t-shirt Gucci, à la recherche de ses boutons de chocolat. Mais peut-être qu'on peut remplacer ça par le travail de quelques vocalises...
— Oui... je préfère aussi les vocalises, susurre Zhan en fermant les yeux. Mon alpha...
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