Chapitre 42
Le hall de l'aéroport se remplit bien plus qu'à son habitude. Les fans se pressent en grand nombre autour de leur idole, lui ôtant presque son espace vital. Son bagage à la main, Zhan prend l'escalator, son béret noir sur la tête. Ses fines lunettes soulignent sa pureté enfantine, ingénuité gracieuse adulée par la gent féminine, exaltée au moindre de ses faits et gestes. Des petits « Ge Ge » attendrissants lui parviennent aux oreilles, à travers ses écouteurs. Il gratifie ses jeunes admiratrices d'une mine radieuse ; leurs cœurs s'emballent aussitôt. Il remonte son masque sur le nez et sourit derrière le tissu, cette fois, pour lui-même. Malgré leur côté envahissant, ses fans sont les personnes qui lui rappellent qu'il n'est pas l'être inférieur et inutile que tant d'ordures tendent à le faire croire. Face à tant de fidélité et d'amour quotidien, le dernier drame qui l'a affecté devient plus supportable, avec le temps. S'il existe des humains mauvais, on en rencontre bien d'autres aussi pour redonner foi en ce monde.
Une fois passées les grandes portes vitrées de l'immense complexe de course, le ventre de Zhan vrombit de mille et un papillons. L'excitation est à son comble. Cela fait trop longtemps qu'il n'a pas pu voir Yibo. Les engagements déjà pris ne peuvent être lâchés en cours de route. Même s'ils viennent tous deux d'abandonner certaines promesses de contrats, ils ne peuvent se défaire de leurs responsabilités du moment. De sérieux conflits en découleraient. Leur intérêt commun se trouve donc dans la patience.
Mais aujourd'hui fait exception. Zhan rejoint son amour sur l'un de ses lieux favoris : son pôle de course de motos. Il s'en est fallu de peu – et se montrer insistant n'est pas dans ses habitudes – mais Yibo n'est pas le seul à devoir faire des concessions. Cela lui aura valu une tension avec son agente, mais il peut bien le supporter. De toute façon, cette femme n'a jamais pu l'encadrer. Trop âgé par rapport aux autres membres, un caractère qui ne correspondait pas à ses attentes... bref, il ne s'est pas révélé à son goût. Inutile de chercher bien loin, parfois. À l'hiver 2019, ils seront débarrassés de ce type d'encombres.
Dès que Zhan se fait conduire à l'espèce de hangar duquel entrent et sortent les motos, entre les gradins, il se mord la lèvre. Son cœur bat la chamade. Le bruit strident des moteurs rugissants lui est aussi peu familier que son équilibre risible à vélo.
— Monsieur Wang Yibo ne va pas tarder, précise le mécanicien barbouillé de cambouis qui l'accompagne entre les murs des tribunes. Vous pouvez déjà aller retrouver son ami.
— Son ami ?
En effet, près de la piste, un jeune homme au minois adorable se tient debout, en joyeuse conversation avec un motard en combinaison.
Dès lors que « l'ami » se retourne, la surprise de voir Zhan engendre un éventail d'émotions, sur son visage triangulaire. Son trouble s'efface derrière un sourire aussi chaleureux que son regard pétille d'énergie. Mais cet instant de malaise, bien que vite chassé, ne passe pas inaperçu aux yeux de Zhan. D'autant plus en se rappelant son identité. Seungyoun. Le fameux collègue. Ou plutôt, l'un des deux plus proches camarades de Yibo – lorsque leur groupe était encore en activité.
Leur dernier projet ensemble remontant en début d'année, sa présence ici est intrigante. Mais après tout s'ils sont en bons termes, rien de bien surprenant.
Loin d'être de nature suspicieuse, Zhan lui retourne sa joie et ils se saluent chaudement.
— Xiao Zhan ! Je suis Cho Seungyoun, tu te souviens de moi ? Ah ! Quand j'ai appris que tu allais travailler avec Yibo j'ai pensé, wow ! il faut vraiment qu'on discute ! Yibo a toujours eu beaucoup d'estime pour tes performances !
— Bien sûr que je me souviens de toi, confirme Zhan. Ah...! Je ne m'attendais pas à tant d'éloges... Je ne sais pas quoi dire, merci !
Égal à lui-même, son humilité se reflète dans sa courbette reconnaissante. Durant un instant, il se rend coupable d'avoir mal jugé ce garçon.
— Eh bien, Seungyoun, que fais-tu ici ?
— Je suis là pour voir Bo Di, et aussi la personne à qui je parlais avant ton arrivée.
— Oh, je vous ai peut-être dérangés, excuse-moi...
— Pas du tout, ricane le jeune homme. Si Yibo propose à ses amis de venir, c'est une bonne chose de se rencontrer !
Zhan acquiesce avant d'être quelque peu perturbé par cette phrase, sans en connaître les raisons. Les deux garçons se tournent vers le goudron, interpellés par la moto aux nuances vertes qui se rapproche d'eux dans son dernier kilomètre.
— J'aime tellement le voir rouler, soupire Seungyoun avec une extase juvénile. Et pis, cette tenue... ! Ah ! C'est vraiment trop stylé, et aussi très...
Les yeux de l'acteur se posent sur son visage illuminé, détaillent sa mine réjouie, son regard bien trop étincelant. La gaieté de Zhan faiblit sensiblement.
— Et toi ? J'ai appris que tu ne savais pas faire de vélo ? s'amuse Seungyoun.
— Ahem... donc Yibo aime bien citer ce genre de choses, se désole Zhan avec un rictus crispé. J'espère qu'il n'a pas trop parlé de moi à propos de sujets gênants...
— Ha ! Ha ! Non, rassure-toi, à part ce petit truc, il n'a toujours fait que mentionner ton excellent jeu de rôle et tes talents au chant !
— Oh... Alors, je suppose que ça va...
Il marque une courte pause, hésitant.
— Il... n'a dit que ça, à mon sujet ?
Seungyoun se tourne vers Zhan et le fixe avec un air intrigué. Puis ses lèvres étirent une tendresse mielleuse.
— Oui, uniquement ces choses gentilles. Il doit beaucoup t'apprécier, Bo Bo ne montre son affection qu'aux personnes en qui il a confiance et auxquelles il tient vraiment.
Confus, mais aussi interpellé par le choix – délibéré ? – de ses mots, Zhan acquiesce, paisible comme à son habitude.
— Je pense que je suis chanceux de faire partie de ces rares personnes, reprend fièrement Seungyoun avec une voix enjôleuse.
Pour de bon, les yeux de Zhan perdent toute étincelle. Sa première impression était bien la bonne. Ce garçon est-il en train de se positionner comme son rival ? Vraiment, il n'était pas prêt.
Désireux d'en savoir plus au sujet de leur relation, Zhan ne peut taire ses interrogations. Il sait pertinemment que les réponses peuvent être tournées de la manière qui arrange Seungyoun, mais il ne mentira pas sur la réalité de leur lien. Pas alors que Yibo s'apprête à les retrouver tous les deux, d'une minute à l'autre.
La curiosité – et une certaine contrariété, aussi – le pousse à parler. Mais que demander ? Des questions lambda ne lui indiqueraient rien - surtout lorsqu'on à faire à un bon comédien... Il doit le surprendre afin de capturer ses véritables réactions ; une seconde suffira.
À l'inverse de toute bienséance, et surtout à l'opposé de ses propres principes, Zhan se fait violence pour poser sa première question tout en veillant à examiner le visage de son interlocuteur avec attention.
— Quel genre de relation as-tu avec Wang Yibo ?
Comme prévu, loin de s'attendre à une telle franchise, Seungyoun reste interdit. Puis son teint se colore. Ses lèvres pincent une joie à peine dissimulée, bien réelle malgré son côté agaçant, et son regard fuit vers l'extérieur. Nul besoin de mots.
La main que le jeune homme glisse de manière volontaire dans sa nuque, suggestion d'une gêne feinte qui n'inspire que de la fierté, rend la chose trop flagrante pour être naturelle. Ce geste-là témoigne de ses intentions évidentes.
— Eh, bien... disons que nous avons toujours été proches. Nous avons partagé... plus que ce que des mecs partagent dans un groupe, si tu vois ce que je veux dire... sourit-il en appuyant sciemment sur les derniers mots.
Cette provocation, bien trop intime, est presque trop offensante pour être crédible. Une nouvelle idée traverse alors l'esprit de Zhan : Seungyoun sait-il que Yibo et lui sont ensemble ? Si oui, ce type fait preuve d'un irrespect extrême. Mais dans le cas contraire... Yibo cacherait donc leur relation à un ex. Pourquoi donc les avoir invités tous les deux au même endroit ?
Il évanouit une moue irritée qui trahirait ses pensées. S'il est venu ici, c'est pour voir son compagnon après s'être battu avec son agente. Pas pour se frotter à d'autres ennuis et surtout pas rencontrer un rival. Les crises de jalousies ne faisant pas partie de ses mœurs, ce genre de compétition là n'est franchement pas sa tasse de thé. Il n'a déjà pas l'habitude d'entretenir une relation amoureuse...
Il laisse échapper par mégarde un bref soupir et se pince les lèvres, changement de comportement loin de passer inaperçu aux yeux de Seungyoun.
— J'ai dit quelque chose qui ne fallait pas, peut-être ?
— Non, non ! Il n'y a aucun souci, je suis celui qui me suis montré indiscret. Ma question en elle-même était incorrecte, je m'en excuse, reprend Zhan avec un rictus froissé.
Seungyoun plisse un air songeur avant de lâcher un petit rire taquin.
— Bo Di est le genre inaccessible. Je me réjouis des bons moments qu'on a passés, souffle-t-il sur un ton confident tout en regardant Yibo ralentir sur ses derniers mètres en moto. Et qui sait ce que réserve l'avenir...
Zhan le fixe avec une indifférence paisible qui cache l'ouragan de ses ressentis.
— Si je comprends bien, il t'a dit qu'il était seul ?
— Il n'a rien dit, glousse Seungyoun. Chez lui, ça veut tout dire.
— Je vois... Je ne le connais pas aussi bien que toi, c'est certain, sourit Zhan, la mâchoire serrée.
Cacher une relation à son entourage ou à ses proches pour éviter les ennuis est une chose normale dans ce milieu, lorsqu'on se montre prudent. Mais s'afficher devant tous les collègues, chercher et taquiner fièrement son partenaire de rôle sous le nez du staff pendant des mois, c'est bien là tout l'opposé de la vigilance. Wang Yibo est impulsif et sauvage. Alors, pour ce qui est de dissimuler leur couple à un ex, il y a aussi peu de logique que de raisons. Après lui avoir fait frôler de multiples catastrophes par des prises de risques inconsidérées, il prendrait tout à coup ce genre de précaution futile ? Absurde.
— Ce mec a vraiment trop de sex-appeal, lâche Seungyoun en dévorant son camarade d'un regard gourmand.
Crispé, Zhan tourne la tête pour contempler Yibo descendre de sa moto. Ce dernier retire son casque et secoue sa crinière décoiffée avec la lasciveté de son orgueil naturel. Sa langueur inconsciente, à travers son expression froide, presque las de la vie au milieu de ce champ de course où il est maître, laisse Zhan subjugué ; ensorcelé. Dans sa combinaison verte et noire, Yibo se dirige vers eux, son casque sous le bras, avec une nonchalance défiant toute autorité. Fier étalon indompté.
Le temps d'un instant, les ressentiments de Zhan s'envolent. En vérité, avoir un garçon comme lui à ses côtés est une chance. Tout ce qu'ils ont vécu ensemble témoigne de la beauté de leur lien. Pourquoi donc ce moment doit-il être gâché ? De bonne foi, il accorde à son homme le bénéfice du doute et retrouve sa paix intérieure. Jusqu'au moment où le sourcil de Yibo se hausse de surprise ; visiblement, son ancien camarade n'était pas attendu.
— Seungyoun ? Qu'est-ce que tu fais là ? l'interroge Yibo en arrivant à leur hauteur.
— Yah ! J'peux plus venir voir mon Bo Di ? ronchonne le concerné en déposant son bras autour de son épaule.
— Bien sûr. Mais t'aurais dû prévenir...
Il jette un coup d'œil furtif à son amant resté en retrait, courtois et silencieux. Ce regard-là, Zhan le saisit et le retient comme la preuve évidente de sa dissimulation. Wang Yibo lui impose de se montrer honnête, mais approuve ses propres cachotteries. Le mensonge qui transparaît derrière son expression embarrassée n'a rien d'innocent.
Nul besoin d'en savoir plus. Puisqu'il en est ainsi, inutile de s'attarder.
— Vous devez avoir plein de choses à vous dire, je vais repartir, déclare Zhan non sans une pointe d'amertume – que Yibo perçoit. Wang Yibo, on se verra le mois prochain pour l'évent.
Avec un sourire affable, il adresse un hochement de tête aux deux garçons et tourne les talons.
— Quoi ? Eh, Zhan Ge, attends !
— Bo Di, tu viens boire une bière au bar ? s'enquiert son ami et aîné en s'enroulant autour de son bras.
Rivé sur son bien-aimé, Yibo se dégage de l'emprise de Seungyoun pour courir vers lui.
— Xiao Zhan !
Il lui saisit le bras mais Zhan s'en défait d'un geste plus sec que voulu.
— Ton ami t'attend, Lao Wang.
La main de Yibo s'agrippe à son poignet. Il le fixe, contrit.
— Ge, je ne savais pas qu'il serait là...
— Il n'y a pas de problème. Je vais vous laisser tranquille, poursuit Zhan en tirant doucement sur son bras.
— Pourquoi ? Tu es venu exprès pour me voir, pourquoi tu veux repartir maintenant ?
— Parce que je ne suis pas venu pour m'attirer plus d'ennuis, Wang Yibo.
— Mais quels ennuis ? Ge, qu'est-ce que Seungyoun t'a dit ?
— Rien. Ou plutôt, juste la vérité. Tu comprendras que je me sente mal à l'aise de me retrouver ici.
Un goût douloureux de trahison lui noue soudain la gorge.
— En fait, je me sens très con, pouffe-t-il, acerbe.
— ... Oh, je vois, soupire Yibo en levant les yeux au ciel. Écoute, ce qui a pu se produire avec Seungyoun, ça date pas d'hier et ça ne représente absolument plus rien.
— Ton passé ne me concerne pas, rétorque Zhan en se libérant de sa main. Ce qui me regarde par contre, c'est ton comportement.
— Zhan Ge, je ne te suis plus...
Comme une balle, Seungyoun se rue sur Yibo avec l'énergie folle d'un enfant.
— Bo Di ! Allez, viens picoler comme avant ! glousse-t-il.
Le regard de Yibo se rembrunit. Il se décale pour se détacher de son emprise, mais lâche également Zhan qui en profite pour prendre le large.
Un début de souffrance inédit le submerge, noie son cœur sous un océan de tristesse. Lui qui est toujours resté loin de ce genre de conflits, de ces attitudes houleuses qui n'apportent que tensions et vaines complications, voilà qu'il se retrouve à subir tout ce qu'il était parvenu à éviter jusqu'à présent. Malgré son manque d'expérience relationnel, la conclusion est évidente : l'amour va de pair avec certains sentiments. Et ceux-ci sont indéniables.
Tandis que son compagnon s'éloigne de lui, Yibo foudroie Seungyoun du regard.
— Hyung, c'est vraiment pas le moment.
— Mais...
— Stop !
Yibo s'élance à la poursuite de Zhan, observé de près par son aîné. Le visage de Seungyoun souligne enfin sa réelle contrariété, son expression s'assombrit. Il apostrophe le premier mécanicien bedonnant à casquette qui lui passe sous la main et le gratifie d'un sourire angélique.
— Monsieur, puis-je vous demander un service ?
— Zhan Ge !
Sur le grand parking, Yibo rattrape son ami et l'arrête. Il se plante devant lui et le saisit par les épaules.
— S'il te plaît, dis-moi pourquoi tu t'en vas !
— Toi, plutôt, explique-moi pourquoi ton ex fantasme toujours sur toi ?
Les yeux de l'accusé s'écarquillent. Bouche bée, il finit par grommeler.
— Putain, il est chiant...
— Tu es celui qui lui a caché ta relation, rétorque Zhan, l'œil mauvais.
— Aiyo... si je lui avais dit que j'étais en couple avec un homme, il m'aurait créé des histoires. Il est d'une jalousie maladive quand il s'y met.
— Donc toi, tu résous la jalousie en laissant les portes ouvertes, Wang Laoshi ?
— Xiao Zhan, je t'assure que je n'ai pas d'autres solutions.
Non coutumier de ce genre d'incertitudes, Zhan secoue la tête en grimaçant. Son regard confus s'alourdit d'une froideur peinée.
— Tu veux garder le secret pour si peu, juste pour lui, alors que tu étais prêt à me créer des histoires à moi ? dans ce fichu ascenseur, dans ces douches ou même dans cette putain de ruelle ?
Le menton de Yibo se relève, piqué.
— Pourquoi tu dois reparler de la ruelle... Combien de fois je me suis excusé pour cette fois-là ?
— ... Tu as raison. Tu sais quoi, je suis vraiment pas habitué à tout ça. Et je n'ai pas envie que mes paroles dépassent mes pensées. Je n'ai jamais été doué pour m'exprimer. C'est mieux si je pars.
— Non ! s'écrie Yibo en se cramponnant à lui.
Entre les voitures, quelques curieux captent leurs éclats de voix et s'attardent sur eux. Ils ne peuvent continuer à s'exposer ainsi à la vue de tous.
— Wang Yibo, on se verra une autre fois... Prends soin de toi.
La boule au ventre, Yibo se résout à desserrer sa poigne et regarde son amour l'abandonner sur le parking pour entrer dans un taxi. Son impuissance le torture. Au milieu de tout ce monde, que pourrait-il faire ? Sa tendresse, ses baisers, ses mots doux auraient pu sauver ce moment, mais aucune affection n'est possible ici. Mais à présent, les quelques heures qu'ils devaient passer ensemble viennent de tomber à l'eau. Et avant qu'ils ne se retrouvent, le temps va encore défiler. Ses poings se serrent.
Les deux camarades pénètrent dans les toilettes du bar, à l'étage supérieur. Tournant en rond comme un fauve impatient, Yibo attend que les deux derniers hommes quittent les lieux puis, la porte refermée, prend Seungyoun entre quatre yeux.
— Bordel, qu'est-ce que t'es allé dire à Xiao Zhan !?
— Bo Di...
— Réponds, putain ! Tu m'as fait le coup une fois, tu ne me le feras pas une deuxième !
Seungyoun se détourne, crispé. Les nerfs de Yibo sont à vif ; il retient un geste violent. Il ne doit pas en dévoiler trop, mais assez malgré tout pour maintenir son aîné à l'écart de sa vie intime. Il est hors de question de le laisser gâcher leur relation. Tout est déjà bien assez compliqué et fragile ainsi.
— Écoute-moi bien. Toi et moi on sait que t'es pire qu'un saeseng quand tu t'y mets. Sauf que Zhan Ge, lui, c'est hors de ton champ d'action. Même pas tu envisages de foutre ta merde. Même pas tu imagines interférer. C'est ma vie privée, Cho Seungyoun. Je t'interdis de me pourrir à nouveau. Est-ce que c'est bien compris ? Si tu tentes quoique ce soit, je te jure que je te démolis.
Les yeux de Seungyoun se mettent à briller.
— Je n'ai jamais voulu te faire de tort, Di Di... Tu sais pas à quel point je tiens à toi. Je ne pensais pas faire de mal en disant qu'on a déjà été proches... se désole-t-il en baissant les yeux. C'est lui qui m'a demandé qu'est-ce qui avait entre nous, alors...
— Putain ! En plus tu retournes la chose pour t'innocenter !?
— Non, non ! Je dis juste que j'ai répondu à sa question, rien de plus... ! Si c'est pas un menteur, il te le dira lui-même, dit-il en haussant une épaule avec une moue disculpe.
La lèvre de Yibo se retrousse.
— Tu oses me dire que s'il ne va pas dans ton sens ce serait un menteur !?
— Je...
— Stop ! s'exclame Yibo, dont la voix monte en écho. Tu es le dernier en qui je mettrai ma confiance ! À partir de maintenant, reste loin de moi.
Déconfit, Seungyoun regarde Yibo prendre la porte. Peu après sa sortie, il quitte à son tour les toilettes et le suit d'un air préoccupé, descendant les escaliers métalliques. Un homme le hèle soudain depuis le rez-de-chaussée. Il baisse les yeux sur le mécanicien à casquette qui lève un pouce en sa direction. La malice s'inscrit sur son nouveau sourire.
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N/A
Pour vos beaux yeux 👄
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