Chapitre 27

Le directeur se penche vers son acteur.

— Eh bien ?!

Cheng se rajoute sur l'épaule de son camarade avec un sourire béat d'ivresse, une Tsingtao à la main. Zhuocheng se mord la lèvre. Il jette une œillade fuyante à son ami, littéralement en apnée.

— Xiao Zhan était trop ivre alors, je l'ai suivi. Et puis, Wang Yibo est arrivé...

La pause qu'il marque est trop longue au goût de Chan. Le réalisateur appuie sur lui un regard impatient, presque effrayant.

— ... Il est venu me dire qu'il allait le ramener.

Les deux garçons répriment un profond soupir, soulagés. Le directeur pouffe, moqueur. Il désigne Zhan d'un doigt grossier.

— Ha ! Xiao Zhan ! Tu tiens pas l'alcool ! aboie-t-il. Pouah ! C'est tellement... naze ! Tu es si faible, tu es...

L'instant d'après, son estomac renvoie ses excès sur le trottoir. Cheng ne peut s'empêcher de s'esclaffer, plus ivre que son air autoritaire ne le laissait jusque-là paraître. Profitant de cette distraction, les deux amoureux adressent un long regard chaleureux au protecteur de leur secret, puis se séparent du groupe.

N'entendant que leur besoin de solitude, ils rentrent chez eux, pressés de s'isoler du reste du monde après une soirée bien trop agitée.


Précautionneux, Yibo aide son compagnon à s'assoir sur le lit et lui ôte ses vêtements. Zhan prend son front dans une main en grimaçant.

— Ma tête...

— Hm. Viens prendre un bain, conseille Yibo en l'aidant à se lever. Ça va te détendre.

En effet, dès l'instant où il se laisse immerger dans la chaleur du bain à bulles, Zhan laisse échapper un long soupir. Agenouillé contre la baignoire, Yibo remonte ses manches afin de lui frotter le dos et les cheveux.

— Bo Di...

— Hm ?

— Tu as pleuré, toi aussi... ?

Yibo s'arrête, le temps de rallier ses pensées. Son expression morose trahit les sombres souvenirs qui lui reviennent en mémoire. Sa voix gronde plus sèchement qu'il ne l'aurait désiré.

— Pourquoi tu veux savoir ? C'est inutile de culpabiliser maintenant.

— Dis-le-moi...

— Zhan Ge...

— S'il te plaît, Di Di, je veux savoir ! Parce que ce que j'ai ressenti ce soir... ce que j'ai ressenti... !

Comme pour en contenir la souffrance, sa main se crispe sur sa poitrine, sous le regard douloureux de Yibo. Ce dernier finit par se relever pour se déshabiller à son tour.

— Q-qu'est-ce que tu fais ?

— Je voulais attendre mais je vais retirer immédiatement ces odeurs et m'imprégner de la seule dont j'ai besoin.

Il se glisse derrière son ami et entreprend aussitôt sa toilette. La douce chaleur de son torse vient réchauffer le dos de Zhan. Il frissonne.

Toute odeur indésirable désormais remplacée par le parfum poudré du bain, Yibo vient déposer quelques baisers dans sa nuque. Il enfouit son nez dans son cou, rassurant.

— Sache que j'ai résisté. Je n'ai pas fini.

— ... Quoi ?

— Quand je t'ai vu partir, je ne pouvais plus rien ressentir de vraiment agréable. Alors j'ai fait comprendre que je me sentais mal à cause de l'alcool et je suis parti "prendre l'air", c'est-à-dire te chercher.

Zhan se retourne pour le fixer. Émerveillé, il se jette à son cou. Le bas-ventre de Yibo ne manque pas de réagir. Déjà frustré à souhait, il se mord la lèvre.

— Zhan Ge...

— Je sais, Bo Di. Prends-moi. Toute la nuit, si tu le veux. Jusqu'à ce que ton état passe.

— Ne dis pas ça... ! dit-il en encadrant son visage entre ses mains. Tu es vraiment insouciant !

Les doigts de Zhan s'entremêlent aux siens, sur ses joues.

— Je te dirai si ça ne va pas.

— Justement, ce que tu ne comprends pas, c'est que si je me laisse complètement aller... je ne pourrai pas m'arrêter !

— Peu importe. Tant que tu es avec moi, à moi. En moi.

Ses lèvres se referment sur les siennes, coupant court à toute discussion. Les pupilles de Yibo se dilatent, le désir l'enflamme. Bien vite, son esprit s'embrume. Son obsession fait déferler ses pulsions. Il inverse leur position et se déplace derrière lui. Il doit le posséder, le besoin se fait de plus en plus pressant.

Les mains refermées sur le rebord de la baignoire, Zhan s'accroche à elle. Ses fesses se font écarter et, déjà, la bout durci de son homme pointe contre son intimité. Il frémit. Une nouvelle prise, sans préparation. Heureusement, cette fois, l'envie favorisera son passage. Lorsque Yibo s'insère en lui toute sa longueur, il grince malgré tout des dents. Mais le besoin de sentir sa présence, effacer les déboires de leur soirée, est sa priorité. Ses doigts s'accrochent aux rebords tandis que la poigne de son alpha se raffermit sur ses hanches.

La tendresse habituelle ainsi que les attentions auxquelles il a pris goût semblent loin. Cette nuit, la douceur ne sera pas au rendez-vous. Les mains de Yibo se crispent sur sa peau de soie à l'en faire rougir, hors de toute délicatesse. Et bientôt, au milieu de la vapeur de leurs ébats, les prémices d'une première jouissance résonnent entre les carreaux embués.

Encore trempés, ils sortent tous deux du bain sans prendre le temps de se sécher ; l'envie seule subsiste. Aveuglante. Avide, Yibo allonge son amour parfumé sur le lit puis reprend possession de sa bouche et de son corps. Zhan remarque son regard voilé, presque absent. Ses gémissements deviennent des râles félins, d'une virilité prédatrice jusque-là méconnue. Mais il ne ressent aucune peur, n'a pas le moindre doute. Ses paupières se ferment, la confiance est reine. Il passe les bras autour de son cou, submergé par un plaisir brutal. Une délicieuse pression lui comprime le ventre. Les cris de son extase, imminente, amplifient davantage encore la soif insatiable de Yibo.

D'une main sèche, il saisit la mâchoire de son oméga entre ses doigts et capture sa lèvre inférieure entre ses dents ; un peu trop vivement. Partagé par cette douleur – qui intensifie curieusement son plaisir – Zhan prend son visage entre ses mains pour l'empêcher de le blesser, mais dans le regard sombre de Yibo, toute considération a disparu. A défaut de pouvoir mordre à sa guise ces lèvres alléchantes, il s'empare de ses poignets et les bloque au-dessus de sa tête. Ses coups de reins deviennent plus puissants, punitifs. Dans cette position, conquis et soumis à sa volonté, Zhan ressent une vulnérabilité spéciale. Offert à son dominant, ses sens sont exacerbés. Il frissonne, plus sensible dans cet état. Fragile. Livré au moindre de ses désirs, la moindre de ses pulsions.

Les râles de Yibo se transforment en grognements, dans son cou. Un animal prêt à dévorer sa proie. Bien que son corps commence à être épuisé par ce surplus de brutalité, Zhan se délecte toujours de l'instant. Jusqu'à ce que les canines de son alpha se baladent dans son cou. Ses yeux s'écarquillent.

Paniqué, il tente de s'écarter, mais les mains liées et prisonnier de sa poigne, rien n'y fait.

— Ne me mords pas ! Yibo !

Fuyant, son cou tendu n'en est que plus tentateur. Ses dents commencent déjà à pincer sa peau de porcelaine

— Arrête !

Sa voix affolée résonne en écho dans l'esprit brumeux de Yibo. Dangereux rappel. Une alarme suffisante pour le convaincre d'abandonner son idée. Zhan soupire, soulagé. Pour autant, il n'est pas au bout de ses peines.

A nouveau frustré, Yibo libère ses poignets pour se venger d'une autre manière. Il le retourne sur le ventre, saisit ses fesses et le pénètre à nouveau avec force, lui arrachant un souffle étouffé. Son désir de morsure est toujours omniprésent, véritable obsession, mais il sait. Son inconscient lui interdit formellement. Alors, il appuie aux creux des reins de son oméga pour le faire se cambrer, mieux lui asséner ses coups de reins, brutaux. Ses ongles se plantent dans sa peau, à tous les endroits possibles, laissent leurs trainées rouges – presque ensanglantées. Sa bouche se balade entre ses omoplates, sur ses épaules, y délivre quelques coups de dents plus ou moins douloureux. Plus aucune barrière ne le retient. Les vagues déferlent, une nouvelle jouissance grimpe en lui et se déverse dans le corps de son tendre amant.

La violence de ses coups secoue Zhan, mais il endure, patient. Découvre les mille et une nuances d'une luxure agressive dont seul son homme a le secret. Ses ongles lui arrachent par moment quelques cris et mouvements de recul, sans qu'il puisse s'échapper, et la cambrure trop abrupte qu'il lui impose commence à le faire souffrir. La peau opaline de ses fesses en ressort meurtrie, écorchée à vif, par endroits. Son ventre brûle de ses excès, de ses allers-venues impitoyables.

Une énième fois, il se fait retourner sur le dos sans précautions. Sa violence l'épuise. La sueur perle sur son front autant que les larmes commencent à perler aux coins de ses yeux. Son torse offert, Yibo jette son dévolu sur ses boutons de chocolat*, fragiles, jusqu'à les faire rougir à leur tour. Zhan sursaute en se pinçant la lèvre inférieure, déjà abimée. A présent, la douleur ne forme plus qu'un avec le plaisir.

Toute morsure prohibée, Yibo poursuit sur son chemin à coups de dents et de suçons sur son corps, le marquant par de multiples empreintes. Il referme une main sur son cou, le regard assombri d'une possessivité effrayante.

— Tu es à moi. A moi.

Malgré son état fébrile, Zhan esquisse un sourire et tend une main vers son visage. Unique maître de ses gestes, Yibo saisit son poignet et le bloque au-dessus de sa tête avant d'accélérer ses mouvements. Son membre commence à enfler, épaissir, bien plus qu'à son habitude. Les yeux de Zhan s'agrandissent, l'inquiétude le gagne. Son ampleur grandit en lui, anormale. A la limite de la douleur, il penche la tête penche en arrière, dents serrées, et plante ses ongles dans le dos de son homme dont le plaisir grandit d'instant en instant.
Lorsqu'il se libère enfin dans son corps, Zhan se crispe, ressentant entre ses chairs sensibles les moindres contractions de sa hampe. Mais cette fois, même après la fin, son sexe ne désenfle pas. Son épaisseur considérable le tiraille, douloureuse.

Anxieux, Zhan se met à haleter.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?! Yibo !

Encore hagard, le concerné dévisage son amour, pris d'angoisse. Lorsqu'il prend conscience de ce qu'il vient de se produire, il encadre son visage avec une douceur rassurante.

— Zhan Ge, calme-toi, tout va bien...

— Mais ça tire !

— Zhan Ge... je viens de te nouer.

Zhan se décompose, ses yeux se brouillent de larmes. Horrifié, il tente de s'extirper mais ses mouvements ne parviennent qu'à le faire souffrir davantage. Son souffle se raccourcit, il suffoque.

— Retire-la !

— Je ne peux pas, Ge Ge... Regarde-moi.

Yibo saisit son menton et capture ses prunelles fuyantes. Du plus profond de son âme, il le rappelle à lui, à leur lien, leur amour. Sa voix se pose, apaisante, accompagnée d'une tendre caresse dans ses cheveux.

— Je t'aime. C'est moi. Rien que moi.

Ces paroles, doux retour à la réalité, gomment peu à peu l'anxiété de Zhan. Il ferme les yeux, écrasant ses dernières larmes, puis reprend son souffle avec lenteur.

— Yibo, ça fait un peu mal... marmonne-t-il, la mâchoire serrée.

— Je suis vraiment désolé, c'est toujours un risque durant le rut... Essaye de ne pas bouger.

Il essuie d'un revers de pouce les larmes sur ses joues.

— Si tu te détends, ça passera tout seul.

Zhan lâche un long soupir, éreinté.

— Tu as failli me mordre, tu m'as fait peur...

— Je ne l'aurai jamais fait, lui susurre Yibo en déposant un baiser sur ses lèvres.

Lorsqu'il finit par réaliser les lésions sur sa bouche, constater l'état de son corps marqué, Yibo s'accable, terriblement coupable. Amusé par ses yeux de chiots, Zhan le rassure par un tendre sourire.

— Une vraie bête sauvage. Je comprends pourquoi tu avais tant de réticences à le faire...

— Je te l'avais dit, se désole le fautif, Ge Ge...

— Bo Di, je ne regrette pas, sourit Zhan.

Dans la fusion de leurs deux corps, leurs lèvres se rejoignent et leur étreinte se resserre. Chaude et réconfortante. A chaque instant, vibrant un peu plus de leur amour.

— Avec toi, je ne regrette rien.

_____

N/A

Mes chères compatriotes,

*boutons de chocolat* OUI ! Voilà, je l'aurai placé ! ( ͡⚆ ͜ʖ ͡⚆)

Pour ceux qui l'ignorent : c'est le petit nom que Yibo a donné aux tétons de Zhan devant la caméra ! >X]

Cette ref était donc obligatoire !


💌 Pardonnez-moi pour le rythme irrégulier, la réécriture et la préparation de mon roman me prend énormément de temps et je veux le soumettre d'ici quatre mois, je me donne donc à fond.

Merci de votre fidélité, je vous aime.

Cœurs et citrons sur vous 💜

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