Chapitre 22

Pour son retour, Yibo s'attendait à tout sauf à une telle réaction de la part de son partenaire, encore moins à une telle demande. Il niche ses doigts dans son cou et examine ses pupilles brillantes.

— Zhan, qu'est-ce qu'il se passe ? Explique-moi d'abord, je dois savoir...

Lourd de la détresse qui pèse sur son âme, Zhan le regarde avec une impatience désespérée.

— Wang Yibo, tu es le seul à pouvoir me libérer de tout ça.

Il s'agrippe au t-shirt de son alpha tout en le dévorant d'un regard suppliant. Son corps alangui se presse contre le sien.

— Tu voulais que j'aie besoin de toi... Eh bien, c'est le cas. Maintenant. J'ai besoin de toi...

Dès lors qu'il prononce ces mots, Yibo fond sur ses lèvres et l'emprisonne entre ses bras. A la hâte, ils ôtent leurs habits à reculons, se heurtant au passage à divers objets qui tombent sans même qu'ils ne s'en aperçoivent. Une fois en caleçons, Zhan plaque son amant contre le mur sans ménagement et laisse ses mains glisser le long de son torse nu avec lasciveté. Il s'agenouille face à son entrejambe, un rictus coquin au creux de la bouche, puis libère son érection saillante et la capture entre ses doigts. Un soupir s'échappe des lèvres de Yibo. Son regard se voile, fiévreux. Avant de poser sa langue sur sa hampe dressée, Zhan prend soin de lever les yeux pour imprimer le visage de son aimé dans son esprit. Ce dernier passe une main dans ses cheveux pour l'inviter à le prendre en bouche, mais Zhan en décide autrement. Par ses  gémissements provocateurs, réponse aux siens – alanguis –, la lenteur de sa langue vicieuse sur sa longueur, il se délecte de sa torture ; revanche personnelle de son égo piétiné. Son regard ne quitte plus celui, brûlant, de son alpha. Voir son dominant frustré, soumis à sa volonté alors qu'il est à ses pieds, la lèvre mordue... Quelle savoureuse et délicate puissance !

Après avoir jugé qu'il avait assez souffert, Zhan prend enfin toute sa verge en bouche et entame des mouvements amples. Yibo expire sa délivrance en un long gémissement. D'une main douce, il accompagne ses mouvements de tête, la lèvre coincée entre ses dents. Le plaisir grandit, diffuse ses frissons dans ses veines. Frôlant déjà les strates du septième ciel, il tente de se retirer de sa bouche.

— Zhan, stop... je vais...

Comme s'il jaugeait sa demande, Zhan le toise d'un regard ardent, presque supérieur. Il détient la jouissance de son puissant alpha, et il compte bien maîtriser son corps jusqu'au bout. Il poursuit ses mouvements, les lèvres fermement enserrées autour de son membre ; les accélère, même, bien résolu à prendre entière possession de lui. Ou peut-être est-ce justement par besoin de se voir possédé par son être d'amour, toucher chaque parcelle de son corps, sentir chacun de ses fluides, comme si le moindre d'entre eux était sacré. Cet homme lui est trop précieux.

La volonté de Yibo cède bien vite et l'orgasme déchaîne ses foudres. Il s'agrippe aux cheveux de son tendre bourreau tandis qu'il déverse sa chaleur dans sa bouche. Durant ces derniers instants, Zhan se contracte, partagé entre le plaisir de le recevoir en lui et ce geste désagréable. S'il veut que tout se passe bien, à l'avenir, il doit parler. Il ne peut continuer à se murer dans le silence et risquer de gâcher leur bonheur. Ses doigts glissent doucement dans ceux de son ami afin de le faire lâcher prise, puis, les lèvres essuyées, il lève un regard brillant dans le sien.

— Yibo...

— Oui ?

— ... Ta main dans mes cheveux, comme tu l'as fait... s'il te plaît, ne le refais plus.

Yibo le remonte et prend son visage entre ses mains, contrit.

— Excuse-moi, souffle-t-il en l'attirant contre lui, je ne le referai plus.

Dans son cou, Zhan dessine un beau sourire, le cœur allégé ; enfin. Yibo dépose un chemin de baisers papillons de son épaule à sa pomme d'Adam, aussi délicats qu'excitants. La tête de Zhan penche en arrière, livrant ainsi sa gorge, son unique faiblesse. Confiance inconditionnelle.

Son corps pressé contre le sien, Yibo saisit ses fesses entre ses mains et frotte sa cuisse entre ses jambes. Les petits gémissements qu'il lui soutire attisent à nouveau son désir, tout juste rassasié. A quel point ce garçon le rend-t-il fou ? Une perfection sans égal. A son tour de prendre les rênes. Il le plaque face contre le mur, se débarrasse de son boxer et capture son envie entre ses doigts. Zhan abandonne un long soupir.

— Tu m'as encore torturé, Xiao Zhan. Et en plus, tu y as pris du plaisir.

Son pouce vient caresser le bout perlant de son membre. A fleur de peau, l'accusé se mord la lèvre, cambré contre son bassin.

— Je devrais te torturer, moi aussi...

Un petit rictus étire la bouche de Zhan. Ses gémissements s'accentuent au rythme des va et vient de sa main, de plus en plus rapides. Fébrile, ses jambes se mettent à trembler. Il se cambre de plus en plus, les avant-bras collés au mur, infiltrant malgré lui la virilité de son alpha entre ses fesses. Yibo se mord la lèvre en contemplant sa nouvelle érection frotter contre son intimité. Leurs fluides se mélangent et se répandent sur son sexe.

— Prends-moi, Wang Yibo... Prends-moi... !

—  Non. Je vais te faire souffrir comme tu l'as fait pour moi.

Le couinement suivant – mécontent – fait sourire Yibo, qui prend un malin plaisir à supplicier son doux oméga, fragile entre ses bras. Pour mieux le maintenir, il l'entraîne contre un meuble et plaque son torse contre le bois d'une main de fer. Ses mouvements s'accélèrent, la jouissance croît. Lorsqu'il insère un doigt dans son corps, le plaisir précipite Zhan au bord de l'implosion. Le deuxième doigt s'insère, sa zone sensible se fait surprendre. L'orgasme fulgure. Sa voix s'envole, rythmée sur les contractions de ses chairs.

Après quelques instants de délice, il se redresse, fiévreux. Le souffle chaud de Yibo dans sa nuque le fait frémir.

— Un jour, je te prendrai sur ce meuble jusqu'à en faire trembler le mur.

Enflammé par cet ordre sulfureux, Zhan se retourne et l'embrasse à pleine bouche. Sans relâcher leur étreinte, ils partent s'échouer sur le lit.

Yibo relève et écarte ses cuisses tout en suçant la peau délicate de son cou, frissonnante. Dès lors que son membre pousse entre ses fesses, Zhan l'arrête un instant, le cœur rapide.

Dans son regard, Yibo retrouve la crainte, refoulée derrière l'envie. L'angoisse, l'écho de tous ses maux réunis. Il l'enlace avec amour, l'embrasse tendrement. Susurre contre ses lèvres ses désirs les plus profonds. Les plus doux.

— Tout va bien, c'est moi. Laisse-moi être en toi, te libérer pour de bon... Te montrer à quel point je t'aime...

L'expression de Zhan change soudain. La peur cède la place à son envie la plus poignante. Aux besoins véritables de son cœur.

Il plonge un regard humide dans le sien, reflet brut de son âme, dans toute sa fragilité.

— Aime-moi, Wang Yibo. Aime-moi...

Les isolant du monde, les mains de Yibo viennent encadrer son visage avec le sien et leurs bouches se scellent à nouveau. Son sexe s'insère en lui à cet instant, jusqu'à heurter une profondeur délicieuse. Un long soupir accompagne la première pénétration, échangé dans un souffle chaud, à la pulpe de leurs lèvres effleurées. Précautionneux, Yibo se meut dans son corps, attentif à ses réactions. Sa tendresse se révèle dans ses moindres gestes, à la fois doux et passionnés. Ses flammes brûlent avec autant d'ardeur que son instinct protecteur chérit ce garçon. Car il est son unique gardien. Celui de son corps et de son cœur.

Lorsqu'il tape au plus profond de son antre, Zhan pousse un cri éraillé. Sa voix plane sur les octaves les plus sensuelles, caresse érotique sur chaque brutal claquement de bassin. Sa tête penchée en arrière offre sa gorge fragile à son amant. Enserré entre ses chairs étroites à chaque profonde entrée, Yibo tente de garder un rythme doux, mais la mélodie divine de ses gémissements le pousse dans ses derniers retranchements. Il voudrait céder à ses instincts les plus sauvages, égoïstes, quelque part, par leur violence. Mais il se retient. Sangle sa force pour conserver sa douceur. Parce que son tendre amour est tout ce qui importe.

— Je t'aime, Xiao Zhan...

Une larme de bonheur vient ruisseler sur la joue de Zhan. Il enfouit sa tête dans son cou, savoure chaque pénétration, de plus en plus vigoureuse. Leur étreinte se resserre.

— Reste toujours auprès de moi, Wang Yibo, murmure-t-il d'une voix fébrile.

— Je te le promet.

Les paroles du jour, celles censées éloigner et amoindrir leur amour, paraissent déjà loin. Effacées, oubliées. Remplacées par une évidence, un lien indéniable, comme si elles n'avaient jamais été. Seule la possession l'un de l'autre subsiste. La fusion tant de leurs corps que de leurs âmes. L'union de deux êtres qui semblaient déjà liés depuis une éternité. Il n'y a plus que cela qui compte, désormais – qui n'a jamais compté.

Porté par les voiles de son plaisir, Zhan enroule les jambes autour des hanches de son tendre alpha pour les rapprocher encore, sentir en lui chaque précieux centimètres de sa grosseur. Yibo s'autorise à renforcer ses coups de reins, plus rapides, plus puissants, lui arrachant bientôt les premières notes de sa jouissance. Le feu embrase les reins de Zhan. Son souffle se raccourcit, haché, avant la libération. Il plante ses ongles dans son dos, en proie à son orgasme le plus intense, le plus foudroyant. Les frissons parcourent ses muscles cotonneux, contractés à chaque instant. Son visage angélique, crispé par le plaisir, décuple les ardeurs de Yibo, qui profite des convulsions exquises autour de sa verge pour le marteler de toutes ses forces et trouver sa libération. Zhan tremble sous ses coups de reins féroces, ultimes décharges de plaisir. Puis sa semence coule en lui, symbole de leur délivrance mutuelle. Un frisson parcourt son échine.  Leurs regards se croisent et se happent dans le seul silence de leurs souffles.

En son sein, Yibo voudrait continuer des heures ainsi, en son sein. Étreignant son corps délicat, dessin d'un dieu. La fusion de leur amour révèle sa transe. Le monde lui-même n'existe plus – dans les bras d'un ange, a-t-il jamais existé ? Il effleure sa joue du bout du pouce tandis que Zhan dépose son front contre le sien, les mains glissées dans sa nuque. Le silence s'empreint de la profondeur du l'instant. De sa perfection. Car il n'y a besoin de rien de plus si ce n'est de se perdre fin l'un de l'autre.

Ce n'était pas coucher, pas faire l'amour, non plus – ces mots en seraient presque dégradants pour décrire une telle magie. C'était autre chose, par-delà les contrées bien connues du coït et sa luxure. Une chose qui dérobe tant le corps que l'âme. La jouissance n'était pas seulement charnelle, elle gravissait les monts spirituels d'un univers méconnu, hors du temps. Leur union surpassait "l'Orgasme" tant recherché, lui-même n'étant plus qu'un pâle reflet de leur affection. Leurs deux êtres épousés ayant donné naissance à la sublimation du cœur. Inégalable. Sacrée.

S'ils bravaient à nouveau la vérité de leur idylle, aujourd'hui, en silence, ils savent tous deux que les barrières contre leur amour viennent de s'envoler ; cet instant les a abolies. Rabaisser leur lien à un simple contrat est l'offense à ne plus entreprendre. Et si elle a un jour été osée, à présent, il n'en reste rien.

    

Joyeuses fêtes à toutes et tous🎄❄️

Et encore merci pour vos messages qui me touchent toujours autant💌

Je vous envoie plein d'amour mes petits YiZhanistes 💝

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