Chapitre 20
Le regard morne de Zhan traîne sur la route, la tête appuyée contre la vitre du taxi. Tout n'est plus qu'un immense amas de vie grisonnant. En sentant son téléphone vibrer, il glisse sa main dans sa poche.
YB : Je suis derrière le bâtiment, entrée ouest. Tu m'inquiètes...
Un triste sourire étire ses lèvres. Son cœur se serre, tant de culpabilité que de la perte qu'il s'apprête à subir. La plus grande. Celle de l'amour, son tout premier, et sûrement le dernier. Il entend sa voix, au creux de son oreille, ressent à nouveau sa tendresse. La douceur de ces dernières minutes où ils sont toujours ensemble, caresse son âme.
Comme un lion en cage, Yibo tourne en rond à l'angle d'un mur, guettant le moment où son aimé surgira devant lui.
Lorsqu'il le voit sortir du taxi au loin, bagage à la main, il fronce les sourcils. Son estomac se noue, il présage déjà le pire. Couvert par son masque, Zhan s'approche de l'angle du bâtiment. Dès qu'il voit son visage inquiet, la culpabilité pèse davantage encore.
— Yibo...
— Viens. On peut toujours nous voir, ici.
Il le prend par la main afin de l'entraîner derrière un arbre touffu, à l'arrière du bâtiment. Sans lui laisser le temps de prononcer un mot, Yibo abaisse son masque et capture ses lèvres. Pris au dépourvu, Zhan se laisse emporter par la douceur amère de ce baiser, qu'il sait d'avance sera le dernier.
— Yibo... souffle-t-il contre ses lèvres.
— Comment est-ce que tu peux sortir en relâchant tant de phéromones... Comment peux-tu...
— Yibo...
Ce dernier s'attarde sur le regard chagrin de Zhan. Un voile de tristesse, bien singulier, que tout être qui a aimé un jour reconnaîtrait entre mille. Cette peine-là brise l'âme avant même qu'aucun mot ne soit prononcé.
Le silence accentue la froide distance que Zhan impose entre leurs deux corps. Il baisse les yeux. Il n'a plus l'énergie pour trouver quoi dire. Pas non plus celle nécessaire pour tenter de convaincre son aimé que sa décision est la seule chance qu'il ait de les préserver tous les deux. Le persuader de ne pas s'acharner dans un débat éternel, ne pas repousser ce qui est déjà voué à l'échec.
Lorsque ses yeux osent enfin se relever dans ceux, brillants, de son amour, sa voix n'est plus qu'un murmure fragile.
— Pardonne-moi... Tu es quelqu'un de merveilleux...
La pause qui suit cette phrase met en relief l'atroce vérité. Yibo reçoit son silence de plein fouet.
— Tu me quittes... déjà...
Zhan baisse à nouveau la tête, les lèvres pincées. Accablé.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? Dis-moi ce que j'ai fait de mal ! Dis-moi, dis-moi ce que je peux faire de plus !
— Rien... absolument rien.
— Alors, pourquoi ?! supplie Yibo en le saisissant par les épaules.
— Je veux nous épargner à tous les deux davantage de souffrances.
— En me quittant ? Après tout ça ? C'est comme ça que tu m'empêches de souffrir ?
— Ce qui m'attend sera bien trop difficile à supporter pour toi. Et moi, je ne pourrais pas supporter de faux espoirs. Pas venant de toi...
— Qu'est-ce qui t'attend ?
Par respect pour son amour, et parce qu'il avait décidé de tout révéler, Zhan se fait violence malgré pour tenir sa parole.
— Avant toute chose, sache que s'il y avait une solution, je ne serai pas là. Je n'ai aucune option meilleure que celle-ci. Alors, s'il te plaît, écoute simplement...
— Très bien.
Après une brève inspiration, Zhan laisse rouler son regard au sol.
— Tao. Il est venu ce matin. Je ferai partie d'une collection de personnalités, prostituées sous anonymat à des gens riches.
Le souffle de Yibo se coupe.
— Je ne sais ni à quelle fréquence ni pour combien de mois ou d'années ça durera. Tout ce que je sais, c'est que je veux atténuer le mal. Alors, avant de tenter de me convaincre de quoique ce soit, de répondre ce que tu veux déjà répondre... réfléchis. Vois plus loin que ça. Et s'il te plaît, je t'en supplie, pense à moi...
Bouleversé, Yibo baisse lentement la tête. Il sait. Il sait bien jusqu'où est allée l'anticipation de son ami. Il doit se protéger, préserver son cœur du peu de souffrance sur laquelle il a encore le contrôle. Car à présent, il ne maîtrise plus rien. Sa vie est broyée entre les mains d'un homme bien trop puissant pour s'y confronter.
Mais une promesse a été faite. Et lorsque ses sentiments auront obscurci sa raison, influencé ses actes, ses paroles sacrées auront perdu de leur saveur. Car aucun homme ne peut rester insensible ni tolérer une telle chose.
Néanmoins, tout homme peut choisir de l'endurer. Tout homme aussi peut choisir de rester, choisir la souffrance à l'abandon, par amour. Pour soulager celle, bien plus lourde, de l'être aimé. L'accompagner jusqu'en enfer et absorber une partie de ses brûlures, lui apporter un peu de bien. Et nul besoin de jurer à la lune pour étreindre le mal.
Yibo relève la tête, le regard teinté d'une détermination nouvelle ; un courage triste et ravagé. Mais bien plus acharné que toutes les mielleuses promesses embaumées de douceur, prononcées au sein du bonheur. Une volonté bien plus belle, dans sa force de désespoir.
— Zhan. J'ai compris, et je respecte ta décision. Je ne veux pas être un poids, tu n'as pas besoin de ça.
Le soulagement se lit sur le visage de Zhan.
— Mais s'il te plaît, respecte à ton tour ma décision.
— Ta décision ?
— Celle de rester à tes côtés.
Zhan referme les yeux, découragé. Ainsi, il n'a aucune chance de se faire entendre.
— Wang Yibo...
— Je sais, nous ne sommes plus ensemble – pour les quelques heures où nous l'avons été...
Dans sa terrible vérité, cette phrase finit d'achever Zhan.
— Mais même si tu ne veux pas de moi, je serai là. Comme le garde du corps que tu ne peux pas avoir. Comme l'ombre qui te protègera, où que tu sois. Comme l'alpha dont ton corps a besoin, qui te fera l'amour... et repartira. Je serai celui que tu n'appelleras pas, mais qui sera là quand même. Celui dont tu seras détaché, mais qui te seras toujours dévoué. Sans promesses, sans questions. Sans espoirs.
Les yeux de Zhan se remplissent de larmes. La dernière chose à laquelle il s'attendait le transperce. L'ultime et plus belle arme de l'amour : sa dévotion aveugle et éperdue. Inconditionnelle. A s'en laisser balafrer, et toujours se relever. Car l'amour n'a de limite que celle qu'il s'impose.
Ses forces finissent par l'abandonner, ses jambes par se dérober. Yibo vient l'enserrer dans ses bras pour l'accompagner alors qu'il se laisse glisser le long de l'arbre. Ses sanglots s'étranglent dans sa gorge, étouffés sur l'épaule de son protecteur.
— Pourquoi, Wang Yibo... pourquoi...
— Parce que je t'aime au-delà de raison. Au-delà de ce que moi-même je perçois. Je ne peux pas t'abandonner. Je ne peux pas te perdre. Jamais.
Leurs regards se happent, leurs doigts s'entrelacent, confiant au silence la puissance d'un lien que les mots ne saurait honorer.
— Wang Yibo !?
— Bordel... Ils me laissent pas cinq minutes en paix, grommèle ce dernier.
Zhan lui sourit tendrement et le libère de son étreinte.
— Vas-y.... Je vais aller récupérer des affaires à mon appartement.
— Tu comptes vraiment prendre un hôtel ?
Muet, Zhan baisse un regard contrit.
— Bien. Je vais donc devoir emménager à l'hôtel, moi aussi.
Un petit rire s'échappe des lèvres de Zhan. Une main sur la joue de son amour, il le contemple avec une admiration rêveuse.
— J'ai l'impression que ma vie n'est qu'un immense champ de mines perdu au milieu du brouillard...
— Je serai là pour assurer tes pas, murmure Yibo en déposant un baiser au creux de sa bouche.
Leurs fronts se collent l'un à l'autre.
— Pour tes affaires, s'il te plaît, ne va pas chez toi tout seul... on ne sait jamais.
— La peur ne doit pas m'arrêter, tu le sais. Ce serait m'avouer vaincu.
Yibo ferme les yeux, dépité. Sous ses airs angéliques, à quel point cet homme peut-il être têtu ?
En entendant une seconde fois son nom, il embrasse son amant avec passion. Ce baiser n'a jamais eu un goût de perdition si prononcé. Promesse à lui-même d'un plongeon voluptueux dans un tourment délibéré.
Arrivé devant sa résidence, Zhan claque la porte du taxi et reprend, non sans peine, le chemin vers son logement. Tout du long, il guette les alentours du coin de l'œil, prêt à réagir au moindre mouvement suspect. Se promener avec une aura si attractive est en effet un gros risque – il se doit de le reconnaître. Mais il ne peut attendre d'être avec son alpha pour vivre.
Une fois ses affaires rassemblées, Zhan récupère sur son ordinateur l'adresse d'un précieux contact. La recommandation de sa grand-mère. Son issue de secours dépendra de cette personne.
XZ : Tu pourras venir me chercher chez moi si tu veux, je t'attends.
YB : Voilà qui est bien plus raisonnable, Xiao Zhan.
XZ : Fais-moi signe quand tu seras garé, chauffeur. Je descendrai.
Il sourit puis se lance dans l'écriture du mail salvateur ; si le ciel entend ses prières.
Lla marche à suivre, les renseignements à fournir et le langage imposé sont imprimés dans son cerveau depuis fort longtemps, appris par cœur par sa grand-mère. Car bien entendu, tout est surveillé à la lettre. Mail, messages divers, appels, repérage de mots clefs... Rien n'est laissé au hasard, dans ce pays. Toutes les précautions nécessaires à la protection des résistants – précieux soutiens des omégas – sont impératifs. La prise de contact est intransigeante. Sans le suivi parfait de la procédure codée, aucune réponse ni aide ne sera reçue.
Madame,
Je vous ai vue dans la rue ce matin, j'ai tout de suite admiré vos fleurs.
Mon amie est allée vous parler mais moi je n'aurais pas su vous parler. Cette amie est âgée, elle s'appelle Xiao Li.
Pensez-vous que nous pourrions dîner dans un restaurant français ?
Je serai ravi d'avoir de vos nouvelles d'ici deux jours. Maximum un de plus.
Je suis un homme très occupé, ma situation est angoissante mais j'ai beaucoup de volonté.
Xiao Z
Le jour est en train de tomber. Zhan s'étire après quelques heures de recherches. Le peu qu'il a pu faire – sans éveiller les soupçons des autorités – a porté ses fruits. Il n'a plus qu'à attendre de recevoir la précieuse réponse. Il se lève et grince des dents, souffrant encore de son dos meurtri.
Quand son téléphone se met à vibrer, il sait déjà que c'est Yibo et récupère son sac de voyage dans l'entrée.
YB : Je suis garé à l'arrache, dépêche-toi.
XZ : Tout de suite, chauffeur.
A l'idée de retrouver son ami, Zhan retrouve déjà le sourire dans les escaliers. Il ne sait pas où cette histoire va le mener, mais finalement, tant qu'il n'y a pas de faux espoirs cela lui convient. Enfin, il suppose. De toute manière, il est trop préoccupé pour anticiper les conséquences d'un choix qui ne lui appartient pas. Et repousser sans cesse Yibo lui ferait plus de mal qu'autre chose sans pour autant que cela soit utile.
Il pousse la porte du petit hall. Doit-il toujours aller à l'hôtel ? S'il ne le fait pas, qu'est-ce qui changera vraiment de la relation de couple qu'ils auraient eue jusque-là ? Il scrute le grand parking encombré de voitures à la recherche des phares de sa berline. Ceci dit, ils pourraient très bien être une sorte de « colocataires » ...
Il aperçoit enfin la voiture en double file et s'élance vers elle, quand une main se colle sur sa bouche et le tire en arrière. Avant qu'il ne puisse réagir, l'inconnu lui coince le bras dans le dos pour l'obliger à reculer, jusqu'à le plaquer face contre le mur du bâtiment.
— Si tu cries, je jure que je vais moi-même te faire taire.
Cette voix. Le cœur de Zhan rate un battement, son souffle se coupe. La main se décolle de sa bouche, testant son obéissance, puis celui qu'il a déjà reconnu le retourne. Le cauchemar reprend vie.
— T'es un putain de dur à cuire, tu le sais ça ? lui lance son ex en l'encadrant de ses deux bras.
Les yeux de Zhan se figent sur la voiture de Yibo, bien trop loin de lui.
— Ne pense même pas à rejoindre ton mec.
Yibo ne peut pas le voir d'ici. Pourquoi ne lui a-t-il pas demandé de le retrouver à l'intérieur... L'acteur force un regard noir, éprouvé par par les souvenirs. Ses mains se mettent à trembler.
— Qu'est-ce que tu fous là... articule Zhan avec peine.
— Je suis là où je dois être. Comment ça se fait qu'un alpha veuille encore de toi ? Ce sont tes cachetons qui t'enlèvent mon odeur, hein ? C'est ça ? dit-il en désignant la morsure du menton. Tu t'es pas encore fait viré avec une telle trace ?
La respiration de Zhan s'accélère, ses jambes se liquéfient. Pourtant, il s'oblige à ouvrir la bouche pour prononcer les seuls mots que lui inspirent son agresseur.
— Wang Jin, tu peux me blesser, encore et encore. Tu ne me briseras jamais.
Le regard de l'ex s'assombrit. Il se rapproche du visage de son obsession avec une moue haineuse, fort de rancune.
— Est-ce que tu souhaites vraiment me provoquer, Xiao Zhan ? souffle-t-il au creux de son oreille. Cet amour que j'ai pour toi me bouffe... nuit et jour.
— Ce que tu ressens n'est pas de l'amour.
— Ha ! Qu'est-ce que tu sais, toi, de l'amour ?!
— Je le sais car je suis amoureux, déclare Zhan avec fierté. Et entre cet homme et toi, il y une différence incommensurable. Lui, il m'aime d'un amour véritable.
Il hésite avant de poursuivre, mais l'admiration qu'il porte à son ami finit par l'emporter. Il soutient le regard possessif de son ex sans avec un sourire confiant.
— Il est l'homme que tu ne seras jamais. Tu ne pourras jamais l'égaler.
Une fureur noire s'empare de Jin. Son égo ne saurait être plus écrasé. Sa bouche tressaille de tics nerveux.
— Espèce de petite merde...
La rage que Zhan lit sur son visage pousse tout son corps à réagir. Il bondit sur le côté mais la main de Jin se referme sur son cou et le plaque à nouveau contre le mur. Agrippé à ses phalanges, il fixe la voiture de son gardien.
Je t'en prie, Yibo ! Viens !
La puissante aura de haine qui émane de son ex provoque soudain en lui un profond mal-être. En découvrant sa réaction face à ses phéromones, Jin étire un rictus vicieux. Sa colère s'apaise tout à coup.
— Quel idiot... Pourquoi est-ce que je n'y ai pas pensé plus tôt ? Bien sûr, toi, dans ton monde de gens délicats, tu n'as pas à faire aux relâchements. Tu n'es pas habitué aux alphas "malpolis" qui ne se retiennent pas...
La nouvelle effusion de phéromones que dégage Jin saisit Zhan comme une multitude de décharges électriques. Un parfum divin l'ensorcèle, le cloue sur place, même lorsque la main de son agresseur libère son cou. Au lieu de prendre la fuite, tout son corps reste pétrifié sur place, en proie à une chaleur aussi délicieuse qu'oppressante. La peur lui hurle de se reprendre, de courir, mais la volonté s'estompe. Son corps fond, paralysé. Irradié. Ses jambes flageolent jusqu'à abandonner son poids le long du mur.
— Qu'est-ce que tu m'as fait... halète-t-il.
Jin s'accroupit face à lui avec son plus grand sourire.
— Je te montre ta faiblesse... répond-il en posant une main prédatrice sur son entrejambe.
Et en effet, sa dite faiblesse se manifeste, à l'image de celle – dangereuse – des alphas qu'il méprise tant. Par-dessus son pantalon, les doigts de Jin descendent titiller son entrée déjà lubrifiée. Zhan a l'impression de mourir de désir.
— Enfoiré...
— Je te parie qu'avant que ton cher et tendre ne se pointe, tu m'auras supplié de te prendre...
— Va chier.
— Ça serait drôle qu'on se rencontre, tu crois pas ? sourit-il en caressant son érection à travers le tissu.
Lorsque Jin se glisse dans son cou pour sucer sa peau, le téléphone de Zhan vibre contre sa cuisse. D'une main amorphe, il tente de se faufiler dans sa poche mais le corps de son tortionnaire se presse contre le sien pour l'en empêcher.
Je t'en supplie, Yibo...
— Tu es déjà trempé... Aller supplie-moi et je...
Jin se retrouve projeté en arrière, un poing fracassé dans la mâchoire.
— Zhan !
Yibo s'agenouille devant son ami, fiévreux mais soulagé. Le corps humide et alangui, Zhan ne peut contenir sa honte, coupable d'être en pareil état pour son violeur devant l'homme qu'il aime. Sa voix se met à trembler.
— J-je n'ai rien pu faire... Yibo...
— Je sais, je sais, ce n'est pas ta faute, murmure son alpha en l'étreignant.
— Wang Yibo, c'est ça ? sourit Jin en se redressant, la lèvre ensanglantée.
Lorsque Yibo se retourne vers l'agresseur et le reconnaît, ses yeux s'exorbitent.
— Toi... ! C'est toi !
— Ha Ha ! Oui, moi. Tu arrives un peu tôt, il était sur le point de me supplier pour que je le...
Le sang de Yibo ne fait qu'un tour. Il se jette sur lui et déchaîne sa fureur dans ses joues.
— Yibo ! s'écrie Zhan en l'attrapant par le bras. Arrête !
— Pourquoi ?! Il mérite de...
— Il sait qui tu es ! Je t'en prie, laisse-le...
Le poing furieux de Yibo tremble au-dessus du visage meurtri de Jin. Son autre main se resserre autour du col. Il sait qu'il doit s'arrêter. Il sait qu'il ne peut pas le défigurer au risque de s'attirer de gros ennuis. À lui comme à Zhan.
Jin se redresse, victorieux, et attise ses flammes par le poison.
— Eh, Wang Yibo, je suis sûr que tu l'as pas fait crier comme moi quand je l'ai baisé...
— Fils de...
À l'instant où Yibo s'apprête à le ruer de coups, la bouche de Zhan fond sur la sienne. Il reste figé, envahi par les mains douces de son amant, faufilées dans son cou. Sous l'effet de sa tendresse et de ses baisers, la colère se dissipe lentement, remplacée par la chaleur de son amour.
Voilà la meilleure des idées. La vengeance parfaite contre un manipulateur, pervers et obsessionnel.
Yibo jette une œillade condescendante sur celui qui le fixe, sidéré.
Entre ses lèvres, Zhan susurre langoureusement des mots assez audibles pour que son ex puisse en profiter.
— Yibo, je t'en supplie... fais-moi l'amour.
La mâchoire de Jin se décroche. Choqué, il contemple les deux amants, sur le point de l'oublier. Yibo aide son ami à se relever puis, broyant un peu plus l'égo de l'agresseur, il lui répond dans un murmure sulfureux :
— Toute la nuit...
Après une courte hésitation, il plonge un regard embrasé dans celui de son amour et ajoute les mots qui achèvent Jin pour de bon.
— Tu m'appartiens, Xiao Zhan.
De connivence, Zhan lui renvoie un gracieux sourire, aussi rêveur que malicieux.
— Je t'appartiens... Wang Yibo.
Les deux garçons font volte-face, sans un regard pour l'agresseur décomposé, avachi sur le sol.
Main dans la main, l'un et l'autre ressentent ce jeu au plus profond d'eux – ces belles paroles, comme le trésor qui leur est inaccessible. Dire qu'il y a quelques jours encore, Zhan aurait refusé d'appartenir à qui que ce soit. Aujourd'hui, au-delà des doutes, il rêverait de s'offrir à cet homme, à lui et seulement lui. Que leurs vies et leurs cœurs demeurent liés. Leur amour scellé.
Ce soir, il se félicite d'avoir définitivement vaincu son monstre. Grâce à la plus subtile et délicieuse vengeance, à l'être dévoué qui lui a confié son cœur.
______________
N/A
Gros chapitre pleins d'émotions qui j'espère vous auront plu ! Si c'est le cas, n'oubliez pas de voter !
Zhan : J'approuve ! ✊🏻
Yibo : Hm. 👍🏻
De jolis bonus de fins vous attendront à la fin de l'histoire (des OS en référence à des parties de l'histoire).
Cœurs et citrons sur vous !
🌟
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