Chapitre 16

L'alarme sonne, le réveil est difficile pour Yibo. Néanmoins, jamais encore il n'avait été si merveilleux, derrière la tristesse. Zhan est dos à lui, fermement agrippé à ses bras comme à une bouée de sauvetage, bercé par son cocon de chaleur. Yibo sourit.  Il enfouit ses lèvres dans sa chevelure pour y déposer un long et doux baiser.

Tiré de son sommeil par le bruit atroce du téléphone, Zhan commence à remuer. La position dans laquelle il se retrouve le fait rougir. Avant qu'il ne se sente mal à l'aise, Yibo retire un bras pour éteindre l'alarme et le glisse à nouveau à la même place, contre sa poitrine. Alors qu'il allait balbutier quelques mots maladroits, Zhan referme la bouche, trop heureux de conserver le réconfort de ses bras. Les inquiétudes émergent bien vite, arrivées au petit matin.

—  Comment tu te sens... ?

—  Comme un veau conduit à l'abattoir. Je me vois mal travailler dans ces conditions alors qu'il ne me reste plus qu'un jour à vivre dans la peau d'un alpha. Sans parler de cette morsure... les maquilleuses vont forcément la découvrir. Et quel alpha se laisserait mordre...

La lueur de l'aube à travers les volets vient éclairer les nombreuses traces de suçons violacés dans son cou. Vision amère pour son gardien. Lorsque Zhan se déplace légèrement en gémissant de douleur, la lumière révèle les nombreux hématomes qui parsèment son dos. Yibo serre les dents, imaginant les coups pleuvoir sur son corps. Il ne peut s'empêcher de resserrer son étreinte.

—  Zhan, si tu ne veux pas me répondre, je comprendrais. Mais, je dois te demander... est-ce que tu connaissais ce type ?

Le long silence qui suit se suffit en réponse. Il ouvre la bouche, mais Zhan le devance.

—  Mon ex.

Les yeux de Yibo s'écarquillent.

—  Ton... ton ex ?! Celui avec qui tu...

—  Oui.

Contre sa poitrine, Zhan sent ses poings se crisper de rage. Il les enlace doucement entre ses mains pour l'apaiser. Une pensée illumine Yibo.

—  Je crois que j'ai une idée qui te fera gagner du temps.

—  Ah oui ?

—  Si on disait à l'équipe que tu t'étais fait agresser dans la rue et...

—  Quoi ?!

Zhan se retourne sur le dos et pose un regard exorbité sur son ami qui le surplombe, accoudé sur l'oreiller, la tête dans sa paume.

—  Réfléchis. Je peux appeler le directeur Cheng et inventer une fausse agression qui aurait eu lieu cette nuit, lui envoyer des photos de ton dos comme preuves, et, s'ils sont conciliants, ça suffirait pour te garder à l'abri quelques jours. Et puisque tu ne dégages aucune phéromone pour le moment, il serait même judicieux qu'il vienne constater ton état par lui-même.

Perplexe, Zhan le fixe d'un air songeur. Cette idée n'est peut-être pas si mal. Le temps d'appréhender son départ, d'anticiper les choses...

—  Tu pourrais même faire venir ton médecin. Tu as bien quelqu'un qui est dans la combine pour te filer tes médicaments, n'est-ce pas ?

—  Je... oui. Le Docteur Fan. Tu as raison...

Une lueur d'espoir rayonne sur ses lèvres.

—  Tu es un génie, Wang Yibo...

Avant même qu'il ne le voit venir, les bras de Zhan se retrouve déjà autour de son cou. Ses joues se mettent à rosir. Son corps d'alpha répondant un peu trop vite à cet élan d'affection, Yibo s'éclaircit la voix et s'écarte avec douceur.

—  Je vais m'occuper de Cheng. Occupe-toi de ton médecin. S'ils peuvent même se rencontrer pour qu'il affirme qu'il faut t'arrêter quelques jours, ça serait mieux, dit-il en prenant en photos les preuves nécessaires sur son dos.

—  Mais... et toi ?

—  Moi ?

—  Tu...

Zhan se pince les lèvres et détourne le regard.

—  Moi, je vais négocier de rester avec toi aujourd'hui, mais... tu les connais...

—  Hmm... oui...

—  Dans tous les cas, dès que je pars, si ce n'est pas quelqu'un de chez nous ou ton médecin, n'ouvre à personne. Tu te reposes et tu attends que je revienne.

—  Que tu reviennes... ?

—  Quoi, ça t'étonne ?

—  Je...

Yibo pose un genoux sur le lit et prend sa main dans la sienne.

—  Tu as déjà oublié ce que je t'ai dit cette nuit ? Je ne te quitterai plus. Où que tu sois. Tant que tu ne seras pas hors de danger, je serai ton ombre.

Dans sa loyauté, Zhan sent ses espoirs grandir. Il est enfin autorisé à se reposer sur une épaule bienveillante, à déléguer un peu de son poids. Pour la première fois de son existence, le fardeau de sa survie est partagé. Et il ne se bat plus seul.

  

—  C'est pas possible, bordel ! Vous étiez ensemble hier soir après le karaoké pourtant !

—  Heureusement que j'ai dû faire demi-tour sinon je ne l'aurai pas découvert dans la rue.

Tout en gravissant les escaliers quatre à quatre, Cheng se pince l'arête du nez en expirant sa nervosité.

—  Comment ça se fait que tu étais déjà là ?

—  Je suis resté veiller sur lui. Je pense que c'est normal, je n'allais pas laisser mon coéquipier dans cet état.

—  Aiyo... On va devoir vous mettre un garde du corps dès que vous sortez, bientôt ? s'exclame le réalisateur, à moitié sérieux.

—  Est-ce qu'on doit appeler la police ? s'enquiert une assistante qui les rattrape dans le couloir.

—  C'est la dernière chose qu'on fera. Nous n'avons pas besoin de ça. Mademoiselle Lee, redescendez je vous prie. Vous n'avez pas besoin d'être présente, ordonne Cheng en faisant fuir la jeune femme d'un balaiement expéditif de la main.

—  Le médecin vous attend, Monsieur.

 

Depuis son lit, Zhan aperçoit le visage grave du réalisateur, en pleine discussion avec son vieux médecin, derrière la porte entrouverte. Grâce à son assurance et à son aura de sagesse, il est facile pour le Docteur Fan de convaincre Cheng d'arrêter son jeune patient.

—  J'ai entendu le mot radio ? chuchote Zhan à son ami, assis sur le bord du lit.

—  Je crois qu'il lui a dit que tu avais sûrement une côte fracturée et qu'il faudrait passer une radio, oui. Certainement dans le but de te faire gagner du temps.

—  Il est génial...

—  Wang Yibo !

Sur ordre de son supérieur, le jeune homme s'empresse de le retrouver dans le petit couloir. En l'observant, Zhan comprend à sa mine déçue et à ses hochements de tête silencieux qu'il n'a pas obtenu l'autorisation de s'absenter aujourd'hui.

Un long regard entendu entre, rappel de sa promesse, puis Yibo quitte les lieux, renfrogné.

Enfin seuls avec son patient, le médecin prend place au bord du lit et dépose un arsenal de médicaments à ses pieds.

—  Voilà tes nouvelles boîtes de Symbyxone et d'Exosyne. Je t'ai mis également quelques antidouleurs pour les hématomes. En ce qui concerne ce gel, tu devras l'appliquer sur la morsure. Elle devrait s'atténuer d'ici une semaine.

—  Docteur, maintenant que je suis marqué...

—  Ne pense pas à ça.

—  Pourquoi ? Qu'est-ce qui va m'arriver ?

—  Tu sais que le marquage constitue une preuve d'appartenance, mais elle n'est pas que visuelle, elle est également olfactive dans certains cas, durant un temps. Tu... ne le savais vraiment pas ? Il faut vraiment que je te réexplique certaines choses je crois.

Le visage de Zhan se décompose. Olfactive.

—  Mais au vu du nombre d'agressions et de morsures banalisées, tu ne devrais pas trop t'en soucier. On voit autant de morsures que de suçons chez les adolescents en ébullition, pouffe le médecin. Je doute que cela suffise à éveiller de réels soupçons.

—  Mais alors... est-ce que je sens déjà son odeur ?

—  Les traitements que tu as sont puissants. Tu es déjà bourré de phéromones artificielles alpha. Selon moi, tu ne sentiras rien d'autre que ta propre odeur, la fausse. En tout cas, c'est ce que je constate jusque-là. Tu viens d'être marqué et on ne sent rien d'autre que ton faux parfum d'alpha et celui de...

La malice brille dans les yeux du médecin.

— ... C'était lui, n'est-ce pas ?

—  Ahem. Docteur...

Fan étire un sourire réjoui.

—  Xiao Zhan, pourquoi ne lui demandes-tu pas ?

—  Je... la situation n'est plus celle qu'elle était au début...

—  Et donc ?

—  Eh bien... je n'aurai jamais envisagé de le faire avec lui...

—  Et maintenant ?

—  Maintenant, c'est différent... très différent...

—  Ce qui signifie ?!

—  Docteur Fan

—  Xiao Zhan ! Cet homme tient à toi, veille sur toi, ne penses-tu donc pas qu'il y a une forte possibilité qu'il veuille entretenir ce genre de relation avec toi ? Allons, mon garçon, les jeunes sont-ils aussi aveugles de nos jours ?

Embarrassé, Zhan tourne la tête.

—  Va lui dire le fond de ta pensée...

—  Nous travaillons ensemble, Docteur. Même s'il acceptait, et j'émets encore des doutes sur ce point étant donné qu'il tenait formellement à garder ses distances avec moi pour ne pas avoir d'ennuis, qu'est-ce que cela donnerait au travail ? Je veux dire... mes chaleurs reviendraient quand même ? Ou est-ce que je pourrai enfin avoir la paix après ça ? Ne me faites pas de fausses joies, s'il vous plaît... plus maintenant, je vous en prie.

Le médecin se frotte le menton, songeur.

—  Si tes chaleurs prennent le rythme mensuel des autres omégas, tu devras te soulager à chaque fois comme tes congénères qui ne veulent pas rester enfermés chez eux. En soi, rien de bien extraordinaire. Mais en ce qui te concerne, étant donné que tu ne peux pas t'absenter de ton travail comme d'autres, pour être tranquille avec tes phéromones, ton alpha devra toujours rester dans les parages. Encore une fois, je ne peux rien t'affirmer car tu restes un cas à part et tes médicaments détraquent ton organisme. Peut-être qu'elles ne reviendront pas, ou peut-être seront-elles simplement imprévisibles et irrégulières.

—  Merveilleux... soupire Zhan, en roulant des yeux.

—  En attendant, si elles reviennent, tu devras te débrouiller pour assouvir tes besoins dès que tu les auras, même si tu es en tournage...

Assouvir. Ce mot écœurant suffit à faire frissonner l'acteur.

—  Et si ton partenaire était sur place, ça faciliterait grandement les choses, tu ne crois pas ?

Plutôt convaincu, Zhan acquiesce. Toutefois, il a encore du mal à croire qu'un retour à la « normale » est possible. Pas après ce qui vient de le détruire.

—  Alors fonce !

—  Docteur ! Vous croyez que j'ai vraiment envie de ce genre de choses en ce moment ?! s'écrie Zhan en désignant ses blessures du bout des doigts. Je n'ai franchement pas envie de goûter à nouveau à ça ! Pas pour le moment. Mon corps peut dire ce qu'il veut, moi, je n'en ai pas envie. Je rêve juste d'être tranquille. Et de ne plus entendre le mot « alpha » ou « chaleurs » à tout bout de champ...

—  ... Oui, pardonne-moi, j'imagine bien à quel point ce doit être éprouvant.

Zhan fronce un regard douloureux et se détourne. Bêtas comme alphas, ces gens-là ne peuvent savoir. Non, ils ne peuvent imaginer. Prétendre l'inverse n'est rien d'autre qu'une effroyable injure. Les seuls à le comprendre sont les autres omégas. Et à moins de vouloir tenter le diable, de telles rencontres lui sont prohibées.

—  Je... j'ai peur de casser l'image que je me fais de lui. Il... il est tellement différent des autres... je ne veux pas gâcher la vision que j'ai de lui si nous couchions ensemble. Le sexe me répugne.

—  Je me doute.

—  Vous ne vous doutez pas à quel point, non... s'étrangle l'acteur, amer.

—  Zhan, je ne souhaitais pas affirmer que je te comprenais, loin de là.

— ... Je sais. Je... je crois que j'ai besoin de temps.

Dans le regard chagriné mais plein de tendresse de son médecin, Zhan entend la réponse que ce dernier préfère taire pour le préserver d'une trop pénible réalité.

Il n'a pas de temps. Du moins, pas celui qu'il lui faudrait.

Dans l'embrasure de la porte d'entrée, Fan se retourne vers son patient.

—  Zhan, pour le marquage... il pourrait te marquer, lui.

—  P-pardon ?

Le sexagénaire fait une pause, l'air sérieux.

—  Si jamais l'empreinte de Jin se révélait, ce serait plutôt difficile à supporter moralement. Sans parler du fait que des phéromones alphas inconnues pourrait attirer un autre genre de suspicion, si on te fréquente de trop près. Mais si tu portes l'odeur de ton partenaire principal rien ne paraîtra étrange puisque vous passez votre temps ensemble.

Zhan reste perplexe. Le médecin se dirige dans le couloir de l'immeuble à pas lents.

—  Nous vivons une triste époque, soupire-t-il. Les omégas se font sans cesse agresser. Et malheureusement, quelques uns n'héritent pas de bons gênes et en subissent les conséquences. Mais rassure-toi, je ne pense pas que tu sois malchanceux à ce point. Heureusement pour la majorité, la sélection naturelle a bien fait les choses. Sinon, de nos jours, au vu du nombre de morsures non désirées, nous n'aurions bientôt plus d'omégas en capacité de se reproduire. En revanche, si toi tu veux inhiber toutes traces de ton agresseur, penses-y...

Zhan claque la porte derrière lui, sous le choc. Remplacer l'empreinte de Jin par celle de Yibo ?

Il devrait donc accepter de son propre chef une marque d'appartenance ? Même si aujourd'hui le marquage a été banalisé, se laisser mordre de son plein grès reviendrait à accorder une confiance aveugle à un alpha. Et lui appartenir. S'il ne peut être sûr de rien ni personne, pour quelles raisons ferait-il une telle chose ? Il se frictionne les bras, frémissent. L'éventualité de ressentir l'odeur de son ex est insupportable. Heureusement, ses fortes doses de médicaments réduisent les probabilités de ces conséquences. Cette idée le rassure tout autant qu'elle l'effraie.

Il secoue la tête. Il refuse d'appartenir à qui que ce soit. Se laisser mordre une nouvelle fois, tel un animal résigné à la capture ? Hors de question. Son intégrité s'est faite assez piétiner jusque-là. Et suffisamment d'expériences hantent encore son esprit pour accepter de livrer son corps à un homme ; même si cet homme a toutes les qualités requises. Yibo ne saurait lui apporter la garantie qu'il ne le trahirait pas. Peu importent si son cœur lui hurle de se jeter dans ses bras.

Cette dualité est exaspérante, mais elle ne suffit pas à le convaincre de céder à la fragilité de ses sentiments, ni de s'abandonner à un autre être humain. Se faire trahir irait au-delà de ses forces, déjà affaiblies.

Épuisé, il part s'installer sur son canapé en prenant soin de contourner l'endroit du salon où il gisait nu la nuit dernière. Il ne peut même pas regarder le sol. Ses pensées se bousculent sous le joug d'une redoutable fatigue. Calé entre quelques coussins, il laisse retomber son coude sur son visage et ferme les yeux. L'obscurité l'apaise déjà.

   

Des éclats de voix aigus et répétitifs arrache Zhan à son sommeil. Il se redresse lentement, persuadé d'avoir rêvé.

—  Monsieur Xiao, c'est Xueli ! Ouvrez-moi, s'il vous plaît !

Bien qu'il reconnaisse la voix de la jeune femme, Zhan met de longs instants avant de se lever. La méfiance crispe ses muscles d'une manière irrationnelle. Il déteste ça.

—  Monsieur, je vous apporte votre nouveau téléphone, pouvez-vous m'ouvrir ?

—  Désolé, Xueli, je dormais... dit-il en ouvrant la porte avec un rictus gêné.

—  Oh, veuillez m'excuser...

—  Ce n'est rien, merci de me l'avoir apporté.

L'échange ne dure qu'une minute, le temps pour l'acteur d'allumer le téléphone et de recevoir les directives des réalisateurs pour les prochains jours. La porte à nouveau verrouillée, Zhan expire son soulagement. On lui a accordé quatre jours. Quatre jours pour planifier son échappatoire. Une nouvelle destination. Et par-dessus tout, quelques jours de repos.

Il se laisse glisser contre la porte, ravivant par mégarde la douleur de ses hématomes le long de son corps.

Va-t-il vraiment rester dans cet état de fragilité et de peur ? « Un oméga fragile et soumis »... Il serre les dents. Il ne peut tolérer de donner raison à ce fou. Être fragile ne veut pas dire soumis ou écrasé. Certes, aujourd'hui, il est mis à terre, mais depuis que Yibo lui a tendu la main, un nouvel horizon d'espoir se dessine enfin. Il n'a pas le droit d'abandonner, plus maintenant. Car s'il lâchait prise, la défaite serait bien plus lourde de conséquences ; une condamnation pire que la mort.

Seules deux options s'offrent à lui : une fuite préméditée dans un pays aux meilleures conditions afin d'y recommencer une nouvelle vie, en espérant ne jamais se faire retrouver, ou la poursuite de sa vie actuelle - tant rêvée - dans des conditions plus dangereuses qu'elles ne l'ont jamais été. Sa dite vie actuelle perd toutefois de son idéal, depuis un certain temps. Durant ces jours de repos, il établira son issue de secours.

Il inspire un grand coup, les yeux humides. Comment peut-il encore aspirer au bonheur véritable, ne serait-ce qu'une fois avant de mourir ? Cette utopie d'amour le poursuit, pourtant, depuis que ce garçon est entré dans sa vie ; s'acharne contre la réalité. Ridicule raisonnement de fillette amoureuse. Comment cet alpha aurait-il le pouvoir de rendre un tel rêve réalisable ?

Il ramène ses genoux contre lui, encadrés entre ses bras.

Ses yeux se posent sur sa montre. 17h00. Il aura donc dormi toute la journée avant l'arrivée de son assistante. Yibo sera là d'ici quelques heures, à présent. Peut-être moins.

La porte vibre soudain avec violence dans son dos, frappée de grands coups de poings. Il étouffe un petit cri aspiré entre ses mains. Un long silence s'installe avant que la porte ne se remette à trembler contre lui.

Il est revenu... il est revenu...

—  Xiao Zhan ?

Non... cette voix n'est pas celle de son ex.

Il tend l'oreille. Qui peut donc tambouriner à une porte aussi brutalement lorsque ses intentions sont saines ? Des murmures sourds résonnent dans le couloir, derrière la porte. Cloison bien trop fine à son goût. A l'idée que seule une dizaine de centimètres le sépare de ces hommes, ses poils se hérissent. Combien sont-ils, d'ailleurs ? Deux ? trois ? plus ?

Il doit bouger. Se cacher quelque part, vite. Mais sa pétrification le fige sur place, les mains toujours plaquées contre sa bouche. Lorsqu'une autre voix prononce son nom en récitant une histoire tout à fait bancale et grotesque d'un voisin en recherche d'aide, un bruit l'interpelle. Son sang se glace. Cette longue et lamentable excuse sert de couverture au bruit de crochetage de sa porte. Ils vont entrer. Et le nom abominable qui lui vient en tête achève de le liquéfier. Tao.

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