.24 Juillet


Cela faisait deux jours que John était arrivé dans ce nouveau village. Jess, son épouse, l'amour de sa vie, comment allait-il vivre sans elle ? C'était cette question qui ne cessait de tourner dans sa tête alors qu'il se trouvait pour la première fois devant cette nouvelle boulangerie. A l'intérieur se trouvait un jeune vendeur, charmant à n'en pas douter.

« Plock »

- Tue moi... Tue moi...

Il n'arrivait pas à dormir malgré sa profonde asthénie. Il n'arrivait pas à fermer les yeux. Ses douleurs étaient insupportables. Il ne savait pas où il était, ni quand... Parfois même il oubliait qui il était.

- Tue moi... Tue moi...

John ne cessait de répéter cette phrase.

« Plock »

Il était toujours attaché mains contre le mur derrière lui et jambes contre le sol. Incapable de bouger. La lumière du projecteur en face de lui et la goutte d'eau étaient devenu ses pires ennemis, pire même que son ravisseur. Par deux fois il avait de nouveau dû s'uriner dessus.

- Tue moi... Tue moi...

Il avait la tête penchée sur le côté droit, la goutte d'eau tombant sur sa tempe. Et il fixait la porte devant lui. C'était à elle qu'il s'adressait, espérant qu'elle lui exhausserait son vœu et que la prochaine fois qu'elle s'ouvrirait ça serait pour le tuer.

Sa vision était de plus en plus floue. Il avait commencé à avoir des hallucinations : L'actuelle était le jeune boulanger assis dans un coin de la pièce qui le regardait avec un magnifique sourire : « Vous vous souvenez de la fois où vous vous étiez arrêté dans le parc devant la boulangerie ? Hahaha vous m'aviez fait la leçon parce que je fumais une cigarette ! Puis après vous n'avez pas arrêté de me complimenter sur mes yeux.». Mais John ne le regardait pas. C'était la porte qui l'intéressait.

- Ouvre-toi... Tue moi... Vite... Tue moi...

« Plock »

« Je vous ai vu vous savez ? Ce n'était pas la première fois que vous passiez. Et que vous vous arrêtiez plusieurs heures. Vous aviez des idées derrière la tête n'est-ce pas ? » Fit le jeune boulanger avec son sourire.

« Plock »

- Tue moi...

John sourit alors, une première depuis qu'il était attaché dans cette pièce. L'aigle Noir avait commencé. Sa mort allait arriver. La porte s'ouvrit enfin et le ravisseur de John entra sans attendre la fin de la musique.

- Tue moi, fit John en souriant.

Le ravisseur tenait un verre d'eau.

- Non, fit John d'une voix douce, tue-moi, il faut me tuer.

Mais le ravisseur n'en fit rien. Il attrapa John comme la veille et l'obligea à boire le verre d'eau. Elle était fraîche, apaisante. John baissa alors la tête sans un bruit. Pourquoi ce signe de gentillesse pensait-il, pourquoi ? Tendis que l'aigle Noir continuait le ravisseur de John s'éloignât. A l'inverse de d'habitude il laissa la porte ouverte laissant apparaitre une petite cuisine. John redressa la tête pour regarder.

Voir autre chose que sa pièce blanche lui fit un bien fou. Son corps ne lui faisait plus mal. Sa fatigue s'atténua de même que son essoufflement. Il était bien. Heureux. Et il souriait bêtement attendant que quelque chose se passe.

La chanson de l'Aigle Noir arrivait sur sa fin. Une fin magnifique que John savourait. Il n'entendait plus simplement la musique. Il la voyait. Les notes dansaient devant lui. Quand la musique se termina, les notes de musiques firent une révérence à John avant de le laisser. Et John souriait toujours.

Et il rigola. Un fou rire le prit soudain au moment où il vit son ravisseur revenir. Ce dernier tenait une scie dans une main et un fer à souder branché dans l'autre. Ces deux instruments avaient des visages et parlaient à John. Ils le faisaient rire.

Le ravisseur de John lui détacha les pieds. John fit alors une grimace, signifiant : « trop gentil mon seigneur », mais ne bougea pas. Il était trop absorbé par ses nouveaux amis la scie et le fer à souder. Et il ne bougea pas plus quand son ravisseur empoigna fermement une de ses jambes et commença à la scier au niveau de la cuisse. John ne ressentait aucune douleur. Il souriait simplement en voyant cette scie s'enfoncer de plus en plus dans sa cuisse et le fer à souder cautériser ses artères une à une...

Sa cuisse était à moitié coupée quand son ravisseur lâcha les deux outils.

- Non ! Fit ce dernier d'une voix grave. Pas maintenant !

Le ravisseur se redressa brusquement et quitta la pièce en courant. John ne quitta pas des yeux sa cuisse avec la scie toujours dedans. Il entendait des cris, plusieurs personnes étaient là. Des coups retentirent, et toujours des cris, des paroles indistinctes. Mais il ne retira pas son regard de cette scie plantée dans sa cuisse.

La cautérisation n'avait pas fonctionné. John voyait son sang partir doucement. Trop doucement pour qu'une veine ou une artère principale soit encore touchée.

- Un médecin ici aussi ! Vite ! Entendit John.

Il redressa alors la tête et vit un gendarme entrer dans la pièce. Ce dernier n'arriva pas à se contenir et vomit juste après être entré dans la pièce. L'intégralité de son repas atterrit sur la jambe à moitié décroché de John. L'inspecteur qui était derrière le jeune gendarme l'attrapa et le tira vers l'extérieur.

Il fixa ensuite John qui le fixait à son tour :

- John Baten ? C'est terminé. 

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