.23 Juillet


John ne quittait pas la porte des yeux. C'était la seule chose qu'il pouvait voir, le seul accès vers l'extérieur. Cette porte qui laissait entrer la terreur... Mais qui était aussi le seul espoir de liberté de John. Il la fixait, fixait, fixait...

« - Non John ! Tu t'en vas ! Je ne peux plus subir ça ! Tu n'arriveras jamais à t'arrêter ! » Fit Jess en jetant au sol le cadre avec une photo où John et elle posaient sur un rocher lors d'une randonné. Le bruit du verre brisé réveilla aussitôt John.

« Plock... Plock...Plock »

La goutte d'eau ainsi que la lumière blanche aveuglante étaient devenues les pires ennemis de John à ce moment précis. La lumière lui faisait mal aux yeux. Fermer ses paupières ne le mettait pas dans le noir mais dans une salle toujours aussi lumineuse passant de blanc à orange voir rouge... Quant à la goutte d'eau, initialement rafraichissante, elle était maintenant une véritable torture empêchant John de penser à autre chose. Cette goutte d'eau l'obnubilait, elle commençait à le rendre fou.

Sa vision avait diminué, il voyait trouble. La seule chose qu'il voyait, furent ses dents arrachées baignant dans son sang mélangé avec son urine.

« Plock »

Cela faisait bientôt plus de trente six heures que John n'avait pas dormi. Mais il l'ignorait. Il commençait à perdre toute notion du temps. Il était fatigué, extrêmement fatigué ainsi qu'essoufflé. Les symptômes de son anémie aigue se faisaient ressentir mais ce n'était rien face au reste de ses douleurs. Ses gencives n'étaient plus les plus douloureuses, tout son corps le faisait souffrir. Cela faisait trois jours que son corps était immobilisé dans une seule et unique position.

« - Jess..., Fit John en voyant la photo brisée au sol, je t'en pris laisse-moi encore une chance !

- Une chance ? Après tous ce que tu as fait ? Tu en as eu plus d'une de chance ! »

Une nouvelle goutte d'eau réveilla John de ce sommeil de moins d'une seconde.

« Plock »

Il essayait de bouger du peu qu'il pouvait pour que cette goutte d'eau tombe à diffèrent endroit de sa tête et de sa nuque. Mais cela n'avait pas fonctionné longtemps. Elle le rendait fou.

« Plock »

Elle l'obnubilait.

« Plock »

Il ne pensait plus qu'à elle.

« Plock »

Et à ses douleurs. Elle n'avait plus l'effet anesthésique du début. Maintenant elle amplifiait ses douleurs.

« Plock »

John ferma de nouveau les yeux, la fatigue liée à son anémie étant terriblement imposante.

« Plock »

La goutte d'eau tomba sur sa nuque. Mais John continua enfin à sombrer dans son sommeil. Il espérait revoir son épouse Jess, en vain.

- Jess, gémit-il dans sa seconde de sommeil.

« Plock »

Il se réveilla de nouveau. Il n'était plus fatigué, n'avait plus aucune douleur. Il avait retrouvé toutes ses forces.

- Qu'est-ce que ? Fit-il.

Il était toujours attaché, mains contre le mur et jambes contre le sol via des chaines de métal froid. Il avait retrouvé ses dents, du moins il les sentait sur ses gencives. Il ne savait dire si elles étaient toujours par terre car la pièce où il se trouvait était de nouveau plongée dans le noir.

- Il y a quelqu'un ? Cria cette-fois ci John.

Cela n'était-il qu'un mauvais rêve ? Que c'était-il passé ?

- Aidez-moi ! Je ne peux pas bouger !

Rien, pas un bruit. John tira sur ses chaines du plus qu'il pouvait, en vain. Il n'avait plus peur, plus de crainte. Son ravisseur ne l'aurait pas aussi facilement. Il savait qu'une porte se trouvait devant lui et que quelqu'un allait bientôt arriver. Mais il ne se laisserait pas faire. Il savait se défendre. Il allait se défendre.

-Shiii, Shii, shi !

Un sifflement, un rire. Quelqu'un était dans la pièce avec lui.

- Qui est là ?

Il sentait quelque chose bouger. Quelqu'un était dans l'angle juste en face de lui. Et il se rapprochait. Doucement.

- Qui êtes-vous ?

De nouveau un rire se fit entendre. Un rire sifflant. Qui était cette fois-ci bien plus proche. John commençait à trembler. Il s'agitait pour essayer de se défaire de ses liens, en vain. Sa respiration et son cœur s'étaient accélérés. Il voulait réagir, il voulait se défendre !

Le rire était de plus en plus proche. Il pouvait même ressentir le souffle près de son visage. Puis la chanson de l'Aigle Noir débuta.

- Non, fit John, non !

Il savait ce que cette musique signifiait. Et il était impuissant. La porte devant lui se dessina. Elle était plus sombre que d'ordinaire, plus maléfique. John se mit alors à crier.

Devant lui apparue une créature éclairée par le peu de lumière qui passait par la porte. Elle était humanoïde mais non humaine. Elle était noire, recouverte d'écailles, de poils, de fumée... John ne savait la décrire. Elle avait quatre membres finissant par d'imposantes griffes. Son visage n'était pas humain mais tirait plus vers l'animal, sans nez ni oreille. Et ses yeux, ses imposants yeux d'un rouge bordeaux brillant qui fixaient John. Des yeux terrifiants...

La créature se rapprocha en un instant. Elle était maintenant collée à lui, imposante terrifiante... La musique de l'aigle Noir était de plus en plus forte. La pièce de plus en plus illuminée.

- Tu seras, siffla la créature, bientôt à moi...

« Plock »

John se réveilla en entendant une dernière fois le rire de la créature. La musique de l'aigle Noir se terminait. Il se trouvait toujours dans la même pièce, une douleur omni présente, ses dents éparpillées sur le sol. Les symptômes de son anémie étaient revenus, il était de nouveau fatigué, essoufflé...

Il leva alors les yeux et vit que la porte était ouverte. Son ravisseur se trouvant dans son encadrement attendant la fin de la musique. John était impuissant, à bout...

- Tue moi... souffla-t-il.

Mais son ravisseur ne l'entendit pas. Il regardait simplement John, une poche de sang dans sa main.

La musique se termina. John baissa alors la tête sachant pertinemment que son ravisseur allait de nouveau le torturer. Et ce fut le cas. L'homme se jeta sur lui comme au premier jour. Il l'attrapa sous le menton pour venir coller la tête de John contre le mur derrière lui. Puis il ramassa plusieurs dents par terre. Il ouvrit ensuite la bouche de John. Ce dernier se laissa faire, il n'avait plus la force de résister. Plusieurs dents furent mises dans sa bouche. Puis l'homme ouvra la poche de sang et obligea John à la boire afin d'avaler. La scène dura un moment, John n'ayant pas la force d'avaler... Elle dura sans qu'aucun des hommes ne décrocha un mot... elle dura... et John succomba. Une dent passa, puis une seconde. Il était maintenant recouvert de sang, toujours attaché dans cette minuscule pièce, attendant la mort.

Son ravisseur disparu de nouveau en refermant la terrible porte.

- Tue mois, siffla John, tue moi...

« Shiii, shii, shi ! » 

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