.22 Juillet
« Boum, bam, boum, bam »
Des chocs, plutôt des coups, entendu au loin réveillèrent de nouveau John. Un bruit de chaine métallique se faisait entendre entre chaque. Les coups étaient rapides, puissants, assourdissants... John n'entendait que ça, et pourtant ces derniers n'étaient pas plus bruyants que la veille.
Il avait toujours ces froides chaines métalliques qui le retenaient prisonnier immobile. Sa tête le faisait souffrir ainsi que sa nuque. Et il avait chaud. Chaud en dedans... Qu'est-ce qu'on avait pu lui injecter ? Il transpirait, à grosses gouttes. Mais une partie de son corps attira son attention : son t-shirt semblait... lourd, remplit d'un liquide épais. Et sa bouche. Elle avait ce gout métallique comme quand il saignait après s'être mordu. En voulant l'ouvrir il se rendit compte que cette dernière était sèche, craquelée et que...
Une importante palpitation résonna dans la cage thoracique de John, suivi d'une vive douleur. Il avait l'impression que son cœur venait de s'arrêter. Il se redressa du peu qu'il put et pencha la tête en avant : du liquide immergea sa bouche avec un gout ferreux. John crachat le sang une première fois à côté de lui puis une seconde. Sa tête lui faisait un mal de chien, à se la cogner par terre, mais ce n'était rien à côté de ses mâchoires. Il passa sa langue sur ses gencives, et ne put s'empêcher de lâcher plusieurs larmes. La douleur psychologique était bien plus importante que celle somatique qui n'avait pourtant rien d'anodine.
Toutes ses dents avaient été arrachées, sans même un point de suture. D'énorme trous se trouvaient sur ses gencives. La douleur était indescriptible. John crachat de nouveau. La quantité de sang dans sa bouche commençait à se tarir. Mais le goût restait trop présent.
« Bam ! Bam ! Bam... Bam... »
« Bam... »
« Bam... »
Les bruits de coups se stoppèrent. Contrairement à la douleur de John.
Ses mâchoires étaient en feu. John avait les yeux qui pleuraient. Au même moment la faible lueur autour de la porte qui lui faisait face s'amplifia très légèrement. Des bruits de pas retentir derrière. John s'affola alors, effrayé devant ce qu'il allait lui arriver. Il entendit de l'eau couler quelques secondes puis les pas s'en allèrent et la lumière autour de la porte redevint à peine perceptible. Son ventre commençait également à le faire souffrir. Cette envie au bas ventre qui commençait à ne plus vouloir passer. Cela faisait plus de 24 heures que John était attaché dans cette minuscule pièce. Mais ses douleurs de vessie et de mâchoires n'étaient pas les pires.
- Jess, gémit-il, où es-tu ? Jess...
Sa douleur psychique était bien plus intense que celle physique. L'image de son épouse lui était spontanément venu à l'esprit. Pourquoi pas plus tôt ? Il l'aimait, profondément. Mais ce n'était pas réciproque. Elle l'avait quitté deux mois plus tôt. Et il le savait, il savait qu'elle allait le quitter. Elle l'avait prévenu. Et il n'avait rien fait pour la garder. Au contraire de son ravisseur qui allait revenir et de nouveau le torturer, probablement le tuer... mais lui n'avait rien fait pour garder la femme qu'il aimait.
Les minutes laissèrent places aux heures et bien que la douleur physique semblât diminuer, celle de son esprit ne cessait d'augmenter. Il entendit de nouveau des voix aux loin puis la musique du journal télévisé. Le halo autour de la porte s'intensifia de nouveau et vint la chanson « L'aigle Noir ». Ça allait recommencer... Mais John ne bougea pas, il garda la tête baissée, les yeux fermés, son cœur et sa respiration restant calmes également.
La porte s'ouvrit. Doucement. La musique de l'Aigle Noir se fit plus forte. Rien ne se jeta sur John. Même après plusieurs minutes. La musique eut le temps de se terminer, sans qu'il ne se passe quoi que ce soit. Le rythme cardiaque de John s'accéléra alors. De peur non. D'espoir. Il ouvrit les yeux et redressa la tête.
La lumière l'aveuglait. Il lui fallut quelques instants avant que ses yeux ne s'habituent. Il put alors voir un homme, debout, dans l'encadrement de la porte. Il était grand et mince, extrêmement mince. Sa vue s'améliora progressivement permettant de distinguer le regard de l'homme. Il le fixait, de ses yeux creusés et injectés de sang. La lueur d'espoir de John s'éteignit sur le coup. Son ravisseur se tenait devant lui. John eu alors un léger mouvement de recul, limité par les chaines qui le tenaient attaché. Il put alors voir tout le sang qui avait coulé autour de lui, et sur lui. C'était de son propre sang que son T-shirt était couvert lui donnant cette sensation collante et épaisse. Mais ce n'était pas tout. Ses dents avaient été laissé sur place. Elles étaient tout autour de lui. Il put également voire la pièce dans laquelle il se trouvait. Minuscule, moins de deux mètres carrés, carrelée en blanc, du sol au plafond avec simplement une bouche d'évacuation au centre du sol.
Le ravisseur ne bougea toujours pas. Il ne semblait même pas prendre du plaisir à la situation devant lui. Son visage était impassible, indécryptable. John non plus ne bougea pas. Il le fixait, fixait... Il ne sut combien de temps cela dura. C'est seulement quand son ravisseur bougea pour tourner une sorte de robinet à l'extérieur de la pièce que John baissa de nouveau la tête, criant dans son esprit, mais incapable de sortir le moindre son de sa bouche. Il sentit alors une goutte d'eau lui tomber dessus. La goutte glissa le long de sa nuque et sa fraicheur lui fit un bien fou. Il leva la tête et vit un vieux pommeau de douche situé au-dessus de lui d'où tombée cette eau.
« Click »
Une violente lumière venant d'un projecteur situé au-dessus de la porte apparue et aveugla John. Le ravisseur tourna ensuite le dos et referma la porte.
Il n'avait aucune notion du temps. Et il ne sut dire combien de temps cette lumière resta allumée.
« Plock »
Ni combien de fois cette goutte lui était tombée dessus. Mais cette lumière lui faisait du bien. Et cette eau fraiche qui coulait sur sa nuque diminuait grandement sa douleur. La seule notion de temps qu'il avait, était sa vessie. Cette sensation désagréable au bas ventre ne voulait plus passer.
« Plock... plock... plock... »
La goutte d'eau avait un effet pervers. Elle le rafraîchissait. Parfois même lui humidifiait la bouche. Mais elle activait également le muscle de sa vessie. La douleur au bas ventre de John devenait insupportable. Il ne savait pas combien de temps il allait encore tenir.
« Plock... »
Il devenait obnubilé par sa douleur vésicale. Toutes ses autres douleurs n'étaient plus simplement apaisées, elles avaient disparu, laissant place à cette unique sensation.
« Plock... »
Et ce bruit de goutte qui tombe, sur lui, devenait de plus en plus insupportable. Sa vessie n'allait plus tenir. Quelques gouttes s'échappèrent de son urètre et essayer de les retenir rendait la douleur encore plus terrible.
« Plock... »
John ne put se retenir davantage. Il laissa toute l'urine accumulée s'évacuer. Son pantalon devint chaud et trempé immédiatement. Son urine se mélangea avec son sang coagulé... John ne pu s'arrêter, cela sembla durer une éternité. La douleur en revanche s'estompa rapidement.
- Jess... gémit John laissant s'échapper plusieurs larmes.
« Plock... »
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