Il faisait nuageux, et les enfants criants, tous déguisés en toutes sortes de choses, lui rendait sa balade plutôt stressante. Après tout c'était Halloween donc c'était plutôt normal mais cette agitation le rendait nerveux. La directrice de l'orphelinat avait trouvé bizarre qu'il veuille aller passer halloween dans les rues comme les autres enfants mais n'avait pas objecté. Elle avait été convaincue lorsqu'il avait descendu avec un masque de monstre trouvé dans une friperie pour quelques sous. L'air d'octobre commençais déjà à se refroidir un peu, le faisant frissonner. Une voiture passant près de lui l'aveugla de ses phares et lui envoya un peu d'eau sur ses chaussures lui donnant une plus forte envie d'être déjà à la bibliothèque. Hâtant le pas, il zigzagua entre les passants en se fiant au vague magique qui étaient présente même dans les non-magiques seulement en beaucoup plus petite quantité. Depuis peu, il s'entraînait même à la ressentir davantage. Manquant de peu de se faire frapper par une voiture, elles n'avaient pas de magie, ce qu'il avait manifestement oublié, il réussit néanmoins à se rendre à la Rose Trémière en un morceau. Poussant la porte, il enleva son masque, prit une grande bouffé d'air et se sentit enfin apaisé. Il s'enfonça dans les rangées de livres devenu si familières. Il arriva au comptoir et avisa Rovska en train de prendre une tasse de thé avec un livre à la main. Il s'avança calmement pour le rejoindre et lui souris une fois que l'homme regarda dans sa direction. Un air malicieux apparu sur les traits du propriétaire. « Tu viens fêter ton anniversaire dans une bibliothèque ? » demanda-t-il avec un sourire en coin. Seul un air blasé lui répondit. Gloussant une seconde, l'homme se pencha derrière le comptoir et sorti un petit gâteau au chocolat tout simple avec un paquet emballé dans du papier argenté. Quelque chose s'alluma dans les yeux de Numereji. Il ne s'attendait définitivement pas à ça. C'était la première fois qu'il se voyait offrir un cadeau d'anniversaire de quelqu'un d'autre que Casimir. Il dissimula ses émotions bien vite, mais à voir le regard de Rovska, il n'avait rien manqué de sa réaction. Un peu timide, il prit le paquet de manière hésitante, sous l'air taquin du propriétaire. Déchirant doucement l'emballage, Luxe aperçu une couverture de livre noir, avec un sourire en coin et il continua sa découverte. Relevant le papier davantage, il vit une écriture nouvelle mais pourtant familière. Du fourchelangue, ça ne pouvait être que ça ! Ces caractères lui était complètement inconnu et pourtant il était capable de les lire comme si c'était une langue qu'il avait apprise depuis longtemps. « Rituel de sang », était la traduction qu'il pouvait comprendre. Relevant un regard surpris vers Rovska, il demanda : « pourquoi? ». « Si ta question repose sur le fait de comprendre ces caractères, la réponse est que c'est une langue magique, elle peut être transmise, mais les maîtres la sauront simplement dès la naissance », répondit-il avec un doux sourire. « Et pour le contenu du livre, je crois qu'il est important d'en avoir connaissance au courant d'une vie, car lorsque la situation demande des décisions désespérées, il est mieux de les connaitre et de les maîtriser que d'essayer ce qui ne devrait pas marcher » rajouta-t-il avec un air mystérieux. Avec un hochement de tête, Luxe mis le papier de côté et plaça le livre sur ses genoux le temps que Rovska lui donne une tasse de thé pour accompagner le dessert. Mis à part le gâteau qu'ils mangèrent posément, l'ambiance redevint la même qu'à l'habitude, cultivé, relativement silencieuse et complice.

Se mordant la lèvre, Luxe pris des notes de sa plume sur le parchemin à ses côtés tout en maintenant le doigt sur la phrase ayant attirée son attention. L'œuvre en fourchelangue était tout à fait captivante. Elle amenait des rituels permettant de réaliser l'impossible pour le commun des mortels, et certainement illégales. Rovska devait avoir de bons contacts. On y découvrait la magie touchant l'âme et les sentiments. Celle de contrôle psychique et de pantin permanent. Vraiment effrayant et pourtant tellement fascinant. Il était en train de comprendre la transmission de sentiment empathique, par exemple pour faire ressentir notre propre douleur à un agresseur. De plus, c'était des rituels qui s'effectuaient par gestes et pensées, aucune parole n'était prononcée, telle des sorts informulés. Le seul élément revenant toujours dans la réalisation du rituel était, bien sûr, du sang. Il n'était pas nécessaire de se blesser, juste d'avoir du sang autour de nous, le nôtre comme celui d'un autre. Il n'était pas nécessaire non plus qu'il soit absolument frais, il devait juste, au minimum, avoir moins de sept jours. Prenant une pause dans sa lecture, il sortit sa plus récente acquisition. Un pendentif représentant un dragon entourant un joyau. Ce joyau étant enfaite une cavité pouvant contenir des liquides. Il avait probablement été utilisé dans le passé pour contenir du poison discrètement mais Luxe avait d'autres plans pour ce joli collier. Il se concentra sur le pendentif et particulièrement sur la cavité pour lui insuffler de la magie. Il rouvrit les yeux pour voir la lumière caractéristique s'insinuer doucement dans le bijou. Il lui confia une intension d'agrandissement de la cavité. Fronçant les sourcils en observant le dragon aux yeux de rubis, il se demanda si son expérience avait marché. Après tout c'était la première fois qu'il insufflait réellement une intension précise à la magie. Normalement, il se contentait de la manipuler à l'état pur et en toute liberté de réaction. Il mit le petit entonnoir dans la cavité et testa avec de l'eau. Lorsqu'il vit les premières gouttes glissées à l'intérieur, il eu un peu d'espoir. Lorsque l'équivalent d'une tasse d'eau eu pénétré dans le pendentif, les yeux de Luxe semblèrent scintiller. S'empressant de vider l'eau, il sortit un petit couteau et s'entailla le doigt de manière à faire couler le sang de la manière la plus fluide possible. Ne bronchant ni ne réagissant à la brûlure de la coupure, Luxe fixa son sang couler doucement dans le récipient. Il pensa qu'il fallait rester prudent et que ce pendentif serait un peu comme une arme secrète. De plus, sa lecture lui montrant de manière assez évocatrice que du sang dans les mains de l'ennemi peut facilement le faire courir à sa perte.

Il se rappelait également la leçon des gobelins sur la sécurité par le sang. Depuis ce moment, il avait d'ailleurs commencé à faire attention à toute trace de sang qu'il pourrait laisser. Pour le regard extérieur, un enfant de neuf ans frottant une goutte de sang, résultant d'une coupure de papier, peut paraitre étrange. Il avait même été terrifié lorsqu'il avait saigné du nez pour la première fois. Heureusement, il avait réussi à ne pas laisser de sang nulle part. La pauvre dame l'ayant aperçu pensait qu'il paniquait à cause qu'il pensait être blessé. Mais la seule chose l'obsédant était de ne pas mettre de sang autour de lui. Elle fut confuse lorsque Luxe refusa son aide et s'enfuit rapidement.

Noël approchait à grands pas même si décembre commençait à peine. L'ambiance était déjà beaucoup trop présente au goût de Numereji. Malheureusement, il avait besoin de faire une tourné en ville pour trouver un cadeau pour Casimir. Sa faible joie d'avoir atteint le chemin de traverse s'éteint aussitôt lorsqu'il vit que l'agitation y était pire. Un petit soupir d'inconfort quitta les lèvres de Luxe avant qu'on attire son regard sur la foule. À peine après avoir fait quelques pas, un enfant, sortit d'il ne savait où, vint s'accrocher au bas de son chandail à capuche noir. Se décalant de la foule il n'eu pas vraiment à se penché étant plutôt petit lui-même. Désemparé, il fixa pendant un moment le petit bout qui venait de s'accrocher à lui. Les boucles dorées lui rappelaient un peu casimir mais les yeux bruns arrêtaient assez rapidement les ressemblances. Sans qu'il ne puisse parvenir à un plan d'action, le pire arriva, le bambin se mit à pleurer. Luxe ne savait absolument pas quoi faire. Il fixait le bambin avec une moue affectée. Relevant le regard vers la foule, il vit l'homme en noir à la magie rouge-orange qu'il avait aperçut la première fois qu'il visita le chemin de traverse. Le plus jeune maître des potions, s'il se rappelait bien les propos des gens l'observant la première fois. Avec surprise il croisa également son regard. À travers ses yeux il tenta de lui envoyer une demande à l'aide, l'enfant pleurant toujours dans ses bras. Pourtant l'homme se détourna avec une grimace et continua sa route. Quel adulte responsable, pensa Luxe avec ironie. Heureusement, une dame sortit de la foule en panique et expira lorsqu'elle vit le bambin en larme. Luxe fut plus qu'heureux de lui remettre la petite chose tremblante. Il fut également satisfait de constater qu'au moins il n'y avait pas de morve sur son chandail. Enfin libéré de son fardeau, il continua sa route, prudemment et à l'affut de nouveaux bambins sauvages.

Un peu rassuré de ne pas avoir été retardé de nouveau, Luxe continua ses courses dans la foule inconfortable. Pour l'éviter un peu plus, il décida de passer pas une ruelle pour respirer un peu. Faisant fi de la mauvaise odeur commune aux ruelles, Luxe avança avec confiance. Il s'entoura d'une mince couche de magie pour se donner une sorte de prestance de plus, écartant ceux qui pourrait croire qu'il était sans défense. Un homme édenté et aux yeux vicieux tendit sa main vers ses fesses lors de son passage. Les doigts de l'homme touchant la défense magique l'entourant, Luxe la matérialisa en un choc électrique assez puissant. Le cri de l'homme et son recroquevillement soudain fit naître un mince sourire sur les lèvres de l'enfant. « La rose possède des épines mon cher » pensa-t-il avec satisfaction.

Parvenant enfin à trouver la cadeau recherché, Luxe se mis en route avec une énorme soupir de soulagement. Au moins cette sortie n'aura pas servi à rien.

Désolé pour l'attente ! Je m'y remet sérieusement dernièrement donc la suite suivra sous peu ! 

Darleen