Prologue

Paniqués, nous descendîmes de l'ambulance. Je tenais ma robe si fort que mes phalanges devenaient blanches.

Confuse, je tentais de comprendre ce qu'il se passait, mais en vain. 

– Calme-toi Elena, tout ira bien, essayai-je de me persuader, même si ma voix brisée trahissait cette conviction. 

Mon regard, embué par les larmes vacillait, les ambulanciers l'emmenaient loin de moi. Mais malgré la peur qui me tétanisait, je les suivais.

Les médecins se précipitèrent autour du brancard, ils tinrent le défibrillateur sur sa poitrine et coururent tout en émettant des instructions.

L'odeur de l'hôpital envahissait mes narines et mes oreilles bourdonnaient. Peu à peu, tout disparaissait. Je me focalisais seulement sur son corps inanimé et sur ma respiration saccadée.

Mes yeux parcouraient le brancard et s'arrêtaient sur son visage dissimulé par un masque insufflateur qui s'éloignait.

– Salle 01, on y va !

La voix grave d'un des médecins me ramena à la réalité. Les yeux écarquillés, ils ne quittaient plus son corps agité par des spasmes. 

Les urgentistes entrèrent dans la salle, traversant l'accueil, j'accourai en suivant leur pas.

A peine avoir franchi le seuil de la porte, une main ferme retint mon poignet. Je tournais ma tête vers l'infirmier qui m'empêcha d'être à ses côtés.

– Vous devez rester là, laissez-nous faire.

Je secouai frénétiquement la tête, mon cœur se serrait tellement fort que j'en avais mal à la poitrine.

– Hors de question. Je dois y aller.
– Madame, tenez bon, on fera tout notre possible.

L'angoisse m'empêchait de prononcer un seul mot. Je me débattais, mais il continuait d'agripper mon bras tout en me donnant l'ordre de me calmer. 

Je me figeai lorsque j'entendis :

– Aucune réaction docteur.

Affolée, je tournais ma tête vers l'infirmière qui tenait son masque.

– Charger à nouveau !

Des larmes de douleur coulèrent le long de mes joues lorsqu'ils fermèrent la porte.

Impuissante, je restais devant la vitre transparente.

Capturée par cette vision d'horreur, je plaçai ma main tremblante sur ma poitrine.

Ils tentaient de réanimer son corps sans vie, mais ce poids oppressant dans ma gorge m'avertissait.

J'étais spectatrice de son décès.

Le moniteur de surveillance émit un bruit sonore continu, je tombai à terre.

Brusquement, des griffes acérées retiraient mon âme. Seule l'obscurité m'entourait, sa mort avait entraîné la mienne.

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Ig : lynamimy

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