22

– Ces semaines étaient incroyables. Merci Ethan, le remercié-je, le cœur empli de bonheur.

Il m'embrasse sur le bout du nez et sort les pinceaux.

Nous avons pu monter sur une montgolfière et il y a quelques jours, nous avons visité un planétarium digne de ce nom.

Les lumières étaient tamisées faisant place à une ambiance agréable. Les murs étaient ornés d'images spectaculaires de galaxies et de planètes.

La douce musique avait fait bercer nos oreilles, ajoutant à l'atmosphère une ambiance.

– Le planétarium était incroyable, m'annonce-t-il en posant la peinture. Je n'oublierai jamais ces images incroyables.

En effet, même si j'ai adoré la visite, Ethan semblait beaucoup plus émerveillé que moi. Les étoiles qui étaient projetées dans la pièce s'étaient reflétées sur ses yeux sombres.

– Je vais t'apprendre à peindre une éclipse.

Je souris.

– Pourquoi aimes-tu tant l'espace ? lui demandé-je, soudainement.

Nous sommes à genoux, près de la table basse du salon.

– C'est ma zone de sécurité, me répond-il, avec un sourire au coin. Depuis petit.

Alya. Son étoile.

J'acquiesce et nous commençons à peindre, mais malheureusement mon coup de main est loin d'être bon.

Je tente, en vain, de suivre les mouvements de mon partenaire, mais impossible, le résultat est tout simplement moche.

– J'abandonne, soufflé-je, les mains tachés de peinture jaune et noir.

Amusé, Ethan secoue la tête et continue de peindre son œuvre d'art. Stupéfaite, je fixe cette dernière, la bouche entre-ouverte.

La scène se déroule dans un paysage serein, où la nature est figée dans un moment de calme mystérieux. Au centre de la toile, l'éclipse solaire domine le ciel. Le soleil, partiellement caché par la lune, forme un spectaculaire anneau de lumière dorée.

Le ciel est plongé dans une palette de teintes dramatiques : des nuances profondes de bleu et de violet se fondent dans des touches de noir, créant une atmosphère d'obscurité enveloppante.

Son air concentré me donne des papillons dans le ventre, Ethan fronce de temps à autre les sourcils pour mieux se concentrer, une veine ressort discrètement sur son front, et il mordille sa lèvre inférieure.

Il rajoute du bleu mélangé à du noir sur le ciel et fixe son rendu, fier.

– C'est magnifique, soufflé-je.

Il se tourne et me fixe en souriant.

– Tu trouves ?

Je hoche la tête.

– C'est toi, tu l'es, chuchote-t-il en touchant le bout de mon nez avec le pinceau imbibé de peinture.

Je louche pour regarder les dégâts.

– Mais ? Mon nez ?

Mon copain ricane.

– Il te manquait un petit quelque chose.

Je penche ma tête sur le côté.

– Oh et puis là aussi.

Il glisse son pinceau sur ma joue et le descend délicatement le long de mon cou.

La peinture est glacée, mais mon corps devient si bouillant que je peine à respirer.

Ethan continue de faire glisser la peinture jusqu'à mon col V qui dévoile discrètement ma poitrine naissante.

Je retiens ma respiration.

L'ambiance a changé et le mood de la pièce n'arrange rien. Les bougies rendent cette dernière tamisée, et les volets fermés nous mettent dans une intimité déconcertante.

– Il t'évoque quoi mon tableau ?

Le pinceau remonte le long de ma gorge.

– L'humain, dis-je difficilement.

Intéressé, Ethan s'arrête, il veut en savoir plus mais impossible pour moi d'en parler.

Seulement, sa langue dans ma bouche m'intéresse à présent.

– Explique-moi.

Comment s'embrasser ?

– De quoi ?

Il ricane mais je suis bien trop attirée par sa bouche pulpeuse pour lui répondre quoique ce soit.

Je peine à respirer lorsqu'il reprend son coup de main.

– Enlève ta chemise.

Je ne me fais pas prier pour m'exécuter. Me voilà en soutien-gorge dentelle noire devant lui.

Il déglutit, et j'esquisse un sourire au coin, je sais l'effet que je lui fais.

Mais Ethan reprend rapidement le contrôle.

– Retire ton pantalon.

Tout comme son ordre précédent, je réponds à ses désirs tout en le fixant intensément.

– Allonge-toi maintenant.

Lorsque Ethan trempe un nouveau pinceau d'une couleur orangé, je tente de contrôler les battements affolants de mon cœur.

Il commence par le bas de mon ventre près de l'ourlet de ma culotte noire.

A genoux, Ethan est concentré par sa tâche, il souhaite me dessiner un coucher de soleil, Dieu merci, c'est de la peinture qui part à l'eau.

Il paraît tellement absorbé par sa tâche que je me lève d'un coup et me dirige en courant vers la salle de bains.

– J'ai pas fini, reviens ici ! crie-t-il en tentant de me rattraper.

Mais j'entre directement sous la douche italienne, en sous-vêtements, tachée de peinture.

L'eau coule sur mes cheveux puis sur moi, je me mets dos à la porte et nettoie la peinture, avant d'enlever le peu de tissus qu'il me reste.

Je sursaute lorsque Ethan arrive derrière moi et m'entoure la taille de ses mains.

Le sourire aux lèvres, je penche ma tête vers lui. Mes cheveux collent son torse et l'eau noie mon visage.

Mon copain prend le gel douche entre ses mains et commence à laver mon ventre d'une manière peu déplaisante.

Le peintre écarte ensuite mes cheveux et commence par parsemer mon cou de tendre baiser, mais rapidement Ethan délaisse cette tendresse.

Il mordille ma peau, la lèche, la titille tandis que sa main gauche descend vers mon intimité, je lâche un gémissement étouffé par le jet d'eau.

Je veux me retourner mais il m'en empêche.

– Reste comme ça, et profite, me chuchote-t-il, d'une façon rassurante.

Je soupire de bien-être et me laisse faire.

Ethan attrape mon lobe gauche et le lèche, sa main continue de me frustrer en caressant mon trésor caché. Tandis que sa main droite remonte vers ma poitrine et vient empoigner un sein.

– Tu es parfaite.

Je fonds de bonheur lorsqu'il me retourne pour me plaquer contre la vitre.

Mes iris plongent dans ses prunelles, et mon âme se retire de mon corps pour venir habiter le sien.

Nos bouches se scellent, j'entoure son cou de mes mains.

Notre baiser est tout le contraire de doux et tendre. Il est ardent, passionnant et ravageant.

Ethan me porte et j'enroule automatiquement mes jambes autour de lui, le sentant à bout.

Nos fronts se collent, il descend ses mains et me met de sorte à ce que je sois totalement en lui.

Mes hanches dansent avec les siennes, elles se concordent parfaitement.

Nous sommes liés.

Il lèche mon cou et je reverse ma tête en arrière, sur le point d'exploser.

Il parcourt chaque partie de mon corps avec sa langue et je le remercie de me donner autant de plaisir lorsque j'atteins le septième ciel en sa compagnie.

Tremblante, je tombe dans ses bras et nous ricanons, consumés par la tension.

– Demain, on a le safari, on va être fatigués, ris-je.
– C'est une bonne fatigue, dit-il en me claquant une fesse.

Je roule des yeux.

***

– Tu veux qu'on s'arrête ?! demandé-je, paniquée.

Ethan secoue la tête en continuant de tousser.

– De l'eau ?!

Toujours rien.

Le safari de Peaugres est à 4h de Nice, nous avons pris sa voiture, mais je roule car il se sentait mal.

– Ethan, tu me fais peur !
– Je vais bien ! Continue de rouler, me rassure-t-il difficilement.

La toux de Ethan n'a pas cessé et son teint a viré au jaune. J'ai tenté de le persuader que nous pouvions reporter l'activité, mais il a refusé.

Sa toux s'est calmée, et il a posé sa tête sur la vitre durant tout le trajet sans dire un mot, la main dans la mienne.

***
Le safari s'est déroulé magnifiquement bien, mais nous avons dû raccourcir la journée. Ethan ne sentait vraiment pas bien, il voyait flou et j'avais parfois l'impression qu'il allait faire des malaises.

Nous sommes allongés sur le lit, avions passé la soirée à manger des sushis et à regarder les photos des animaux.

Ma tête sur son torse, je prends sa main droite tatouée du même papillon que moi et souris niaisement.

– Il est magnifique.

Ethan m'embrasse la tête.

Torse nu, je sens sa sueur couler le long de ses pectoraux.

Je me relève et tiens ma tête avec mon coude, nos doigts entrelacés.

– Tu as chaud, bébé ?

Il secoue la tête, mais je fronce les sourcils lorsque je remarque à quel point il transpire. Des filets de sueurs coulent le long de son front.

Pourquoi transpire-t-il autant ?

Je me lève, et cours lui amener un gant imbibé d'eau froide, puis, je le lui pose sur le front.

– T'es sûr qu'on ne devrait pas appeler un médecin ?

– Non, tout va bien, j'ai juste attrapé froid, ne t'en fais pas.

– Si demain ça ne va pas, j'appelle, dis-je fermement.

Il acquiesce et me ramène vers lui, je m'allonge à ses côtés et le fixe pendant un moment sans rien dire.

– Je sais à quel point je suis beau, mais arrête de me mater comme ça, se moque-t-il.

Je lui donne une petite tappe.

– Je savais que je t'attirais quand tu faisais semblant de me détester.

J'écarquille des yeux.

– Mais je te détestais, c'est plutôt toi, oui !
– Mais bien sûr.
– C'est pour ça que tu as fais le même tatouage que moi, dis-je en mettant ma main à côté de la sienne.

Les deux tatouages sont symétriques, je souhaite alors une seule chose : avoir cette image gravée, à jamais, dans ma mémoire.

Je me penche vers sa bouche et lui dépose un baiser empli d'amour.

Ça fait déjà quelques mois que nous étions ensemble, mais j'avais l'impression que cela durait depuis des années. Surement parce que je le connais depuis plus de deux ans.

– Merci.

Ethan m'interroge du regard.

– D'être là. D'égayer ma vie, comme personne ne l'a jamais fait.

Il me prend dans ses bras et mon oreille sur son cœur, j'écoute ses battements qui m'emporte dans un endroit lointain. Nous regardons aussi les ailes du papillon et je souris.

– J'entends ton cœur battre.
– Et moi, j'imagine les ailes des papillons battre.

Je l'embrasse, nous restons quelques instants encore allongés lorsqu'il me dit vouloir aller aux toilettes.

Mais à peine assis sur le lit qu'il commence à avoir la tête qui tourne.

J'accours vers lui pour l'aider à se lever, mais soudainement son corps commence à trembler violemment, j'écarquille les yeux.

– Ethan ?

Il tombe à terre. Les mains tremblantes, je tente de comprendre ce qu'il se passe.

Ses yeux se retournent et son corps convulsent, je le mets de côté. La peur s'empare de moi, mais je cours appeler les secours, en panique.

– Tiens bon, Ethan ! le supplié-je.

***

Je fais les cents pas dans la salle d'attente, ça fait plus de quarante-cinq minutes que Ethan est dans une chambre, et je ne peux m'empêcher de me faire les pires scénarios.

– Madame Dubois ?

Je me lève en tripotant mes mains, je me suis faites passer pour sa soeur et je n'ai même pas penser à l'appeler tant je suis dans un état de choc.

– Comment va-t-il ? demandé-je en m'approchant du docteur.
– Puis-je vous parler en privé ?

Je regarde autour de moi puis hoche la tête, angoissée.

Il m'emmène près de la chambre à l'abri des écoutes, que se passe-t-il ?

Il m'a pourtant dit que ce n'était qu'un simple rhume, même si cela ressemblait à une crise d'épilepsie...

– Comment se sent Ethan en ce moment ?

Je porte ma main contre ma gorge et me gratte cette dernière.

– Plutôt fatigué, finis-je par m'en rendre compte. Très fatigué même. Il a parfois du mal à tenir debout, il a énormément de migraine et vomit souvent.

Le docteur pince des lèvres et je suis rapidement prise d'une chaleur abominable.

– Je sais que ces dernières semaines ont été particulièrement difficiles pour vous et que vous avez fait preuve d'un grand courage. Nous avons fait des analyses et je vais être honnête avec vous : les nouvelles ne sont pas celles que nous espérions.

Je déglutis et tente de comprendre ce qu'il se passe, complètement perdue.

– Les examens montrent que la tumeur maligne au cerveau continue de se propager malgré les traitements de chimiothérapie que nous avons suivis jusqu'à présent. Cela signifie que le traitement n'est malheureusement plus efficace pour contrôler la maladie. Il est au stade final. Je comprends que c'est une information très difficile à entendre et je suis là pour vous soutenir. Mais nous devons maintenant discuter...

Les paroles du médecin restent en suspens, mes oreilles bourdonnent et je me tiens contre le mur pour ne pas tomber.

Les larmes montent rapidement et ma respiration se saccade.

"Il est au stade terminal"

Je porte ma main gauche sur mon cœur et tente de me calmer, en vain.

Une partie de moi m'est arrachée.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top