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Il faut que je réagisse, que je sorte de cette transe ou je me suis mise, sinon je vais paraître pour une vrai idiote.
- Tu fais quoi la ?
- Tu m'as parlé de ton super sport, j'ai voulu essayé. Pourquoi je n'ai pas le droit ?
- Il y'a des milliers de salles de sport, pourquoi celle-ci ? Une telle star comme toi n'a pas besoin de se retrouver dans une petite salle comme celle-là ?
Je ne peux m'empêcher d'être sur la défensive. Je ne le connais que comme un adversaire et sa façon de me parler ne me pousse pas à être aimable mais plutôt à me refermer comme une huître. La seule chose à laquelle je pense est vivement qu'il parte.
- Tu crois que c'est pour tes beaux yeux que je suis venu ? Ne prends pas trop tes rêves pour des réalités. Et d'après ce que j'ai compris la star ce n'est pas moi.
- Si tu as finis ton petit laïus, la salle est assez grande pour toi, ton ego surdimensionné et moi. Donc fais ce que tu a à faire et laisse-moi tranquille.
- Mon ego surdimensionné ? Je pensais simplement que tu étais différente des autres danseuses mais à ce que je vois je me trompais, tu en es une parfaite petite réplique. Aussi peste les unes que les autres.
Le rouge me monte aux joues, la colère afflue dans mes veines mais avant que je ne puisse répliquer quoique ce soit il a déjà tourné les talons et est parti. Je me sens tous à coup perdue, la colère est encore ancrée en moi tandis que ces paroles tournent en boucle dans ma tête. Suis-je comme toutes les autres ? Moi qui rêvais d'être comme les autres et de vivre dans l'anonymat je devrais être heureuse, mais c'est tous le contraire. Pourquoi ces paroles me blessent elles ? J'ai l'impression d'étouffer dans cette salle j'ai besoin de solitude. Je ne veux pas qu'on me regarde que l'on me juge. Je sors la clef de ma poche et me précipite dans la salle privé. Il faut que je danse pour évacuer toutes ces émotions, tous ce stress.
Tous en branchant mon iPod, je sélectionne une musique assez calme pour me détendre pendant que je ferais de nouveaux étirements. Pour bien faire j'éteins les lumières. Seul les spots indiquant les issues de secours sont allumés et me prodigue assez de lumière, comme une veilleuse pour mener à bien mon échauffement. C'est seulement dans ce cas-là ou j'arrive à me détendre, je sais qu'il n'y aura aucun regard et c'est à ce moment-là ou je pourrais analyser la situation le plus positivement. La musique de Justin Bieber « love yourself » démarre. Je ferme les yeux et commence à m'étirer tous en laissant mon corps se déhancher sur la musique. Les paroles ne me correspondent pas du tout mais je ne sais pas pourquoi je suis attirée par cette musique.
Mes pensées se recentre sur les événements qui viennent tout juste de se produire. Ai-je raison ou non ? Pourquoi me suis-je énervée ? OK, hier il a été odieux avec moi mais aujourd'hui il ne m'a rien dit ni fait de mal ? Je ne suis pourtant pas quelqu'un de rancunière, alors pourquoi je n'ai pas su être sympa avec lui ? On m'a fait pire mais j'ai toujours su garder le sourire alors pourquoi je n'ai pas réussi avec lui ? Il ta quand même traité de peste. Je n'arrive pas à aller au bout de mes réflexions que la lumière s'allume m'aveuglant presque au passage. Devant moi se tient Gabriel, les bras croisés, les sourcils relevés. Je sais déjà ce qu'il pense, il se demande surement ce que je fabrique là. Mes esprits peu à peu reviennent en place et soudains je me demande ce qu'il va penser de moi. Une pauvre idiote qui c'est fermé dans une salle avec une musique déprimante dans le noir. Cela fait un peu cliché non ?
- Qu'est-ce que tu fais dans le noir ?
- Je fais des étirements et toi qu'est-ce que tu fais la ? Je croyais que tu étais parti ?
- Non je suis parti faire un peu de musculation. Tu fais des étirements dans le noir ? Drôle de façon de s'entraîner.
- Je ne t'ai pas demandé de juger la façon dont je travail.
Je me sens soudain tendue, pourquoi suis-je si crispée si à fleur de peau lorsqu'il est prêt de moi ? Résonne en moi des émotions contradictoires j'ai envie qu'il parte mais en même temps j'ai envie qu'il reste. Je ne sais pas pourquoi je veux tant qu'il reste, je ne le connais pas mais son regard est si intense que j'aimerais m'y plonger. J'ai l'impression que cela fait des heures que nous restons dans ce silence, aucun de nous n'osant parler ni bouger de peur que l'un de nous fasses une erreur ou dise quelque chose qui ne fallait pas. Comme pour trahir mes pensées, il me sort dans un soupir :
- On recommence à zéro... si tu veux bien ?
- On n'a jamais rien commencé, donc on ne peut recommencer à zéro.
- Intelligente en plus.
- En plus de quoi ?
- D'être très jolie.
Euh !!!!Quoi ??? J'ai bien entendu, ce que ce beau gosse vient de me dire.
- Pardon ?
- Tu as très bien entendu. On recommence à zéro c'est-à-dire « bonjour, je me présente je suis Gabriel Perez, et toi c'est quoi ton petit nom ? »
Je ne peux m'empêcher de rire de la situation, cet homme incroyablement séduisant veux faire connaissance avec moi. Quelle ironie. Le garçon, l'adversaire, la personne que je devrais m'éloigné le plus possible essaye de faire ma connaissance, et si ces actes n'étaient qu'une simple ruse ?
- Je ne suis pas intéressée Gabriel, ton jeux ne m'intéresse pas.
Son regard change tous à coup, la petite flamme que j'avais découverte dans ses yeux marron disparaît et ses iris s'assombrissent. Je ne sais plus quoi dire, je ne peux que le contempler. J'ai l'impression qu'un lourd fardeau repose sur ces épaules. Les mains dans les poches le dos voûté. Après un gros soupir il me contourne et se dirige vers le poste stéréo il débranche mon téléphone et met le sien à la place. J'allais lui dire ma façon de penser lorsque je l'ai vu toucher à mes affaires mais ma curiosité a vite été touchée lorsque je l'ai vu brancher son téléphone.
- Tu aimes la musique ?
- Bien sûr, qui n'aime pas ?
- Ecoute je suis doué pour beaucoup de choses (il ne peut s'empêcher de rigoler et moi d'enrager) mais les beaux discours et les excuses ce n'est pas vraiment mon fort.
- Je ne t'ai rien demandé.
- Tu ne m'as rien demandé mais moi je devrais m'excuser pour mon comportement d'hier soir blablabla (encore une fois je ris de ça façon de s'expliquer et de ses excuses idiotes) et te demander beaucoup de choses.
- An bon ! et ?
- Tu ne veux pas te taire j'arriverais jamais à en placer une avec toi.
Je sens encore une fois la colère monter en moi. Pourquoi je me forcerais à rester une minute de plus avec ce goujat. Mais, moi aussi j'ai mes défauts et la curiosité en fait partie. Si je veux écouter ce qu'il a a me dire il faut que je me taise ce qui est dure pour une bavarde. Je fais mine de fermer ma bouche à clef et de jeter la clef. Je croise les bras attendant qu'il daigne enfin continuer son petit discours. Il n'est pas long et lorsqu'il est sur de mon silence il poursuit :
- Et j'aimerais te demander pleins de choses et c'est là que je ne sais pas jouer avec les mots. Je suis coincé. Comme je te l'ai dit j'ai plusieurs talents je ne sais pas pourquoi mais j'ai envie de te faire confiance (je ne veux pas le trahir donc je ne peux que hocher la tête). Je vais te confier un petit secret que personne ne sait. (euh.... il veut rire la) quand mes émotions, mes sentiments ou ce qui me passe par la tête ne veut pas sortir je fais un travail de mémoire et trouve une musique ou une chanson qui exprime ce que je ressens. Comme je n'arrive pas à te demander clairement les choses j'ai une chanson pour toi. Tu es d'accord ? tu veux bien l'écouter (encore une fois, je hoche la tête).
Il se retourne pour faire démarrer la musique et je ne sais pas pourquoi je m'attends à tout mais surtout au pire, une farce, une moquerie même la danse des canards auraient été plausible. Des notes de piano s'élève des enceintes et je comprends que ce n'est pas une blague mais une vrai musique qui m'attend. Je ne connais pas cette chanson, c'est une chanson anglaise j'arrive à reconnaître le chanteur Charlie Puth qui a une vois reconnaissable entre mille. La musique démarre et Charlie annonce qu'il est là pour sauver la situation qu'il est à côté de moi si j'ai besoin d'un ami, qu'il me tend la main alors je dois tenter ma chance. Concentré dans la musique je ne me suis pas aperçue qu'il c'était rapproché de moi. Il me tend la main et me murmure dans l'oreille :
- Dance avec moi ?
- Non.
- S'il te plait, pas de rock simplement danse avec moi sur cette chanson.
Son regard est suppliant mais en même temps il dégage une telle force. Il me tend encore une fois la main et je ne peux la refuser. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai envie de savoir où cette danse peut nous mener et j'ai besoin de concentration pour écouter la suite de la chanson. Lorsqu'enfin nos mains entre en contact, des frissons me parcours dans les bras, il faut vraiment que je me calme. J'entends au loin la suite qui dit de venir à lui et que je ne dois pas avoir peur. Il me regarde avec un léger sourire. Même s'il avait voulu le faire exprès je ne suis pas sûre qu'il soit aussi bien tomber dans le timing.
Nous bougeons comme si nous faisions un slow, nos corps se mouvant parfaitement l'un à l'autre. Nous nous regardons les yeux dans les yeux et j'ai l'impression que c'est lui qui chante ou me parle. Il me dirait que nous pouvons rester là un moment car il aimerait simplement me faire sourire. Je ne peux m'empêcher de froncer les sourcils puis de partir dans un fou rire. Je ne sais pas pourquoi cela me prends mais la situation est si cocasse pour moi. Revenant à la réalité, je le repousse et m'éloigne de quelques pas de lui. Il ré-avance lentement vers moi, me tendant toujours la main. Les paroles me disant que n'importe où j'irais je ne serais pas seul. Pourquoi me dit-il tous cela ? Ou veut-il en venir ? Je lui reprends la main je sais que si je m'éloigne je ne saurais pas ce qu'il veut vraiment me faire comprendre. Nous nous retrouvons bras dans les bras. Il me fait tourner puis me reprend dans ses bras. Le refrain m'annonce que superman n'est rien comparé à lui et je ne peux m'empêcher de sourire. Il me relève le menton pour que je le regarde tandis que la musique m'annonce que lorsque je serais faible lui saura fort. Il plonge son regard dans le mien et me susurre :
- J'ai envie d'essayer quelque chose, tu es d'accord ?
Je crois qu'à ce moment-là je ferais n'importe quoi. Il pourrait me demander de me jeter d'un pont je crois que je le ferais. Une vrai midinette mais son regard me transcende, son corps contre le mien m'électrise. Je ne peux et ne veux pas parler de peur que la magie du moment s'éteigne et que la réalité nous rattrape, je ne peux donc que hocher la tête.
- Fait avec moi le porter d'initiation, j'ai besoin de savoir si nous deux on est compatible.
Quoi ? On en est revenu à la ? Je suis replongée dans la réalité. Ça gentillesse du moment était-elle calculer ? Je n'arrive pas à analyser les événements correctement. Un porté ne m'engage en rien. Le porté d'initiation est assez simple, on l'effectue pour des couples qui ont déjà plusieurs années d'expériences pour voir s'ils sont compatibles ou non. Pour vous le représenter simplement j'appelle cette figure le porté « dirty dancing ». Sans rire c'est à peu près la même chose. La fille s'élance et se jette sur son partenaire lui doit vous soulever au-dessus de sa tête. La partenaire doit enfin trouver un bon équilibre pour rester droite sans faire de balancier. Enfin,pourquoi je lui donnerais sa chance ? Ma curiosité est piquée au vif. Mon adversaire deviendrait il mon partenaire ? Non impossible. Mais je suis du même avis que lui, j'ai besoin de savoir s'il l'alchimie que j'ai trouvé dans ces bras peut avoir un effet positif sur la danse.
Me coupant de mes réflexions Charlie Puth annonce que lorsque l'espoir s'en ira, de courir simplement dans ses bras. C'est à ce moment-là que mon cerveau s'éteint, j'arrête de réfléchir je le regarde dans les yeux et hoche la tête pour qu'il comprenne que je suis d'accord. Dans son regard ne serait-ce pas du soulagement ? Je ne veux pas trop analyser de peur de me stopper dans mon élan. Sans réfléchir je cours dans ses bras, mon cœur s'emballe et le moment est surréaliste. Il me soulève comme une plume avec aisance, mon corps se raidie pour ne pas tomber et nous restons tous les deux comme des statues. Quelques secondes s'écoulent puis je sens qu'il me jette en l'air et me rattrape comme une princesse toujours avec la même aisance. Nous nous regardons et restons fixer les yeux dans les yeux, comment est-il possible que se fut si facile dès la première fois. Serait-ce lui qu'il me faut ? Non ce n'est pas possible. Me revienne à ce moment les menaces de son coach, danser avec lui me causeraient plus de problèmes que de solutions. Tous mes esprits repris je dois nous faire revenir à la réalité tous les deux. La musique est arrêter c'est maintenant que je dois agir sinon je ne le ferais jamais.
- Je pense que tu peux me lâcher.
- Je suis bien la pourtant.
- J'ai fait ce que tu voulais maintenant fait ce que je te demande.
Après un dernier soupir il me pause délicatement au sol. Les muscles de son visage sont tendus. J'en vois certains tressautés vers sa mâchoire.
- Tu ne peux pas nier l'évidence.
- Je ne nie rien, nous avons réussi un porté, nous sommes des danseurs confirmé c'est logique que nous avons réussi à le faire.
- Tu montres de la mauvaise fois, ce porté est là pour voir si deux partenaires sont compatibles. Nous venons de démontrer que nous le sommes.
- Nous le sommes que si nous le désirons (mes défenses sont de retour, les barrières que j'avais mises en place entre nous sont remises à leur place) et ce n'est pas ce que je veux.
- Et si moi je le veux ? Si moi je te veux ?
- Tant pis pour toi car moi je ne peux pas.
- Tu ne veux ou ne peux pas ? Vouloir et pouvoir sont deux choses complètement différentes.
Là il marque un point. Je le veux ça j'en suis certaine. Chaque parcelle de mon corps me pousse à retourner dans ces bras et même mon esprit me dit d'y aller que j'ai trouvé pour une fois le bon partenaire. Je suis réaliste ce n'est pas que je ne veux pas mais que je ne peux pas. Si j'accepte sa proposition je vais au-devant de tous ce que détestent, les conflits. Son entraîneur pour une raison inconnue ne me veut pas, nous serons toujours au-devant de conflit et un jour ou l'autre il devra choisir entre lui et moi et je ne peux et ne veux pas lui demander de faire ce choix. Ma décision est prise il faut que je garde mon point de vue un point c'est tout.
- Je ne peux pas.
- Pourquoi ?
Fièrement je le regarde dans les yeux, je ne veux pas flancher.
- C'est comme ça et ce n'est pas autrement.
Je me dirige vers la stéréo récupère mon matériel et je me dirige vers la porte de sortie, lui n'a pas bougé d'un pouce ne comprenant pas là ou je veux aller.
- Maintenant je te demanderais de récupérer tes affaires de la salle et de sortir j'aimerais partir et je dois rendre la clef. C'est une salle privée ici.
- Quoi !! alors tu me laisse comme ça sans explication sans réponse ?
- Que veux-tu savoir, finissons en une bonne fois pour toute.
- Danse avec moi.
- Je crois t'avoir déjà dit non.
- Pourquoi ?
- C'est comme ça, tu ne vas pas commencer à me dire ce que j'ai à faire ou non.
- Très bien.
Tous son corps se tends je devine la colère dans ses yeux et chaque pores de sa peau dégage sa fureur. Il récupère ses affaires et s'arrête à quelques centimètres de moi. Il remet une mèche de cheveux derrière mon oreille, son pouce descend sur ma joue effleure ma lèvre. Mon corps réagit à ses moindres gestes. Je boue, je frissonne, des petits papillons naissent dans mon ventre. Il me susurre :
- Ecoute moi bien, je ne laisserais pas tomber, c'est toi que je veux et personne d'autre. C'est indéniable sur la piste nous sommes fait l'un pour l'autre que tu le veuilles ou non. Je te le prouverais ma belle sois en sure.
Sur ces mots il s'en va et se dirige vers les vestiaires me laissant pantelante contre le mur. Maudit Gabriel que m'as-tu fait ?
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