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            Maudit réveil, pourquoi sonne-t-il aussi tôt ? On est dimanche c'est mon seul jour de repos. Les événements de la veille me reviennent en mémoire. Le fait que je ne sois pas allé au sport, la soirée entre filles, mes révélations et la rencontre officiel avec Gabriel. Si mes souvenirs sont bon, j'avais rencontré Gabriel plusieurs fois sur des concours ou des compétitions mais dans ces événements on se côtoie sans se côtoyer. On reste avec son groupe, on ne se mélange pas, on ne  veut surtout pas être déconcentré. Si l'on veut gagner il faut toujours rester concentrer et rester fermé au monde extérieur. Je l'avais remarqué assez rapidement, je suis une femme et je ne suis pas aveugle, il était d'une beauté à vous couper le souffle. Brun ténébreux, les cheveux un peu longs lui arrivant presque au niveau des yeux. Une coupe qui vous disait qu'il venait de sauter du lit mais que l'on savait qu'elle était savamment étudiée. Des yeux marrons que je n'ai pu vraiment regardé de près ne l'ayant vraiment trop approché. La seule chose que j'ai toujours pu examiner de près ou de loin est son corps toujours parfait.

            L'avantage des tenues de danse c'est qu'elles sont toujours près du corps donc il est préférable de n'avoir aucun défaut.Je pouvais apercevoir ces bras muscler sans paraître pour un bodybuildeur, un ventre plat qui ne montrait aucune boule de graisse disgracieuse. On pouvait bien voir, même de loin, qu'il était taillé en v. je ne suis pas voyeuse mais quand on se présente dans ces événements et qu'on n'a pas vraiment de gens à qui parler on ne fait que regarder, épier les carrures, les corps de ces adversaires et j'avoue quelques fois ce rincer un peu l'œil.

             C'était le cas avec Gabriel. Il était très souvent entouré d'un harem de filles qui n'avaient d'yeux que pour lui. Même sa cavalière devait jouer des coudes pour pouvoir lui parler ou seulement attirer son attention. Ça m'avait toujours fait rire, le sentiment d'impuissance de son ancienne cavalière qui n'était pas sa priorité. Tous ce qu'elle essayait de faire pour attirer son attention. J'adorais être la spectatrice mais n'aurait jamais aimé être l'actrice de ce spectacle. Heureusement avec Marc cela n'a jamais été le cas, il faisait toujours passer mes besoins avant les siens. Il ne parlait avec personne sauf moi ou le coach, me massait si j'étais tendu ou me laissait dormir sur ces genoux lorsque j'étais trop fatiguée. Je ne sais pas si je retrouverais un jour quelqu'un avec qui j'ai une confiance aussi absolu ou un abandon aussi total. Seul l'avenir me le dira. 

            Je prends mon courage à deux mains et décide de me lever. J'enclenche ma cafetière et décide d'aller me préparer. Cela sera rapide aujourd'hui puisque je vais au sport et cette après-midi je resterais affalé dans mon canapé. Tous en me préparant je me rappelle qu'il faut que j'appelle mes parents. Mon cœur se serre en pensant à eux. Un coup de fil tous les dimanches c'est la seul chose que j'ai le droit d'avoir maintenant. Je n'ai pas le droit de me plaindre ou de leur en vouloir. Pendant plus de vingt ans ils ont consacré leur vie entière pour moi. Ils étaient là à chaque cours de danse, chaque représentation, ils prenaient même des jours de congé quand les concours étaient éloignés mais je connaissais leur rêve et je ne pouvais faire l'égoïste et leur arraché. Ils ont attendu que j'ai mon diplôme en poche et obtenu mon poste pour partir. Ils rêvaient de vivre sur la côte basque. De voir l'océan tous les jours s'ils le désiraient et non des immeubles et la pollution. Je les ai laissé partir, vendre la maison de mon enfance et ce reconstruire une vie à eux deux loin des compétitions, du sport à outrance et donc de moi. Je ne pouvais pas les suivre, il me l'on bien demandé, mais à ce moment-là je ne me voyais pas tous quitter, j'avais encore Marc, je ne pensais pas que lui aussi je le perdrais. 

              Enfin prête je me sers une bonne dose de caféine prend mon téléphone et compose le numéro de mes parents pour mon appel dominical. Apres quelques sonneries c'est la voix chantante de ma mère qui me répondit :

- Bonjour ma fille, comment vas-tu ?

             Le sourire au lèvre, j'ai déjà envie de pleurer tellement elle me manque et je rêverais qu'elle soit devant moi pour me dire ces paroles.

- Bien et toi ?

- Tu as une voix bien ensommeillé, qu'est-ce qu'il se passe ?

             Même à des centaines de kilomètres on ne peut enlever l'instinct d'une mère. Ma mère a toujours su mes inquiétudes et a toujours été là pour me les enlever.

- Rien ne t'inquiète pas tous va bien je suis seulement fatigué.

- Tu as encore fais trop de sport hier soir ? Ralentis s'il te plait, fais-moi plaisir.

- Je n'ai pas fait de sport hier je suis sortie.

- Toi sortir ? Avec qui ? Et où ? Tu ne me l'avais pas dit ?

            L'inquiétude d'une mère... Il faudrait que je dise tous mes faits et gestes. Son affolement me fait rire et me donne le sentiment qu'elle n'est pas partie et qu'elle est juste à quelques rues de moi.

- Maman calme toi, c'est toujours moi. Je ne suis pas une dévergondé et  je n'ai pas changée depuis que vous êtes partie. Mes collègues de travail m'ont proposé une petite sortie. Nous sommes allées à la salle Artémis tu la connais ? Il y avait des représentations de dance, de la musique et la soirée était pour une association pour récolter des fonds pour les jeunes sapeurs-pompiers.

- Et tu as dansé ? tu as trouvé un nouveau partenaire ?

- Non, mais j'ai revu Marc et nous avons enflammé la piste mais pas de nouveaux cavalier.

- Et Marc est toujours avec sa copine ?

- Hier il l'était, donc je pense qu'aujourd'hui il l'est toujours (je ne pouvais pas m'empêcher de rire aux éclats maintenant).

- Arrête de te moquer de moi, mais alors, si marc est toujours avec sa copine pourquoi as-tu dansé avec lui ? tu m'as perdus je te l'avoue.

- C'est une longue histoire, mais je vais te la jouer courte. Cela se résumerait à  l'ego d'un homme touché et la protection qu'il a envers moi.

- Explique-toi un peu mieux.

-  Simplement on à rencontrer un danseur qui se vantait auprès de nous en nous disant que nous étions nul etc.... il ne nous avait pas reconnu donc on lui a montré ce que des nuls savaient faire.

- Ça c'est ma fille.

             La voix de mon père résonne derrière l'appareil, mon père m'a appris à me défendre et à ne jamais me laisser faire. Mais je tiens plus du tempérament de ma mère. Je préfère m'effacer lors de conflit et préfère m'excuser même si c'est moi qui est raison. Je me sens obliger de dire la vérité.

- Ce n'est pas moi qui est pris l'initiative mais Marc, s'il ne l'avait pas fait je pense que je n'aurais rien dit.

- Ça c'est ma fille, ne put s'empêcher d'ajouter ma mère.

             Toujours la même compétition entre eux deux, rien ne change, toujours à savoir à qui je ressemble le plus. Ces petites joutes verbales me manquent. Avant qu'ils ne se lancent dans ce débat je m'empresse de changer de sujet ?

- Comme je n'ai pas pu aller au sport hier j'y vais ce matin.

- Mais tu n'y vas jamais le dimanche, c'est un jour de repos. Il faut que tu te reposes tu ne pourras jamais tenir et je ne veux pas que tu te blesse encore une fois.

            Ma mère et ces sermons. Je sais qu'il faut que je la rassure sinon mon père va en entendre toute la journée.

- Maman, arrête de t'inquiéter. Je ne fais que des exercices simples pour éviter de me ramollir le jour où je trouverais un cavalier.

- Je ne veux pas de trouver en plusieurs morceaux le jour où tu auras retrouvé ce fameux cavalier. Des fois j'ai l'impression que tu parles du prince charmant.

- J'avoue que l'un et l'autre sont aussi durs à trouver. On change de sujet.

             Nous parlons plusieurs minutes sur le temps qu'il faisait de chaque côté de la France. Des nouvelles connaissances de mes parents et de leurs prochains dîners qu'ils avaient organisés. Enfin nous finissons notre discussion sur nos retrouvailles prochaines sur ce que nous ferons et ce que nous visiterons. Nous nous rappelons à quel point nous nous aimons et à quel point ont ce manque puis nous raccrochons. Lorsque je lève la tête vers la pendule il est déjà dix heures passées il faut que je me dépêche de partir sinon je ne sais pas à quel heure je terminerais mon sport. Je prends mes clefs,mon portable, mes écouteurs et mon sac de sport puis je quitte mon appartement.

             Je trouve très rapidement une place devant la salle de sport. Ce n'est pas anormal nous sommes dimanche. Les gens normaux ne vont pas se fatiguer le dimanche. Comme dit mon père « le dimanche est consacrée au repos ». Avec ma carte de membre je démagnétise toute les portes d'entrée et le tourniquet d'accès. Je salue le coach préposé à la réception, ce dimanche, il m'interpelle tous de suite :

- Comme d'habitude, je te donne la clef de la salle ?

- Oui merci je la ramène dès que je pars.

- Comme d'habitude.

          Cette clef est pour moi magique, elle me donne accès à une salle privée ou normalement se déroule des cours collectif (yoga, zumba...). Mon entraîneur avait réussi à négocier ce privilège si en échange lorsque je recommencerais à me produire je permettais à un de leur membre de venir avec moi pour faire la pub du club. « Business is business », c'est ce qu'on dit non. Je l'utiliserais plus tard après un échauffement intensif. 

            Je me dirige vers les vestiaires. Dans mon casier je dépose tous ce qui est inutile et retourne dans la salle de sport. Je monte directement sur le tapis de course et avant de le démarrer j'enclenche sur mon téléphone l'application de musique. Après avoir démarré mon programme, je met en route ma  musique. J'évite les musiques de rock pour éviter de trop me déconcentrer dans ce que je fais, sinon je serais capable d'oublier ou je suis et de me mettre à danser un rock devant les regards ébahis de ceux qui s'entraînent. La honte quoi. Calvin Harris how deep is your love fera l'affaire.Elle est assez entraînante et me permet de garder un bon rythme dans ma course. Les musiques s'enchaînent passant de major Lazer à DJ Mams. J'ai besoin de techno, ce rythme me permet de penser vraiment à rien d'autre qu'à ce que je fais. 

              Je me rappelle les mois après ma blessure comme il était dur de marcher seul puis de courir. Maintenant courir est une chose aisée. Cela ne me demande plus trop d'effort, le programme de 20 minutes ne m'épuise jamais j'ai beau intensifier les programmes, il est rare ou cela me fatigue vraiment. J'ai beau ne penser à rien et être plonger dans ma bulle je sens des regards vers moi. Ma nuque me picote. J'essaye de me reconcentrer dans ce que je fais mais je n'y arrive pas, j'ai vraiment le sentiment d'être épier. 

             N'y tenant plus je me tourne vers le lieu où je pense être épié. Quel fut ma surprise,même mon cœur ne tient pas le choc en ratant quelques battements.Gabriel Perez que fait-il là ? Comment connaît-il cette salle ? Adossé au mur, maintenant face à moi, les bras croisés il me dévisage. Je ne pensais pas qu'il était adepte aux salles de sport mais au vue de sa tenue c'est ce qu'il s'apprête à faire. Enfin s'il s'arrête de me dévisager. Mon programme est terminé et est maintenant en mode récupération la chanson suivante s'enclenche, Osmani Garcia avec Pitbull el taxi. Elle a un rythme assez sensuel qui ne demande qu'à danser coller serré avec le sexe opposé. 

             Sortant de ma rêverie je vois Gabriel toujours entrain de me dévisager et de me .... Reluquer. Sans rire s'il veut jouer à ce jeu-là, je peux jouer. Je n'ai jamais été très pudique. Quand on est danseuse on se change devant tout le monde. Et puis dans cette salle je ne suis pas nu et je n'ai pas honte de mon corps. J'avoue qu'un peu plus de poitrine me satisferait, mais pour contrebalancer mon manque j'ai un jolie fessier bien rebondit.On ne peut pas tous avoir. J'ai mes défauts comme tout le monde mais au moins j'ai une fierté je peux porter des brassières de sport sans avoir un bourrelet disgracieux. Toutes ces heures de sports m'ont donné un ventre très plat, des jambes musclés (mais cela est surtout dû au rock). Maintenant que j'ai fait la liste des points positifs et négatifs de mon corps au tour de se Gabriel qui ne veut toujours pas me lâcher du regard. 

              Il n'a pas changé durant les années qui ont passé, toujours la même coupe décoiffé. Ces yeux sont marron mais un petit éclat doré reflète dans ces yeux, une petite barbe commence à pousser (il ne l'avait pas hier, il n'a pas dû avoir simplement le temps de se raser ce matin). Je frissonne, je ne sais pas pourquoi j'ai envie de passer ma main sur sa joue pour sentir les picotements, de savoir si ça peau est râpeuse à mon toucher. Mon regard redescend un peu sur son torse. Il porte un t-shirt blanc tous simple mais on peut apercevoir sa taille en v. Je peux même voir qu'il a un ventre plat mais je ne peux que deviner qu'il doit posséder une belle tablette de chocolat. Il est trop bien fait pour ne pas en avoir. C'est impossible. Il faut que je me calme, je sens le rouge commencer à me monter aux joues. Je ne m'autorise pas à descendre plus bas car si je lui trouve encore quelque chose de beau je sens que je vais m'évanouir. Et ça ferait, je pense, un peu tache de tomber dans les pommes dans une salle de sport. Quand mon regard remonte je m'aperçois que son regard n'a pas changé mais qu'au lieu d'être toujours adossé au mur, il marche à ma rencontre. D'instinct j'enlève mes écouteurs, le bip de la machine m'avertit que le programme est terminé. Bon timing. J'attrape ma bouteille d'eau et m'aperçois que Gabriel est adossé à ma machine. Avec son sourire ravageur, j'ai le sentiment qu'il va me manger tout cru. 

             J'ai voulu au même jeu que lui, le jeu du chat et de la souris, je me sentais de taille mais je me suis trompée lourdement. Je ne fais pas du tout le poids, nous ne faisons pas du tout partie de la même catégorie. Seigneur Dieu sortez-moi de ce pétrin.

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