25
Elisabeth
Je suis toujours en colère, la pression ne veut pas redescendre et je ne sais comment je pourrais y arriver. Habituellement j'ai toujours réussit à évacuer toute mes frustrations en courant, pour arriver à un entrainement l'esprit serein. Ce moment a été gâché par la simple présence de Gabriel.
Pourquoi se comporte-t-il comme cela à mon égard ? Pourquoi est-il aussi prétentieux et si sûr de lui avec moi ? Je pensais tellement qu'il pourrait changer je me trompais lourdement. Cet homme arrive à faire sortir le pire en moi.
Comment pourrions-nous arriver à montrer une bonne image de nous lors des compétitions si tous ce que j'arrive à sortir lorsqu'il est auprès de moi est de la négativité ?
Mathieu ne va plus rien comprendre, moi qui était si sure de moi en lui demandant qu'il rentre dans notre équipe, me voilà maintenant en plein doute. Il va me prendre pour une folle c'est certain.
Il n'y a personne dans notre salle d'entrainement, j'entre, je vais bien trouver quelque chose à faire afin de me calmer. Un peu de musique me permettra efficacement de retrouver cet apaisement perdu. Je fais défiler ma playlist cherchant au mieux le son qui me délivrera de mes tourments. Je tombe en accord avec moi-même sur la musique de Whitney Houston avec Mariah Carey « when you believe ».
Cette musique est peut-être un peu calme par rapport à la tempête qui rugit en moi mais je commencerais simplement par des échauffements en espérant de tous mon cœur que Gabriel change d'avis et qu'il se décide plus tôt de partir et de renoncer à danser ensemble.
Je suis horrifiée par mes pensées, même si Gabriel à le comportement le plus odieux avec moi, je ne me voix danser avec personne d'autre. Je dois avoir un fond un peu maso pour vouloir encore de lui. Je choisi toujours la complication et non la simplicité.
Je ferme les yeux, inspirant et expirant plusieurs fois de suite pour faire le vide en moi. Je m'imprègne des paroles, bercé par cette mélodie si prenante. Je m'anime sans même y réfléchir comme si j'étais seul au monde et à cet instant je le suis littéralement. J'arrive toujours à me représenter une histoire dans les musiques que j'écoute quel que soit le sujet et quelques soient mes émotions du moment : la joie, la colère, la peine... mais cette musique me redonne l'espoir.
Le refrain le dit lui-même, lorsqu'on y croit, les miracles peuvent se produire même si l'espoir est fragile. « Tu y arriveras si tu y crois ». Si je ne crois plus en Gabriel nous ne pourrons jamais y arriver. La musique se termine j'attends la suivante sans bouger le cœur battant d'anticipation... mais rien ne vient.
Ma peau me picote et je sens que l'ambiance change, Gabriel est dans la pièce. Ce n'est pas une supposition c'est une certitude. Malgré cela je ne veux toujours pas ouvrir les yeux. Je ne veux pas que ma bulle d'espoir me claque au visage. Je n'ai pas besoin de réfléchir plus, la salle se remplit d'un air de guitare que j'ai du mal à identifier.
Cette musique ne vient pas de ma playlist donc cela me confirme mes pensées précédentes, Gabriel est bien dans cette pièce. Je ne comprends toujours pas pourquoi mon corps à ses réactions des qu'il est aussi près de moi. Je n'ai pas envie de m'appesantir plus sur mes réflexions et je n'ai pas envie non plus de m'expliquer ni de me justifier alors je me laisse porter par sa musique m'étendant au sol. J'essaye de décrypter si dans la chanson qu'il aurait mise je trouverais un sens caché, quelque chose qu'il voudrait me dire de plus.
Même si je n'écoute que des musiques qui reflètent mes humeurs et mes pensées il n'en est pas de même pour les autres. Il est bien connu que les hommes et les femmes ne viennent pas de la même planète. Ma méditation n'est pas terminer mais je suis stoppée nette en découvrant les paroles de Joe Cocker. « Tu es tellement belle, tu ne vois pas... ».
Ce n'est pas possible, pourquoi me dit-il cela, pourquoi cette chanson ? Mais la musique continue « tu es tous ce dont j'espérais, tu es tous ce dont j'ai besoin ». La surprise me fait ouvrir les yeux, je n'ai plus de mots. Je le découvre assis en tailleur à quelque pas de moi me fixant de ces beaux yeux bleus.
Je suis statufier quand je me noie dans son regard si pénétrant et toutes mes croyances m'ont quittés. Je me redresse pour me mettre au même niveau que lui mais je n'ai toujours pas de mots. Je suis perdue par ce revirement de situation, je ne le comprends pas, comme si j'avais réussi un jour à le comprendre.
Noyé dans ce regard je ne vois plus la personne qui ma blessée mais je ne pourrais identifier tous ce qu'il veut me dire ou ce qu'il essaye de me faire assimiler par ce simple regard ou par cette musique si envoûtante.
Nous restons en silence, personne n'osant prendre la parole en premier, nous jaugeant dans ce jeux qui me parait malsain plus les minutes passant. Le silence est maître dans la pièce, plus de musique, seul nos deux regards comme seul compagnie. Comme un duel au sommet, lequel de nous deux craquera le premier ? Cela peut paraître un jeu puéril mais dans ce duel la défaite m'est impossible. Je suis piégée par ce regard et tout ceci me rend mal à l'aise. Mes doutes doivent se lire dans mon regard car il hoche simplement la tête.
Quand je pense qu'il va enfin intervenir une voix résonne dans la salle et ce n'est pas celle que j'ai en face de moi,celle que j'aurais tant espérer.
- Je vois que je dérange.
Mathieu nous regardes à tour de rôle mais encore une fois personne n'ose parler. Je pense qu'on va avoir un gros problème si nous continuons sur ce terrain-là.
- Nous avions une heure d'avance, chaque minute comptes je voulais donc mettre ce temps à profit. Je m'aperçois que vous aviez d'autres choses à vous dire... ou à faire... enfin bref, je vous laisse trente minutes, mettez ce temps à profit pour que nous commencions sur de bonne base.
Il ne nous laisse pas le temps de répondre et nous plante là sans un regard en arrière. Je ne sais toujours comment réagir, je me sens soudain absurde de rester dans mon mutisme. Il est préférable de commencer, plus vite les mots seront sorties et plus vite nous en auront terminées avec toute cette histoire.
- Ecoute...
- Je voulais...
Nous avons dû avoir les mêmes pensées car nous parlons en même temps. Je ne peux m'empêcher de rire mais je sens que lui est encore plus gêné, il regarde de tous les côtés sauf dans ma direction. J'ai envie de voler à son secours pour le tirer de son embarras mais d'un autre côté il m'a blessé et je préfère le laisser dans son pétrin. Je croise les bras et hoche la tête pour au moins l'aider à se lancer. Il ne me regarde pas mais à du voir mon mouvement du coin de l'œil. Il inspire un bout coup et enfin se lance.
- Je voulais qu'on parle, il faut vraiment qu'on mette les choses au point ensemble. Je suis d'accord tu ne me connais pas mais si tu veux qu'on y arrive ensemble, il va falloir que tu me fasses confiance. Pour avoir confiance en moi il va bien falloir que tu apprennes à me connaitre, je ne me trompe pas ?
Je m'attendais à des excuses pour son comportement mais non encore une fois il me surprend par son revirement de comportement. S'il n'avoue pas ses torts je ne sais pas si je pourrais continuer à avancer et surtout lui faire confiance. Devant mon scepticisme il poursuit.
- Bon tu n'es pas décidée à me parler ? Je dois faire quoi pour que tu daignes t'expliquer ?
- Par...par...don ?
J'en viens à bégayer, mais que m'a-t-il fait pour que j'en arrive à ne plus me contrôler ? Ressaisis toi, ne fais pas l'enfant. Je serre et desserre les poings plusieurs fois de suite pour reprendre le contrôle de moi-même. Une fois que je me sens calme, je sais que c'est le moment pour mettre les choses aux claires, que je lui dise que son comportement ne me convient pas que cela lui plaise ou non. Même si la peur me tiraille de l'intérieur et qu'il se décide qu'enfin de compte je suis une cause perdue.
- Oui ?
Son sourire goguenard est de retour, ma colère et mon bon sens sont de retour. Et sans crier gare j'explose, il voulait que je parle, il va être servit.
- Tu te prends pour qui ? Tu joues à quoi avec moi ? je t'ai fait quoi pour que tu t'acharne autant sur moi ? Je suis un nouveau jeu, une distraction passagère... ? J'ai besoin que tu m'éclaire car la avec toi je suis perdue, un jour tu es sympa, tu te rapproches de moi et je m'imagine pleins de choses et la seconde d'après on fait trois pas en arrières, tu te moques de moi ou tu me prends de haut. Tu me parles de confiance, comment veux-tu que je le fasses quand tu te permet d'agir ainsi ? Je pense que tu te fous réellement de ma figure.
Ma tirade ma laissé à bout de souffle. Je me suis lancée sans même reprendre ma respiration, je ne l'ai pas non plus regardé de peur de flancher. Maintenant que je m'autorise ce moment de faiblesse, je suis surprise de ce que je découvre. Son regard est perdu je m'aperçois qu'il analyse encore l'étendue de mes paroles.Tous son corps est tendu à l'extrême et est incliné à l'arrière comme si je l'avais giflé.
- Je ne sais pas si je dois enfin être reconnaissant que tu me parles, mais d'un autre côté je suis choqué de ce que tu viens de me dire. Dès que je te charrie un minimum tu en fais une montagne et tu prends tout au pied de la lettre.
- Non ce n'est pas vrai.
Je le toise du plus haut que je le peux, on dirait une vrai gamine boudeuse.
- Au que si, la seul fois ou je me suis permis de te prendre de haut c'est lorsque je ne t'avais pas reconnus à la soirée des pompiers et si mes souvenirs sont bon tu m'as bien remis à ma place, en tête à tête puis en public en faisant ta démonstration. Je sais reconnaître mes tords, à toi d'en faire de même. Avoue qu'avec moi, tu prends tous au premier degré.
Touché. Tais-toi foutu conscience. Sur ce coup je ne peux le contre dire car il a raison. Comment lui avouer que ces mots, ces gestes ou son attitude me touchent plus que quiconque. Il me prendrait pour une folle c'est sure. Alors je m'en tire avec la seule chose que je peux me permettre de lui avouer.
- Désolé.
- Excuse acceptée. A mon tour de te dire le fond de ma pensée.
- Tu n'as pas finis ?
- Et non ma belle, à chacun son tour de passer un sale quart d'heure. Le bon côté pour toi c'est que je suis aussi désolé. Il faut que j'apprenne que tu n'es pas comme les autres et que tu ne mérites pas que je sois toujours un connard arrogant.
Je lève un sourcil, l'étonnement me gagne il vient de dire exactement ce que je ressens et comment je le qualifie. Il me sourit plein de compréhension.
- Je sais que c'est ce que tu penses de moi (il lâche un grand soupir). Mais je ne pourrais me défaire de cette image si tu ne me laisse pas l'occasion de me connaître véritablement.
- OK, je suis d'accords avec toi mais permet d'être sceptique. Comment veux-tu alors procéder ?
- Je vais faire des erreurs et pas qu'un peu mais tu dois me promettre une chose.
Mes doutes envers lui s'amplifient, ce n'est pas l'entrée en matière à laquelle je m'attendais. Un nouveau silence pesants'installe entre nous, quand enfin il pense que j'ai bien assimilé sa demande il poursuit :
- Quand je vais sortir des rails, te vexer, te blesser ou faire quelque chose qui ne te conviendra pas, promet moi de ne pas te renfermer comme tu as pris si bien l'habitude. Promet moi de me dire les choses franchement comme tu sais si bien le faire. N'attends pas le dernier moment pour me dire les choses, me laissé mariner ainsi n'est bon pour personne.
- Je suis comme cela rien qu'avec toi.
Ces paroles que je souhaitais rester secrète sont sorties toutes seules. Même si ma réponse a été chuchotée je suis certaine qu'il m'a très bien entendue. Un sourire timide naît sur ses lèvres et lorsqu'il capture mon regard je n'y lit que de la sincérité et une certaine reconnaissance d'avoir avoué ce que je ressentais. Ma crainte est vite oublié il n'y a aucune moquerie.
- Comme je te l'ai déjà dit, même si nous ne nous côtoyons que lors des concours, j'ai toujours gardé un œil sur toi. Et on ne peut pas dire que tu manques de franchises.
Il part dans un grand rire comme si des souvenirs d'anecdotes amusantes repassaient dans sa tête.
- J'aime cette franchise, honnêtement. Tu dis toujours les choses de manière brutes quittes à ce qu'elles ne plaisent pas. Tu ne cherches jamais à dire ce que les autres veulent entendre.
Lorsqu'il prononce le mot « aime » mon cœur chavire et je ne suis plus sûr de la suite de sa phrase. Il ne m'a pas dit qu'il m'aimait mais l'évocation de ce mot et sa façon de le prononcer me déstabilise plus que je ne le devrais. Dans ces yeux je m'aperçois que ces simples mots l'ont dépassé lui aussi et s'il avait vraiment réfléchit il aurait changé sans hésitation.
Je commence à avoir chaud quand je m'imagine qu'elle sensation cela me procurerait s'il me disait ouvertement qu'il m'aimait,s'il me prenait dans ces bras ou s'il m'embrassait. Je suis peut-être folle d'avoir ces pensées, je dois rougir mais je ne peux les chasser. Elles me donnent du baume au cœur. Je ne peux me réconforter qu'en me disant que je suis une fille comme les autres, qui espère quelque chose d'un garçon qu'elle n'aura surement pas.
- Un penny pour tes pensées ?
- Quoi ?
- Je me demande à quoi tu penses, ma mère me disait toujours cela quand j'étais perdu dans mes pensées. La seule chose que je peux décrypter c'est que tes pensées devaient être agréable car ton sourire resplendissait et la rougeur c'est amplifier sur tes joues. Au final l'assemblage était plus que charmant.
Je ne m'étais pas aperçue qu'au fil de nos échanges nos corps c'étaient rapprochés imperceptiblement. Nous ne sommes plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Il ne faudrait qu'un geste de l'un de nous pour que tous bascule. Mais tous cela nous mènera ou ? Ce personnage si attachant arrive à lire en moi comme dans un livre ouvert et il a dû déceler le doute en moi. Nos regards ne se quittent plus et plus les centimètres s'amenuisent plus sa bouche se rapproche de la mienne. Je commence à vraiment avoir chaud et un filet de sueur coule le long de mon dos. Au dernier moment il se ravise et pose simplement son front contre le mien.
- Tu vas me tuer.
Sa voix est hachée et j'ai l'impression que nous venons de courir un cent mètre.
- Je gagne ta confiance et après...
- Apres quoi ?
- Après je ne me retiendrais plus. Tu ne peux pas t'imaginer comme je garde mon self contrôle avec toi. Plus j'arrive à me rapprocher de toi, plus il m'est difficile de m'éloigner.
Je suis bouche-bée, j'aimerais lui dire tant de chose, continuer sur ce terrain-là me convient parfaitement mais nous sommes à nouveau interrompu. L'entrainement doit commencer et c'est bien la première fois que je m'en serais bien abstenu.
Ne serait-ce pas le signe que Gabriel peut me faire changer ? Devrais-je en avoir peur, être heureuse ou simplement méfiante ?
Je mets mes doutes de côté, je me suis battue pour qu'il puisse être mon partenaire et je sais que ce n'est que le début. Il nous reste tant de choses à éclaircir, tant de non-dit mais ce n'est plus le moment. La confiance en premier lieu et après... seul l'avenir pourra nous le dire et je suis impatiente de savoir et pour une fois je me plonge sans peur dans cette inconnue.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top