20 Elisabeth
Waou... C'est le seul mot que je trouve à dire. C'est un virage à 360 que fait Gabriel et mon cœur à du faire au moins dix loopings. En l'apercevant à la porte je m'imaginais bien qu'il venait pour me récupérer afin que l'on collabore ensemble mais au grand jamais je n'aurais projeté les paroles qu'il m'a dites. Avant de m'éparpiller, je tiens la promesse que je lui ai faite en écrivant à Mathieu, un coup d'œil sur l'horloge il est 23 heures, j'espère que je ne le dérangerais pas aussi tardivement. Mais je sais que je ne pourrais pas attendre demain matin, j'ai besoin de son avis et surtout de son aval.
Coucou,désolé de te déranger aussi tardivement mais il faut que je te demande une ou deux choses. Passe une bonne fin de soirée. Bises
La sonnerie de mon téléphone ne se fait pas attendre. Le sourire aux lèvres, en découvrant sa tête l'aire sévère pour me signifier son appel, je suis anxieuse à l'idée de lui parler de Gabriel mais l'excitation est bien plus importante.
- Coucou.
- Salut toi, t'as vu l'heure qu'il est ? Il est arrivé quelque chose ? Ça ne va pas ?
Son ton de voix est toujours très paternaliste quand nous nous parlons. Nous nous connaissons tellement bien et mes parents étant si peu présents que je l'ai toujours considéré comme un deuxième père. Et il a toujours pris se rôle très à cœur. Il me l'a dit plus d'une fois que je suis la fille qu'il n'a pas eu et qu'il aurait toujours voulu avoir. Il est difficile de trouver chaussure à son pied quand on est danseur mais la réciproque est aussi vrai pour un entraîneur avec ces danseurs.
- Ne t'inquiète pas, rien de grave.
Je me sens obligée de le rassurer, comme si à la moindre remarque, il pourrait accourir chez moi pour me protéger du moindre danger.
- S'il n'y a rien de grave, cela ne pouvait pas attendre demain ?
- Papa ours est grognon, dis donc.
Il se met à rire de ma remarque et son rire est contagieux. Le calme revenu, il reprend :
- Ton humeur est joyeuse cela change de ces derniers jours, tu veux m'annoncer une bonne nouvelle ?
- Une nouvelle, oui, bonne à toi de me le dire.
- Je suis tout ouïe.
Je prends une grande inspiration, croise les doigts (un peu de chance serait la bienvenu) et me lance :
- Gabriel est venu me voir, ce soir.
- Chez toi ?
- La n'est pas la question, je te rappel que je suis majeur et vacciner, je peux encore inviter qui je veux chez moi.
Ma joie c'est envolée, je suis irritée, je sais qu'il veut me protéger mais il est la personne qui me connait le mieux, il sait très bien que je n'ai jamais rien fait de stupide ou de déraisonner. Alors pourquoi doute-t-il encore de moi ? Un long soupir ce fait entendre à l'autre bout du fil.
- Excuse-moi, je n'aurais pas dû réagir de cette manière c'était déplacé. Je sais que tu es une fille prudente mais tu me connais. Même si tu es majeur et vacciné (il rigole), tu ne m'empêcheras pas de toujours m'inquiéter pour toi.
- Je sais et dans un sens j'apprécie réellement de savoir que je peux toujours compter sur toi. Même quand cela m'agaces et que tu fais le papa ours hyper protecteur.
La conversation nous échappes et nous sommes tombé dans le mélo en nous déclarant encore une fois combien nous sommes attachés l'un à l'autre. Comment revenir sur le sujet de départ sans paraître ingrate. J'adore parler avec lui mais mon excitation est revenu rien qu'en pensant à Gabriel et je ne peux plus lui cacher le pourquoi de sa venue.
- Donc... Gabriel est venu. Il souhaiterait vraiment danser avec moi et de manière officiel maintenant.
- Le contraire ne m'aurait pas étonné, et ?
- Je voulais ton avis ?
- Mon avis ? Je crois qu'il t'importe peu.
- Mais non, pourquoi dis-tu ça ?
Sans le vouloir mes deux mains sont accrochées au téléphone comme si ça réponse pourrait me le faire lâcher. Je le serre tellement fort que j'ai peur de le casser. Mais je m'en fou.
- Je te connais, tu es la personne la plus têtu que je connaisse et quand tu as une idée en tête personne ne pourra te l'enlever. Je te rappel, que je t'ai vu danser avec des dizaines de danseurs et tu n'avais jamais aussi bien dansé que lorsque tu étais avec lui. Mis à part Marc, vous étiez fusionnel, ami d'enfance. J'avais toujours pensé qu'un jour vous finiriez ensemble, enfin bref la n'est pas la question.
- ...
Je suis bouche bée par sa révélation, jamais je n'avais vu Marc de ce point de vue-là. Je l'ai toujours considéré comme un grand frère et rien de plus mais je devais bien ressentir quelque chose pour lui sinon je n'aurais jamais eu le cœur brisé quand il a décidé de me quitter pour une autre. Non je divague, jamais je n'ai ressenti pour lui qu'un amour fraternel, je n'éprouve aucune jalousie de le voir avec sa nouvelle copine, cela doit bien être un signe. Devant mon silence, il poursuit.
- Selon son partenaire, on danse plus ou moins bien, j'ai senti qu'il se passait quelque chose mercredi quand je vous ai vu danser ensemble. Je ne parle pas que de toi mais de vous deux. Quand vous êtes ensemble, c'est comme si vos deux corps étaient aimanté l'un envers l'autre. Vous ne vous fréquentez pas mais vos corps réagissent comme si cela faisait des années qu'ils se connaissaient.
Il a exprimé à haute voix ce que je ressentais. Je pensais que cela était dû à mon imagination débordante mais si lui aussi le remarque, c'est que tous cela est bien réel. Je ne réagis toujours pas, il sait que j'analyse tous ce qu'il est en train de me dire, donc il continue sur sa lancé espérant sans doute qu'à un moment ou un autre je me décide de sortir de mon mutisme.
- Je pense que Gabriel est un homme assez futé. Lui n'est pas comme toi, il n'a jamais vraiment gardé une partenaire plus longtemps que deux saisons. Je ne sais pas vraiment si c'est son tempérament qui les fait fuir ou celui de William, excuse-moi coach Maurice comme il a aimé te le répéter une bonne cinquantaine de fois (encore une fois il pouffe). Donc revenons à nos moutons. Gabriel te veux. Là je te suis et je le comprends mais après la séance de mercredi je croyais que ta décision était prise. C'est là ou tu me perds. J'ai la sensation d'avoir loupé quelque chose.
Nous y voilà, il va falloir que je m'explique sans bien sûr trop en dire. Je ne me vois pas lui dire ce que je ressens pour Gabriel quand je suis avec lui. Cela reste trop personnel, même pour le partager avec lui. J'ai encore besoin de garder un certain jardin secret.
- Ma décision était vraiment prise quand je suis parti à la fin de l'entrainement, je lui ai écrit un message pour le lui dire. Ce soir, il à déboulé chez moi pour s'expliquer.
- Il a mis du temps pour se pointer.
Du sarcasme je m'y attendais et je ne veux pas lui dire que ma première pensé était la même. Je ne lui dirais pas mais je ne sais pas pourquoi je me sens le devoir de le défendre. « Maintenant c'est nous deux contre le reste du monde ». Son engagement me revient, ces paroles me résonnent dans la tête et me paraissent tellement juste à ce moment précis.
- Je sais, mais c'est un impulsif il ne voulait pas dire quelques choses qu'il pourrait regretter. Il voulait trouver les bons mots.
- Et il les a trouvé d'après ce que je comprends.
- Oui.
Ma réponse n'est qu'un murmure. Pourquoi ai-je tant peur de ce qu'il pourrait me dire. Car s'il n'est pas d'accord jamais tu ne pourrais continuer avec Gabriel sans lui. Ma conscience se réveil et elle dit ouvertement mes craintes, je sais que je ne serais pas capable de faire ce que Gabriel compte faire.
- Et comment va-t-on s'y prendre avec son ogre d'entraîneur ? Vous y avez réfléchit ?
Je reprends un peu d'assurance.
- Je me l'imagine plus comme un dragon qu'un ogre et oui nous en avons parlé. Il le lâche pour un temps, comme il a dit il le met en repos payé. (j'entends des jurons étouffés qui ne lui ressemble pas du tout mais la surprise à dû lui faire perde ses moyens). Il souhaiterait que l'on essaye ensemble et que tu sois notre coach pour tous les deux, si tu es d'accord évidemment. On en reparle dans quelques semaines et aux vues de nos performances, il prendra une décision officielle avec lui.
- Et bin dis donc, il me surprend le petit. Jamais je ne me serais douté qu'il fasse une chose comme ça, je payerais cher pour voir sa réaction.
- Alors ?
Sa réponse ne se fait pas attendre.
- Et comment, je suis d'accord. Je te l'ai dit dès le départ que sans Maurice vous deux vous pourriez faire un malheur. Mais n'as-tu pas peur des représailles ? On le connait, il ne lâchera pas son poulain comme ça et sur ce point je le comprends.
- J'ai un peu peu,r je te l'avoue, mais je compte sur Gabriel pour trouver les bons mots comme il la fait avec moi.
- Permet moi d'en douter, mais on peut toujours essayer. On fait comment ?
- Il proposait qu'on se retrouve demain pour que l'on en discute un peu plus et tu pourras lui poser toute les questions que tu veux comme cela.
- Ça me va 14 heures même endroit ? Je m'occupe de réserver la salle.
- Super merci de me suivre.
- Tu sais que je serais toujours là, a demain ma belle.
- A demain papa ours.
La conversation terminé j'envoie un rapide texto a Gabriel pour lui dire simplement que c'est OK de notre côté et que nous l'attendons à quatorze heures à la même salle que nous nous sommes entraîner mercredi. Je me sens euphorique je sais que le chemin va être long et que beaucoup d'obstacles nous attendent mais ma bonne humeur ne peut être enlevée ce soir. J'ai obtenu ce que je voulais. Si j'ai une bonne étoile je l'en remercie chaleureusement. Après ce moment de béatitude je me sens vidée. Une bonne nuit de sommeil me fera du bien et j'ai la certitude que des jours meilleurs m'attendent avec Gabriel. Avant de fermer les yeux, je regarde une dernière fois mon téléphone et suis un peu déçue en découvrant qu'il ne m'a pas répondu. Mais à quoi t'attendais-tu, il ne va pas changer ces habitudes ou ces plans pour toi. Ne confond pas tout, il ta demandé de danser avec lui pas de l'épouser. Merci encore ma conscience pour me remettre les pieds sur terre. Je décide de ne pas l'écouter et je préfère fermer les yeux bercé par ces mots si marquant qu'il a pu me dire.
« C'est nous deux contre le reste du monde ».
« J'ai besoin de toi, comme jamais je n'ai eu besoin de quelqu'un ».
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