19 Gabriel

              Il faut que je me calme. La voir si obéissante, elle qui habituellement brûle, me rend si nerveux et en même temps si fort. J'ai envie de lui sauter dessus, la prendre pour mienne dans tous les sens du terme. Je m'étais juré ne pas brûler les étapes mais quand je suis avec elle, je n'arrive plus à me contrôler, tous mes instincts les plus primaires ce réveillent. Quand elle m'a enfin ouvert sa putain de porte, je m'attendais à tous sauf à ça. La découvrir, habillé décontracté, ma stimulé. Dans ce t-shirt trois fois trop grand sur elle, je n'avais envie que d'une seul chose qu'elle l'enlève et qu'elle porte plus tôt un des miens. Un excès de jalousie que je n'avais jamais connu auparavant c'est imprégné en moi. Ce bout de tissu ne devait pas lui appartenir au vue de la taille. Alors à qui était-il ? Un membre de sa famille ? Un ancien amant ? Je ne peux m'empêcher de grimacer sur cette dernière remarque mais un accès de rage me tors le ventre. Je ne veux pas qu'elle pense à un autre. Je ne désir qu'une chose, qu'elle ne pense qu'à moi, que mon odeur soit la seul sur elle. Je suis un vrai chien, je veux marquer mon territoire. Cette fille est à moi, j'en suis convaincu maintenant reste plus qu'à la convaincre. « Marché avant de courir » quel dicton à la con. Je suis nerveux comme avant une compétition dont Elisabeth serait la victoire. Il faut que je choisisse bien mes mots, car ce que je pourrais lui dire, peut la faire gagner à ma cause ou se sauver en courant. Dans ce cas précis je pense qu'elle me jettera plus à la porte et la connaissant il n'y aura pas de retour en arrière. 

            Mes pensées doivent s'éterniser car elle veut dire quelque chose. Ça bouche s'ouvre et se referme comme si elle voulait dire quelque chose mais qu'elle n'en était pas autorisée. C'est vrai je suis qu'un con dominateur, c'est moi qui lui est dit de la boucler et de m'écouter. Elle a fait la part de son marché et moi je reste coincé dans mon mutisme. Si seulement elle pouvait rentrer dans ma tête pour comprendre ce que je veux lui dire, ce que je ressens. Enfin non, ce n'est peut-être pas une si bonne idée. Si elle découvrait que son repas du soir je le dégusterais bien sur elle, je crois qu'elle me jetterait vraiment à la porte. Allez reprends toi, en piste. Porte tes couilles et dis-lui ce qui t'amène.

- Je veux qu'on soit ensemble.

              Aïe ce n'est pas vraiment comme cela que je voyais mes paroles. Mais elles reflètent tellement ce que je ressens. Je veux qu'elle soit tous pour moi. « Un pas après l'autre »

- Qu... quoi ?

             Elle aussi, est perdue et je la comprends. Ressaisi toi, dis-lui franchement les choses sinon c'est perdu d'avance. Ne lui parle que de la danse, ne lui fait pas peur tous de suite.

- Pardon je me suis mal exprimer.

              Ses yeux se baissent, est-elle déçue ? Mon imagination me joue des tours ou aurait-elle les mêmes envies ? Telle un foutu mantra, je me répète inlassablement « un pas après l'autre ». Mon destin avec elle se joue sur les mots que je pourrais lui dire. Je m'installe tous près d'elle, son parfum est enivrant, rester concentrer, j'inspire et lâche tous, tous ce que je veux lui dire sans même m'arrêter.

- Je souhaiterais... qu'on devienne partenaire tous les deux... que l'on danse ensemble... officiellement.

            Reprends toi, te voir buter sur les mots ne la mettra pas en confiance, il faut que tu te montres sûr de toi, sûr de ton choix. Elle ne dit rien, car elle sait que je n'ai pas terminé, cela me rassure au moins c'est qu'elle n'est pas encore catégorique dans son choix. Je ne doute plus cette fois et je pars à la bataille.

- Je te veux. Bien plus que je n'ai jamais voulu quelqu'un ou quelque chose. Entre nous il y a une alchimie que je n'arrive pas à définir. Quand nous dansons ensemble j'ai la sensation que cela fait une éternité que nous le faisons. Ton corps et le mien sont moulés pour être ensemble. Je sais que beaucoup de choses nous sépare et te donne l'envie d'aller voir ailleurs. Mais... Si tu es un peu honnête avec toi-même, tu sais pertinemment que tu ne trouveras personne qui te donne les mêmes sensations que nous éprouvons quand nous dansons ensemble. Il faut que tu baisses tes barrières et que nous trouvons une solution... ensemble.

              Voilà c'est dit. J'ai l'impression de lui avoir tout dit et en même temps j'ai le sentiment de n'en avoir pas assez fait. La discussion n'est pas fermé, il faut qu'elle me dise ce qu'elle pense au moins je saurais vers quelle voie naviguer. Elle semble perdue dans ces pensées, toujours les yeux baissés. Le temps semble ralentir, quand enfin elle relève les yeux je ne sais pas si ce sont des secondes, des minutes ou des heures qui se sont écoulées.

- Pourquoi n'as-tu pas répondu à mon message ?

              Là elle m'en bouche un coin. Je m'attendais à tous sauf à ça. Rester honnête est  la meilleure stratégie.

- C'est très simple, je ne voulais pas dire quelque chose que je ne pensais pas. Je sais que la séance a été éprouvante et que William à tous fait pour faire capoter avec son humeur massacrante. Sur le coup je t'en voulais. A chaque fois tu évites les conflits, au lieu de t'exprimer et de me dire ce que tu ressens réellement tu t'enfuis.  Constamment, pour seul explication tu envoies un message. Nous devons faire corps ensemble, c'est nous deux contre le reste du monde. Rappel toi quand tu dansais avec Marc, je te l'ai reproché, vous étiez tous le temps collé l'un à l'autre comme dans une bulle que nous pouvions pénétrer. En y réfléchissant c'est ça que je veux avec toi.

               Je m'abstiens de lui dire que je veux que personne d'autre ne l'approche sauf moi. Que je sois le seul à pouvoir la toucher, lui parler ou à savoir ces pensées. Formulé ainsi, je ressemble à un vrai homme des cavernes.

- Je suis désolé tu as raison, mais c'est dure pour moi, je déteste les conflits. A part avec toi, j'ai l'impression qu'on ne fait que ça (une ébauche de sourire ce dessine). Ce que tu me fais voir est très beau, oui je ressens la même chose que toi, nous deux on pourrait faire de grands choses même Mathieu le dit.

- Tu m'as perdu, si tu es d'accord, ton coach aussi est pour et moi je suis sur la même longueur d'onde que vous.  Qu'est ce qui te pousse à me dire que tout cela est impossible ?

- Tu ne devines pas ? L'équation est assez simple pourtant.

             Elle grimace en disant cela, comme si dire une méchanceté lui faisait du mal. Je remets en place ce qu'elle m'a dit pour trouver l'élément négatif dans notre équation. Et comme un idiot je comprends enfin sur qu'elle terrain glissant elle veut m'emmener.

- William...

             Je n'ai pas réussi à le dire à haute voix, tellement ce qu'elle dit est vraie. Quel idiot de ne pas avoir pensé automatiquement à lui.

- On peut faire abstraction de ces... commentaires.

- Non, on ne peut pas et tu le sais très bien. On est devant un mur et celui-ci est infranchissable.

                Dans ces paroles je la sens résigné, tous son corps est tendu et en même temps pointe vers le bas. Même ces yeux ne me regardent plus, la tête baissé elle triture un fil imaginaire sur son survêtement. Sa posture indique clairement la défaite, elle attend de moi que je lui dise qu'elle a raison et cela stoppera tous ce que j'essaye de lui faire comprendre. Je sais qu'elle a raison maintenant, mais je ne peux me résoudre à le  lui avouer. Je cherche par tous les moyens une solution, levant les yeux au ciel exaspéré, si une intervention divine pouvait me donné la solution ce serait vraiment super. Mais non, la solution de son équation est assez simple soit on continue chaqu'un de notre côté soit l'un de nous deux se sépare de son coach. Au vue du comportement du mien, je me doute bien que c'est lui qui sautera. Après cette révélation je m'attendais à ressentir quelque chose, à vouloir me battre pour William, mais non. Il faut se l'avouer mon entente n'est plus au beau fixe ces temps-ci. Depuis que je connais Elisabeth il est plus agressif. A-t-il toujours été comme cela ? J'ai toujours cru aveuglément ce qu'il me disait ou me faisait faire, mais Elisabeth me fait ouvrir les yeux. Son coach est sympa je pourrais faire simplement une pause avec William et voir si avec Elisabeth cela pourrait fonctionner. Si c'est le cas, et j'en suis certain, mon partenariat s'arrêtera avec William et si cela ne se passe pas bien je pourrais toujours retourner vers lui.

- OK, si je mets en pause un peu William, accepterais tu qu'on essaye ensemble ? 

- Quoi ?

             Je ne m'attendais pas à la voir aussi surprise mais je décèle autre chose.... Ne serais pas de la peur que j'y décèle ?

- Tu m'as bien entendu.

- Ce... n'est pas... possible.

- Pourquoi ? Tu m'as donné une équation à résoudre. Le seul élément négatif étant lui, si je l'enlève tous est résolu.

- Tu crois pouvoir enlever les gens comme ça ? Tu penses vraiment qu'il va l'accepter aussi simplement ?

- Je ne pense  pas qu'il va bien le prendre, mais que je sache c'est encore moi qui le paye. Donc il devrait se sentit heureux si je lui paye un peu de repos.

- Je suis convaincue qu'il ne le verra pas dans ce sens la.

               Pourquoi le défend-elle maintenant ? L'agacement me gagne. J'enlève le problème et elle n'est toujours pas satisfaite ? Je serre les poings machinalement, il faut que je reste calme.

- Son avis on s'en fou non ? Arrête de trouver des prétextes, tu veux oui ou non ? sois un tant soit peu honnête avec moi.

-  Bien sûr que oui.

              Sa réponse est précipité, elle la dit sans même que j'ai pu finir ma phrase, cela me calme automatiquement.

- Alors qu'est-ce qu'il y a ? Dis-moi ce qu'il te perturbe.

- Il me fait peur.

- Quoi

              Elle sursaute, ma réponse à dû lui faire peur. Je sais que ces critiques n'étaient pas forcément très sympa mais de là à dire qu'elle en a peur. Il a du se passer quelque chose que je ne sais pas ou que je n'ai pas vu. Il faut que je me calme sinon elle ne se confiera plus.

- Je t'ai dit que je voulais que l'on soit honnête l'un envers l'autre et tu as accepté. Alors dis-moi ce qui ce passe ?

- Rien, laisse tombé.

- Dis... le... moi

               J'ai dit ces mots en lui relevant la tête, appuyant chacun de mes mots tout en la regardant bien dans les yeux pour qu'elle comprenne bien que je ne lâcherais pas. Je la veux de bien des manières et si quelqu'un lui fait du mal, je ne le supporterais pas. Je veux la protéger et je la protégerais même des personnes en qui je pensais avoir le plus confiance.

- OK, mais promets-moi de ne pas agir après que je t'ai expliqué.

- Désolé mais  je ne peux pas te le promettre. Je peux te jurer de ne pas m'énerver contre toi, mais si quelqu'un te fait du mal, je ne sais pas si j'arriverais à me contrôler.

               Ma réponse à du la convaincre  car un petit sourire timide est apparu et elle hoche simplement la tête.

- On va dire qu'il m'a fait comprendre à plusieurs reprises qu'il ne voulait pas que l'on danse ensemble. Je ne sais pas si c'est de la rivalité entre nos deux coachs, s'il a peur de perdre sa place ou si simplement il ne m'aime pas.

- Comment ça, il ta fait comprendre ?

- Il me rabaisse continuellement, même avant que je ne danse avec toi et puis il y'à ces messages...

                 Elle frissonne tout à coup et la fille forte que j'ai toujours connu à disparu me révélant une femme fragile. Mon instinct de protecteur se réveille aussitôt et je passe mon bras autour de ces épaules. Cette fille m'étonnera toujours, je m'attendais à ce qu'elle me rejette mais non au contraire, elle remonte ces genoux et se pelotonne un peu plus contre moi, pour ce donner du courage ou pour se rassurer je ne sais pas. La vrai réponse je m'en fou, mon rythme cardiaque à du doubler depuis qu'elle est collé contre moi mais en même temps je me sens étrangement beaucoup plus calme et serein.

- Il t'a écrit quoi et quand ?

              Elle ne me répond pas me donnant simplement son portable sur des messages écrit, plusieurs même, elle ne lui a jamais répondu et cela ne m'étonne guère quand on voit ce qu'il a pu écrire. Ne pas lui montrer que je suis en colère et blessé envers la personne en qui je pensais avoir le plus confiance. Je la décale pour qu'elle me regarde bien en face. Je veux bien qu'elle voit que je suis sincère avec elle mais je ne peux pas m'empêcher de garder cette proximité que nous avons. Je sais que dans quelques minutes nous ne l'aurons plus et je ne sais pas dans combien de temps nous la retrouverons.

- Bon... (inspire, expire, reste calme) regarde-moi bien, oublie tout le reste et concentre toi juste sur moi, sur nous. Penses-tu pouvoir me faire confiance ? Veux-tu que l'on essaye ensemble ?

- Bien sûr que j'aimerais mais...

- Pas de mais, jamais je n'aurais pensé qu'il serait allez jusqu'aux menaces. Pour moi il est allé trop loin. Ce n'est pas de ta faute, c'est mon choix ou je dirais plus notre choix. S'il n'est pas content il a cas allez voir ailleurs. Si tu veux bien maintenant qu'on a fait la paix et que tous est à plat,  j'ai des choses à régler. Plus vite ce sera fait et plus vite on pourra commencer officiellement.

- OK.

- Avec Mathieu, vous êtes dispo demain ?

- Je vois avec lui et je t'écris dès que j'ai sa réponse,  ça te va ?

- Parfait.

             Je me lève, je ne suis toujours pas calmé de ce que je viens de découvrir. Je dois régler des comptes et si je reste plus longtemps je pense que je profiterais de cette soirée pour la réconforter et cela finira mal. Enfin bien pour moi mais la connaissant elle, ce n'est pas cela qu'elle recherche pour l'instant et je ne lui prouverait pas qu'elle peut me faire confiance mais je lui prouverais juste que je suis un vrai connard. Arrivé à la porte je me retourne.

- Promis tu me tiens au jus dés que tu as de ces nouvelles ?

- Promis.

- Parfait.

- Sois sage.

              Je la sens inquiète en prononçant ces derniers mots et elle peut l'être pas pour elle mais plus pour William. Je l'embrasse sur le front je n'ai pas pu m'en empêcher, même si je bouillonne encore, son contact m'apaise quelque peu et je suis encore plus résolu d'en découdre avec William. Quand elle referme la porte je veux une explication direct avec lui, je ne peux comprendre et accepter son comportant. Comment a-t-il pu faire ça ?  Au moins dans un sens je vais pouvoir le remercier car grâce à lui, il a réussi à me désintéressé de son enseignement. Cela sera sans lui à partir de maintenant.




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