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            Sinon quoi ? L'inquiétude commence à m'oppresser, jusqu'où le coach William peut-t-il encore aller ? Car il n'y a pas de doute sur l'identité de l'expéditeur. J'ai la curiosité malsaine de me demander qu'elle serait son prochain coup. Il à bien essayer de me faire peur lors de ma première rencontre avec Gabriel et ce jour-là je remercie les filles d'être venues me chercher. Tous ce qu'il n'a fait c'est me jeter des méchancetés au visage pour me déstabiliser, me rabaisser, serait-il prêt à aller plus loin dans la cruauté ? Non je ne pense pas il ne serait pas assez fou pour faire quelques choses qui pourrait ruiner sa carrière. Je n'arrête pas de tourner en boucle ces derniers mots « un fardeau » une « midinette ». Ces deux mots n'ont jamais été des qualificatifs pour me décrire. Dois-je le croire ? Mon niveau aurait-t-il tant baissé que ça ces derniers mois ? Mon coach m'en aurait bien parlé si cela avait été le cas, non ? « Une midinette », voilà la raison pour laquelle Gabrielle m'aurait-t-il choisit, simplement sur mon physique ? Sa réputation de Don Juan ne peut aller que dans ce sens. 

          Mon confiance et mon moral sont au plus bas. L'inquiétude fait place à la tristesse et je doute de tous et tout le monde. La seule personne qui pourrait me rassurer est mon coach, les filles peuvent attendre. Je ne veux pas qu'elles sentent mon désarroi sinon elles seraient capables d'abandonner maris et enfants pour me soutenir et me remonter le moral. Je puise dans le peu d'énergie qu'il me reste et composes le numéro de Mathieu, mon coach. Il répond dès la première sonnerie, preuve qu'il attendait mon appel.

- Ma starlette ? Tout va bien ? Je commençais à m'inquiétais ?

           Sa voix douce me réconforte automatiquement mais le mot starlette me fait grimacer. Il fût un temps ou ce mot avait un sens pour moi mais maintenant ...

- Et oh, toujours là ?

- Oui, excuse-moi.

- Tu es partie si précipitamment, un problème ? Je t'ai cherché partout pour qu'on fasse notre débriefe mais tu t'étais déjà sauver.

             Je dois me résoudre à tous lui raconter, mes peurs et mes angoisses. Mais avant ça, j'ai la nécessité de savoir la vérité. Je neveux pas me leurrer, je dois savoir s'il est toujours aussi honnête avec moi.

- Avant que je ne t'explique, je veux que tu me fasses la promesse que tu seras le plus honnête avec moi, que cela me plaise ou non.

- Avec toi, je l'es toujours été et je le serais toujours.

- Alors promet le moi.

           Je sens son hésitation. Son cerveau doit tourner à mille à l'heure pour comprendre ou je veux en venir mais sa réponse ne se fait pas pourtant tarder.

- Je ne sais pas ce que tu veux m'annoncer, mais tu peux en être sûr que je serais franc avec toi, même si ma réponse ne te convient pas.

           Rassurée par ces mots et par son soutient silencieux, je retrouve le courage qu'il me faisait défaut et décide enfin d'entrer dans le sujet.

- Très bien. Penses-tu réellement que j'ai encore le niveau pour faire de la compétition ? Notre chance on la déjà eu une fois, ne crois-tu pas que l'on court après quelque chose qui est terminé ?

- Attends qu'est-ce qui te passe dans la tête ? (il crie et sa voix n'est plus douce et réconfortante). Tu crois vraiment que je m'ennuierais à t'entraîner pour rien ? Que je surveillerais ton niveau physique ou ton alimentation tous les deux jours ? Que je me prendrais la tête à te trouver et présenter des cavaliers potentiels si tu n'avais pas le niveau ? Penses-tu vraiment que je ne consacrerais pas mon énergie à d'autres si tu ne le méritais pas ?

            Même si elles sont brusques, ces paroles me rassurent. Il n'y a eu aucun doute dans sa voix. Tout à coup, je me sens bête d'avoir douté de lui. Un « merci » presque inaudible est la seule chose que j'arrive à prononcer tellement l'émotion me gagne.

- Maintenant que j'ai dû me justifier pour qu'elle que chose qu'il n'avait pas lieu d'être à toi de me démontrer ce qui t'es passé par la tête pour en arriver à être prête à tous lâcher.

- Pour résumer, qu'est-ce-que tu à penser de cette après-midi ?

            Il est préférable pour l'instant de noyer le poisson. Poser une question par une autre au lieu de répondre est pour moi la meilleure des stratégies.

- Hum... je dirais qu'il y'avais du très bon, du bon et du très mauvais.

- Soit plus explicite, je veux savoir si on est arrivé à la même conclusion.

- C'est assez simple, vous deux, je pense que cela pourrait vraiment bien coller. Vous avez un niveau excellent, il y'à une certaine connexion entre vous et pourtant ce n'est que le premier entrainement. Avec du travail, je pense que vous pourriez aller très loin et même plus haut.

- Mais....

- Tu me connais bien, ma petite, oui il y'à un mais. Je pense vraiment tous ce que je t'ai dits, il faudrait être aveugle pour ne pas l'avoir vu. Mais avec William Maurice dans les pattes je pense que vous n'irez pas bien loin. Je ne sais pas si cela est dû à moi qui t'entraînes ou s'il ne te veut simplement pas mais il à bien décider de foutre en l'air tous vos efforts. Vous pourriez être les meilleurs du monde qu'à ces yeux vous seriez toujours les plus nuls. Je suis désolé si cela te déçois mais c'est mon ressenti.

- Je pense la même chose que toi. Je me sens vraiment bien avec Gabriel, j'ai retrouvé cette aisance avec lui, cette facilité que j'avais perdue. Mais je n'ai jamais autant douté de moi depuis que j'ai rencontré son coach. Je pensais qu'on pourrait surmonter ça, que je serais plus forte mais je n'ai pas envie de me battre tous les jours avec quelqu'un qui est contre moi.

- Donc quel est ta décision ? Je te suis, mais je ne peux te faire faire quelque chose que tu n'as pas envie. Tu me comprends ?

- Parfaitement, la seule chose qu'il me reste à faire est de dire la vérité à Gabriel, que nous deux cela n'est pas possible. Je ne vois pas d'autres solutions.

- J'aurais vraiment aimé moi aussi, mais on ne lâche pas William Maurice comme ça. Allez ne te prend pas la tête la prochaine sera la bonne.

- Espérons (il ne me reste que ça). Merci Mathieu pour tout.

- Pas de quoi ma belle. Repose-toi, on se rappelle ou je passerais à la salle.

- Pas de soucis

            Cette conversation m'a fait un bien fou. Cet homme est comme un deuxième père pour moi. Comment ais-je pu douter de lui ? Gabriel a réussi à me fait rentrer dans la folie en si peu de temps, je ne vois que cette explication. Je dois couper tous avec lui. Nos chemins doivent se séparer. On se reverra surement dans les concours quand nous aurons trouvé chacun notre partenaire idéal pour nous. L'espoir c'est tous ce qu'il me reste, mais mon rêve reste qu'il plaque  tous pour moi. On peut rêver. Non ?

             Avant que les filles ne s'inquiètent et viennent casser ma porte, je décide de leur envoyer un message groupé. Je leur explique succinctement que je vais bien, une après-midi compliqué, que je suis crevé et donc que je vais me coucher. Je leur promets,bien-sûr, de tous leur expliquer le lendemain. J'avais trois batailles à mener. La première c'est bien terminer avec mon coach Mathieu et nous sommes arrivés malheureusement à la même conclusion,la seconde (la plus facile) avec les filles que je peux aisément repousser au lendemain. Aisément n'est pas vraiment le mot car Stéphanie à quand même essayer de me tirer les vers du nez, mais j'ai tenu bon et clos la discussion en espérant qu'elle croit réellement que je me sois endormie. Maintenant ma dernière bataille et sûrement la plus dur, appeler Gabriel. Je me pelotonne confortablement dans mon canapé, pour être le plus à l'aise mais rien y fait je n'arrive pas à me résoudre à l'appeler. Je ne veux pas flancher dans ma décision et entendre sa voix serait au-dessus de moi. Je décide donc de faire la chose la plus dégonflé, je lui envoie un message.

               Coucou,désolé de ce départ un peu précipité. Je pense que tu as bien senti toi aussi que la séance n'a pas été parfaite. Je pense qu'il est plus raisonnable de s'arrêter là tous les deux. On se recroisera sur un concours. C'était quand même un plaisir de danser avec toi. Bonne soirée. Elisabeth

                Je pense que mon message ne pouvait pas être plus simple et plus claire, je ne suis pas allée par quatre chemins mais il était préférable de ne pas s'éparpiller. L'essentiel était dit. Les minutes passent et aucune réponse de Gabriel, je m'attendais tellement à une réponse rapide que j'en suis déçue. Je commence à comprendre que le chapitre est clos et que lui aussi en avait terminé avec moi. En prenant la décision moi-même je lui ai évité de paraître pour le méchant. Je m'obstine continuellement à regarder mon portable au cas où j'aurais raté un signe de vie de sa part mais au bout de trois quart d'heures je dois bien me résoudre à l'évidence. Il ne me recontactera plus. Un grand vide'installe en moi et je sais que je vais devoir repartir de zéro.Mais je suis certaine d'une chose personne ne pourra surpasser ou même égaler Gabriel Perez. Sur cette évidence, je pars me coucher. Demain est un autre jour. 


                 Pendant ce temps à quelques à quelques dizaines de kilomètre de là, ce déroule une conversation téléphonique entre Gabriel Perez et William Maurice :


- Que me vaut le plaisir de ton appel mon petit poulain ?

- Déjà que tu arrêtes de m'appeler comme cela, je ne suis pas un cheval de course.

             Le ton est donné, l'un est doux l'autre est agressif sur la défensive.

- Pendant que tu m'appel j'ai plusieurs candidates à te présenter, il faudrait que tu me dises tes dates de dispo, assez rapidement si possible car comme tu sais les sélections en vue du championnat de France approche.

- Pourquoi veux-t me trouver une cavalière, j'en ai déjà une que je sache.

- Ah bon ? je croyais qu'après le n'importe quoi de cette après-midi tu allais revenir à la raison et m'écouter.

- Cette après-midi n'était pas du n'importe quoi et si elle a été dure ce n'est pas à cause de nous mais tu ne peux t'en prendre qu'à toi.

- Comment ? Mais...

- Laisse-moi finir. Je ne sais pas où tu veux en venir, mais j'ai moi aussi des yeux pour voir et aujourd'hui il n'y a qu'une seule personne qui a mis de la mauvaise volonté et ça me désole que cela soit toi. Même son coach a fait des efforts. Vous vous êtes donné le mot ce n'est pas possible. Même Elisabeth a décidé de me lâcher.

- Au moins une qui m'écoute.

- Quoi ? Tu peux répéter ?

- Non, non, rien. Je parlais à moi-même.

- Ne me dis pas que tu es intervenu auprès d'Elisabeth ?

- ...

- Je commence à comprendre maintenant. Si tu me connais assez bien tu sais que lorsque je veux quelque chose je l'obtiens et personne ne pourra m'en empêcher. (Et d'un ton plus acerbe car sa colère va bientôt exploser.) N'oublie pas qui te paie. Je suis ton patron et ce n'est pas l'inverse, je ne suis pas ta marionnette. Sur ce, je te laisse je dois essayer de réparer tes erreurs.

- Mais...

             La communication est coupée, chacun cherchant à se calmer. L'un réalisant un plan de reconquête auprès de celle qu'il veut être et l'autre concoctant sa vengeance au prés de celle qui la offensé.



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