Mon entraînement est enfin terminé et je suis épuisée, physiquement mais surtout moralement. Je décide malgré mon corps endoloris défaire du tapis de course pour essayer de me détendre et d'analyser tous ce qui s'est passé. Mon coach m'avait tellement rabâché que cette fois ci il avait trouvé la perle rare et que c'était« le » bon. Il faut être honnête dès le départ j'étais septique mais comme à chaque fois j'ai été contaminé par sa bonne humeur et son optimisme. Je me suis rendue comme prévue à ma salle de sport ou on m'avait réservé une salle privée. Je ne suis pas comme toute les danseuses, je préfère m'entraîner dans une salle de sport que dans un club de dance.

            Il faut que je m'explique pendant 10 ans je faisais partie d'un club de dance ou tous se passait bien. Personne ne me remarquait ni ne me connaissait.Je suis plutôt réservée et l'anonymat me convenait parfaitement.Mais tous à basculer quand vous commencé à gagner des concours de dance. Là les regards changent on commence à vous remarquer, à vous épier et surtout vous critiquer pour tous et rien. Plus votre notoriété s'agrandit et plus vous devenez la cible de tous. Apres en avoir discuté longuement avec mon cavalier Marc puis notre coach nous avons décidé de nous entraîner dans une salle de sport là où personne ne nous connaissait et là ou personne ne connaissait ce milieu qui est la danse sportive. 

          J'ai commencé le rock dit « piétiné » a 6 ans, à 8 ans je me suis mis au rock dit« sauté » c'est à cette âge ou j'ai rencontré mon cavalier. A 13 ans nous avons voulu monter encore d'un niveau et avons commencé le rock dit « acrobatique ». Tous se passaient à merveille entre nous. Nous avions tissé des liens ensemble, plus que de l'amitié nous étions une famille. J'avais une confiance totale en lui. A cette âge on prend gout au risque et avec la confiance que nous avions l'un envers l'autre, le rock acrobatique c'est imposé à nous. Nous avons vite progressé et pour tester notre niveau nous avons commencé à faire des compétitions. Et le résultat a été au-delà de nos espérances nous avons toujours tous eu, toujours la première place. 

         Lors d'une de nos compétions, nous avons rencontré notre coach Mathieu qui deviendra plus tard notre agent. A 16 ans nous avons gagné notre premier championnat de France et à 18 ans notre premier championnat du monde. Mais voilà toute bonne chose à une fin lors d'une énième représentation pour une marque de sport, mon corps a lâché,enfin pour être plus précise mon genou. Et pour ma discipline ce fut l'arrêt total. 10 mois d'arrêt ce qui équivaut à une saison sans danse, sans entrainement, sans compétions...Marc a été adorable toujours présent, il avait même voulu arrêter pendant une saison pour me soutenir et m'aider dans ma rééducation. J'étais d'un naturel optimiste et l'ai encouragé à continuer cette saison. De ce trouver une nouvelle partenaire, j'étais persuader que quelque chose en sortirait de bon de cette mésaventure. Il apprendrait de nouvelles chorégraphie, de nouveaux mouvements et que nous les expérimenterons lors de nos prochains concours. 

             Il s'est trouvé rapidement une cavalière de bon niveau. Il n'a rien gagné avec elle mais il a gagné autre chose, l'amour. Et lorsque l'on tombe amoureux (d'une autre que votre cavalière) le sport de haut niveau est terminé. Vous ne pouvez pas vous couper en deux. La compétition requiert beaucoup de votre temps vous savez quand vous commencez mais jamais quand vous terminez. Cela fut un coup très dur pour moi. Mon monde s'écroula littéralement sans jeu de mots.Quand vous misez tous votre temps, vos espoirs et vos espérances dans quelques choses et que vous le perdez il est très dur de remonter et de réapprendre. 

           Grace à Mathieu j'ai réussi à remonter la pente Marc passe me voir de temps en temps mais nous savons que rien ne sera plus jamais pareil. Je suis heureuse pour lui mais tellement déçu que son bonheur nuise à mes espérances. Apres la décision de marc, mon coach c'est mis en quête de me retrouver le partenaire idéal et de me remettre dans le circuit de la compétition. Ce fut pour moi un long chemin de croix. A 21 ans trouvez un nouveau cavalier est chose très rare, je dirais même irréalisable mais mon coach n'est pas de cette avis. Je suis réaliste, il faut dire que je n'ai pas tous les atouts de mon côté. Il faut trouver quelqu'un de mon niveau ou du moins qui s'y approche. C'est déjà l'étape la plus dure car les cavaliers seuls sont souvent des débutants. Apres je suis grande (1,70 mètre),pour pouvoir faire de rock acrobatique il faut absolument que votre cavalier soit plus grand que vous, 1,80 mètre donc au minimum et à mon grand malheur nous trouvons rarement des danseurs mesurant cette taille. Au moins, point positif, malgré ma grande taille je suis très mince ce qui facilite les portés. Mais bon il faut déjà passer ces deux barrières avant de commencer les portés. 

           Ce soir je rencontrais un certain Gilles, mon coach était persuadé que ce serait le bon. Dix ans de rock à son actif sur le papier tous correspondait et en plus il mesurait 1,90 mètre mais comme je disais ces informations étaient juste dites et non vérifiées. Il s'est avéré que c'était un bon danseur de rock sauté et que ces années d'expériences étaient vraies mais après m'avoir fait chuté plusieurs fois avec des portés assez simple je compris rapidement qu'il n'avait jamais fait de rock acrobatique. La désillusion complète et je n'avais pas l'énergie de redémarrer à zéro.J'ai essayé d'expliquer à Gilles du mieux que je pouvais mais comme je m'en doutais, il prit ma décision très mal. En partant il m'a même dit que « si lui ne me convenait pas, personne ne ferait l'affaire pour moi. Que je devais me remettre en question. » Une sonnerie retenti et je réalise que mon programme de 20 minutes est terminé. J'ai toujours de l'énergie et je décide de m'attaquer à une autre machine, le step Mill,c'est une machine qui ressemble à un escalier déroulant. Il permet de renforcer son rythme cardiaque et de garder un bon fessier(ce qui n'est pas négligeable, toutes les filles me comprendront).Je remets le programme de 20 minutes en route et reprend mes réflexions ou je les avais laissées.

           Me remettre en question,alors, je ne fais que ça. Je suis tiraillée entre la raison et mon cœur (qui est aussi la passion). La raison me dit d'arrêter moi aussi, de prendre maintenant le temps pour moi et dans quelques années quand la compétition sera sortie de ma tête reprendre la dance comme divertissement. Mon cœur me dit de persévérer que quelqu'un doit bien être dans la même situation que moi et que je dois continuer à m'entraîner pour ne pas perdre mes bases. Il faut simplement que je sois patiente. Mais la patience n'est pas ma plus grande qualité, malheureusement. Soudain les marches ralentissent,cela ne fait pas déjà 20 minutes, je baisse les yeux et voient Matthieu, en bon coach, une bouteille d'eau et une serviette à la main. Il me les tend et me regarde la mine sévère mais ce qui me détend c'est son petit sourire en coins.

« -on peut parler ?

- Je sais déjà ce que tu vas me dire. Qu'il faut que je mette un peu plus du mien, lui répondis-je d'un ton las, mais la Matthieu ce n'est pas possible. Il a un bon niveau de sauté je le reconnais mais il n'a jamais fait d'accro. On va perdre plus de temps pour rien. Et mes fesses on assez souffert pour ce soir. Je me passe mentalement que je vais devoir ce soir me passer de la crème arnica si je ne veux pas avoir des bleus après toutes ces chutes que m'a occasionner ce gilles.

- Je n'ai rien dit, alors ne commence pas, me dit-il dans un soupir. J'ai parlé pendant plus de vingt minutes avec gilles. Je suis d'accord avec toi il n'aurait pas dû nous mentir mais il faut lui reconnaître qu'il a un très bon niveau de rock. Les bases sont acquises il ne lui manque qu'à apprendre les portées. Tu devrais y réfléchir.

- C'est déjà tous réfléchit. Je ne le veux pas comme cavalier, je n'ai pas confiance en lui. Ma voix commence à monter de quelque niveau.

- Calme-toi. Mais rentre bien ça dans ta tête, la confiance n'est pas acquise elle se gagne. Elle s'acquiert en apprenant à vous connaître et surtout en s'entraînant. Tu ne retrouveras pas une personne comme Marc. Tu le connaissais depuis que tu as hui ans, tu à grandis avec lui. Laisse au moins une chance à quelqu'un d'autre.

- Je sais qu'il faut que j'arrête de comparer marc aux autres candidats, j'en suis consciente mais tu ne peux pas me mettre un débutant en face de moi. Je ne suis pas sadomaso, je tiens à ma vie. Dis-je en souriant.

- OK. Ecoute je nous laisse encore un mois pour te trouver ta perle rare. Mais la mauvaise nouvelle c'est que si nous continuons à tarder tu ne seras jamais prête pour les prochains championnats de France. Tu me rémunères grâce à tes sponsors. Si tu ne te montres pas lors des prochains championnats ou à leur prochains événements tu les perdras, et tu connais la suite.

- J'en suis consciente. J'ai un mois donc pour me décider. Cherche moi de bon candidat j'en ferais de même de mon côté.

- On a plus qu'à croiser les doigts. Tu ne veux pas réessayer avec gilles ? je ne peux que m'incliner c'est ça ?

- Sur ce coup je suis désolé, mais oui. Tu me donnes un mois je trouverais.

- Espérons-le

- Où est passé ton optimisme à rude épreuve ?

- Je commence à le perdre avec toi. Encore un soupir. Elisabeth on s'appelle quand on avance comme d'habitude. En attendant entraîne toi, pense à t'étirer et à t'échauffer. Sur ce salut.

            Et sans attendre de réponse il s'en va. Je sais par expérience que lorsque m'appel par mon vrai prénom c'est que je l'ai déçu ou lorsque je ne suis pas de son avis. Sur ce coup-là j'ai tous bon je l'ai déçu et je ne suis pas en accord avec lui. Il va vraiment falloir que je me dépêche si je veux prouver que j'ai raison. Il m'a donné un mois. Le compte à rebours à commencer.

VOILA LE PREMIER CHAPITRE DE MON HISTOIRE? N'HÉSITEZ PAS A ME DONNER VOTRE AVIS ET SI VOUS AVEZ APPRÉCIE LA PETITE ETOILE. MERCI BEAUCOUP