Chapitre 97 - Percy
28 Mars 1994
Je ne sais pas comment Adélaïde est lors de ses...mauvais jours, mais pour côtoyer Ginny et ma mère, j'ai bien compris que ces quelques jours sont un moment délicat à passer. J'ai eu l'occasion de faire les frais des mauvaises humeurs des femmes de ma famille, mises sur le compte des hormones, et j'ai également été spectateur de leurs douleurs. Je grimace en repensant à leur fureur pour le moindre mot de travers, mais aussi à leurs larmes quand elles avaient trop mal. Adélaïde m'a l'air plus solide. Du moins, je ne l'ai encore jamais vu s'en plaindre, et, je dois avouer que ce détail propre aux femmes m'est complètement sortie de l'esprit jusque la jeune femme en fasse mention.
Décidé à faire quelque chose pour lui remonter le moral, je descend dans le dortoir des cinquième années. Par chance, Fred et George sont encore là. De toute façon, cela m'aurait étonné qu'ils soient déjà partis en cours. Après tout, il n'est que sept heure cinquante neuf et ils n'ont cours qu'à huit heures...Je lève les yeux au ciel. C'est exactement le genre de phrase qu'ils risquent de me sortir si je leur fais savoir qu'ils sont en retard. Et puisque j'ai besoin d'eux, mieux vaut que je m'abstienne de tout commentaire. Me mordant l'intérieur de la joue, je les regarde terminer de se préparer.
-Percy. Qu'est ce que tu fais ici ? Reste pas planté comme un piquet, tu fais peur ! Me lance Fred en ajustant sa veste.
-On n'a rien fait...encore. Alors quoi que tu ai trouvé, ce n'est pas nous ! Continue George tandis que je tique sur le encore.
-Je ne suis pas là pour ça. En fait je...Voila j'ai besoin de votre aide.
Je retiens ma respiration, regrettant mes paroles. Les deux garçons se stoppent dans leur mouvement avant d'échanger un regard. Hésitant, ils s'avancent vers moi tandis qu'un sourire supérieur se dessine sur leurs lèvres.
-Répète ça pour voir ? Le perfect Percy a besoin de nous ?
-Ne te fais pas de fausses idées Fred. C'est pour Adélaïde. Réponds-je sèchement, regrettant de plus en plus la pente sur laquelle je glisse.
-Évidemment ! S'exclame George en roulant des yeux. Si ce n'était pas pour elle, je ne vois pas pourquoi tu nous demanderais de l'aide.
-Je sais que vous fabriquez tout un tas de trucs stupides et dangereux. Ne le nier pas, Adélaïde en a fait les frais et vous n'êtes pas très discrets de toute manière. Bref je...je sais aussi que vous faites dans la confiserie et...
Je m'interrompt, hésitant. Je sais qu'avec eux, rien n'est jamais gratuit, et je redoute le prix qu'ils vont me réclamer. Je n'ai plus beaucoup de galions sur moi et cela m'embêterait de tout dépenser juste parce qu'ils abuseraient encore de leur pouvoir éphémère.
-Ouai...on peut faire ça. Commence George en lançant un regard entendu à son jumeau.
-Vingts Gallions ! M'assène Fred, l'air satisfait.
Je soupire. Évidemment je ne les ai pas. Alors qu'ils passent à côté de moi, me tapant l'épaule, une idée me vient. Bon sang je déteste ça, et jamais auparavant je n'aurai fais une telle proposition mais là...Je m'en voudrais éternellement si je faisais passer mes principes avant elle dans une période si délicate. Grognant, je me retourne vers les deux garçons qui avancent d'un pas lent vers l'escalier menant à la salle commune.
-Ok c'est bon ! Je...Je vous ferai vos devoirs pendant une semaine !
A peine ma phrase dite, les deux garçons reviennent vers moi, m'entraînant vers un des lits de leur dortoir.
-Un mois ! Négocie George tandis que j'aperçois Fred farfouiller dans une armoire.
-Trés bien ! Grogné-je en pinçant les lèvres.
Fred me tend un gros sachets de friandises, la mine radieuse. Ils se moquent de moi. Je le vois, et je sais que je risque d'en prendre pour mon grade durant des jours. Mais tant pis. Tout ce qui importe, c'est de lui faire plaisir à elle. Et si je dois me faire un peu plus enfoncer par mes frères pour la voir rayonner, alors cela en vaut la peine. J'arrache le sachet de ses mains et le fourre dans ma poche avant de me diriger vers la sortie.
-Tu...commence George avant de marquer un pause, tu l'aimes vraiment n'est-ce pas Percy ?
Je me stoppe quelques secondes. Évidemment que je l'aime. Ne l'ai-je pas assez prouvé pour que l'on continue de s'en assurer ainsi ? Préférant ne pas répondre, je reprends ma route, descendant rapidement l'escalier et sors de la salle commune.
Je descends rapidement les escaliers et arrive, à bout de souffle, dans le hall. Adélaïde m'attend à côté de la grande salle. Je m'approche d'elle, serrant le paquet dans ma poche. La jeune fille m'adresse un large sourire tandis que je me penche pour l'embrasser. Doucement, je cherche sa langue mais me heurte à ses dents. Interrompant notre baiser, je la regarde, suspicieux. C'est bien la première fois qu'elle ne me laisse pas l'embrasser comme j'aime. Quelque chose cloche. Je la détaille de haut en bas, pourtant je ne trouve rien d'anormal hormis...sa mâchoire. Elle semble plus tendue que d'ordinaire. Mon cœur accélère tandis que je redoute sa bêtise. Qu'a-t-elle encore inventé? Afin de m'éviter un mal de crâne inutile à force de m'imaginer le pire, je décide d'être direct, quitte à la brusquer un peu. Ouvrant la bouche, je lui pose ma question d'une traite.
-Adélaïde...Qu'est ce que tu caches dans ta bouche?
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