Chapitre 95 - Percy

16 Mars 1994

-Bon Gaelle, tu vas arrêter avec tes coups d'oeil, je ne te dirai rien et tu le sais ! M'agacé-je tandis que les hiboux commencent à arriver.

-Ho mais tu n'as rien à dire mon cher confrère ! J'ai déjà tout compris ! Mais je me demande simplement comment vous avez fais pour ne pas vous faire surprendre. Toute la nuit ! Tente-t-elle tandis que j'évite son regard, engouffrant une tartine.

Je grimace, réalisant trop tard qu'il s'agit de marmelade, ce dont j'ai horreur. Afin de ne pas perdre la face, j'avale tout rond ce qui reste et le fais passer avec un grand verre de jus de citrouille. Non loin de moi, des voix me parviennent et je tends l'oreille, instinctivement.

-Tu devrais aller voir Madame Pomfresh, tu es brûlante Ginny !

Je tourne la tête et observe Londubat échanger avec ma sœur. Mon regard glisse vers elle et je fronce les sourcils. La jeune fille semble effectivement bien malade. Le nez bien rouge et la peau livide ainsi que de larges cernes sous les yeux, je la vois tousser à plusieurs reprises, picorant à peine dans son assiette. Je me lève et va la rejoindre, sans la quitter du regard.

-Qu'est ce que tu veux Percy ? Me lance-t-elle avec agacement tandis que j'arrive à sa hauteur.

-Tu devrais aller voir Madame Pomfresh pour qu'elle te donne de la Pimentine. Réponds-je en posant ma main sur son front.

La jeune fille s'écarte d'un geste brusque, mais du peu que j'ai senti, elle est brûlante. Je fronce les sourcils, préoccupé par son état tandis qu'elle soupire, mécontentente.

-Fiche moi la paix Percy ! Tu me fous la honte là !

-Tu devrais aller voir madame Pomfresh ! Insisté-je, ne m'attardant pas sur sa mauvaise humeur.

-Je suis assez grande pour savoir quoi faire. Je n'ai pas besoin de toi. Au revoir Percy !

D'un bond elle se lève et commence à se diriger hors de la grande salle.

-Mange au moins quelque chose, Gin ! Lui crié-je, anxieux.

La jeune fille se retourne vers moi, faisant voler ses furieusement ses cheveux et me fusille du regard avant de presser le pas vers la sortie. Je soupire tandis que Londubat tente de me rassurer.

-Elle a cours de botanique et nous de vol. Je lui apporterai quelques viennoiseries avant le cours.

-Merci Londubat.

Je retourne m'asseoir en fulminant tandis que les hiboux hululent dans la grande salle. Une enveloppe tombe devant moi tandis que Fred et George reçoivent une énième beuglante de la part de notre mère. Je soupire en les voyant courir hors de la grande salle, l'enveloppe frémissante entre les mains. J'intercepte également le courrier de Ginny me promettant de lui remettre dés que possible. Distraitement, j'ouvre le courrier de ma mère et parcourt les lignes d'un air absent jusqu'à ce que...

Je relis plus attentivement et déglutis. Ce n'est pas ce que je pense quand même ?

« Mon petit poussin,

J'espère que tout se passe bien et que tes frères ne sont pas trop difficile. J'ai une grande nouvelle à t'annoncer. Nous sommes invités samedi soir à manger chez monsieur et madame Bercley. Je vais enfin pouvoir ressortir la belle robe émeraude reçue de tante Fergie ainsi que superbe collier que ton père m'a offert pour nos vingt ans de mariage. Je suis tellement fière de toi mon Percy. Tu as su trouver une fille qui sait voir toutes tes merveilleuses qualités. J'espère que vous nous ferez de beaux petits enfants, mais terminez d'abord vos études bien sûr !

Je t'embrasse tendrement mon poussinet.

Ta maman »

Je me passe la main sur le visage. C'est la catastrophe. Heureusement que ce sont mes parents qui sont invités et non l'inverse. Je n'ose imaginer ce que les deux aurors diraient en voyant le Terrier. Si Adélaïde semble l'apprécier, bien que j'ai toujours du mal à comprendre pourquoi, je doute que se soit le cas de ses parents. J'appréhende cette rencontre, sachant pertinnemment que la prochaine se fera chez moi. Et si ça se passait mal ? Mon père et sa lubie pour les accessoires moldus risquent de tout gâcher. Et maman qui va vouloir les impressionner. Pourvu qu'ils n'en fassent pas des tonnes.

Le petit déjeuné se termine et j'attrappe Adélaïde à la sortie de la grande salle.

-On a un problème. Lui dis-je, la mine grave en lui tendant la la lettre.

La jeune femme la lit attentivement, fronçant les sourcils avant de me la rendre, un large sourire aux lèvres.

-Ca se passera bien, ne t'inquiètes pas. J'espère simplement que ma mère n'en fera pas trop...Et qu'ils n'auront pas à s'éclipser au milieu du repas. Je n'aimerai pas que tes parents s'imaginent qu'ils m'ont négligés durant des années, faisant passer leur travail avant moi, car ce n'est pas le cas ! Mince...Et si ils ne plaisaient pas à Molly et Arthur ? Et si ils leur disaient des choses blessantes ? Ce n'est pas leur genre bien sûr, ils ne le feraient pas intentionnellement mais...

Je grimace en voyant son anxiété apparaître. La jeune fille commence à se ronger les ongles et je me sens obligé de la rassurer malgré ma propre angoisse. Je lui attrape les mains et lui sors des mots que je ne crois pas moi-même.

-Hey mon coeur, ça va aller...Ça se passera bien...J'espère...

Je la regarde dans les yeux un instant tandis qu'elle acquiesce. La sonnerie annonçant le début des cours retenti et je l'embrasse, regrettant de ne pouvoir rester plus longtemps à ses côtés.

-On se retrouve ce midi d'accord ?

Elle acquiesce et nous nous séparons. Je me dépêche de rejoindre les autres gryffondors tandis qu'Adélaïde rejoint son groupe. Préoccupé, je sais d'avance que je vais avoir du mal à me concentrer en cours ce matin. Et dire que la journée avait si bien commencé...


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