Chapitre 88 - Adélaïde

2 Mars 1994

-Monsieur Weasley, miss Bercley. Entrez je vous pris.

Je déglutis tandis que nous entrons dans la salle de classe vide. D'ordinaire lugubre, cette dernière prenait une dimension bien plus inquiétante sans le brouhaha des élèves. A mes côtés, Percy est droit comme un i, le visage fermé. Seule le léger tremblement de sa mâchoire que je perçois témoigne de sa nervosité.

-Deux préfets en retenues...Dont le préfet en chef. Essayez-vous de prendre modèle sur vos frères, monsieur Weasley ? Bon. Trève de bavardage. Vous allez me préparer un filtre de mort. Inutile de vous préciser que vous resterez ici tant que la potion ne sera pas parfaite. Cela devrait vous mettre un peu de plomb dans la cervelle...Et vu l'inexistence de cette dernière, continue-t-il en me fixant, ça ne vous fera pas de mal. Maintenant, au travail !

-Pro..Professeur, tenté-je, je croyais que nous allions recréer la potion que vous m'avez fais boire tout à...

-Bercley ! Personne ne vous a demandé de croire. Dépéchez-vous, sinon je vous ferai récurer les cachots jusqu'à ce que ces derniers brillent, et ce même si je dois vous garder ici toute la nuit.

Déglutissant nerveusement, je rassemble une partie des ingrédients tandis que Percy s'occupe du reste. N'osant parler de peur que Rogue y trouve un prétexte pour prolonger notre retenue, nous tentons de communiquer par le regard et les signes. Ce qui s'avère bien plus compliqué que je l'aurai imaginé.

Plusieurs fois, Percy me retire de justesse des mains les ingrédients que j'allais rajouter à la mixture, me faisant signe qu'il s'en était déjà occupé. Malgré tout, au bout de deux interminables heures, nous mettons la touche finale à la potion. Soupirant de soulagement, je me mords les lèvres tandis que le professeur inspecte notre travail. L'homme agite sa baguette et nous entendons un couinement apeuré. Un gros rat vole jusqu'à nous, s'agitant dans tous les sens au-dessus du chaudron. Je déglutis tandis que le directeur de Serpentard laisse tomber la pauvre créature dans la potion. Cette dernière couine de douleur quelques secondes avant de se taire définitivement. Toujours avec sa baguette, le maitre des potions la fait ressortir et dépose le cadavre sur le sol. Mon regard jongle entre la créature et le professeur Rogue. Un frisson d'horreur me parcourt tandis qu'il me semble apercevoir un sourire de satisfaction se dessiner sur les lèvres du Serpentard.

-Parfait. Dit-il avant de nous congédier.

-Je n'ose même pas imaginer l'utilisation qu'il fera d'une telle potion ! M'exclamé-je tremblante tandis que nous traversons le hall d'entrée.

-Ad ! Il va la jeter, ou la conserver afin de terroriser les premières années. A quoi tu penses ? Me rabroue le jeune homme.

-Mouai...Il me fout la chair de poule c'est tout...Réponds-je, peu convaincue.

-Oui. Comme pour tous les élèves qui ne sont pas Serpentards. Allez, suis-moi.

-Qu'est-ce que vous faîtes là tous les deux ? lance la voix suraïgue de Peeves, ho je vois, les préfets pas si irréprochables que ça. C'était donc vrai, l'exubérante Adélaïde et le raisonnable Percy collés par le terrible Rogue. C'est hilarant c'est...

-Peeve ! Rugit Percy, ce qui eut le don d'accentuer l'hilarité de l'esprit qui se dépêcha de fuir.

Je me pince les lèvres, priant pour qu'il n'aille pas le crier sur tous les toits. Percy m'attrape la main et nous montons les escaliers rapidement. Toutefois, le jeune homme ne prend pas la direction de la salle commune de Poufsouffle, comme je l'aurai pensé.

-Percy....où tu m'emmènes ?

Évidemment, il ne me répond pas. Nous arrivons rapidement devant un mur où une porte apparaît petit à petit. M'entraînant à sa suite, nous entrons dans la salle sur demande.

-Qu'est-ce que ? Demandé-je, pantoise.

La salle était quasiment entièrement recouverte de pétales de roses. Un lit à baldaquin trônait au fond de la pièce. Dans un des coins nous attendait un jacuzzi déjà en ébullition. Une chaine hifi était également présente. Me tournant vers Percy, je le vois appuyer sur une télécommande tandis qu'une douce musique résonne dans la salle.

-Hé bien monsieur Weasley, on sort le grand jeu. Essayeriez-vous de m'impressionner ?

-Je...Je n'ai pas été à la hauteur, balbutie-t-il, géné, pour la saint valentin. Alors je me suis dis que...je devais me rattraper. A la base...j'avais prévu que nous finissions la soirée...ici.

Son visage se teint doucement de rouge tandis qu'il baisse les yeux. Mon coeur s'affole, touchée par son attention. Doucement, je l'attire au centre de la salle, plaçant ses mains sur mes hanches, agrippant sa nuque des miennes. Je guide la danse, me perdant dans son regard. Perdue dans notre bulle, j'oublie tout. Ici, le temps se fige, le temps d'une danse, le temps d'une nuit.


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