Chapitre 83 - Percy

2 Mars 1994

Je me concentre sur le parcours, fier de me faire féliciter par le professeur. Mais alors que j'entamme le dernier virage, je l'entends parler à Adélaïde. Visiblement, la jeune fille n'a toujours pas surmonté sa peur, malgré la petite séance de vol que je lui ai offerte quelques semaines plus tôt. J'aurai peut-être dus la pousser un peu plus ? Profiter des vacances pour lui donner cours chaque matin ? Je secoue la tête, me concentrant afin de finir le parcours. Satisfait, je m'octroie quelques minutes de vol supplémentaires avant d'entamer ma descente en piquet. Le professeur, trop occupée à s'égosiller contre Adélaïde ne fait pas attention aux autres élèves, qui en profitent pour chahuter en l'air.

-Bercley !

Devant le cri de madame Bibine, je tourne la tête. Un balai s'envole droit vers la forêt interdite, comme beaucoup d'autres avant lui. Il n y a personne dessus. Levant la tête, je distingue une silouhette s'agiter dans tous les sens, accélérant sa chute vertigineuse vers le sol. Je fonce sans plus réfléchir tandis que je reconnais Adélaïde. Bon sang cette fille est un vrai danger pour elle-même ! Je regrette de ne pas avoir l'éclair de feu d'Harry. Avec, je pourrai aller plus vite. Alors que là, j'ai l'impression d'être un escargot. Je me penche un peu plus, forçant l'accélération à son maximum. Encore quelques mètres. Je plonge en piquet afin de pouvoir correctement la réceptionner. Si je me loupe, nous allons tous les deux finir à l'infirmerie. Je lève les bras, attrapant Adélaïde au vol qui me fait basculer. Mes jambes glissent et je me retrouve la tête en bas, serrant les genoux au maximum sur le manche stabilisé, maintenant fermement la jeune fille contre moi d'un bras tremblant. Je tends l'autre au maximum et arrive à attraper le balai du bout des doigts d'abord, puis de ma main. M'accrochant à m'en faire blanchir les phalanges, je me hisse, retrouvant doucement mais sûrement ma position d'origine. A bout de souffle, les muscles bandés, tremblants et douloureux, je cale Adélaïde contre moi, lui volant une étreinte dont je profite au maximum. Mon coeur tambourine comme un dingue tandis que je réalise la catastrophe qui vient d'être évité.

-Percy ? Souffle-t-elle tandis que je lui adresse un sourire rassurant, amorçant une descente en douceur.

Je l'aide à descendre tandis qu'elle s'affale contre moi, tremblante. Je la maintien dans mes bras, lui caressant doucement le dos d'un geste rassurant. Madame Bibine arrive sur nous rapidement et prend en charge la jeune femme, me l'arrachant des bras. Malgré la situation, je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de regret et d'agacement.

-Mon dieu Bercley ! Est-ce que vous allez bien ? Rien de cassé ? Bon le cours est terminé ! Ramenez vos balais et je veux quelqu'un pour accompagner cette jeune fille à l'infirmerie.

-Je m'en occupe professeur. Je dois y aller aussi, je crois que je me suis déchiré un muscle. Grimacé-je en bougeant mon épaule douloureuse.

Jacob est déjà au près de son amie. Il lui embrasse le front tout en me fixant. Je n'arrive pas à décrypter son regard, mais alors qu'une pointe de jalousie me pince le coeur, je me sens complètement stupide. Certains sentiments ne se contrôlent pas. Gaelle fonce sur elle, l'étouffant dans une étreinte rassurante...Enfin, rassurante pour la Gryffondor.

-Mon dieu ma chérie ! Comment tu te te sens ? J'ai eu tellement peur ! Holala Adélaïde...

-Ca..Ca va Gaelle, t'en fais pas j'ai...

Perdant l'équilibre, la jeune femme s'affale sur la préfète. Je m'approche et sans un mot, la porte en princesse. Inutile de s'attarder plus longuement. La priorité est de l'emmener à l'infirmerie.

-Je m'en occupe. A tout à l'heure.

Sur ces paroles, je fais volte face et me dirige vers le château, resserrant mes bras sur le corps de la jeune femme. Son parfum m'enivre et, sa tête posée contre mon torse, je suis persuadé qu'elle entend mon coeur déchirant ma cage thoracique.

-Bercley ! Encore ? Que s'est-il passé cette fois-ci ? Me demande Pomfresh en m'indiquant un lit où la poser

-Chute de balai. Réponds-je en déposant délicatement la jeune fille. J'aurai également besoin de vos soins madame. J'ai dus m'étirer un muscle en...la rattrapant.

-Bien installez-vous, je m'occupe de vous dans un instant.

Je m'allonge dans le lit le plus proche de celui d'Adélaïde tandis que l'infirmière s'active auprès de la jeune fille. Puis elle examine mon épaule, m'arrachant un grognement de douleur. Elle nous laisse quelques secondes avant de revenir avec deux breuvages.

-Weasley, Bercley, cul sec ! Vous pourrez sortir à midi normalement.

J'acquiesce et avale le brevage. L'âcreté me fait grimacer tandis qu'Adélaïde tousse. L'infirmière retourne à son bureau, nous sommant de rester tranquille et allongés. Je contemple le plafond, ne sachant quoi dire. Enfin, si, j'ai envie de lui dire que je l'aime, à quel point je suis désolé, à quel point j'ai eu peur...Mais je n'ose pas. Je n'ai pas envie de la faire fuir, de l'étouffer. Elle a besoin de temps je le sais.

-Moi aussi je t'aime...

Mon coeur accélère à l'entente de ces simples mots. Mais alors que je tourne la tête vers la jeune fille, cette dernière ferme les yeux, empêchant ainsi toute discussion. Malgré cela je souris, acceptant avec bonheur le peu qu'elle me donne. Peu mais tellement à la fois. Un espoir si précieux, une promesse de réconciliation. Madame Pomfresh a dus mettre un somnifère ou un décontractant puissant dans sa mixture, puisque je ne tarde pas à sentir la fatigue me submerger. Mes muscles deviennent cotons et mes paupières se ferment d'elles-mêmes. Je me laisse emporter par le sommeil, trop épuisé pour réfléchir, pour penser, pour ressentir.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top