Chapitre 82 - Adélaïde
2 Mars 1994
Je suis faible. Tellement faible. Les paroles de Percy m'ont profondément touchées. Et à peine prononcées, j'ai eu toutes les peines du monde à ne pas me jeter dans ses bras. Mais j'ai résisté. Je veux qu'il comprenne. Qu'il se rende compte du mal qu'il m'a fait. Et je ne veux plus que cela se reproduise.
-Et du coup à l'entraînement toutes les filles de l'équipe se sont vengées sur moi. Je vais avoir des bleus à cause des nombreux coups de souaffle que je me suis pris.
-Tu devrais être sincères avec elles tu sais. Je t'ai dis que ça allait te retomber dessus. Tu t'attendais à quoi ?
Mais je n'écoute déjà plus. Mes yeux se posent sur le jeune rouquin assis à plusieurs mètres. Je lui adresse un sourire avant de me souvenir que je lui en veut encore. Même si j'ai fortement envie d'aller le voir, je ne peux pas. Pas tout de suite. Et si il me refaisait du mal ? Je me rends bien compte que ce n'est qu'une excuse pour le faire mariner. D'ailleurs, j'ai envie de bien lui faire comprendre que je ne suis pas un jouet que l'on jette à la moindre contrariété, que l'on reprend à la moindre envie. Je griffonne un mot à la va vite et me dirige vers la table des Gryffondor, m'assurant de capter le regard de Percy.
Je lui souris, faisant mine d'aller vers lui, mais au dernier moment, je le contourne, le frôlant du bras. Ce contact m'éléctrise, me faisant prendre une nouvelle fois conscience du pouvoir que le jeune homme a sur moi. J'arrive à côté de Gaelle et me penche vers elle, lui mettant le parchemin dans la poche.
-Poulette, tu donneras ça à Percy quand tu jugeras qu'il le mérite. Mais assure toi qu'il l'ait avant vingt deux heures. Je te fais confiance. Je te raconterai tout quand on sera en garde ensemble, je te promets.
Lui claquant un baiser sur la joue, je m'empresse de faire demi-tour, prenant bien soin de ni toucher, ni regarder le jeune préfèt assis non loin. Je retourne rapidement à ma place sous le regard amusé de Jacob.
-T'exagère pas un peu ? Me demande le jeune homme, sourire aux lèvres.
-Non, je ne crois pas. On commence par quoi ce matin ? Demandé-je innocemment.
-Vol, avec les Gryffondors.
J'étouffe un grognement en me renfrognant sur ma chaise. Moi et l'apesanteur, ce n'est vraiment pas l'amour fou. Et ce n'est pas demain la veille que je m'enverrai en l'air sur ce manche ensorcelé...sans mauvais jeu de mots. Quoi qu'il en soit, j'avale une proportion astronomique de nourriture devant le regard ébahit de Jacob.
-Quoi ? Questionné-je, la bouche pleine de patacitrouilles.
-Ca fait un moment que je ne t'avais pas vu manger avec autant d'enthousiasme. Tu m'expliques ?
-Plus tard Jacouille, plus tard.
Une fois le repas fini, nous nous rendons sur le terrain de vol où le professeur Bibine nous attend. Mon estomac se serre tandis que je me place à côté de l'engin de tor...du balai. Depuis ma chute quelques mois auparavant, j'ai développé une peur insurmontable pour cette pratique, mais personne ne semble me prendre au sérieux. Il est vrai que je n'ai jamais été très douée en vol, mais je n'ai jamais inventé de prétexte pour m'en dispenser.
-Trés bien, comme les dernières fois, vous savez ce que vous avez à faire !
Madame Bibine donne le coup d'envoi avec son sifflet. Aussitôt, tous les élèves s'envolent, se positionnant face au parcours que nous pratiquons depuis deux mois. Notre professeur, voulant absolument que nous réussissions l'examen haut la main, nous fais travailler avec acharnement, ne se préoccupant pas le moins du monde des protestations des élèves, las de répéter en boucle les mêmes mouvements.
-Percy c'est parfait ! Un peu plus haut Jacob tu es un joueur de quidditch ou un débutant ? Gaelle redresse ! Adélaïde tu vas monter sur ce balai nom d'un gobelin ! Arrête de le regarder comme ça, il ne va pas te sauter dessus !
Je déglutis et prends une grande respiration.
-Debout ! Lancé-je, la voix raucque.
Le balai arrive directement dans ma main. Je me positionne dessus, tenant le manche plus fort que de raison. Mon corps tremble tandis que je flotte à quelques centimètres du sol dans un équilibre précaire.
-Sacre bleu ! Bercley ! Envolez-vous et plus vite que ça !
Je ferme les yeux et m'exécute. Tremblante, je pris pour ne pas tomber et risque un coup d'oeil vers le sol. J'hoquète tandis que je réalise que ce dernier est déjà loin. La hauteur me donne la nausée, le tournis. Une boule d'angoisse se forme dans mon estomac, tel un boulet de canon envoyé à pleine puissance. Je me crispe tandis que des frissons me parcourent. Mon corps se penche instinctivement, comme happé par le vide vertigineux qui s'étend en dessous de moi. J'ai toujours détesté cette impression de tomber quand je regarde le sol, comme si la gravité m'obligeait à la rejoindre.
-Bercley !!
L'hurlement de Madame Bibine me sort de ma torpeur, trop tard. Je ne sais pas à quel moment je suis montée si haut, ni à quel instant mon corps a lâché le balai. Prise de panique, je m'agite dans tous les sens tandis que le sol se rapproche dangereusement. Fermant les yeux, je grimace, ressentant d'avance les vives douleurs du choc. Combien vais-je me briser d'os ? Trois ? Quatre ? Mon cœur bat à tout rompre, me martelant douloureusement les côtes. Le vent me gifle le visage, me coupant le souffle. Mais alors que je m'attends à souffrir, je sens quelque chose m'attirer, me comprimant les jambes et le thorax. J'ouvre les yeux tandis que mon coeur, dans son triple galop, loupe un battement. Je contemple mon sauveur, bouche bée, n'osant ni bouger ni respirer.
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