Chapitre 79 - Percy
1 Mars 1994
Le cours de potions a été un véritable calvaire. Jamais je n'aurai pensé me ridiculiser à ce point. Confondre un bézoard et un foie de dragon est une erreur de débutant, de première année lors du premier cours, pas d'un septième année. Ainsi, j'ai donné l'occasion au professeur Rogue de lâcher sa haine contre les gryffondors, nous chargeant en plus d'un devoir stupide. Nous devons donc faire une dissertation détaillée sur l'anatomie d'une chèvre et l'utilité de chaque partie de son corps en potions. Et comme si ça ne suffisait pas, lorsque mes compagnons de maisons ont soupirés, il a retiré 50 points par élève, ce qui nous a fait redescendre en troisième position dans le classement pour la coupe.
Je sors des cachots, pestant comme un fou. Remontant dans le hall, je croise Jacob qui descend vers la grande salle. Je m'apprête à faire demi-tour, mais les paroles de Gaelle me reviennent en mémoire. Je devrais laisser tomber et me concentrer sur les examens qui approchent à grand pas, mais ma curiosité est trop grande. Je sais que j'ai besoin d'éclaircir les choses pour avancer. Peut-être qu'ainsi, je pourrai l'oublier...Je soupire, agacé et presse le pas vers le jeune homme.
-Jacob! Jacob attends! Il faut que je te parle.
J'arrive à sa hauteur tandis que le jeune homme baisse les yeux. Il a donc bien quelque chose à se reprocher. Son comportement m'agace au plus haut point, mais je souffle un bon coup. Ce n'est pas le moment de régler nos comptes. Je dois d'abord comprendre pourquoi Gaelle semble si sûre d'elle concernant la relation entre les deux préfets.
-Gaelle est venue me parler. Et, même si ça ne me regarde plus désormais, elle a tout de même réussi à me faire douter. Bref...Est-ce qu'Adélaïde et toi sortez ensemble ?
Je déglutis, pas sûr de vouloir entendre la réponse. D'ailleurs, le visage du jeune homme, passant par toutes les couleurs, confirment simplement mes suppositions. Encore une fois, Gaelle s'est fait un film, préférant enjoliver la situation plutôt que de s'y confronter. La brûlure qui semblait m'avoir quitté revient au triple galop, parcourant ma poitrine tel un venin mortel.
-Non ! Ecoute, je sais que notre attitude a pu te paraître suspecte mais...tu fais fausse route.
-Oui, bon écoute si tu n'as rien d'autre à me dire, je suis pressé. M'impatienté-je, las de ces stupidités.
-Non attends ! Voilà le truc c'est que je...je l'ai jamais dis à personne. Enfin...Gaelle est au courrant, mais je n'ai pas eu l'occasion d'en parler à Adélaïde...ou pas le courage. Je sais pas. C'était plus facile de faire semblant. Plus facile d'être quelqu'un d'autre.
Je soupire, croisant les bras. Je ne sais pas ce qui me retient de lui en coller une, ou de partir...Certainement l'éducation Weasley. Mais le voir face à moi remue des souvenirs que j'essaye d'oublier malgré leur fraîcheur. Et les imaginer ensemble me répugne au plus haut point. Voyant que le jeune homme ne parle plus, je me retourne, excédé.
-Bon, ce petit entrevu était sympathique, mais je n'ai pas ton temps. Sur ce, bonne journée Jacob !
Je commence à partir d'un pas vif et décidé. Cette brève confrontation, bien que totalement infructueuse et je dirai même complètement inutile, m'a épuisé, laissant dans mon coeur une vive douleur. Pourquoi je n'arrive pas à l'oublier ? Pourquoi est-ce si douloureux ? Pourquoi ai-je pris ce risque insensé alors que j'ai des examens très importants en fin d'année ? Et dire que Pénélope a essayer de me prévenir et moi...J'ai vraiment été stupide.
-Merde, Gaelle a bien raison. Plus têtu que toi ça n'existe pas ! Grogne le jeune homme.
Je me fige, sentant la colère prête à prendre le dessus. Je me retourne et fonce droit sur Jacob, l'empoignant par le col. J'en ai plus que marre de me faire critiquer toutes les cinq minutes, de me faire prendre pour un con, de me taire afin de ne pas nuire au digne rôle de préfet. Ça ne mène à rien! Malgré tout, je regrette une fois de plus mon impulsivité, me rappelant que Jacob tient le rôle de poursuiveur dans l'équipe de Poufsouffle. Il a donc plus de force que moi, et si il le souhaite, il peut me mettre KO en une fraction de seconde. Mais le jeune homme ne semble pas vouloir se défendre. Son regard semble triste, et j'hésite.
-Gâche pas tout avec Adélaïde. S'il te plaît. Je ne l'ai jamais vu aussi heureuse et épanouie depuis...Enfaîte je ne l'ai jamais vu aussi heureuse et épanouie. On dirait qu'elle a enfin trouvé la personne qui lui convient.
-C'est bien beau tout ça, mais ce ne sont que des paroles ! Ca ne change rien. Elle n'hésite pas à se faire passer pour ta copine, et toi, ça n'a pas l'air de te déranger. Si elle était si heureuse et épanouie comme tu dis, jamais elle n'aurait fait ce qu'elle a fait.
-Tu ne comprends vraiment rien alors. Continue Jacob en soufflant.
-Comprendre quoi à la fin ? Vous m'énervez tous avec vos énigmes stupides ! M'énervé-je en resserrant ma prise sur son col.
-Tu crois que ça me plaît d'enchaîner les filles ? De me lasser d'elles plus vite qu'un achat compulsif ? D'essayer de me persuader que...
Le jeune homme s'interrompt quelques instants, soupirant. Mais alors que ma rage atteint son paroxysme, son aveu me fait l'effet d'une gifle, faisant automatiquement redescendre toute forme de colère, me laissant pantelant et entièrement démuni face à ce secret que je n'avais jamais imaginé, me faisant réaliser à quel point j'ai réussi à tout gâcher, encore, et en beauté cette fois.
-Je suis gay ! M'avoue le jeune homme d'une voix chevrotante et quasi inaudible.
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