Chapitre 76 - Adélaïde

12 Février 1994

-Percy ! Reviens s'il te plait ! Percy !

Mais le jeune homme ignore royalement mes supplications et disparaît rapidement de ma vue. Les larmes brouillent ma vue tandis que je sens mes jambes se dérober sous moi. Tandis que je m'effondre, je sens deux bras m'empoigner fermement, m'empêchant de toucher le sol. C'est un cauchemar. Je vais me réveiller. Ce n'est qu'un horrible cauchemar.

- ...te ramène.

J'entends à peine ce que me dis Jacob. Ma poitrine est en feu. J'étouffe. Des points noirs dansent devant mes yeux tandis que mes poumons réclament leur dose d'oxygène. Le visage de Jacob apparaît alors devant moi, flou, dansant.

-Adélaïde, respire ! Allez, reste avec moi. Voilà, c'est bien. Ca va aller, je vais tout arranger, d'accord ?

Chaque inspiration est une torture. L'air qui s'infiltre doucement dans mes poumons me brûle, me détruit. Mon coeur se serre, déversant en moi des flots de laves brûlantes. Si il était possible de mourir d'amour, je crois que je serai déjà libérée de ce fardeau. Les paroles de Percy tournent en boucle dans ma tête. Il m'a lâché. Durant notre saint valentin. Il m'a abandonné. Après m'avoir proposé de vivre ensemble. C'est une énorme blague ? Non, c'est bien la réalité. Et je ne peux m'en prendre qu'à moi. J'ai tout gâché.

-Qu'est ce qui s'est passé ? Il est où Percy ?

-Je crois que j'ai fais une connerie...A cause de moi, Percy a rompu.

-Comment ça il a rompu ? Putain il va m'entendre cet abruti.

-Il va nous entendre. Il est où là ?

-Je sais pas. Il s'est barré.

Je déglutis, les lèvres tremblantes tandis que les trois garçons discutent. C'est ma faute. Laissez le tranquille. Je dois leur dire.

-Laissez...tomber...

Incapable d'en dire plus j'éclate en sanglot, incapable de contenir mes larmes plus longtemps. Je sens qu'on me porte, puis qu'on me pose. Je vois des ombres s'installer autour de moi. Mais je ne suis pas là. Je me sens vide. Vide de tout. Deconnectée. Ca ne peux pas être vrai. Je le refuse. C'est une blague. De mauvais goût, mais une blague. Percy va arriver, il va me prendre dans ses bras, on va terminer notre journée comme elle a commencé. Ce n'est qu'une blague.

-Tu veux pas l'emmener à l'infirmerie ?

-Non Fred, je crois qu'elle a juste besoin de repos.

-Ouai bah...Tu nous tiens au courant. Viens George, faut qu'on trouve le roquet qui nous sert de frère.

-J'arrive. Tu..tu diras à Adélaïde qu'on est avec elle...Je crois qu'elle est pas en état de comprendre quoi que se soit là...Attends moi Fred ! On va voir si il va encore mordre quand il nous verra.

Je me sens soulevée de terre et ferme les yeux. Je sens doucement le sommeil faire son œuvre, et, soulagée de sentir ma souffrance, mes angoisses et mes doutes s'éteindre doucement, je m'y jette comme sur une bouée de sauvetage. J'entends le bruit de la porte s'ouvrir et se refermer et je sens que Jacob me pose sur mon lit, rabattant la couverture sur moi.

-Pardonne moi Ad...Je...Je vais tout arranger, je te le promets.

Ses lèvres se déposent sur mon front, me procurant une brève sensation rassurante, mais rapidement, le venin me parcourant se déchaîne de nouveau, brûlant chaque parcelle de ma peau, me dévorant les entrailles, faisant éclater mon âme qui vient s'enfoncer dans mon coeur comme des milliers de lames acérées.

-On fait revenir Pomfresh ?

-C'est fini Adélaïde.

-Non, elle nous a dit qu'elle ne pouvait rien faire.

-Je ne t'aime plus.

-La pauvre, j'aimerai pas être à sa place.

-Je ne veux plus jamais te revoir !

-Chut ! Regarde, elle se calme.

Des paroles se mélangent en totale incohérence tandis qu'une patte d'ours me caresse doucement le front dans un geste apaisant. Je sens mes muscles se décontracter tandis que les voix se font de plus en plus lointaines. Le visage de Percy m'apparaît, souriant, me narguant, avant de disparaître, me laissant dans le noir complet. Doucement, mes pensées deviennent confuses. Les voix autour de moi s'atténuent jusqu'à devenir inaudibles, et, inexorablement, je replonge avec soulagement dans le sommeil. Au moins, quand je dors, je ne pense plus. Au moins, quand je dors, je ne ressens plus.

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