Chapitre 73 - Percy
12 Février 1994
J'aimerai tellement pouvoir la couvrir de cadeaux...Malheureusement, et ce malgré mes efforts, je n'ai pas réussi à amasser le moindre gallion depuis noël. J'ai pourtant poster des annonces dans tous le château afin de proposer mes services en aide scolaire, mais cela n'a pas été très concluant. Si je ne trouve pas très vite une solution, cette sortie sera la dernière de l'année pour nous...Malgré tout, je vais tout faire pour rendre cette saint-valentin mémorable, bien que j'ai également prévu de marquer le coup lors du vrai jour des amoureux. Sans m'en rendre compte, nous arrivons devant le village de pré-au-lard, et je réalise que j'ai passé tout le voyage dans mes pensées. Jetant un regard vers Adélaïde, je remarque qu'elle a le visage fermé, comme si quelque chose la torturait. Doucement, je glisse ma main dans la sienne et lui adresse un sourire.
-Tu viens ? Je sais par où commencer.
Je l'entraîne à travers les allées et nous entrons dans le salon de thé de madame Pieddodu. Puisque nous venons d'arriver, tous les couples n'ont pas encore eu le temps de venir se ruer ici et nous aurons quelques instants de tranquillité.
-Ha les amoureux ! Ravie de vous revoir ! Alors qu'est ce que je vous sers ? Nous avons un menu spécial saint valentin : une assiette de viennoiserie accompagné de champagne rosé. Vous êtes bien majeurs n'est-ce pas ?
-Oui madame Pieddodu, ne vous en faîtes pas ! Lancé-je d'un ton rassurant.
-Bon je vous fais confiance. Qu'est ce que vous commandez du coup ?
-On va prendre l'assiette, merci.
J'avise le prix et me mords l'intérieur de la joue. C'est plus cher que ce que je pensais, mais temps pis. J'aurai juste à vendre deux ou trois livres. Il me semble avec vu Dubois lorgner sur mon exemplaire du quidditch à travers les âges. Je devrais en tirer un bon prix...D'autant qu'il est dédicacé par Randolph Keitch, ça l'intéressera fortement. Je regarde Adélaïde et remarque la petite chaîne autour de son cou. Un élan d'amour s'empare de moi, heureux de voir qu'elle porte mon cadeau quasi quotidiennement.
-Où est-ce que tu voudrais qu'on s'installe à la fin de l'année mon coeur ?
La question d'Adélaïde me prend au dépourvu. C'est vrai que j'ai lancé cette idée, il y a quelques semaines, mais je ne me suis pas penché sur la question. Le fait est que je n'ai pas les moyens pour un appartement de suite après nos études. Mais comment lui expliquer que je dois revenir sur ma proposition, du moins durant quelques mois ? De quoi je vais avoir l'air à ses yeux ? D'un raté. Je baisse les yeux, honteux tandis que Madame Pieddodu revient avec notre commande.
-Et voila les jeunes ! Bonne saint valentin.
-Merci ! Répondons-nous d'une même voix tandis que la bonne femme s'en va accueillir de nouveaux clients.
-Ecoute Adélaïde, je..je crois que...Commencé-je mal à l'aise.
-Percy...T'inquiètes pas, on a tout le temps d'y penser.
Elle entrecroise ses mains aux miennes et, devant son regard plein de tendresses et d'espoir, je n'ai pas le coeur à ruiner ses projets. Après tout, il est encore tôt et nous avons le temps de voir venir. D'ici Juin, j'aurai forcément trouvé une solution. Il le faut. J'acquiesce et dévie rapidement le sujet.
-Bon, aujourd'hui, c'est ta journée ! Où est-ce que tu veux aller ? Lancé-je, oubliant la dangerosité de poser ce genre de questions à une femme.
-La cabane Hurlante ! Me répond-elle du tac-o-tac.
-La...cabane...Hurlante ? Répété-je, hébété.
Le jour de la saint valentin, mademoiselle Bercley veut se rendre dans le lieu le plus sinistre et réputé pour être le plus hanté de grande Bretagne ? Vraiment ? C'est vraiment...Elle. J'éclate de rire, secouant la tête de droite à gauche.
-Quoi ? Qu'est ce que j'ai dis de drôle ? Percy ! S'offusque-t-elle tandis que j'essaye de me calmer.
-Mon amour. Ne change jamais. Je t'aime ! Finis-je par dire, au bord des larmes.
Reprenant mon sérieux, je l'observe, réalisant doucement à quel point mes sentiments ont pu évoluer au cours de ces quelques mois. Quand je pense à mon avenir, je n'arrive pas à le visualiser sans elle. Bien sur, c'est tout à fait normal, mais, je ne sais pas. Je n'ai jamais été autant sûr de moi. Et en la voyant ainsi, sirotant sa boisson, l'évidence me frappe. Je veux l'épouser. C'est peut-être fou, complètement immature, et inconscient, mais c'est ce que je veux. Quand on aura notre diplôme, cet été, je lui demanderai sa main.
-Percy ?
Je reporte mon attention sur elle tandis qu'elle fronce les sourcils.
-A quoi tu penses ? Me demande-t-elle, nerveusement.
-A l'avenir mon amour. A l'avenir. Réponds-je tendrement tout en serrant sa main dans la mienne.
Oui, tant que je serai à ses côtés, je serai capable de toutes les folies. Tant que je serai à ses côtés, malgré mes doutes, malgré mes peurs, je pourrai tout surmonter. Toutefois, le tableau d'un blanc immaculé qui s'offre à moi se tâche doucement. Les paroles de Pénélope me reviennent en mémoire comme un boomerang acéré, laissant couler dans mes veines une vérité amère, entachant ma belle toile d'une tâche noire. Je vais la faire souffrir. C'est ma crainte depuis le début. Nous venons de deux mondes différents, je m'en suis bien rendu compte. Et malgré mes ambitions, je n'arriverai peut-être jamais à lui offrir tout ce qu'elle attend de moi. Et moi ? Serai-je capable de me concentrer sur mon travail ? Gravir les échelons pour atteindre mon objectif suprême ? Arriverai-je à me consacrer à mon rêve sans me laisser déconcentrer par elle ? Et si elle me tirait vers le bas plutôt que vers le haut ? Après tout, Adélaïde n'est pas un modèle de sérieux, personne ne peut le nier. Et si je me trompais sur toute la ligne.
J'adresse un sourire à la jeune femme, balayant une fois de plus mes angoisses, les envoyant dans un coin de mon esprit pour plus tard. Il est hors de question que ces questionnements viennent gâcher cette journée. Aujourd'hui, j'ai prévu de faire d'Adélaïde ma reine. Et rien ne viendra perturber mes plans. Je vais mettre tout en œuvre pour faire de cette journée la plus belle saint valentin de sa vie. D'ailleurs, en a-t-elle déjà fêter avant ? Certainement. Et si je n'arrivais pas à la cheville de ces..autres garçons ? Non. Je ne dois pas penser à ça. Malgré tout, nous n'avons jamais vraiment abordé la question des ex...Elle sait que j'ai eu une histoire avec Pénélope mais...Je réalise subitement que je ne sais rien de mes...prédécesseurs. Angoissé, je lui attrape les mains et les embrasse, n'osant aborder le sujet de peur de tout gâcher.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top