Chapitre 71 - Percy

5 Février 1994

-Allez Gryffondor ! Allez Gryffondor !

A côté de moi, Adélaïde s'égosille, s'appuyant de tout son poids sur mon épaule à chaque fois que le souaffle passe les cages adverses. Je grimace, commençant à sentir mon bras douloureux.

-Et Harry Potter a attrapé le vif d'or ! Gryffondor l'emporte ! S'égosille Lee dans son micro tandis que la foule de spectateurs explosent.

Fred et George arrivent face à nous et lèvent le pouce bien haut. Je regarde Adélaïde sortir le rouleau qu'ils lui ont fournis précédemment et commencer à tirer dessus.

-Tu ne devrais pas faire ça. La préviens-je, craignant le pire.

-Mais si, fais pas ton rabat joie ! Insiste-t-elle en tirant d'un coup sec sur la fermeture.

Un lion de feu en sort soudainement, créant un appel d'air nous faisant basculer par-dessus nos sièges. Ma tête cogne contre les gradins, me faisant grimacer de douleur. Je me relève tant bien que mal pour constater les dégats. Plusieurs élèves et professeurs sont au sol, le bout des cheveux calcinés. Un immense lion de feu parcourt les tribunes durant plusieurs minutes, faisant courir les élèves effrayés à l'idée de se faire cramer. Au bout de quelques minutes, le lion se stoppe et disparaît dans une explosion. Des morceaux fusent jusqu'au ciel et un feu d'artifice explose, dessinant les mots «Gryffondor les plus forts, Serdaigle à la poubelle. W&Wstore ».

Je soupire tandis que les professeurs cherchent le responsable. Comprenant que si Adélaïde se fait prendre, j'y passerai aussi, je l'entraîne rapidement hors des gradins, profitant de l'amoncellement d'élèves essayant de quitter le stade. Une fois dehors, assez éloigné des autres, je me retourne, laissant éclater ma colère.

-Mais tu es conne ou te le fais exprès ! C'est pas possible Adélaïde ! Là tu t'es surpassée. Mais qu'est ce qui t'es passé par la tête ? Imagine si il y avait eu des blessés ! Va vraiment falloir que tu te recadres. Je ne vais pas passer mon temps à réparer tes conneries !

Je me stoppe, voyant son air penaud. Je soupire et tente de lui prendre le bras. Mais la jeune femme se dérobe, cachant ses mains derrière le dos. Je fronce les sourcils. Elle ne réplique pas. Elle a la tête baissée. Quelque chose cloche. D'ordinaire, elle ne se laisse pas démonter comme ça.

-Adélaïde. Montre moi tes mains ! Exigé-je, craignant le pire.

-Non ! Réplique-t-elle séchement, se raidissant.

-Adélaïde ne m'oblige pas à le faire moi-même. S'il te plait. Tenté-je, radoucissant ma voix au maximum, malgré le tremblement de rage qui continue de la faire vibrer.

Doucement, la jeune femme tend les bras devant elle, les poings fermés. Je ferme les yeux. Qu'est ce qu'elle peut m'énerver quand elle fait l'enfant !

-Ouvre tes mains, paumes en l'air. Ordonné-je, fronçant les sourcils.

Elle se mord la lèvre inférieur, hésitante, mais fini par capituler. Doucement, elle ouvre les mains, me laissant constater l'ampleur des dégâts. Les paumes de ses mains semblent brûlées au deuxième ou troisième degré. Elles ont doublés voir triplés de volumes. Je n'ose pas les toucher de peur de lui faire plus mal qu'elle ne souffre déjà. Ses ongles sont décharnés et des picots de sang commencent à se former, coulant sur sa peau rougeoyante. La voir dans cet état coupe net mon envie de l'engueuler.

-Je vais les tuer. Murmuré-je entre mes dents, maudissant mes abrutis de frères.

-Non perc' ! Ils n'y sont pour rien.

-C'est pourtant leur invention n'est-ce pas ?

-Oui mais...

-Alors je vais les tuer ! Mais avant je t'emmène à l'infirmerie.

D'un geste rageur, j'attrape la main d'Adélaïde tout en passant devant elle. Elle pousse un cri de douleur et je ferme les yeux, relâchant sa main. Qu'est ce que je peux être con parfois ! Je me tourne vers elle.

-Désolé...Je voulais pas te faire mal...

Doucement, je lui prends le bras et l'entraîne vers le château. Même quand tout va pour le mieux, Fred et George arrivent encore à tout gâcher. A quoi jouent-ils bon sang? Pourquoi ne peuvent-ils pas lui foutre la paix ? Ses amis qu'ils disent? Tandis que je fulmine, nous traversons les couloirs et arrivons rapidement à l'infirmerie. Madame Pomfresh s'occupe de suite d'Adélaïde.

-Vu les brûlures, il y en a pour une petite heure, mais vous retrouverez une peau de bébé en un rien de temps ! Explique-t-elle tout en appliquant la pommade sur les mains de ma copine.

Adélaïde grimace tandis que je me mords l'intérieur de la lèvre, détestant la voir souffrir ainsi.

-On discutera plus tard Ad...Il faut que j'aille régler...certaines choses.

-Percy...Laisse tomber je t'ai dis...

Je secoue la tête, dépose un baiser sur son front et quitte l'infirmerie. Je me dirige rapidement vers les vestiaires où Dubois m'informe que les autres joueurs sont déjà dans la salle commune à fêter la victoire, et qu'il doit d'ailleurs les rejoindre rapidement. Nous montons rapidement les étages et passons dans la salle commune.

-Comment va Adélaïde ? Me demande Gaelle à peine l'entrée franchit.

-Pomphresh s'occupe d'elle. Tu peux aller la voir je pense, mais dépèches-toi, les visites sont presque finies.

-Ok merci, je passe chercher Jacob et on y va.

J'acquiesce et me dirige vers les jumeaux. Les garçons sont entourés d'élèves de toutes années les glorifiant. Je lève les yeux au ciel, exaspéré. Ce ne sont pas des héros. Juste des abrutis qui n'ont aucunes considérations pour les autres. Des inconscients qui auraient pu faire énormément de dégats aujourd'hui. Peut-être même tuer Adélaïde...

-Fred ! George ! Venez ici tout de suite ! Crié-je dans la salle commune afin d'être sûr d'être entendu.

Les garçons se regardent tandis que la foule se dissipe et arrivent vers moi, grand sourire aux lèvres. Si je pouvais, je leur donnerai une bonne paire de baffes à chacun. Mais en plus de ne pas avoir la carrure pour assumer leur contre-attaque, maman ne m'a pas élevé ainsi. Alors je me contente de serrer les poings dans mes poches et de les regarder, furieux.

-Alors Percy, qu'est ce que tu as pensé de notre bouquet final ? Pas mal hein ? Me demande Fred, un sourire joyeux aux lèvres.

-Pas mal ? Non mais vous jouez à quoi ? Avec vos conneries, la moitié des gradins sont maintenant calcinés ! Fulminé-je.

-Oui, on est plutôt fier de nous pour le coup ! Se marre Georges.

-Fiers ? Fiers ! Tanné-je en haussant la voix. Je vois. Et de savoir Adélaïde à l'infirmerie, les mains brûlées au troisième degré, en train de souffrir le martyr vous rend peut-être fiers aussi je suppose ?

Leurs visages se décomposent devant moi, et leur sourire victorieux laisse place à une expression d'effroi. Me sentant soudainement satisfait de les voir enfin prendre conscience de leur bêtise, un élan de culpabilité m'assaille en pensant à Adélaïde. Je ne peux pas me sentir ravi si c'est à ses dépends.

-On va aller la voir pour s'excuser. Elle est toujours à l'infirmerie ? Me demande Fred tandis que les garçons se dirigent vers la sortie.

-Non ! Vous n'irez nulle part. Vous en avez déjà assez fait comme ça. Je vais voir comment elle va, et vous n'avez pas intérêt à venir.

-Tu peux pas nous en empêcher Percy. C'est notre amie.

-Vraiment ? Et vous calcinez souvent vos amis vous ?

Leur lançant un dernier regard froid, je fais volte face et sort de la salle commune. Arrivant à l'infirmerie, je remarque que Jacob et Gaelle sont déjà là à discuter avec la jeune fille.

-On vous laisse. Repose-toi bien chérie. Dis Gaelle, avant de prendre Adélaïde dans ses bras.

-Soit pas trop dur avec elle. Si je vois une seule trace de larmes sous ses yeux, je t'éclate. Me menace Jacob en passant à côté de moi.

Nous nous défions quelques instants du regard avant qu'enfin il décide de s'en aller. A peine la porte de l'infirmerie refermée que je me pose sur le siège à côté d'Adélaïde, soupirant.

-Montre moi tes mains.

La jeune femme obtempère et je remarque déjà une amélioration. Madame Pomphresh arrive et enduit d'une nouvelle couche les mains de la jeune femme.

-Pourquoi tu ne peux jamais te comporter convenable mon coeur ?

Adélaïde baisse ses yeux et je me passe une main dans les cheveux. Inutile d'insister, je vois bien qu'elle s'en veut déjà assez comme ça. Prenant sur moi, je dévie la conversation.

-C'est bientôt la saint-valentin...Tu as bien l'autorisation pour pré-au-lard ? m'enquiers-je tandis qu'elle acquiesce, parfait, parce que j'ai déjà tout prévu.

-Ha oui ? Me demande-t-elle, les yeux brillants de curiosité.

-Oui, mais je ne te dirai rien ! Lancé-je tout en l'embrassant entre chaque mot.

Nous discutons encore quelques instants avant que l'infirmière ne me chasse.

-Vos blessures mettent plus de temps à cicatriser que je le pensais. Je vais vous garder pour la nuit, par mesure de sécurité. Monsieur Weasley, il me semble que votre dortoir ne se situe pas dans l'infirmerie...

-Oui madame, j'y vais !

L'infirmière repart alors à son bureau et je profite des quelques minutes qu'il me reste avec Adélaïde.

-Je viens te chercher avant le déjeuné. Repose toi.

-D'accord. Et..Percy...Je suis désolée.

-T'inquiète pas pour ça. Je t'aime...

Me rapprochant d'elle, je l'embrasse tendrement. Entendant l'infirmière tousser de manière exagérée, je vole à la jeune femme u n dernier baiser et quitte l'infirmerie. Arrivé dans la salle commune, je monte directement me coucher, évitant mes frères qui viennent aux nouvelles. Je n'ai vraiment pas envie de leur parler, étant encore extrêmement en colère contre eux. Je me change et me glisse sous la couette. Mais alors que je suis sur le point de m'endormir, les paroles de Pénélope viennent une nouvelle fois me hanter. Et si elle avait raison? Après tout, ce qui c'est passé aujourd'hui ne contredits vraiment pas ses paroles, bien au contraire. Cette nuit, je dors horriblement mal tandis que mon coeur et mon esprit se laissent doucement ronger par le doute...

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