Chapitre 69 - Percy

16 Janvier 1994

-Mon cœur, j'aimerai qu'à la fin de nos études, on emménage ensemble.

Je tourne la tête vers la jeune femme. Mes muscles sont tendus face à son silence. Peut-être que je vais trop vite ? Peut-être que ce n'est pas son intention ? Et à la réflexion, comment allons-nous faire ? Je n'ai pas les moyens pour un appartement. Il faudrait attendre que nous ayons un emploi stable. Je me mords l'intérieur de la joue, maudissant mon impulsivité nouvelle. Mais la jeune femme m'embrasse, un sourire aux lèvres. Est-ce que ça veux dire oui ? Est-ce que ça veux dire plus tard ? Sentant la panique me gagner, j'essaye de me justifier tant bien que mal, bafouillant des phrases qui me passent en tête.

-J'ai envie de...de faire des projets avec toi. Je ne sais pas. C'est peut-être étrange. Après tout nous ne sommes ensemble que depuis...trois mois à peine mais...Je ne me suis jamais senti aussi proche...aussi heureux et entier avec qui que se soit alors...

-Se serait génial. Me coupe-t-elle.

Je la regarde, surpris. Donc elle est d'accord. Nous allons vivre ensemble. Je sens tous mes muscles se détendre et un sourire s'étire sur mes lèvres.

Nous restons un long moment ainsi, silencieux. Mon esprit dérive vers notre vie future. Malheureusement, j'ai du mal à le voir aussi beau que je le voudrais. La réalité de ma précarité me frappe une nouvelle fois en pleine face. Je dois absolument relancer le ministère pour mon stage. Je dois absolument obtenir un poste en son sein. Peu importe lequel du moment que je gagne assez d'argents. Peu importe le prix que j'aurai à payer pour y arriver. Je lui dois. Je nous le dois.

La pluie nous surprend soudainement et nous courrons, affaires sous le bras, jusqu'au château. Nous entrons dans le hall complètement trempés et frigorifiés. Je ramène le panier vide aux cuisines et entraîne Adélaïde à travers les couloirs. Les élèves que nous croisons nous regardent intrigués, et le rouge me monte aux joues. Je déteste être le centre d'attention, surtout dans ce genre de situation peu valorisante. Pourquoi ne peuvent-ils pas faire attention à moi quand je joue mon rôle de préfet ? Cette attitude m'agace au plus haut point.

Nous arrivons rapidement au cinquième étage. Je vérifie que personne ne se trouve aux alentours et met la main sur la poignée de la salle de bain des préfets. Au même moment, la porte s'ouvre et nous nous retrouvons face à face avec Olivier Dubois, capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor, et également en septième année. Le jeune homme nous regarde tour à tour, surpris tandis que ma respiration se bloque.

-Je vous laisse la place ! Lance-t-il avec un clin d'oeil avant de s'éclipser dans les escaliers.

Je soupire, considérant la chance que nous avons de n'être tombés que sur Olivier. Le jeune homme est réputé pour sa discrétion. Je sais donc qu'il gardera cette rencontre pour lui. Une fois la porte fermée à clé, je me tourne vers Adélaïde. Elle est tellement belle, tellement sexy dans ses vêtements trempés lui collant à la peau, dévoilant les formes de son corps. Je tique en réalisant qu'une grande partie de l'école l'a vu ainsi. J'actionne les robinets, remplissant ainsi l'immense creux au sol faisant office de baignoire puis m'approche de la jeune fille.

Doucement, je remonte son haut, laissant mes doigts glisser sur sa peau. Adélaïde lève les bras, me permettant de faire passer ses vêtements par-dessus. Ces derniers tombent mollement au sol tandis que nous retirons nos chaussures. Je refixe alors mon attention sur la préfète qui m'enlève mon haut, faisant parcourir ses ongles le long de mon torse. Je ferme les yeux tandis qu'un frisson de plaisir me parcourt. Elle sait ce que j'aime, et prend un malin plaisir à me rendre fou. Je l'embrasse, tout en m'attaquant à son pantalon qui termine rapidement à ses chevilles, en même temps que le mien. Tous deux en sous-vêtements, je m'éloigne de quelques pas, admirant ses courbes, imprimant cette image dans ma mémoire. Je me rapproche d'elle et dégrafe son soutien-gorge. Doucement, tout en caressant ses bras, je le fais glisser le long de son corps. Je l'embrasse. La bouche. Le cou, descendant doucement sur la courbure de ses seins. Je titille ses mamelons de mes dents, lui arrachant un gémissement. Un sourire de fierté s'étire sur mon visage tandis que mes lèvres continuent leur progression sur son ventre qui se contracte. Doucement, je fais glisser son dernier rempart. Une fois le sous-vêtement à terre, je remonte le long de son corps, faisant frôler mes lèvres contre sa peau. Je m'empare de sa bouche, mordillant ses lèvres tandis que ses mains abaissent doucement mon caleçon.

Complètement nus, je l'attrape par les fesses tandis qu'elle met ses jambes autour de ma taille. La tête dans sa nuque, je descends doucement dans le bain, nous plongeant dans la chaleur de l'eau. Je m'immisce en elle dans un râle de plaisir et la sens se contracter. Je me stoppe, lui lançant un regard inquiet. Mais la jeune femme acquiesce et entame par elle-même un doux va et vient. Je me mords la lèvre inférieur, fermant les yeux. Doucement, je pose ma tête sur son épaule, la collant au plus près de moi, embrassant chaque parcelle de peau à disposition tandis que ses mains s'agrippent à mes cheveux. Durant quelques instants, nous nous retrouvons dans une bulle. Plus rien n'existe autour de nous. Je me laisse aller en elle dans un râle de plaisir où elle me rejoint rapidement. Essoufflé, je n'ose plus bouger. Là, contre elle, je me sens bien, heureux, comblé.

-Alohomora !

La porte s'ouvre soudainement et mon regard croise celui de Jacob. Le jeune homme se fige tandis que je colle un peu plus Adélaïde contre la bordure du bain. Il ouvre la bouche, la referme. Un large sourire s'étire sur ses lèvres tandis qu'il lève ses deux pouces bien haut. Puis, sans demander son reste, le jeune homme quitte la pièce. Je ferme les yeux en soupirant.

-C'était...qui ? Me demande Adélaïde, d'une petite voix suraiguë.

-Jacob...Soupiré-je.

J'hésite entre me sentir soulagé de savoir que ce n'était pas quelqu'un d'autre, comme l'un des serpentards ou Pénélope, ou complètement paniqué d'avoir été surpris d'une part mais surtout par un autre préfet, pour lequel je suis censé être un modèle de vertu et de bon sens.

Je m'écarte de la jeune femme, la laissant ainsi respirer plus aisément et lui lance un regard contrit. Tel que je connais Jacob, il est déjà allé tout rapporter à Gaelle. Et telle que je la connais, je vais avoir droit à un questionnaire détaillé dés mon retour dans la salle commune.

-Fais pas cette tête ! Il nous jugera pas tu sais. Il a fait pire...bien pire je peux te le garantir. Me lance-t-elle en levant les yeux au ciel.

-Oui mais..mais..je suis préfet en chef tour de même ! Je vais perdre toute crédibilité face à lui maintenant et..

-Si ça peux te rassurer, me coupe-t-elle, tu as déjà perdu toute crédibilité à ses yeux depuis le premier jour de ta nomination comme préfet en chef....peut-être même depuis bien avant d'ailleurs.

-Ho merci Adélaïde, c'est rassurant ce que tu me dis là ! Ironisé-je tandis qu'elle s'esclaffe de nouveau.

Je me redresse et l'aide à sortir de l'eau. Nous nous séchons et nous habillons rapidement. Puis, une fois la salle remise en ordre, nous sortons, vérifiant que personne ne nous voit, et arpentons les couloirs comme si de rien n'était. Mais malgré cela, je ne peux m'empêcher d'avoir l'impression de me faire juger par chaque personne croisant notre route, comme si toute l'école était déjà au courant de notre bain crapuleux.

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