Chapitre 68 - Adélaïde
16 Janvier 1994
-Je t'aime...Me murmure-t-il doucement, une main sur ma joue.
-Moi aussi je t'aime. Lui réponds-je en embrassant sa main.
Malgré tout, son regard est étrange, distant. Mon estomac se contracte tandis que je repense à l'avertissement de Deauclaire. Et si elle avait raison? Et si il m'abandonnait au profit de ses ambitions? Je sais que c'est absurde. Après tout, je n'avais aucuns doutes avant qu'elle vienne mettre son nez de fouine dans nos affaires. Alors pourquoi est-ce que ses paroles ont-elles un si grand effet sur moi? Mes craintes reviennent au grand galop, dans une totale incohérence émotionnelle.
Nous nous installons sur une nappe et je prends Twix sur mes genoux. Le chenapan essaye de s'enfuir, si bien que je fini par vider le panier sur la nappe et l'enfermer dedans.
-Si c'était pour faire ça, tu aurais dus le laisser dans la salle commune de Poufsouffle. Me lance le jeune homme, à juste titre.
-Non, il faut qu'il prenne l'air. Ce n'est pas un chat d'appartement. Si je le laisse toute la journée à l'intérieur il va devenir fou...et puis...Disons que...Il n'est pas très sage là-haut. Avoué-je en baissant les yeux.
-Si je comprends bien, tu as reçu des demandes pour le garder avec toi le plus possible ? S'esclaffe Percy.
-Oui...Mais je ne vois pas en quoi c'est drôle !
Vexée, je me met dos à lui et croise les bras, ce qui ne fait qu'accentuer son hilarité. Malgré tout, je ne me tourne pas. Un sourire s'étire sur mes lèvres. J'adore son rire. Il est tellement doux et grisant. Je ne comprends pas moi-même pourquoi l'entendre me donne la chair de poule. Ni pourquoi mon coeur s'affole à chaque fois. Je ne sais pas...Peut-être parce qu'il n'est pas très démonstratif devant les autres. Je plisse les yeux, essayant de me rappeler de la dernière fois où j'ai entendu Percy rire en groupe. Mais aucun souvenir ne me vient en mémoire, et je réalise à cet instant, qu'il n y a jamais eu aucune fois avant cette année. Je soupire et me laisse tomber en arrière, sans même regarder où je risque d'attérir.
-Adélaïde ! Mais t'es folle ! Imagine si je m'étais levé ou que j'étais quelques centimètres plus loin ! Tu aurais pu te faire très mal !
Calant ma tête un peu mieux sur ses genoux, je souris, le laissant me sermonner. Son regard effaré braqué sur moi, je savoure chaque instant. J'aime sa façon de prendre soin de moi, de me pousser, de me recadrer, de m'aimer. Je ferme les yeux, attendant qu'il ait terminé sa tyrade insensée.
-Tu aurais pu t'ouvrir le crâne ! Et moi qu'est-ce que j'aurai fais hein ? Adélaïde...Tu réponds quoi à ça ?
-Mmh...Je te fais confiance.
J'ouvre les yeux à temps pour remarquer l'éclair de surprise traversant son regard. Le jeune homme soupire, passant machinalement ses doigts dans mes cheveux. J'adore cette sensation qui a le don de m'apaiser, de me détendre au point de m'endormir. Mais mon ventre me rappelle à mes obligations envers lui. Je me redresse, pestant contre moi-même, et sort les sandwich du panier.
-A table ! Claironné-je, ravie.
Nous mangeons rapidement puis nous nous allongeons dans l'herbe, nous servant de la nappe comme couverture. Je frissonne. L'air de Janvier est encore très froid, et la moindre brise me fait grimacer. Percy se rapproche de moi, m'entourant de ses bras, et je pose ma tête contre sa poitrine. Le rythme régulier de son coeur me fascine. J'ai l'impression que le temps s'est arrêté, et que nous pourrons profiter de cet instant éternellement.
-C'est quand ton anniversaire ? Demandé-je subitement.
-Le 22 Aout. Et toi ?
-Le 1er Mai...Attend, ça veut dire que je suis ton ainée ! Tu vas devoir m'obéir maintenant ! Le taquiné-je tandis que ses mains glissent sous mon pull.
Je souris tandis que certaines idées germent dans ma tête, mais alors que je m'apprète à ressentir les frissons habituels, le jeune homme s'égare sur mes côtes. Je gesticule dans tous les sens tandis qu'il me maintient fermement contre lui avec ses jambes. J'éclate de rire sous l'agression de chatouilles, incapable de lutter et me tortille dans tous les sens.
-Dis donc mademoiselle, veuillez utilisez un autre ton quand vous vous adressez à votre préfet en chef ! Me lance-t-il de manière espiègle.
-Je..tu...as...gagné...je...me...rends...pardon...Réussis-je à bafouiller entre mes éclats de rire.
-Pardon qui ? Continue mon tortionnaire, pianotant ma peau de ses mains.
-Pardon préfet en chef ! Articulé-je tant bien que mal.
Ses mains se firent alors plus douces, plus caressantes. Je ferme les yeux, reprenant mon souffle. Mon corps s'enflamme à son touché, mais je reste stoïque, profitant de ce moment. Une de ses mains se pose sur mon ventre, le caressant du pouce tandis que l'autre quitte ma peau. De sa main libre, le jeune homme écarte mes cheveux, dévoilant mon cou. Je frissonne à cause du léger choc thermique dont ma peau est victime. Mais, bien vite, ses lèvres glissent doucement le long de mon cou, le parcourt, le réchauffe de son souffle, l'effleure de sa langue. Il se stoppe et je sens la chaîne qui pend sur ma peau se soulever.
-Je ne le quitte quasiment jamais depuis que tu me l'as offert, l'informé-je, sourire aux lèvres, c'est un peu mon porte bonheur. Et, j'ai l'impression d'être à tes côtés quand ce n'est pas le cas...
Je rougis, trouvant ces mots, qui avaient bien plus de classe dans ma tête, complètement ternes et stupides. Le silence se fait entre nous, gênant.
-Mon cœur, j'aimerai qu'à la fin de nos études, on emménage ensemble.
Mon cœur loupe un battement et je me tourne vers le jeune homme, les eux écarquillés. Nous n'avons jamais vraiment parler avenir, bien que j'y pense souvent, nous contentant de vivre au jour le jour. Mais c'est vrai que nous sommes majeurs maintenant, et que ce sont des étapes que nous franchirons, tout naturellement. Le fait qu'il en parle, qu'il se projette ainsi, me va droit au coeur. Un instant, je culpabilise d'avoir pu douter de lui. Je me mords la lèvre, heureuse et acquiesce. Je l'embrasse, rêvant déjà de notre vie future. Et pourquoi pas de nos futurs enfants ?
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