Chapitre 63 - Percy
15 Janvier 1994
Le match entre Serdaigle et Serpentard se termine sur la victoire de ces derniers. Tandis que les verts jubilent, narguant toute personne qui ne soutenait pas leur équipe, c'est à dire la quasi-totalité des trois autres maisons, Adélaïde et moi en profitons pour nous éclipser. Je l'entraîne à travers les couloirs vides, à la recherche d'un nouveau coin de tranquillité.
-Si seulement il existait un endroit dans cet établissement où l'on puisse être vraiment tranquille! Râlé-je tandis que notre passion est une nouvelle fois interrompue par un flot d'élèves décrétant que le passage secret, jamais utilisé, au troisième étage deviendra désormais une voie express de circulation.
-Nous finirons bien par trouver un endroit tranquille. Espère la jeune femme, aussi frustrée que moi.
Je souffle en faisant les cents pas, agacé. C'est alors qu'une porte se dessine lentement sur le mur avant d'apparaître complètement. Hébétés, nous nous regardons. Jamais en plus de six années à Poudlard, je n'avais vu un tel phénomène se produire. Pourtant, à force de parcourir nuit et jour les couloirs du château, je peux dire sans le moindre doute où se trouve la quasi-totalité des pièces le composant.
Voyant la jeune femme se diriger vers la porte, je me place en travers de sa route, dans un élan de protection. Je ne sais pas ce qu'il peut se trouver ici, et je n'ai pas spécialement envie qu'elle en fasse les frais. Bombant le torse dans un excès de virilité soudaine, et ce, malgré mon palpitant se déchaînant dans ma poitrine, j'actionne la poignée.
Devant nous, une grande pièce aux allures d'appartement se dessine. J'entre dans la salle, hésitant, suivie de ma copine qui referme la porte derrière nous.
-Qu'est ce que... ? Demandé-je, fronçant les sourcils.
-La salle sur demande ! S'émerveille la jeune femme à mes côtés. Je croyais que c'était une légende ! Elle n'apparaît que si nous en avons vraiment besoin. C'est...
La jeune femme s'interrompt brusquement et me fixe quelques instants avant de baisser les yeux. Comprenant les raisons qui ont amenées la salle à se manifester, je me passe une main dans les cheveux, gêné. Si je comprends bien, c'est un peu comme si Poudlard nous incitait à...En fait non, je ne veux même pas aller jusqu'au bout de ma pensée. Tout ceci est bien trop glauque pour moi.
Malgré tout, je ne peux m'empêcher d'être content. Avoir un endroit rien qu'à nous à l'école me plaît particulièrement. D'autant que je n'ai encore trouvé aucune solution à notre besoin d'intimité. Je m'approche doucement d'Adélaïde et lui prend la main. Quitte à être ici, j'ai envie de rendre ce moment magique. Dommage qu'il n'y ai pas de musiques car...Les lumières se tamisent alors soudainement, nous faisant sursauter.
Je regarde autour de moi et remarque que nous sommes sur une large piste, seulement éclairé par des spots bleus et roses. Une douce musique vibre dans la salle. Je tends la main à Adélaïde et l'entraîne, tournoyant doucement sur la piste. Une part de moi me souffle que je devrais informer le professeur McGonagall de l'existence d'une telle pièce, mais une autre part préfère garder ce secret, bien trop heureuse d'avoir une sorte de jardin secret.
-Tu penses que c'est raisonnable Percy ? Nous ne savons même pas si cette pièce n'est pas dangereuse et...
-Adélaïde...Je ne pense pas que l'on courre le moindre danger ici...Et...Je n'ai pas vraiment envie d'être raisonnable là...maintenant.
Bon sang je viens vraiment de dire ça ? Moi? Le fait est que je pense chaque mot qui vient de sortir de ma bouche. Cela fait quinze jours que nous sommes de retour à Poudlard, et je ressens déjà un fort besoin d'elle. Je ne sais comment me l'expliquer. Comment, moi, si raisonnable d'ordinaire, perd ainsi tout bon sens en sa présence. Sans attendre sa réponse, je l'entraîne, la fait virevolter sur la piste et l'embrasse. Tendrement. Fougueusement. Sur la bouche, dans son cou. La gardant contre moi, nos doigts entrelacés. Un brasier s'élève alors en moi, doucement d'abord. Je le laisse me consumer, je le laisse me dévorer. Parce qu'à cet instant précis, j'ai le sentiment de ne rien faire de mal. Parce que j'ai la certitude que cette pièce ne s'est pas manifesté par hasard. Parce que j'ai envie d'y voir un signe. Un signe que, l'espace d'un instant, Poudlard nous autorise à être nous-même.
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