3 Janvier 1994

Le cours de potions se terminent et je sors rapidement des cachots. Ces deux heures ont été un véritable calvaire. Et comme d'habitude, le professeur Rogue a trouvé tous les prétextes au monde pour enlever des points à Gryffondors. J'arrive rapidement dehors et je me dirige vers le terrain de vol, suivi des autres qui prennent tout leur temps, préférant profiter des quelques rayons que le soleil nous offre.

Les Poufsouffles sont déjà là et je me place à côté d'Adélaïde. La jeune femme, blanche comme un linge, semble réellement paniquée à l'idée de remonter sur un balai. Je glisse ma main dans la sienne et la presse doucement afin de la rassurer, mais la jeune femme semble...absente. Je fronce les sourcils et interroge Jacob du regard.

-Le cours de divination l'a un peu secoué, m'apprend-il tandis que la jeune femme tourne brusquement la tête vers lui, elle...hésite-t-il à continuer...Enfin elle te racontera...si elle veut. Ho tiens Gaelle comment ça va ?

Jacob accourt vers son amie, visiblement mal à l'aise. Qu'est-ce qui a bien pu se passer durant ce cours ? Visiblement, le professeur Trelawney a encore fait des siennes. La pseudo-voyante est réputée pour ses présages de mauvais augures et a souvent tendance à plomber le moral de ses élèves. Mais généralement, à partir de la cinquième année, plus personne ne la prend au sérieux. Adélaïde n'est quand même pas en train de se torturer à cause d'elle ?

-Ma puce ? Le professeur Trelawney t'a dit quelque chose ? Lui demandé-je inquièt.

-Non ce...rien d'important. Je suis fatiguée c'est tout. Tente-t-elle de me rassurer, un demi-sourire aux lèvres.

Malgré tout, je n'en crois pas un mot. Mais je n'ai pas le temps de creuser d'avantage. Le professeur Bibine nous sommes de monter sur nos balais afin de commencer le cours.

-Debout !

Le balai arrive dans ma main, de façon discipliné, d'un mouvement net et précis, comme j'aime. Satisfait, je bombe le torse et jette un coup d'oeil autour de moi. La moitié des élèves ont réussi du premier coup. L'autre moitié n'essaye pas vraiment, et Adélaïde...La bouche à moitié ouverte, blanche comme un linge, la main au-dessus du balai, tremblante. Je l'observe, réalisant que sa pseudo-phobie n'est pas qu'un simple caprice. Elle semble réellement tétanisée à l'idée de remonter sur un balai.

-Hey...Ca va aller, je suis là...d'accord ?

Elle me regarde et hoche la tête. Déglutissant, la jeune femme tend la main et ordonne à son balai de venir. Ce dernier arrive directement dans sa main qu'elle referme au point de s'en faire blanchir les phalanges. Le professeur nous répartie en deux groupes et, malheureusement, je me retrouve séparée de ma copine.

-Bien, vous allez faire une course de rapidité.

Des murmures d'excitations s'élèvent dans les rangs. Les courses de balai sont assez rare dans nos cours de vol, mais quand elles se produisent, c'est toujours un moment de pure euphorie. Je ne peux m'empêcher de jeter des coups d'oeil vers Adélaïde. La jeune femme, loin de son expansivité naturelle, arbore un air grave que je ne lui connaissais pas. Mais étrangement, ce regard, que j'ai toujours rêve de voir sur son visage de préfète, m'inquiète plus qu'autre chose. Et je commence à stresser pour elle, espérant que le cours se termine avant qu'elle ne puisse poser ses jolies fesses sur le balai.

-Weasley, Parker. En position !

Je focalise mon regard droit devant moi, m'installant confortablement sur mon balai. Je dois gagner. Mon coeur tambourine de plus en plus fort tandis que l'adrénaline bande mes muscles. Mes mains se resserrent malgré moi sur le manche tandis que je me penche au point de sentir le bois de chêne frôler mon nez.

-Partez !

Un coup de talon plus tard, je fuse à travers le terrain, me focalisant le plus possible sur le parcours et évitant de jeter des regards à mon rival du moment. J'arrive à la fin du parcours le premier et tente de descendre de mon balai en vol de façon classe et distingué. Mais comme j'aurai dus le prévoir, je manque de tomber à la renverse en me prenant les pieds dans ma robe et me rattrape in extrémiste.

-Trés belle course. Parker veillez à vous penchez plus proche du manche, vous gagnerez en vitesse. Weasley, beau parcours mais il va falloir revoir l'atterrissage. Suivants ! Bercley, Smith à votre tour !

Une blonde prend position d'un air décontracté, faisant des signes de mains à ses amis. Adélaïde, de son côté, semble figée. Droite comme un i, elle marche sans prendre la peine de plier correctement ses genoux. Les bras le long du corps, elle donne l'impression de se rendre à l'abattoir. Je la regarde, me mordant l'intérieur de la joue. Sa nervosité m'atteint, et j'en mettrai ma main à couper que l'intégralité des élèves présents la ressente aussi. D'ailleurs, le silence qui s'abat brusquement sur nous ne me contredit en rien. Mon coeur tambourine tandis que la jeune fille s'installe sur le balai. Je jette des coups d'oeils inquièts vers Gaelle qui a ramené ses mains devant sa bouche, comme si elle priait. A ses côtés, Jacob montre sa nervosité en se mordant chaque parcelle de lèvres. Ce qui lui donne des airs assez comiques et peu valorisants. De la part de ce Don Juan né, cette attitude est assez déroutante.

Adélaïde s'installe sur son balai. Mon sang bourdonne à mes oreilles. Madame Bibine monte le sifflet à ses lèvres. Un frisson d'angoisse me traverse le corps. Le son caractéristique du début de la course résonne dans la cours. Je serre la machoire. Les balais s'envolent. Je ne quitte pas mon ange des yeux tandis qu'elle s'élève dans les airs. Son balai tangue, manquant plusieurs fois de la faire tomber. Elle s'élance. La course débute.