Chapitre 38 - Adélaïde
06 Novembre 1993
Une fois le repas terminé, les élèves se dirigent rapidement vers les salles communes afin d'arborer les couleurs de la maison qu'ils vont supporter. Ne faisant pas exception à la règle, j'abandonne Percy en bas des escaliers et file revêtir ma tenue. N'ayant pas envie de choisir une équipe, j'ai passé une partie de la nuit à confectionner un ensemble, mettant fin à la vie de certains vêtements par la même occasion. Une fois vêtue, je contemple mon reflet. Mon legging désormais composé d'une jambe rouge et d'une jambe noire fait honneur à nos deux maisons. J'enfile par dessus un teeshirt, m'arrivant au-dessus des genoux, jaune tout simple, seule couleur commune à nos deux emblème, ainsi que ma veste en cuir adorée et des boots noires. Je jette un coup d'oeil à mon reflet. Je ne suis certes pas glamour, mais au moins, le message est clair. Satisfaite, je pioche dans mon sachet de bonbons une sucette à la fraise que je m'empresse de mettre à la bouche, passe un coup de brosse dans mes cheveux qui reprennent leur forme lisse instantanément, et descend les escaliers.
Gaëlle et Percy m'attendent au bas de l'escalier, en pleine conversation. Je trottine dans les marches, manquant de glisser plusieurs fois, et me poste à côté d'eux.
-Salut! J'ai pas été trop longue j'espère? Demandé-je, toute guillerette.
Les deux jeunes gens me dévisagent de la tête aux pieds avec de gros yeux.
-Adélaïde...Tu ne vas pas sortir comme ça quand même? S'inquiète Percy.
-Si! Je ne prends pas position aujourd'hui, alors, il fallait bien que je le montre!
-Oui mais...tu aurais pu le faire avec des vêtements....classique, non? Continue Gaëlle, levant les yeux au ciel.
-Non. Je suis pour Gryffondor, et pour Poufsouffle. Si je mets des couleurs autre que les leurs, ça voudrait dire que je ne soutien ni l'une ni l'autre, enfin voyons!
Je lève les yeux au ciel. C'est pourtant tellement logique. Éclatant de rire, Gaelle m'entraîne vers la sortie tandis que Percy glisse sa main dans la mienne.
-Ne change pas Adélaïde. Jamais! Me lance la préfète de Gryffondor en déposant un baiser sur ma joue.
La pluie ne cesse de tomber et nous courrons vers les gradins. La quasi totalité des élèves et professeurs sont déjà présents et nous devons négocier avec un petit groupe de troisième année afin qu'ils se décalent d'une place, libérant ainsi trois sièges côte à côte. Les joueurs entrent sur le terrain et Madame Bibine lance le coup de sifflet. Le match débute.
Au bout d'un quart d'heure, je me pelotonne dans les bras de Percy, morte de froid. Le ciel s'assombrit de plus en plus et le vent se fait de plus en plus violent. Pourquoi n'ont-ils pas annulé le match ? A ce train là, tous les élèves de l'école allaient faire la queue devant l'infirmerie avant la fin de la journée! Je tends un bras à Gaelle qui pose sa tête sur mon épaule tandis que je frictionne son bras.
-Il fait vraiment froid ! Espérons que le match ne dure pas trop longtemps ! Râle la jeune femme, grelottant.
Je ne peux qu'être d'accord avec elle. Le plaisir que j'ai d'ordinaire à regarder un match s'en trouve redoutablement diminué aujourd'hui. Je rêve d'une bonne tasse de chocolat chaud, emmitouflée dans une couverture, au coin du feu. Le ciel s'assombrit soudainement et la pluie se fait plus virulente, plus glaciale. Je sens Percy raffermir sa prise sur mon épaule et je tourne la tête vers lui. Il fixe un point dans le ciel. Je plisse les yeux afin d'essayer de discerner ce qui le tend ainsi, mais impossible de voir quoi que se soit. Quand, d'un coup, des capes noires se découpent dans la noirceur du ciel. Je frissonne tandis que la buée qui sort de ma bouche se transforme instantanément en neige.
-Les détraqueurs ne sont pas censés restés autour de l'enceinte de château ? Demandé-je, inquiète de les voir envahir le stade.
Mais ma question reste sans réponse. Plusieurs hurlements nous font tourner la tête et j'aperçois une silhouette se détacher dans le ciel. Le balai sur lequel la personne était continue sa course, passant au-dessus des podiums, fonçant droit vers le parc de l'école tandis que son propriétaire tourne dans les airs, descendant de plus en plus rapidement vers le sol. Je mets une main devant ma bouche, étouffant un cri tandis que Percy m'oblige à me tourner, me collant contre son torse. Ma curiosité prenant le dessus, je le repousse et me penche par dessus la rambarde. Les professeurs descendent au pas de course vers le stade.
-Qui est-ce ? Demande quelqu'un.
-Il est mort ? Questionne un autre.
Je retourne vers Gaelle et Percy, la mine horrifiée.
-Je n'ai pas réussi à voir de qui il s'agit. Bon sang j'espère que Jacob va bien !
Les élèves descendent déjà les gradins afin de se rapprocher de la scène et je tire sur le bras de Percy pour les suivre.
-Dépéchons-nous! Ordonné-je, sentant la panique me submerger.
-Adélaïde arrête! On risque de gêner plus qu'autre chose! M'avise Percy tandis que Gaelle soutient ses dires d'un hochement de tête.
-Oui mais...Dans ce cas il..il faut aller dissiper la foule. Afin que les professeurs puissent circuler et éviter d'autres...blessés.
Je commence à avancer mais remarque que les deux jeunes gens ne me suivent pas. Je me tourne vers eux. Ils me regardent avec de grands yeux ronds.
-Quoi? Faites pas vos têtes choquées! Je n'ai pas eu mon rôle de préfète dans une pochette surprise! Rappelé-je, vexée, avant de descendre rapidement faire mon travail.
Nous apprenons qu'Harry Potter est tombé de son balai, mais s'en est sorti miraculeusement grâce à l'intervention du directeur. Madame Pomfresh et Rusard arrivent avec une civière et transportent le jeune garçon, encore inconscient jusqu'à l'infirmerie. De notre côté, nous regroupons les élèves et rentrons au château. Le match ayant été écourté, nous avons quartier libre jusqu'à l'heure d'étude, soit trois longues heures de liberté. Gaëlle nous abandonne, ayant pour but ultime de se prélasser dans un bon bain dans la salle de bain des préfets. De mon côté, je me mets d'accord avec Percy pour le retrouver dans le hall une demi heure plus tard, le temps pour nous d'aller nous doucher et nous changer.
Cela fait, je redescends, réfléchissant à une activité intérieur. Percy est déjà là et dépose un baiser fugace sur mes lèvres.
-Qu'est ce que tu veux qu'on fasse? Et si tu me sors la bibliothèque, je t'étripe sur le champ! Le préviens-je d'avance.
-Je pensais plutôt aller faire une partie d'échec version sorcier dans la grande salle?
Proposition surprenante de sa part. J'ignorais qu'il aimait ce jeu. J'accepte volontiers et nous allons nous installer en bout de table afin de ne pas être dérangés.
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