Chapitre 29 - Percy
31 Octobre 1993
Dix jours se sont écoulés comme un rien. Et aujourd'hui, Halloween se fait ressentir dans toute l'école. Peeve s'en donne à coeur joie, offrant au château une décoration des plus douteuse. Je suis en vacance depuis quelques jours maintenant, et pourtant, j'ai l'impression d'être bien plus épuisé qu'en période scolaire.
Ce matin, je me réveille difficilement. Hier soir, j'ai fais mon tour de garde en compagnie de Reece, le préfet de Serpentard. Nous avons dus coller quelques premières années de Serdaigle qui tentaient d'entrer dans la réserve de la bibliothèque. Je ne comprends pas pourquoi cette partie interdite aux élèves se trouve à la vue de tous. C'est une vraie tentation pour les plus jeunes qui passent leur temps à défier le règlement.
Je m'habille difficilement et descend dans la salle commune. Un air de fête se fait déjà sentir. Des lanternes citrouilles ornent désormais les différentes lumières de la salle. Sur les vitres, des autocollants judicieusement placées permettent de créer des ombres, se voulant terrifiantes, qui sillonnent ainsi les murs. Des plaids rouges aux motifs de chauve souris recouvrent les différents sofas de la salle. La cheminé crépitante est parsemé de fausses toiles et d'araignées tandis que face à elle, sur la table basse, se trouve un large chaudron remplis de diverses friandises.
Après avoir fait le tour, je descends dans la grande salle afin de prendre mon petit déjeuné. Je dois éviter par trois fois Peeve, très en forme, qui s'amuse à lancer des tartes meringuées sur les élèves. Un petit groupe de premières années passent devant moi en gloussant, courant après Nick Quasi Sans Tête.
J'arrive rapidement dans le hall où les affiches du bal de ce soir placardent les murs. Je souris à l'idée de passer cette soirée avec Adélaïde. Mais rapidement, l'angoisse prend possession de mon corps. Je ne suis pas un excellent danseur, voir même un catastrophique. D'ailleurs, je ne danse jamais pour éviter de me ridiculiser. Finalement, ce n'était peut-être pas une si bonne idée que ça que d'inviter Adélaïde... Mais je ne peux plus reculer désormais. Il va donc que je la joue fine et trouve un moyen pour éviter le désastre.
-Coucou toi!
Des lèvres douces se posent sa bouche et j'amorce un mouvement de recul avant de me rattraper, passant un bras dans le dos de la jeune fille, l'attirant à moi. Perdu dans mes pensées, je n'ai ni vu, ni entendu Adélaïde arriver.
-Bien dormi? Lui demandé-je en entrelaçant nos doigts.
-Pas assez à mon goût. Twix n'a pas arrêté de la nuit. Il a empêcher toute la chambre de dormir si bien que j'ai été obligé d'aller finir la mienne dans la salle commune. Et au cas où tu te posais la question, non, les sofas ne sont pas confortables du tout! Allez viens, je meurs de faim! Termine-t-elle en se massant le cou.
-Ca m'aurait étonné aussi. Grommelé-je, retenant le sourire bêta qui tente de s'infiltrer sur mon visage.
-Tu as dis quelque chose? Me demande la jeune fille, me fusillant du regard.
-Rien, j'ai dis allons-y avant que tu deviennes exécrable. Me moqué-je en entrant dans la grande salle.
-Ma...Je suis toujours de bonne humeur moi Monsieur! Me contredit-elle, la mine faussement choquée.
Nous entrons dans la grande salle déjà bien pleine. Gaëlle et Jacob nous font de grands signes et nous nous installons face à eux. Je me détends en voyant une Serdaigle de sixième année collée à Jacob. Mais m'interroge en fronçant les sourcils voyant les deux préfets de Poufsouffle communiquer par mimiques interposées. Je n'aime pas ça du tout. D'ailleurs, rapidement, Adélaïde lève les yeux au ciel et prends la parole.
-Salut, moi c'est Adélaïde, et toi tu es ? S'adresse-t-elle à la Serdaigle, un sourire insolent aux lèvres.
-heu..Lu..Lucy. Bégaye la jeune fille, mal à l'aise, ce qui ne semble pas démonter ma copine.
-Et bien Lucy, enchantée. Tu sors avec Jacon c'est bien ça ?
-Oui, c'est tout récent, hein mon petit sucre d'orge chéri.
Adélaïde et Gaëlle se mordent alors les lèvres sous mon regard intrigué. Mais à quoi jouent-ils tous les trois? Je n'aime vraiment pas ça et me renfrogne sur ma chaise, me concentrant sur les viennoiseries face à moi, gardant une oreille très attentive à la conversation.
-Ho vous sortez ensemble? Continue Adélaïde, feignant la surprise. Alors, c'est fini avec ton moldu? Comment il s'appelle déjà? Eric! C'est dommage Jacob. Toi qui était fou de ce gars.
Je m'étouffe à moitié tandis qu'elle se sert un café, mine de rien, sous les regards effarés de Jacob et Lucy. A côté, Gaelle retient son souffle, laissant échapper quelques gloussements.
-Heu..Tu...Il...Balbutie Lucy.
-Est gay oui. Mais bon, faut pas lui en vouloir. Il se cherche encore tu sais. Mais tu sais Jacob, je te l'ai déjà dis plein de fois, tu n'as pas à avoir honte. Continue Adélaïde sous mon regard médusé.
-Alors...Tu ne m'aimes pas Jacob? Demande la jeune fille, les yeux embués.
-Bah...Ca dépend...Tu as une paire de....
Mais Adélaïde n'a pas le temps de finir sa phrase que Lucy s'enfuit déjà, ruisselante de larmes. Je les regarde interdit. Je n'aime pas vraiment ce qu'il vient de se jouer devant moi. Cette méchanceté gratuite. Ces mensonges stupides pour sortir Jacob d'une situation où il est seul responsable. Et cette facilité qu'Adélaïde a de lui trouver des excuses...J'ai l'impression que c'est monnaie courante entre eux.
-Aie mais ça va pas Ad! Ça fait mal! Râle Jacob se massant l'arrière de la tête tandis que la jeune femme lui remet une tape au même endroit. Aie mais arrête nom d'un troll!
-J'arrêterai le jour où tu te décideras à assumer tes conneries comme un grand. Bon sang Jacob! Je vais pas te couvrir toute ta vie!
-Ca ne t'a jamais dérangé auparavant, grommelle le jeune homme en touillant son chocolat.
-Oui et bien, ça, c'était avant. Quand j'étais célibataire.
-Tu deviens moins drôle depuis que t'es amoureuse. Râle Jacob.
Je souris tandis que mon coeur s'affole de nouveau dans ma poitrine. Ce que vient de dire Jacob me fait un bien fou. J'ai soudainement l'impression d'être léger, euphorique, mais cette sensation n'est que de courte durée. Je remarque qu'Adélaïde est étrangement silencieuse tandis que Gaëlle lance un regard noir au préfet. Qu'est ce que ça veux dire? Je ne comprends pas. Adélaïde et moi sommes ensemble depuis quelques semaines maintenant. Ce n'est plus un secret pour personne. Alors, quel est le problème? Peut-être qu'ils savent quelque chose que je ne sais pas? Peut-être qu'elle veut me quitter et ne sait pas comment faire? Peut-être qu'elle s'est rendu compte que je n'étais pas fais pour elle? Une boule d'angoisse se forme en moi, détruisant le peu d'assurance que j'avais réussi à prendre ces derniers temps. Je pose ma main sur celle d'Adélaïde, exerçant une pression et l'interroge du regard. Elle m'adresse un sourire avant d'entrelacer ses doigts aux miens. Ce simple geste me rassure quelque peu, mais la fin du repas se passant dans un silence total ne me dit rien qui vaille. Est-ce elle qui a changé d'avis? Ou bien est-ce que j'ai encore fais quelque chose de travers?
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