Chapitre 25 - Percy
21 Octobre 1993
J'espérais croiser Adélaïde hier soir au repas, mas ce ne fut pas le cas. Je termine de me préparer et descends dans la grande salle. Ma réaction est totalement ridicule. Pourquoi je m'inquiète comme ça? Elle est avec ses parents. Arrivant devant les grandes portes ouvertes du réfectoire, je me stoppe. Mon cœur loupe un battement tandis que le soulagement m'envahit. Adélaïde est là, en train de discuter avec le professeur Dumbledore. Je réprime un frisson, mitigé entre l'envie d'aller la serrer dans mes bras et ainsi connaître l'objet de leur discussion et celle de faire profil bas, attendant un moment plus propice pour aller la rejoindre. J'avance vers la grande salle, doucement. Ils ne m'ont pas encore vu. Du moins, c'est ce que je pense jusqu'à ce que je sente quelque chose me tirer en arrière, m'emmenant derrière une des statue entourant la grande salle.
-A...Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase que la tornade me servant de petite amie dépose ses lèvres contre les miennes.
La chaleur de son baiser m'enivre et je passe mes mains au creux de ses reins, l'attirant un peu plus vers moi. Toute l'école étant déjà dans la grande salle, je profite de ce moment d'intimité. Comme à chacune de nos étreintes passionnées, mon corps n'est que lave en fusion. Je bouillonne, me laissant consumer par cet échange. Mais cette fois, quelque chose est différent. Mon corps la réclame plus que de raison. Si d'ordinaire, je suis capable de refouler ces excès d'émotions dues à de vigoureux hormones en pleine force de l'âge, aujourd'hui j'ai besoin d'utiliser tout mon self-contrôle afin de repousser la jeune fille. A bout de souffle, le cœur m'arrachant les côtes et le général prêt pour la guerre, je me détache d'Adélaïde, posant mon front contre le sien.
Ses joues rouges et son regard luisant ne laissent place à aucun doute. Nos pensées et nos émotions sont actuellement en parfaite osmose, comme une seule et même âme. Je la serre contre ma poitrine, respirant profondément afin de ralentir la cacophonie se jouant en moi.
-Comment vont-ils? Demandé-je, brisant ce moment chargé d'électricité, redescendant vers une réalité plus dure, plus cassante mais aussi plus acceptable.
-Ils sont secoués, méconnaissables mais...ils sont là. C'est l'essentiel. Les médecins m'ont dit que leurs vies n'étaient plus en danger. J'ai pu discuter avec eux et je sais qui leur a fait ça.
Je vois son visage se tendre tandis que son regard se fait vague. Je n'aime pas ce que je vois. Elle semble perdue dans ses pensées. Doucement, je lui relève la tête, l'obligeant à me faire face.
-J'espère que tu n'as pas l'intention de t'en mêler Adélaïde. Je..J'imagine ta colère, mais laisse les Aurores faire leur travail. Qui que se soit, il sera traqué et jugé. Alors, ne t'en mêle pas. Tu me le promets?
Elle me fixe pendant quelques secondes avant de soupirer et acquiescer. Je ne suis pas convaincu, mais je préfère ne pas insister. J'entrelace mes doigts au siens et l'entraîne hors de notre cachette, nous dirigeant vers les escaliers.
-Où est-ce que tu m'emmènes Percy? Me demande-t-elle en s'arrêtant, un air surpris sur le visage.
-A la bibliothèque. Répondis-je en haussant les épaules.
-A la...? Non Percy, hors de questions. On est Dimanche! Je ne compte pas passer mon temps à travailler! Me lance-t-elle, déterminée, tout en croisant les bras sur sa poitrine.
-Tu as de grosses lacunes Adélaïde, insisté-je, sachant pertinemment qu'elle en fera de toute façon qu'à sa tête, alors aujourd'hui je vais te donner des cours particuliers.
-Non c'est non! Répond-elle d'un air catégorique avant de tourner les talons.
Je descends jusqu'à elle rapidement et la soulève, la posant en sac à patate sur mon épaule, ignorant ses hurlements mécontents, feignant de ne pas voir les regards interloqués des autres élèves et des professeurs sur notre passage. Mais malgré mes tentatives pour paraître décontracté, j'ai la désagréable impression d'être le centre d'attention. Je déteste ça. Je sens des plaques brûlantes se former sur mon cou, chauffant ma peau et me démangeant comme jamais. Ce phénomène arrive souvent quand je subis une pression trop forte, un stress intense, un malaise flagrant. Et je n'ai jamais réussi à contrôler ce problème qui me gâche souvent la vie.
A bout de souffle, je pose la jeune fille devant la porte de la bibliothèque. Elle me regarde, furieuse et me tourne le dos. Un rire m'échappe et j'essaye de la prendre dans mes bras. Adélaïde me repousse et je ressens une douleur vive dans la poitrine. Mon sourire s'efface.
-Trés bien Ady, j'ai un marché à te proposer! Lancé-je, sûr de moi tandis qu'elle daigne enfin me faire face.
-Non m'appelle pas Ady, c'est moche! Râle-t-elle.
-Alors, Ady, insisté-je lourdement, c'est très simple. Je te fais travailler sérieusement pendant deux petites heures et en échange, j'accepte de te laisser diriger notre emploi du temps jusqu'à la fin de la journée...Et ce sans émettre la moindre objection et avec bonne humeur...A condition que nos révisions se passent dans la même ambiance.
Je regrette déjà ma proposition un peu trop téméraire à mon goût. Connaissant l'énergumène, je vais me retrouver au beau milieu de la forêt interdite à me faire pourchasser par les centaures ou au fond du lac à échapper aux strangulots.
-Un rendez-vous. Murmure-t-elle en baissant le regard.
-Comment? Demandé-je, surpris d'une demande si simple.
-Un rendez-vous. Je...Je veux qu'on aille à Pré-au-lard ensemble. Enfin, je veux dire...Sans se mêler aux autres...Continue-t-elle, incertaine.
-Ça me va parfaitement. Alors...Marché conclus. Accepté-je d'une voix douce.
Même si ma fierté en prend un coup, je suis heureux d'avoir un premier rendez-vous avec elle. Mais j'aurai préféré que se soit moi qui le propose. Pourquoi n'y ai-je même pas pensé? Une fois de plus, je me rends compte que, même si j'assure en temps qu'élève et préfet, j'ai vraiment de grosses lacunes en temps que petit ami. Peut-être serait-il temps de demander de l'aide? Tout en entraînant Adélaïde dans la bibliothèque, je grimace, peu enclin à aller demander des conseils de séductions à Fred et George...
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