Chapitre 2 - Adélaïde

2 Septembre 1993

-Je suis désolée ma chérie, mais nous ne pouvons pas t'accompagner à la gare.

Ma mère me serre dans ses bras. Elle a l'air tellement triste que je me sens obligée de la réconforter.

-Ne t'inquiètes pas maman, je suis une grande fille maintenant.

-Oui mais, tu sauras te débrouiller seule? Je veux dire, tu seras au milieu de moldus, et dans la gare tu...

-Chérie, dépêche-toi le premier ministre ne va pas tarder à sortir!

Mon père entre dans la chambre, un sourire désolé sur le visage. Il me prend dans ses bras.

-On est désolé mon ange, mais promis, on viendra te chercher à noël.

-Je sais papa, ne t'inquiètes pas. Dépéchez-vous.

Ils m'embrassent une dernière fois avant de transplaner sous mon nez. Je soupire et rassemble une dernière fois mes affaires. Je descends mes sacs un par un et appelle un taxi. Mes parents sont des Aurores. De ce fait, ils sont souvent absents et leurs horaires de travail sont très variables. Si plus jeune, ils faisaient en sorte qu'au moins l'un des deux soit présent pour m'accompagner à la gare, depuis deux ans je devais me débrouiller seule. Je remonte mes cheveux noirs en queue de cheval haute et enfouie ma tenue de poudlard au fond de mon sac à main. J'enfile ma veste en cuir et descends les escaliers au pas de course, ma baguette entre les dents et mes bagages aux bras. Twix vient frotter sa tête contre ma jambe en ronronnant. Je le prends dans mes bras et sors doucement le sac de transport.

-Doucement bébé, là...tout va bien. Twix...Aie! Putain Twix reviens là!

Je soupire. A chaque voyage c'est le même rituel. Twix déteste le sac de transport, et il me le fait bien savoir à coup de griffes et de sifflements. Et comme à chaque fois, je suis obligé de lui courir après.

-Twix? Twix, viens là mon bébé. Maman a des croquettes pour toi.

Coordonnant le geste à la parole, j'agite le sachet, de façon exagérée, afin de faire le plus de bruit possible. Après de longues minutes, mon glouton de chat se décide à pointer le bout de son museau. Afin de ne pas l'effrayer, je dispose des croquettes tout le long de son chemin, ainsi qu'une généreuse poignée dans le sac de transport. Je jette un coup d'oeil à l'horloge. Le taxi devrait arriver d'une minute à l'autre. Heureusement, Twix, qui ne peut résister à l'appel de l'estomac, se retrouve bien vite dans son sac, engloutissant les dernières croquettes restantes. Ni une ni deux, je me précipite sur le sac dont je zippe la fermeture éclair.

-Une bonne chose de faite! Soupiré-je en regardant mon chat. Ho non bébé, ne me regarde pas comme ça. Tu l'as cherché! Nous retournons à Poudlard. Et une fois arrivé, tu pourras t'amuser comme un fou dans la salle commune. Je te le promets.

Même si cela risque de ne pas plaire aux autres Poufsouffles. Pensé-je en grattant la grille du sac. Un bruit de moteur me sort de mes pensées, et je descends doucement les marches du péron. Le chauffeur, me voyant galérer, arrive et me débarrasse de mes bagages. Une fois la maison verrouillée, je m'installe à l'arrière en le remerciant et lui indique ma destination, tandis que Twix s'agite dans son sac.

Une fois arrivée, je donne de l'argent moldu au conducteur et m'empresse d'installer mes bagages sur un chariot. Comme chaque année, la gare est noire de monde, et je dois jouer des coudes pour atteindre les voies 9 et 10. Un rouquin se lance alors et disparaît dans le poteau, suivi d'autres personnes que j'imagine être sa famille. Je les suis et me retrouve rapidement sur le quai des sorciers. Sans me préoccuper des nouvelles têtes et des effusions de larmes, je me dirige vers le wagon des préfets, attrapant au passage un numéro de la gazette des sorciers. Une fois mes affaires installées, je soupire et profite que la voiture soit vide pour me changer. J'ai à peine le temps de descendre ma robe à l'effigie de la maison Poufsouffle qu'un jeune homme entre, rapidement suivi par deux autres personnes.

-Génial. maugrée-je, reconnaissant l'insigne des serpentards.

-Bonjour à toi aussi miss rabat-joie.

J'adresse un sourire au jeune homme. Il s'agit de Peter Lornak, préfet des Serdaigle depuis l'année dernière. Les deux autres qui prennent bien soin de nous ignorer sont Cassandra Wilman et Mark Flemming, des Serpentards. Visiblement, cette année encore, ils ont décidé de se la jouer solo. Ça allait être bien marrant dis-donc! Au moment où nous nous installons, les préfets de Gryffondor entrent dans le compartiment.

-Salut Ad' comment tu vas?

-Je vais bien et toi Gaëlle?

Tandis que la jeune fille se lance dans le récit de ses vacances, que je n'écoute qu'à moitié, je constate une fois de plus que Percy préfère s'isoler, s'installant le plus éloigné possible de nous. Du plus loin que je me souvienne, il a toujours été ainsi. Même lors des tours de gardes, il reste froid et distant. Je ne peux m'empêcher de trouver cela dommage.

-Hé ho, Ad'? Adélaïde tu m'écoutes?

-Oui je..désolée, j'étais ailleurs. Tu disais?

Et la voila repartie dans son récit. Une histoire de dragons et de Nouvelle Zélande. J'essaye tant bien que mal de suivre la conversation, ou plutôt le monologue qu'elle persiste à déballer, acquiesçant par moment. Mon Dieu, mais elle ne s'arrête jamais de parler? J'avais oublié à quel point Gaëlle peut être pipelette, quand elle s'y met! Le trajet va être long. Tellement long.

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