Chapitre 17 - Percy
4 Septembre 1993
Je sors du cours de botanique d'un pas pressent, avec l'illusion de fausser compagnie à Gaëlle. C'est sans compter sur sa ténacité. Je me dirige d'un pas pressent vers le château. Le cours de divination commençant dans dix minutes, je ne pouvais regarder les mouches voler.
-Bon tu vas m'expliquer ce qui se passe avec Ad ou tu vas me laisser faire mon enquête? Me demande la jeune préfète pour la énième fois.
Me bornant dans mon mutisme, je l'entends soupirer. J'accélère le pas et surprend des bribes de conversations.
-Elle a vraiment chuter de trente mètres? Demande une Serpentarde de sixième année, hilare.
-Bon pas vraiment plutôt trois ou quatre mètres, mais ça valait le coup d'oeil. La pauvre semblait tétaniser sur son balai, tellement qu'elle nous a fait un malaise. Le cours a été abrégé à cause d'elle. C'est vraiment une honte cette préfète. Lui répond Daisy Standford, une serpentarde de septième année à la langue bien pendu.
Je lance un regard à Gaëlle qui les regarde avec hargne tandis qu'on dépasse les deux jeunes filles qui continuent de se moquer ouvertement de la pauvre jeune fille.
-Adélaïde avait cours de vol ce matin. Me donne-t-elle pour unique explication sur un ton chevrotant.
Je fronce les sourcils, ne comprenant pas où elle veut en venir. Puis, les paroles des deux jeunes filles me reviennent en tête. Elles discutaient d'une préfète qui avait fait une chute. Et elles semblaient se moquer d'elle. Ce n'était donc pas de leur préfète qu'elles parlaient. Donc ça ne pouvait-être que...J'accélère le pas tandis que je sens mon estomac se tordre.
-Attends Percy, où tu vas comme ça? On a cours de Divination là! Me rappelle Gaëlle en m'attrapant par le bras.
-Je...Répond-je en jetant un regard désemparé vers l'entrée principale du château.
-Mais qu'est ce qui t'arrive depuis ce matin? T'es vraiment bizare...Enfin, plus que d'habitude.
-Plus que...Merci Gaëlle, c'est sympa...Soufflé-je, agacé et vexé.
-Roh ça va, fais pas ton vexé. Bon viens, sinon on va vraiment être en retard.
J'hésite, mais après tout, je ne peux me permettre de sécher les cours. Surtout pour quelque chose d'aussi...insignifiant. Enfin...Après tout Adélaïde est entre de bonnes mains.
Je n'arrive pas à me concentrer durant le cours, et je suis bien incapable de comprendre ce que nous dis le professeur. De toue façon, j'ai toujours eu du mal à la comprendre. Impatient, je trépigne sur ma chaise sous le regard abasourdi de Gaëlle.
A peine le cours terminé, je me lève de ma chaise et fonce vers la sortie, sous les murmures et regards surpris des autres élèves. Je ne m'en soucie toutefois pas, mes pensées dirigées vers une seule et même personne. Je descends quatre à quatre les escaliers, suivi de près par Gaëlle qui commence sérieusement à me poser des questions.
-Bon c'était quoi ça Percy? Tu te comportes bizarrement depuis tout à l'heure. Tu es nerveux. Franchement tu me fais peur. On dirait presque un humain.
-Si tu as d'autres choses aussi agréables à dire, tu peux t'en aller, merci. Lui réponds-je sèchement.
Pourquoi tout le monde me compare à un robot? J'aime la discipline et l'ordre, mais je ne vois pas en quoi cela fait de moi un robot. Ce n'est quand même pas un crime d'apprécier que les choses soient à leur place! Je me fige en voyant Fred et George entrer dans l'infirmerie. Je me sens soudainement agité, mal à l'aise.
-Qu'est ce que tu attends? Me demande Gaëlle en s'arrêtant face à moi.
-Je viens de me rappeler que j'ai...Enfin, je viendrai la voir plus tard.
Sans demander mon reste, je fais volte face. Une amère brûlure parcourt ma poitrine, me faisant grimacer. Je me dirige vers les toilettes des garçons où je passe un coup d'eau froide sur mon visage. Redressant la tête, je vois alors mon visage, et toutes les gentillesses que j'ai pu entendre à mon sujet durant ces dix sept dernières années me reviennent en tête. «Le vilain petit canard» «Percassecouille» «Weastyran» et bien d'autres. J'aurai pu en faire complètement abstraction, si ma fraterie ne faisait pas partie du lot. Eux aussi en ont dit des belles, se fichant royalement de savoir si ils me blessaient ou non. Fred et George principalement. Pourtant, j'étais tellement heureux quand ils sont nés. Je n'étais plus le dernier de la famille. Et Ginny, ma petite Ginny. Elle aussi me déteste. Pourtant, sa naissance a été le plus beau jour de ma vie. Enfin une fille dans la famille. Une jolie poupée de porcelaine. Je me souviens que j'adorais m'en occuper. Mais rapidement, elle avait donné plus d'intérêt à Fred et George. Ils étaient plus amusants, et puis, leur duo de comique la faisait rire aux éclats. Je les envie. De tous mes frères, j'ai conscience de ne pas être le plus intelligent. Même si je dépasse largement Fred, George et Ron, je ne suis pas sur de faire le poids face à Bill ou Charlie. Quand à mon physique...Mes cheveux bouclés sont indomptables, et je n'ai pas le charisme de Fred ou George. Pourtant, Pénélope a su être séduite. Mais ça n'a duré qu'un temps de toute manière. Mes pensées dérivent alors vers Adélaïde. Un ricanement amère s'échappe de ma bouche. Cette fille est magnifique, exubérante, pétillante, indomptable. Elle a tous les garçons qu'elle veut à ses pieds. Fred...George...Jacob...Pourquoi s'intéresserait-elle à moi? Et pourquoi me plaît-elle? Pourquoi maintenant?
Au bout d'un long moment à flâner dans les couloirs, je décide d'aller voir si la voie est libre. J'arrive, le cœur dansant la samba, devant l'infirmerie. J'entre et vois Jacob discuter avec elle. Un étau enserre de nouveau mon cœur tandis que je m'avance vers eux. Mon regard s'accroche à celui de la jeune femme, mais ma bouche reste scellée. Je perçois un mouvement à côté de nous et dirige mon regard vers le jeune homme. Ce dernier se penche vers Adélaïde et l'embrasse longuement sur la joue. Je sens mes muscles se tendre et ma mâchoire se crisper, tandis que mon cœur tambourine douloureusement.
Le jeune homme daigne enfin décoller sa face de la jeune femme et s'arrête à mes côtés.
-Si tu ne te décides pas maintenant Percy, je la ferai mienne. C'est à toi de jouer maintenant.
Mes muscles se contractent tandis qu'il lui envoie un baiser de la main. Mon regard se fait vague tandis que j'essaye de me contenir. Une fois calmé, je la vois triturer ses doigts nerveusement, la tête baissée. Surpris par son attitude, je m'approche doucement et m'assois sur le lit, créant une proximité plus intime entre nous.
-J'ai entendu ce qui t'es arrivé. Tu te sens comment? Demandé-je, ne sachant comment briser la glace.
-Mieux. Je déteste vraiment les cours de vol. Je ne monterai plus jamais sur un balai! Décrète-t-elle.
-Et comment tu comptes faire? Sécher tous les cours jusqu'à celui de l'examen? L'attaqué-je malgré moi.
Elle lève brusquement la tête, plantant son regard dans le mien. Je la vois ouvrir la bouche et la refermer tandis que les traits de son visage se tordent. Ses yeux se remplissent alors de larmes et je peste intérieurement contre ma délicatesse à toute épreuve. Doucement, avec hésitation, je pose ma main sur les siennes, l'empêchant de continuer de malmener ses doigts innocents. Des fourmillements remontent le long de mon bras, malmenant comme jamais auparavant les barrières que j'ai mis tant d'années à construire.
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