Chapitre 16 - Adélaïde
4 Septembre 1993
-Miss Bercley c'est à vous.
J'inspire de grandes bouffées d'air avant de chevaucher le vieux nimbus 1985 de l'école. Mon coeur bat la chamade tandis que donne un coup de talon pour décoller. J'aime beaucoup les cours de vol, mais le vertige incontrôlable que je développe dés que je suis à plus de trois mètres du sol est assez problématique. De plus, aujourd'hui est une journée particulièrement venteuse.
-Miss Bercley un peu plus à gauche! Arrêtez de faire l'imbécile! Hurle Madame Bibine tandis que j'essaye de garder le contrôle du mieux que je le peux.
Le vent me fait mal aux cervicales. J'aurai dus prendre une écharpe. Je sais qu'il faut une écharpe en cours de vol. Pourquoi je l'oublie toujours? Alors que j'essaye de me repositionner, des picots noirs commencent à danser devant mes yeux, me rappelant que sauter le petit déjeuné n'est pas une bonne idée, surtout quand on commence la journée avec deux heures de sport intensives. Même si rester assis sur un balai semble plutôt cool et reposant, il n'en est rien. Afin de rester maître du véhicule magique, on est obligé d'utiliser tous nos muscles, passant du fessier à la ceinture abdominal, en passant évidemment par les jambes et les bras. C'est au final un exercice très intense qui demande beaucoup de vigilance.
Rapidement, ma vue se brouille totalement et je ne distingue plus que des formes mouvantes au sol. Ce dernier s'éloigne d'ailleurs de plus en plus. J'ai la tête qui tourne et, pour calmer la nausée qui me prend, je ferme les yeux. Grave erreur. Je sens mon corps tomber, se faire fouetter par le vent. J'entends des cris, de moins en moins distinctement. Puis, plus rien.
*
J'ouvre doucement les yeux. Ma tête tourne atrocement. Je me redresse et constate que je suis à l'infirmerie. Je n'ai aucun souvenir d'y être venue. Doucement, ma chute me revient en mémoire. Je ne sais pas comment j'ai pu en sortir indemne, mais j'imagine que madame Bibine a dus intervenir avant que je ne m'écrase sur le macadam.
-Ha vous voila réveillé! Vous avez fais peur à vos camarades Miss Bercley, me lance Madame Pomfresh en déposant devant moi quelques croissants et un thé à la menthe, mangez! Ce n'est pas à moi de vous faire la morale, vous êtes assez grande, mais sachez que faire une activité physique sans avoir pris le temps de déjeuner est une très très mauvaise idée. Enfin vous en êtes la preuve. Ha les jeunes! J'ai beau vous le répétez, vous n'écoutez rien. Et voila ce qui arrive quand on ne m'écoute pas. Bon, reposez-vous, tant que vous le pouvez. Si vous êtes assez en forme ce soir, vous pourrez retourner dans votre dortoir.
L'infirmière prend ma tension puis retourne à son bureau. Je me laisse mollement tomber sur l'oreiller avant d'enfin me décider à manger. Décidément, je fais fort cette année. Très fort.Regardant l'heure, je constate que le cours de divination est quasiment terminé. Avec une pointe de déception, je me renfrogne dans les draps. Moi qui me faisait une joie d'aller en cours pour une fois...
Je passe les deux heures suivantes à alterner les phases d'assoupissement et d'ennui mortel. J'en suis même à me dire que les cours de Rogue ne sont pas si terrible que ça quand j'entends une tornade brune entrer dans l'infirmerie.
-Adélaïde! Bon sang tu nous as fais une de ces peurs!
La chevelure de Gaëlle me chatouille le visage tandis que la jeune femme m'étouffe dans son étreinte. Je lui rends son câlin, tentant de la rassurer comme je peux.
-Ouai, je me suis encore ridiculisée...
-Dis pas n'importe quoi. On était tous très inquiet...Bon a part les Serpentards qui...Mais bon tu les connais, ce n'est qu'une bande d'abrutis sans cervelles.
-Fred, George? Qu'est ce que vous faites-là?
Je me décolle de mon amie pour faire face aux deux garçons. Fred, je crois, tiens une boite dans ses mains qu'il me tend.
-Ton accident de balai a fait le tour de l'école, lance-t-il d'un air désolé.
-Ouai, merci Serpentard, crois bon de rajouter George, bref quoi qu'il en soit on s'inquiétait alors on est venu te voir.
-Et ça, c'est pour t'aider à aller mieux. Tout droit sorti de nos essais personnels! M'annonce fièrement Fred.
J'ouvre la boite et y découvre un assortiment de confiseries diverses et variées. Certaines comportent des annotations comme «pastilles de gerbes à n'utiliser qu'en cas de séchage» ou «t'inquiètes tu peux les manger, fais nous confiance»...Ce qui soit dit en passant, ne m'inspire pas le moins du monde confiance.
-Merci les garçons, c'est trop gentil!
Jacob arrive sur ses entrefaites et, l'infirmière, trouvant qu'il y a bien trop de monde, chasse toutes les personnes qui sont là depuis plus de cinq minutes. Je me retrouve alors en tête à tête avec mon ami qui me fait un débriefing des cours. Je ne l'écoute qu'à moitié, jetant des coups d'oeil insistant vers la porte. A chaque fois que cette dernière s'ouvre, mon coeur loupe un battement. Mais à chaque fois, ma déception se fait plus grande.
-Adélaïde? Qui attends-tu comme ça?
-Personne. Harry Potter. Paniqué-je, des images me revenant en mémoire.
-Pourquoi Harry Potter viendrait te voir? Vous n'êtes même pas amis! Enfin d'après ce que j'en sais!
J'ouvre la bouche pour essayer de le convaincre mais la referme aussitôt. Mon regard se pose alors sur la tête rousse qui daigne enfin me faire l'honneur de sa présence. Je sens le regard de Jacob passer de l'un à l'autre, puis, soupirant, le jeune homme se penche vers moi et dépose un baiser sur ma joue, s'y attardant plus longtemps que d'habitude.
-Ok je te laisse, mais sache que je ne suis pas dupe. Tu me raconteras tout dés ta sortie de l'infirmerie. Et tu n'y échapperas pas.
Avec un clin d'œil complice, le jeune homme s'éloigne, s'arrête à côté de Percy et lui murmure quelque chose à l'oreille avant de m'envoyer un baiser du bout des lèvres. Jacob sort alors de l'infirmerie, nous laissant seuls. Je sens le regard de Percy braquer sur moi. Il n'exprime aucune expression, et sa froideur me met mal à l'aise. N'arrivant pas à soutenir son regard, je baisse les yeux, me concentrant sur mes ongles que je trouve soudainement très intéressants. Mon coeur tambourine comme un fou dans ma poitrine tandis qu'un silence pesant s'installe entre nous.
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